Andore. [RP]

28-07-2011 à 12:29:27
Ce topic-ci a été interrompu pour cause de confusion parmi les auteurs. La nouvelle version se trouve dans le forum du dessus. Merci de votre compréhension : Anarkyle

Le premier poste d'Andore, enfin ! Hélas, à cause d'un petit problème, sous forme d'image.
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29-07-2011 à 00:37:13
Flinn fixait les flammes dansantes, allumées avec tant d'aisance par Forfallam. Lui, il avait une bonne maîtrise de sa pierre de feu. Contrairement à Flinn. Mais ce que les autres ne savaient pas, c'était pourquoi Flinn rechignait tant à se servir de sa pierre. Ils connaissaient sa fierté, ils pensaient donc qu'il ne voulait pas montrer qu'il avait des difficultés à l'utiliser. Mais ce n'était pas tout-à-fait ça... Le vrai problème de Flinn, c'était qu'il ne pouvait dominer ses émotions qu'en apparences, ce qui participait à le rendre si froid et si distant. Mais il s'était vite rendu compte que pour allumer une flamme par la magie de la pierre, l'espoir était très important. Or, dans son cœur, l'espoir n'avait pas sa place au milieu du chaos de ses autres sentiments. Car, si la flamme de l'Espoir était si lumineuse, une fois éteinte, les brûlures n'en étaient que plus douloureuses...
Le seul feu qui animait Flinn à présent, était celui de ce chaos de sentiments sombres. Et forcément, impossible de contrôler une flamme dans ce cas. C'était la vraie raison qui poussait le jeune homme à ne pas se servir de sa pierre de feu : une flamme incontrôlable, c'était beaucoup trop dangereux pour le groupe.
Il avait besoin de sortir un peu. Flinn se leva, et marcha sereinement vers la seule issue de la caverne, passant à côté du doyen. Il savait que le vieux Sèmil rechignerait probablement à le laisser sortir, et lui demanderait de toute façon ce qu'il faisait. La question ne tarda pas.
- Où vas-tu ?
- Dehors. Je ne m'éloigne pas, répondit l'apprenti d'une voix ferme, sans même regarder son interlocuteur.
Le silence de Sèmil témoignait de sa réflexion. Mais de toute façon, Flinn était déjà dehors. Et il savait que d'autres viendraient faire la même chose que lui, donc il trouva un endroit tranquille, depuis lequel il pourrait regarder la Lune à l'écart des autres. D'ailleurs, il pouvait aussi très bien voir la Citadelle d'ici, si des lumières commençaient à se déplacer, il saurait que les forces de l'empereur étaient parties à leur recherche. Même s'il doutait qu'ils puissent réagir si rapidement.

Au bout d'un certain temps, le jeune guerrier vit une ombre sortir à son tour de la cachette. Bien, de toute façon, il avait contemplé la Lune assez longtemps, il partit donc chasser. Bien sûr, Sèmil lui avait demandé de ne pas trop s'éloigner, mais, qu'est-ce que ça pouvait vouloir dire, ne pas trop s'éloigner ? Scientifiquement, il ne trahissait pas la confiance du vieux bretteur, puisque tout dépendait du point de vue. Cependant, il ne le dirait pas, mais il ne chassait pas pour ramener du gibier au groupe, il chassait car il aimait les sensations de la chasse, et aussi parce que cela lui permettait de faire le vide dans son esprit. Il s'élança.

"- Crois-tu en le Destin, Néo ?
- Non. Je ne supporte pas l'idée que quelqu'un dirige ma vie à ma place.
- Précisément. Et je suis fait... pour te comprendre.
" - Matrix.
29-07-2011 à 18:01:29
Sèmil observa Flinn se lever. Il le suivit des yeux, déjà las, avant même d'avoir parler. Il savait toute discutions inutile : le jeune homme n'écoutait que ses désirs, impérieux et violents. De toute manière, il comprenait que Flinn ait besoin de prendre l'air. Un accès de nostalgie ne l'aurait sûrement pas effleuré, mais pour autant, il ne pouvait se passer d'un étrange rituel. L'observation de la Lune. Chaque soir, la même scène se répétait. Inlassablement. L'envoutement que l'astre nocturne exerçait sur le jeune homme distant, l'avait d'abord surpris. Il paraissait absorbé, et pourtant, toujours à l'affut... Lui arrivait-il de se relâcher ? Cette tension qui émanait de lui le dérangeait. La froideur de Flinn le laissait toujours mentalement fourbu.
Mais le plus dérangeant n'était cependant pas son comportement glaciale. Ce n'était qu'après tout, une façon d'être. Certes, antipathique, mais Sèmil ne pouvait pas lui reprocher. Après tout, il ne connaissait rien de son passé, si ce n'est l'exploit qui lui avait valut son entrée dans l'ordre. Et celui-ci ayant pour origine un vol, l'aîné imaginait parfaitement quelle genre de vie avait mené le jeune homme. Aussi, son comportement, bien qu'exaspérant, restait compréhensible à ses yeux.
Mais Flinn refusait toute autorité qui ne se conformait pas à ses propres idées. C'était bien là que se trouvait le problème. Son bon sens n'intervenait pas assez souvent, pour faire de ce défaut un sujet de plaisanterie. Au contraire, la discorde n'attendait qu'une occasion pour éclater. Sèmil comptait bien remettre le jeune coq en place, même si cela impliquait de lui arracher des plumes. Il n'accepterait pas qu'un d'eux les mette en danger ; surtout par simple orgueil. Les désirs individuels n'avaient pas leur place dans le groupe, pour le moment. Flinn n'échapperait pas à cette règle sous prétexte d'un quelconque mauvais caractère.
Mais pour le moment, à quoi bon discuter ? Il n'avait ni la force, ni l'envie de le sermonner.
Aussi resta t'il silencieux, suivant le jeune homme du regard. La lueur rouge du feu perdue la suprématie sur son corps. Une douce radiance argenté la remplaça, venue du firmament lointain. La voûte ténébreuse goudronnait encore la Lune, l’emprisonnant dans son étau de noirceur céleste. Flinn alla se terrer loin des regards, retournant se blottir dans la solitude glaciale qu'il affectionnait tant. L'aîné soupira. Il aurait voulut pouvoir faire de même, et se passer de tout contact humain... Sa vie aurait été bien plus simple ainsi. Étais-ce pour cela qu'il sortait, lui ? Afin de préserver son indépendance, de ne se fier qu'à la lueur crayeuse de la Lune, dont l'écoute silencieuse était son seul baume ? N'avait-il donc besoin que de cette vision pour être heureux ? Sèmil secoua la tête. Il avait bien fait de ne rien dire. Ce rituel était la seule communion avec le monde extérieur, que pouvait se permettre Flinn. Sans, son existence aurait été d'une solitude insoutenable. Lui interdire de sortir... Cela aurait été une erreur. Et un acte cruel.
Le jeune homme jeta un cou d’œil vers l'entrée de la caverne. Un autre apprentis était sortit. Il se tourna de nouveau vers les flammes, un peu plus vouté que quelques secondes auparavant.
Et désormais, combien de temps avant la fin ?
30-07-2011 à 16:49:03
La lune, majestueuse présence dans le ciel nocturne, brillait avec force alors que les apprentis de l’Ordre avançaient en fil indienne le long d’une proie rocheuse. Dans leurs dos, l’éclat irréel du château en flamme illuminait sinistrement l’obscurité. La citadelle était loin derrière eux et pourtant, même à cette distance, Lifaen eut un haut-le-corps en regardant les flammes s’élever paresseusement. Sa vieille peur du feu était toujours présente… Qu’elle ironie du sort, un chevalier du feu ayant peur des flammes ! C’était là un handicape bien gênant, mais Lifaen avait toujours fait avec. Pourtant, il ne connaissait même pas l’origine de cette phobie…
Une main rassurante se posa sur son épaule, une douce chaleur lui fut transmis… la sollicitude de ses pairs le gênait plus qu’autre chose, mais cette nuit là elle était bienvenue. L’apprenti ne se retourna pas pour voir de qui il s’agissait car cela n’avait pas d’importance. Il savait que n’importe quel membres de l’ordre pouvait se trouver à l’origine de ce soutient. Un courant… spécial passait entre les apprentis, même si certains ne s’aimaient pas vraiment, ils seraient toujours là pour soutenir l’un des leur. C’était là une certitude, chaque apprenti donnerait sa vie pour protéger un de ses compagnons.
Lifaen détourna les yeux du brasier et laissa la douce chaleur de ce soutient l’envahir. Les battements de son cœur ralentirent et retrouvèrent rapidement un rythme normal. Sa peur ne disparut pas, elle se contenta d’aller somnoler dans un coin de son âme, prête à surgir à la moindre faiblesse de l’ex assassin.
Très peu de gens connaissaient l’histoire de Lifaen, pour la plupart des membres de l’Ordre, il avait juste surgi d’un coup dans leurs vies et s’était trouvé une place d’apprentis parmi eux. Il s’imposa rapidement comme un combattant hors-pair, ne cédant du terrain qu’à Sèmil. Le jeune homme faisait parti des plus âgés des apprentis, même si entre eux l’âge corporel n’avait que peu d’importance car chaque apprenti était l’égal des autres. Ils étaient tous unis, ce qui, en cette période de troubles, était un avantage non négligeable.
Maintenant que la citadelle, leur foyer, était tombée, les apprentis de l’Ordre avaient deux objectifs : Capturer l’empereur et retrouver le soleil, rien que ça. Une véritable promenade de santé, bien évidemment. Avec un peu de chance, ils seraient tous rentrés pour le diner. Le jeune homme fit un sourire ironique, leur tâche se promettait d’être bien ardue. Pour sa part, liquider des gens il pouvait faire, mais retrouver un astre perdu ? Pourquoi pas aller au pays des petits lapins roses pendant qu’on y était ! Quoi que, se rendre au pays des lapins roses était bien plus facile que d’aller chercher le soleil. Et, d’abord, quand ils l’auraient retrouvé, comment arriveraient-ils à le remettre à sa place ? Aucun d’eux ne savait voler. Autant dire que c’était mission impossible.
Et Lifaen aimait ça.
Un peu de challenge ne lui ferait pas de mal, il s’ennuyait tant au quotidien ! Alors que tous les apprentis arboraient un air sombre, le jeune homme rayonnait. Il sentait poindre en lui une humeur taquine, une folle envie de manier les mots avec humour et dérision. Lifaen manier les mots aussi bien que ses dagues et était passé maître dans l’art de parler, ses mots touchants toujours but. Il maniait la dérision avec autant de maestria et adorait les joutes verbales, les pitreries. Il lui arrivait très souvent d’utiliser son incroyable agilité pour animer quelques peu leur groupe et il adorait se disputer joyeusement avec ses compagnons.
Néanmoins, cette bonne humeur et cet humour presque légendaire cachaient un travers bien sombre de lui-même.
Lifaen portait une sorte de… masque. Il dissimulait son âme noire comme le charbon par un faciès joyeux et des pitreries incessante. Personne n’avait jamais vu qui il était vraiment. Personne n’avait jamais vu son âme profonde, ses pensées les plus secrètes. Et tant mieux pour eux.
Ils arrivèrent enfin à destination, une cache de l’Ordre. Sèmil les fit entrer un par un, Lifaen se mit en dernière position, juste derrière Eileen. Lorsqu’il vit le petit jeu de l’ainé, son cadeau pour la jeune femme, un grand sourire malicieux éclaira le visage du jeune homme. En entrant, il adressa un clin d’œil taquin au premier bretteur de l’Ordre. Une occasion de se moquer du grand Sèmil, le preux chevalier, il ne fallait surtout pas la rater.
Alors que l’ainé des apprentis prenait en charge la suite des opérations et donnait quelques ordre, Lifaen fit semblant de s’échauffer. Enfin, il prit une voix mélodramatique et s’exclama alors :

- Voyons, Sèmil, mon chéri, n’ai-je pas le droit moi aussi à une fleure ? Ce privilège est-il donc réservé aux gentes dames ? Ces mots doux que tu m’as susurré à l’oreille, tu les répètes ainsi à la première venue ? Je croyais que c’était sérieux entre nous. Suis-je ainsi bon à jeter pour que tu me remplace par la première rivale venue ?
Quelques rires fusèrent et l’ainé s’empourpra de subir ainsi le cynisme de son compagnon. Ce dernier fixa l’apprenti avec un grand sourire sur le visage, ses yeux riaient à sa place. Néanmoins, il remporta peu de succès, son humour et son autodérision ne remportant que peu de succès auprès ses camarades. Mais Lifaen s’en fichait, il s’amusait follement.
Pourtant, il se sentit fondre face au regard que lui adressa Eileen et il décida de renoncer à ses pitreries, du moins pour cette fois.
Le jeune homme se redressa et décocha un sourire taquin à Eileen avant de s’éloigner comme si de rien n’était, laissant Sèmil nager en pleine confusion. Ce dernier ce reprit rapidement et conseilla qu’ils allument un feu. Le cœur de Lifaen bondit dans sa poitrine et il adressa un regard implorant à certains de ses camarades qui ne firent qu’hausser les épaules. Lifaen devra donc se trouver un abri dehors pour pouvoir dormir cette nuit. Il se glissa à la suite de Flinn et sortit de la grotte.
Sans plus se préoccuper de son camarade, le jeune homme entreprit de repérer légèrement les lieux. Après une courte marche, Lifaen retourna devant l’entrée bouchée de la grotte. Il s’assit à quelques mètres de là, perdu dans ses pensées.
La contraction frappa sans prévenir.
Tout d’un coup, Lifaen fut pris de violents spasmes, un léger filet de sang gouttant au coin de sa bouche. Vite, il devait à tout prix se restaurer. Malgré les violentes contractions de sa poitrine et les spasmes de son corps, l’apprenti réussit à tirer de sa besace une fiole remplit d’un liquide rouge.
La lune éclaira mieux le contenu de cette fiole et on put identifier clairement de quoi il s’agissait.
Du sang humain.
Lifaen fit sauter le bouchon d’un coup de dent, puis vida d’un trait son contenu. Peu à peu, sa crise se calma, son organisme avait eu sa dose de sang et il était pour le moment stabilisé. Mais une nouvelle crise guettait Lifaen qui redoutait ces terribles contraction que le prenaient de plus en plus souvent et qui le forçait à ingérer du sang humain.
Foutue maladie.
Lorsque la crise, impressionnante par sa violence et sa rapidité, fut définitivement finie, l’apprenti laissa son esprit dériver doucement, son regard dans le vague. De sombres pensées l’assaillaient, son masque était tombé et ses traits d’ordinaire joyeux et moqueur avaient coulés pour lui laisser un faciès triste et souffrant.
Puis, un bruit le tira de ses pensées, un autre apprenti sortait de la grotte et se dirigeait vers lui.
30-07-2011 à 23:39:47
Flinn courait entre les arbres morts, sautant par-dessus des branches, se baissant sous certaines autres, sentant sur son visage la caresse du vent qui se perturbait chaque fois qu'il frôlait un obstacle. C'était cela qu'il aimait. La Lune guidait ses pas. De toute façon, il n'y avait que la Nuit qu'on pouvait être libre, sur ces terres. Le Soleil ne veillait plus sur le monde le jour, et la Lune, ronde, laiteuse, douce et rugueuse, froide et chaleureuse, forte au milieu des étoiles innombrables et pleines d'espoir, cet astre qui était parmi les seules choses que Flinn aimait et respectait réellement, était seule à veiller sur eux. Mais seulement la Nuit. Le jour, c'était l'empereur qui se disait veiller sur eux. Veiller sur eux ? Plutôt les surveiller. Plutôt veiller à ce qu'ils n'aient aucune liberté, pour que ce gros tas sur son trône puisse conserver à jamais son pouvoir et son confort.
Mais ce n'était pas le moment d'y penser, il fallait plutôt se concentrer sur la chasse. Ses mouvements en ville et en forêt, peu d'apprentis étaient capables de les suivre - Deinus ? Non, probablement pas... Lifaen, peut-être... - ; aucun soldat normal ne pouvait le rattraper sur un terrain de ce genre. Sa concentration était probablement la plus affutée qui soit. Il avait passé tellement de temps à l'aiguiser... Car en aiguisant sa concentration, il aiguisait ses sens, et ainsi, sa survie. Il s'arrêta pour grimper lestement dans un arbre, et observa les alentours avec beaucoup d'attention. Naturellement, il voyait bien dans le noir, mais pas suffisamment pour se passer de l'aide du clair de Lune. Et même comme cela, son regard ne pouvait pas transpercer la chape d'encre de la Nuit à plus de dix mètres, pas assez efficacement pour chasser. Alors il ralentit sa respiration, ferma les yeux et se concentra sur tous ses sens. Percevoir ce qui l'entourait, le moindre mouvement. Entre le moindre son, ressentir le moindre déplacement anormal d'air, sentir la moindre odeur... Arl en était-il capable ? Ceta ancien détenu s'y connaissait sûrement dans le domaine de "voir sans les yeux", mais lui n'aurait peut-être pas eu besoin de cela : sa vision dans le noir était exceptionnelle. D'ailleurs, peut-être était-il lui aussi sorti regarder la Lune ? Beaucoup d'apprentis, chacun pour ses propres raisons, étaient fascinés par la Lune. Bref, il devait se concentrer, sinon il ne percevrait rien du tout.
Un bruit dans les branches fut capté assez nettement par son ouïe à l'affût. Il ne bougea pas, et attendit d'avoir précisément défini dans son esprit l'endroit d'où il venait. Il n'en eût pas le temps : un battement d'aile paniqué lui indiqua que sa proie venait de s'enfuir. Pourtant, il n'avait pas fait un geste, et était assez loin... Un bruit de pas dans les feuilles lui fit comprendre que ce n'était pas lui qui l'avait fait fuir. Cela se rapprochait. Il ouvrit les yeux, et vit, au pied de l'arbre, un grand renard des taillis. Il ignorait pourquoi on les appelait comme ça, mais il savait que c'était des animaux qui avait évolué pour pouvoir vivre dans ces forêts à moitié mortes et sans lumière. D'un bond, il atterrit sur le dos de la pauvre bête, qui avait à peine eu le temps de le voir tomber. Au moins, il aura encore moins eu le temps de souffrir.
Bien, il était temps de rentrer. En se rapprochant de la falaise, il finit par avoir une vue assez dégagée sur la ville et la Citadelle, à l'horizon. Bien sûr, on n'y voyait rien, en pleine nuit, mise à part une rangée de petites lumières. Probablement des torches. Des torches ?? Ils étaient déjà partis à leur recherche ? Son butin toujours sur les épaules, il pressa le pas, et finit par courir. Quelqu'un l'avait sûrement vu avant lui, mais dans ce cas, il fallait qu'il ait rejoint le groupe le plus vite possible. Sa cape trainait dans le vent, cela ne le gênait pas ; certains apprentis préféraient parfois l'enlever pour combattre, lui en aurait porté une même si cela ne faisait pas partie de l'équipement normal des Chevaliers du Feu.

Il vit deux silhouettes près de la cachette. L'une s'était un peu plus éloignée, il ne pouvait pas distinguer de qui il s'agissait, mais l'autre, tout en noir, avec sa multitude de lames noires, était sans aucun doute Lifaen. Ce qui l'intriguait, c'était la quasi-absence de mouvement : tout était aussi paisible que quand il était parti... Un coup d'œil en direction de la ville d'où ils s'étaient échappés lui appris pourquoi... En effet, d'ici, on ne voyait pas les lumières qu'il avait repérées plus loin ! En s'approchant de Lifaen, apprenti avec qui il s'entendait bien, malgré la détestable habitude de ce dernier : parler pour ne rien dire. Enfin bon, ça détendait beaucoup le groupe, alors il lui pardonnait. Il fallait bien de la bonne humeur pour tenir, en tout cas dans un groupe aussi fragile et disparate, c'était indispensable. Il respectait aussi les talents de Lifaen : en duel, il était fort, et quand il s'agissait de frapper dans l'ombre, il était probablement le meilleur. Impitoyable, il avait un "bon regard" quand il se battait, un regard de prédateur. Flinn appréciait cet état d'esprit. Il s'adressa à lui, sans le regarder, sans s'arrêter en chemin.
- Hé, la Panthère ! Affûte tes griffes.
Il comprendrait sûrement. Ne prenant pas le temps d'écouter la réponse, il s'engouffra dans l'étroite ouverture de la caverne.
- J'ai ramené à manger, annonça-t-il en lançant sa proie près du feu. Voyant l'expression indignée et dégoûtée de la jeune Zejalèa, il planta son regard dans le sien. Son regard de Loup, celui qui pouvait dire plus de choses que n'importe quels mots. "Tuer ou être tué, c'est la première loi de la Nature. Il n'y a pas de "Bien" ni de "Mal" dans la Nature, seulement des vivants et des morts." Voilà ce que semblait dire son regard. Il savait qu'elle comprendrait, mais qu'elle ne l'accepterait pas. Tant pis. Lui, il chassait toujours à main nues, pour se battre à armes égales avec les animaux. D'ailleurs, bien souvent, cela les avantageait. Il se tourna vers Sèmil, qui jouait le rôle du meneur, du guide, et parla de manière à ce que tout le groupe l'entende :
- Une colonne de lumières vient de la ville, on ne la voit pas encore d'ici, mais c'est probablement une équipe de poursuivants à notre recherche avec des torches. On ne devrait pas rester ici. Entre mourir et ne pas dormir, je préfère ne pas dormir.
- Ils sont loin ? demanda le doyen.
- Je pense, mais ils vont sûrement arriver plus vite que prévu. Par contre, ils n'ont pas l'air très nombreux, si nous les prenons au piège dans cette grotte, nous pourrons en tuer beaucoup, et il n'en resterait plus assez pour nous faire la moindre égratignure. C'est très risqué, mais l'enjeu est de taille.
L'expression de Sèmil montrait qu'il comprenait : s'ils pouvaient anéantir totalement l'équipe de poursuivants, ils frapperaient au moral des troupes et pourraient prendre un peu d'avance avant que d'autres ne s'élancent après eux. S'ils partaient tout de suite, ils auraient toujours cette équipe sur les talons...

"- Crois-tu en le Destin, Néo ?
- Non. Je ne supporte pas l'idée que quelqu'un dirige ma vie à ma place.
- Précisément. Et je suis fait... pour te comprendre.
" - Matrix.
31-07-2011 à 15:56:05
Forfallam observait ces compagnons à la dérobée. Ah ! Comme il les haïssait, tous autant qu'ils étaient ! Il y avait Flinn, tout d'abord, et puis Lifaen. Ou bien encore Sèmil, qui se prenait pour leur père à tous... Il y en avait d'autres. Mais tous, il le savait, cachaient bien leurs jeux, quels qu'ils soient. Certains n'étaient que façade, il le savait, cela se lisait au fond de leurs yeux.
Il sentait ces choses là. Et il détestait cela.
- Nous tuerons cette nuit, sussura-t-il à l'intention de ces compagnons. Une bataille se prépare... Et nous n'avons pas à nous en réjouir... C'en est ainsi.
Les autres se tournèrent vers lui. Il parlait si peu que les rares phrases sortant de sa bouche étaient pour la plupart écoutées avec le plus grand intérêt.
- La mort d'un être, quel qu'il soit, n'est profitable à personne.
Il posa un regard glacial à Zejaléa, puis sourit. Imperceptiblement.
- Tuer quelqu'un, ou quelque chose, est un acte barbare. Quelles que soient les circonstances. Et entre un humain ou un quelconque animal, la différence est moindre. Ne perdait jamais de vue cela.
Forfallam se leva, toisant ses compagnons.
- Je suis le plus jeune ici, le moins expérimenté peut-être. Ma lame sera à vos côtés. Le Feu bout du fond de mon corps... Je vous suivrais cependant, et votre décision sera la mienne. La bataille est prochaine. Mais sommes-nous prêt ?
Il s'interrompit, ces yeux pourpres plongèrent dans le vague. Il se rassit. Autour de lui, un silence pesant. Exactement l'effet qu'il avait escompté. Il les haïssait tous...
Le Feu allait détruire cette nuit, il le sentait battre au bout de ses doigts, courant le long de ses muscles. Flammes enjôleuses... Charbons ardents...
Ce n'était plus qu'une question de minutes...

For Vita, For the Freedom : http://www.youtube.com/v/dZLcBLmph3Q
31-07-2011 à 19:16:44
Zejaléa n'aimait pas tuer les êtres purs quels qu'ils soient. Elle savait bien que Flinn était l'un de leurs chasseurs les plus efficaces et ne lui jetait pas la pierre, néanmoins elle préférait se nourrir le plus possible de racines qu'elle avait soigneusement appris à reconnaître et à cuisiner sommairement pour éviter que la famine s’immisce au sein du groupe, mais surtout pour préserver le peu de vie restante. Elle espérait que ce savoir serait utile à tous, car avec quelques feuilles décrépies, elle avait appris à faire des baumes primaires...Le problème majeur étant de trouver les plantes adéquates dans cette immensité désertique.

Elle appréciait Forfallam pour sa clairvoyance, et bien qu'elle n'ose pas lui avouer à cause de son attitude glaciale, elle aimait beaucoup l'observer manier sa pierre de Feu. Le Feu était un élément qui la fascinait depuis toujours et elle pouvait passer des heures à le contempler...Mais rien n'était aussi splendide qu'un ciel nocturne, constellé de myriades d'étoiles avec la Dame Sélène ravissante dans ses différentes formes.

Elle leva la tête et prononça quelques mots, ses premiers depuis qu'ils étaient partis, à l'adresse des autres apprentis et en particulier de Sèmil :

- Je suis prête à tenter de les piéger, et pour tout dire, je ne pense pas que nous ayons réellement le choix. Si quelqu'un doit les attirer, je veux bien être celle qui prendra le risque.

Peu lui importait ce qu'avaient pensé les autres de ce qu'elle disait. Elle voulait bien prendre des risques et mourir pour eux. C'était tout. Elle baissa à nouveau la tête pour reprendre contact avec son monde interne, riche et plein de vie. La Nuit il lui arrivait de rêver d'animaux étranges, dont elle ne savait même s'ils avaient existé un jour et s'ils existaient encore. De grands animaux majestueux, de nobles monstres ou de tailles plus modeste...Elle espérait vraiment que quelque part sur Terre il y avait encore de ces bêtes, mais n'osait pas l'espérer : Elle était réaliste. Ce soir, elle était tout de même d'une humeur plus sombre qu'à l'accoutumée : Cet assaut était non seulement dangereux, mais l'empêchait de s’allonger sous la voûte Céleste et de la contempler calmement...

Remarquant que Lifaen, jeune homme qu'elle trouvait mystérieux, était encore dehors, elle se leva et aller le trouver dans le but de l'informer des stratégies à déployer à défaut de l'entraîner à l'intérieur. C'est alors que s'approchant de lui, elle distingua une goutte bordeaux à la commissure de ses lèvres. Ne laissant rien paraître à sa curiosité, elle s'assit devant lui à une distance respectueuse et lui parla d'une voix posée :

- Bonsoir Lifaen, il semblerait que nous sommes sur le point d'être attaqués, nous tentons d'établir un plan de bataille dans le but de ne pas nous faire massacrer le premier soir. J'ai pensé qu'il serait utile de t'en informer pour qu'éventuellement tu participes au débat si une idée inédite te venait.

Zejaléa le regarda lever la tête et attendit sa réaction.
01-08-2011 à 12:30:39
Shay, poussa un long soupir en pénétrant dans la caverne devant laquelle se tenait leur chef Sémil. Le jeune homme observa rapidement ses compagnons tandis que chacun s'installait, et que lui prenait place dans une cavité creusé surement par le temps sur les parois de la caverne. Il y jeta sa cape d'ébène ainsi que l'épée qui pendait dans son dos, il conserva cependant l'autre plus courte qui pendait à sa hanche. Shay se dirigea ensuite vers le feu que venait d'allumer Forfallam. Bien que celui-ci soit le plus jeune d'entre-eux sa maitrise de la pierre de feu était époustouflante ! Cependant il était un peu trop introverti et asocial au goût de Shay. D'ailleurs la plupart des autres apprentis étaient taciturnes ou ne parlaient pas beaucoup. Mais bon pouvait-on vraiment le leur reprocher ? Après tout quand on voit le monde dans lequel il vivait il y avait de quoi faire cette tête. Mais Shay lui ne s'intéressait pas au monde actuel, lui il ne voyait que le monde qu'ils construiraient ensemble avec ses frères d'armes, un monde ou le soleil brillerait de tout ses feux, projetant sa lumière de justice sur la terre entière ! C'est pour ce monde que Shay souriait et continuait d'être optimiste. C'était pour ce monde la qu'il se battait.


- Nous tuerons cette nuit, sussura-t-il à l'intention de ces compagnons. Une bataille se prépare... Et nous n'avons pas à nous en réjouir... C'en est ainsi.


Shay sortit brusquement de ses rêveries, au son de la voix. Cette voix il l'entendait rarement. Et une seule personne pouvait prononcer ses mots : Forfallam. Cependant il ne préféra pas écouter le reste, trop préoccupé par le combat qui s'annonçait. Non il n'avait pas peur pour lui, il se savait bon combattant. C'était pour la vie de ses compagnons qu'il craignait il ne voulait voir aucun d'entre eux tomber au combat !

- Je suis prête à tenter de les piéger, et pour tout dire, je ne pense pas que nous ayons réellement le choix. Si quelqu'un doit les attirer, je veux bien être celle qui prendra le risque.

Il releva la tête. Cette fois c'était Zejaléa qui venait de parler. Shay mit quelques secondes avant de pouvoir bien comprendre le sens de ses mots. Le temps nécessaire pour qu'il y parvienne, la jeune fille était déjà partie. Shay se releva sans perdre une seconde. Elle est folle ou quoi !? Si quelqu'un devait tendre un piège, ce ne devait pas être elle ! Zejaléa était bien trop.. Fragile. Shay reprit l'épée qu'il avait jeté quelques minutes plutôt. Il reprit également sa cape et sortit de la caverne tel une tempête n'adressant que quelques mots à Semil.


- Puisque personne ne tient en place, je sors aussi ! Puis ça me stresse de rester dans une caverne je vais en profiter pour faire le guet ! T"inquiètes pas Papy, jte garderai certains soldats en vies... Si je me sens généreux !


Mensonge, il voulait juste voir ce qu'était aller faire Zejaléa. La jeune fille en question était assise devant Lifaën. Ouf ! il avait craint une seconde qu'elle décide de tendre un piège sans en discuter avec personne. Détendu Shay ne rentra cependant pas dans la caverne. Il aurait eu l'air bête rentrer puis sortir. Et surtout avec ce qu'il avait dit. Bref, il s'avança décidé à faire le guet comme il l'avait dit.



HRP : Oui oui je rp quand même avec vous 8D ! Comment ça j'ai pas le droit èé ?(/POUTRE/)

01-08-2011 à 13:13:13
Fenant s'était tenu à l'écart des conversations. Pourtant, à l'annonce de l'attaque probablement imminente, rester silencieux n'était pas une option. Surtout quand Zejaléa et Shay sortirent l'un à la suite de l'autre. Il fallait prendre des décisions, et s'il n'était pas celui qui devrait les prendre, il lui paraissait essentiel de dire ce qu'il en pensait. Il blesserait sans doute certain de ses compagnons par les mots qu'il choisirait, mais il fallait marquer les esprits.

"Nous sommes en fuite et poursuivis. Je crois qu'il n'existe que trois possibilités."

S'approchant des flammes, il leva son index pour numéroter ses dires.

"Premier cas: nous les attaquons, et nous devons dans ce cas n'en laisser aucun s'échapper, que ce soit en les tuant ou en les capturant. Si un seul s'échappe, il pourra renseigner l'empereur sur notre situation précise. C'est, je pense, trop dangereux pour que nous puissions se le permettre maintenant. Et même ainsi, l'absence de cette patrouille sera synonyme de notre présence."

Le regard de Forfallam indiquait très clairement quelle était sa préférence dans le sort réservé à leurs adversaires, mais Fenant tenta de faire comme si il ne l'avait pas remarqué. Le majeur rejoignit l'index levé.

"Second cas, nous évitons le combat et prenons la fuite. Mais à moins de parvenir à les semer, ils resterons toujours sur nos traces. Peut-être lâcheront-ils prise, mais j'en doute. Mais dans tous les cas, nous gagnerons du temps. Reste à savoir comment l'utiliser au mieux."

Troisième doigt levé pour la dernière proposition.

"Dernier cas, nous nous cachons, dans l'espoir d'éviter le combat. Si nos poursuivants perdent totalement la piste, nous deviendront alors invisible dans les plans du tyran. Toujours présent, mais sans renseignement ni sur notre position ni sur notre nombre. Toutefois, s'ils nous trouvent, nous serons alors dans l'optique du combat, et il sera alors nécessaire d'être prêt à défendre nos vies."

Il baissa son bras, et sa main retomba dans l'ombre, caressant sa pierre de flamme au passage. En cas d'affrontement, il savait où était sa place: devant l'ennemi, la main à l'épée. Sans la situation plus que précaire dans laquelle l'Ordre s'était retrouvé, il n'aurait jamais rejoins si tôt les rangs de ses combattants: sa maîtrise de sa pierre était l'une des plus faible du groupe, si ce n'est la plus faible. On ne se défendait pas à coup d'étincelle à peine capable d'allumer péniblement un foyer préparé.

"Il faut prendre une décision. Le temps est contre nous."

L'initialement anonyme.

Les lycanthropes renferment bien des secrets. Êtes-vous sur de vouloir les connaître?
01-08-2011 à 14:21:37
Lorsque Flinn était revenu de sa chasse, Lifaen avait tout de suite dissimulé son air sombre et dur par son habituel sourire. Il hocha légèrement la tête au passage du chasseur et sourit légèrement face à son allusion. Une panthère, lui ? La comparaison était plutôt intéressante… Il comprit tout de même le véritable message qui lui était adressé. Ils avaient de la compagnie.
L’apprentie qui se tenait dans l’ombre non loin de lui s’avança prudemment, comme si elle le craignait. Il s’agissait de Zejaléa, une jeune femme que l’ex assassin ne connaissait pas très bien. Le regard perçant du jeune homme avisa une autre silhouette qui sortait du refuge de l’ordre mais il ne fit pas de remarque à ce sujet. Son regard se fixa de nouveau sur l’apprentie qui restait à une certaine distance de lui. Il lui adressa un sourire avenant mais elle ne réagit pas. Bon sang, il faisait si peur que ça ? Il n’était un vieux sage que tout le monde doit respecter, non mais.
Lifaen essuya machinalement la goutte de sang sur la commissure de ses lèvres tout en écoutant Zejaléa. Elle confirma l’allusion de Flinn en lui apprenant qu’une troupe armée se dirigeait vers eux. Elle lui annonça aussi qu’un conseil de guerre se tenait dans la grotte pour déterminer de la marche à suivre. La jeune femme s’exprimait très solennellement, avec respect et peut être une pointe de… crainte ?
A la fin de sa tirade elle continua de le fixer, attendant une réponse. Le jeune homme fit un sourire ironique avant de dire, une pointe de cynisme dans la voix :

- Je fais si peur que tu n’oses pas t’approcher de moi ? Tu t’exprimes avec déférence comme si j’étais un être respectable. Tu sais, nous sommes frère et sœur d’arme. Tu n’as pas à manifester du respect pour moi, je suis ton égal.
Peut être s’était-il trompé sur la jeune femme et qu’elle n’avait pas voulu manifester de respect pour lui, sa tirade serait alors obsolète. Mais ce point serait au moins clarifier, il était hors de question qu’un autre apprenti lui témoigne du respect. Lifaen détestait qu’on lui accorde un respect qu’il ne méritait pas, et il était primordial pour la cohésion du groupe que chacun se rende compte qu’ils étaient tous égaux. L’apprenti reprit la parole :
- Sinon je te remercie d’être venue me prévenir, tu dois bien être la seule à avoir pensé à moi. Tu dois bien connaitre la raison qui me pousse à ne pas vous rejoindre dans la grotte… Enfin bon, ce n’est pas important. Je trouve que vous vous excitez beaucoup pour rien, ce n’est qu’une petite troupe, pas de dangers pour nous.
Le jeune homme se leva et offrit un nouveau sourire à son interlocutrice.
- Viens, allons voir ce qui ce décide.
Sans attendre de réponse, il se dirigea vers le refuge.
Lifaen arriva au niveau de l’entrée au moment ou Fenant, un apprenti qu’il appréciait sans qu’il sache si cela était réciproque ou pas, énumérait les trois solutions à leur disposition. Depuis l’entrée, le jeune homme apercevait tout de même le feu. Cette vision lui causa une contraction violente au niveau de sa poitrine. La peur, perfide ennemie, surgit d’un coup, l’enserrant de toutes parts. Tout d’un coup le souffle court, l’ex assassin s’appuya contre la paroi de la grotte pour ne pas tomber, respirant à grandes inspirations pour chasser sa phobie. Après quelques minutes de lutte contre lui-même, Lifaen réussit à se retourner par un monumental effort de volonté. Il se soustraya ainsi à la vision des flammes et sa peur fut reléguée dans un coin de son esprit.
L’apprenti serra les poings de rage, cette foutue phobie était un véritable handicap pour lui, après tout ils étaient l’Ordre des Chevaliers du Feu ! Le jeune homme étouffa un juron, cette peur panique du feu ne disparaitrait donc jamais ? Etait-il condamné à ne pas supporter la vue d’une flamme ?
C’était là un combat de tous les jours pour lui. Les autres membres de l’Ordre utilisaient souvent leurs pierres de feu pour la vie quotidienne. Lifaen ne pouvait qu’alors fuir, utilisant n’importe quel prétexte. Mais il savait pertinemment que les autres membres connaissaient sa phobie… C’était cette dernière qui poussait le jeune homme à partir en solitaire, à s’éloigner volontairement de ses camarades pour régler les choses à sa façon, autant dire sans aucune flamme. Il avait mis des années et des années pour pouvoir supporter la vue d’une bougie ou d’une torche et ce au prix de terribles moment, d’une lutte qu’il avait mené seul et dans le secret. Mais il savait qu’une personne l’avait observé lors de ces moments de détresse extrêmes, qui ? Il n’en avait aucune idée…
Jusqu’à ce qu’il puisse supporter la vue d’un éclairage basique, Lifaen dormait dans le jardin du palais, à l’abri de toute flamme et des regards indiscrets. Il ne savait pas ce que pensaient ses compagnons de ce long passage de sa vie où il ne pénétrait jamais le château, où il dormait à la belle étoile, seul.
Peut être que le respect que Zejaléa lui avait manifesté toute à l’heure venait de là…
Mais peu importe, il y avait plus important à l’ordre du jour. Lorsque Fenant eut terminé son petit discours, l’ex assassin prit la parole, le dos toujours tourné à l’entrée de la grotte.

- Eh bien, nous voila dans une situation qui demande un choix. La meilleure solution est de procéder à un vote. J’espère que tu ne m’en voudras pas Fenant si je donne mon avis sur tes trois choix ?
Sans attendre de réponse, Lifaen continua :
- Fuir n’est pas envisageable. Du moins pour moi. De toute façon le Tyran enverra sans relâche des tueurs à notre poursuite et il est hors de question que je fuis un combat qui, de toute façon, me rattrapera. La fuite est impossible, nous somme désormais en terre hostile et le combat est inévitable, cela ne sert à rien de retarder l’échéance. Je ne fuirai pas, même si je dois rester seul.
« Se cacher ici ne sert pas non plus à grand-chose, surtout que tout le monde ne peut pas rentrer dans la grotte. Si nous restons dans ce refuge il est très probable qu’ils nous trouvent rapidement et le combat s’engagera alors et nous serons moins à l’aise pour nous défendre dans cet espace exigüe que dehors.
« Je ne cautionne pas l’attaque de front qui est la meilleur stratégie pour récolter des blessures. Je pense plutôt que nous devrions les attaquer par derrière et silencieusement pour les prendre pas surprise. Une attaque discrète et efficace, à nous de poser des pièges devant eux pour qu’ils tombent dedans s’ils essayent de nous fuirent. Je précise bien une attaque discrète, donc pas de flammes.(Il s’agissait là d’un autre désavantage lié à sa phobie, Lifaen ne pouvait pas battre auprès de ses camarades s’ils utilisaient leurs pierres de feu) De plus, si nous les tuons au lieu de les carboniser, il nous sera toujours possible de récupérer leurs armures et ainsi nous infiltrer dans leurs camps. Je ne sais pas si vous m’avez bien compris donc je vais résumer. En gros, je vous propose de leur tendre une embuscade. »
L’apprenti se tut. Il n’était pas sûr d’avoir réussi à se faire comprendre, tout était limpide dans son esprit mais il éprouvait quelques difficultés à exprimer clairement son idée à ses compagnons.
Il attendit que quelqu’un d’autre prenne la parole.
02-08-2011 à 09:54:27
Cela faisait désormais quelques minutes que Forfallam ne les écoutait plus d'une oreille aussi attentive qu'il l'aurait fallu. Car il était occupé à tout autre chose : observer. Observer ses compagnons d'armes.
Et ce qu'il voyait était plus que fascinant...
Lifaen avait peur. Oui... peur... Mais de quoi donc ? Forfallam ne le savait pas, et cela le frustrait profondément. Cette... peur, il l'avait déjà observé plusieurs fois dans son visage, et à de nombreuses reprises. Mais toujours à des moments pour le moins anodins...
Etait-il arachnophobe ? Claustrophobe ?
Non... Cela devait être autre chose que ces deux réalités communes... Car tous ici étaient pour le moins... spéciaux... C'était le seul adjectif que l'on pouvait utiliser à leurs égards. Spéciaux...
Forfallam voyait le dénommé Lifaen bouger les lèvres, mais il ne l'écoutait pas. Il l'observait.
Ses lèvres bougeaient à la lueur du Feu, éclairant son maigre visage. Il était beau, il n'avait rien à dire à ce sujet. D'une beauté d'ange... Mais ses pensées, il ne les connaissaient pas. Et cela ne le regardait pas le moins du monde...
Pourtant...

- Je précise bien une attaque discrète, donc pas de flammes.

Forfallam tilta, leva sa tête, plongeant son regard dans les flammes, attentif désormais. Etrangement, Lifaen était, du moins il lui semblait, celui ayant le plus de mal à manier sa Pierre de Feu. Non pas qu'il ait des difficultés... Il ne faisait aucun effort.
Et pour cela, Forfallam le dédaignait.

- De plus, si nous les tuons au lieu de les carboniser, il nous sera toujours possible de récupérer leurs armures et ainsi nous infiltrer dans leurs camps. Je ne sais pas si vous m’avez bien compris donc je vais résumer. En gros, je vous propose de leur tendre une embuscade. »

Pourquoi cette insistance sur l'utilisation du Feu ? Là-dessous se cachait quelque chose, il le sentait.
Une phobie du Feu ? Forfallam secoua la tête. Non... On ne pouvait faire parti de l'Ordre en ayant peur du Feu... Il y avait donc autre chose. Et ça, Forfallam avait une grande envie de le découvrir.
Il prit la parole. Deux fois en une soirée, c'était un record.

- Pas de feu donc...

Son regard rencontra celui de Lifaen. Il sourit. Ah ! Comme il aimait ça...

- Je me range à son avis. Une embuscade vaut mieux qu'une attaque de front non réfléchie... Cependant... Je ne frapperai jamais un ennemi de dos, si mauvaise que soit ses intentions.

Il se rembrunit, bien décidé à ne plus piper un mot jusqu'à ce qu'une décision soit prise. C'est qu'il y tenait à sa réputation de muet...
Il avait déjà trop parlé : sa dernière phrase n'avait aucun sens.
Car si il y avait quelque chose à connaître sur Forfallam, c'est qu'il était loyal. Peut-être jusqu'au ridicule...

"Feu de joie... Feu qui chante..."

For Vita, For the Freedom : http://www.youtube.com/v/dZLcBLmph3Q
02-08-2011 à 23:02:15
Flinn remercia mentalement Shay de s'être élancé à la suite de Zejalèa. Au moins, il n'avait pas à le faire lui-même, et pouvait se concentrer sur autre chose. Il vit peu de temps après Zejalèa revenir avec Lifaen. Quel étrange garçon, ce Lifaen... Mais il l'aimait bien. Il avait le sens de la guerre, et connaissait la dureté de la réalité. Et c'était un apprenti compétent. Mais il avait un comportement assez étrange par moments, Flinn avait d'abord cru qu'il était mal-à-l'aise en présence du feu, mais il semblait y avoir autre chose, et cela le perturbait beaucoup. Finalement, il ne savait pas du tout quel était le problème. D'ailleurs, tout ce qu'il savait de Lifaen n'était rien d'autre que sa façon de se battre et de vivre avec le groupe. Mais il ne pouvait pas l'en blâmer, après tout, lui-même ne révélait rien aux autres apprentis sur sa propre vie.

"Pour résumer, je propose une embuscade".

Cette phrase le tira de ses pensées. C'était bien le style de Lifaen, ça... Il réagissait aux trois propositions de Fenant. Quel jeune homme silencieux, lui... Mais Flinn avait l'impression que celui qui lui ressemblait le plus dans le groupe, c'était lui. Sa mine sombre cachait sûrement un esprit de prédateur... Mais n'ayant jamais réussi à plonger son regard dans celui de Fenant, le jeune apprenti pouvait se tromper.

"Je ne frapperai jamais un ennemi de dos, si mauvaises que soient ses intentions."

Forfallam, virtuose de la Pierre de Feu, peu bavard, semblait être en plus un grand loyal. Il possédait donc un sens de l'honneur que Flinn ne lui avait jamais connu jusqu'à maintenant. Mais c'était probablement un sens de l'honneur différent du sien : celui de Forfallam était basé sur la loyauté, tandis que celui du jeune chasseur était basé sur la Fierté. Il allait l'exprimer, quand il se ravisa. Bah, il pouvait bien faire partager ce trait de caractère aux autres maintenant.

"Moi non plus. Forfallam a raison. Cependant, je pense que lui est simplement très loyal." Le jeune apprenti confirma d'un signe de tête. "De mon côté, je vois les choses d'une façon différente. Je refuse tout simplement d'avoir besoin de les frapper dans le dos. Ou alors, dans ce cas, je m'arrange pour que ça soit équitable. En attaquant à main nues par exemple. Mais ce n'est pas le sujet, et la réalité de la guerre est très différente de toute notion d'Honneur. Tendons une embuscade. Forfallam et moi attaquerons simplement de face une fois les ennemis pris au piège, l'idéal étant de les immobiliser. Les meilleurs archers - il lança un regard à deux ou trois autres apprentis - pourraient s'en donner à coeur joie, je pense.
Reste un dernier souci : que fait-on de la viande fraîche que j'ai ramenée ? Soit on la découpe en tranches pour la transporter comme provisions, soit on s'en sert pour créer une fausse piste afin de faciliter l'embuscade."

Il parcourut du regard son auditoire. En effet, il venait de prononcer un véritable discours, dans les critères du groupe. Et il ne leur avait pas laissé le temps de réagir, que ce soit sur sa vision de l'honneur ou sur le plan de bataille. Le jeune pyromane semblait peu convaincu par les principes de Flinn, mais était sûrement satisfait du fait qu'il attaquerait en face. Sèmil, lui, paraissait plongé dans ses pensées, probablement en train de peser le pour et le contre dans la proposition du chasseur. Il était intelligent, et bon meneur, il choisirait presque à coup sûr celle qui consistait à s'en servir pour l'embuscade, puisque cela faciliterait vraiment le travail et n'empêchait pas l'autre solution une fois la bataille terminée. Et puis, si jamais ils mouraient tous ce soir, conserver la viande pour la suite du voyage n'avait aucun sens.
Mais les autres membres du groupe semblaient attendre une conclusion, même s'ils pensaient probablement à la même chose que le doyen. Seul Lifaen préparait déjà son équipement, attirail complexe de lames en tout genre. Il avait l'air sûr de lui et de ses compétences en matière de piège, et d'ailleurs, personne n'en doutait. Son impatience rappela à Flinn que le temps jouait contre eux.


"Quoi qu'il en soit, nous devons prendre une décision le plus vite possible. Ils seront là d'une minute à l'autre, si nous voulons leur tendre une embuscade, nos n'avons plus le choix : il faut être rapide et précis."

HRP : Eh oui je RP depuis la Croatie !! Je suis très content de la bonne activité du forum en ce moment, mais du coup, j'avais peur que vous ne m'oubliiez (je ne rentre que dans deux semaines...) Donc je bâcle un petit coup de RP, dans lequel je me donne une importance excessive au sein du groupe :D Par contre, je ne pourrais pas me co régulièrement, et probablement encore moins avoir le temps de RP.

"- Crois-tu en le Destin, Néo ?
- Non. Je ne supporte pas l'idée que quelqu'un dirige ma vie à ma place.
- Précisément. Et je suis fait... pour te comprendre.
" - Matrix.
02-08-2011 à 23:22:06
Eldän n'avais pas ouvert la bouche depuis le début du trajet des apprentis: la mort de son Maitre et ami l'attristait tellement! Il était celui qui avait le plus mal réagi -avec Sémil- quand les Maitres avaient ordonnés à leurs apprentis de fuir en les laissant combattre les sbires de l'Empereur.
Son Maitre... celui qui l'avait recueilli, qui avait deviné avec falicité son secret et qui ne l'avais pourtant jamais révélé.
Durant le chemin qu'ils parcoururent sur les plaines désertiques et grisâtres d'Andore, il fut avalé par ses pensées à l'image du paysage qu'il contemplait: morne et triste. Quand ils arrivèrent à une grotte creusée par des années d'érosion, il n'émerga pas de son état comateux. Pas plus quand il regarda sans voir Forfallam allumer un feu et Flinn, puis Lifaen sortir,
Eldän releva lentement la tête quand il vit un apprenti -il ne le percevait pas dans l'ombre qui cachait ses traits- revenir et annoncer la venue prochaine d'une troupe de l'Empereur déterminée à les exterminer. Devant le débat qui s'en suivit, il resta de marbre. Combattre ? Fuir ? Se cacher ? Les avis divergeaient. Il remarqua qu'étonnament, l'ainé des Apprentis n'avaient pour l'instant pas encore participer à la conversation. Il attendait sans doute les arguments de chacun avant de prononcer sa décision. Eldän retint un ricanement. Sémil, en tant que plus agé, se prenait pour le chef et voudrait sans doute les diriger durant leur périple. Il avait déjà pris la tête du groupe à la sortie de la citadelle. Les autres apprentis n'avait pas contesté cet état de fait et s'était laissé faire mollement. Lui n'allait pas se laisser faire mollement, et si Sélim ordonnait quelque chose qui ne lui plaisait pas, il ne suivrait tout simplement pas cet ordre. C'était une facette de sa personnalité qui l'avait déjà bien souvent entrainé dans de facheuses postures. Comme la dernière fois avec son Mai... non! Non. Ne pas se laisser envahir par les souvenirs. Les laisser éloignés, à l'écart, à la frontière de sa mémoire. Il n'avait plus droit de se laisser envahir par le passé et les regrets. Eldän s'était déjà trop laissé emporter par le courant irrésistible des souvenirs. Il se reconcentra sur la conversation.
Lifaen proposa une embuscade. Forfallam réagit. Flinn parle à son tour. Hmm. Il avait rarement connu ces apprentis aussi loquace. Surtout Forfallam.
- Bien. intervint-il. Je propose, quand à moi un compromis. Avec mon arc et mes flèches, j'attends les soldats de l'Empire par devant, avec ceux qui refusent d'attaquer par derrière. -il croisa les regards de Forfallam et de Flinn- Les autres, eux n'ont qu'a alors attaquer les soldats par derrière et ainsi leur ôter toute possibilité de fuir. Ca vous va ?

MUSIQUE DE COMBAT: http://www.youtube.com/watch?v=BHRyMcH6WMM
03-08-2011 à 17:02:54
La prise de parole de Lifaen juste après lui surprit légèrement Fenant: il ne l'avait pas vu rentrer. En le voyant, il dut se rendre à l'évidence: il n'avait jamais vu l'apprenti aux multiples lames ne serait-ce qu'essayer d'utiliser sa pierre de feu. Savait-il seulement faire le minimum? Fenant n'en savait rien, et après tout, chacun ses secrets. Il n'était lui-même pas le dernier à en avoir. Sur ce point, ils étaient tous deux très semblable, et Lifaen étant plus efficace dans ce qu'il entreprenait, Fenant ne pouvait s'empêcher d'éprouver du respect pour lui.
De plus, ils semblaient avoir les mêmes réflexion: pour sa part également, l'embuscade était leur meilleure option... Il ne voyait aucun intérêt à la fuite, et se cacher... Le résultat était beaucoup trop aléatoire. Quand au fait de ne pas utiliser de flammes... Après tout, ce n'était pas lui-même qui allait aller à l'encontre de ce choix, même s'il ne l'aurait pas exprimé.

A peine eut-il fini sa proposition que Lifaen fut repris par Forfallam, qui suivait son raisonnement. Malgré son jeune âge, Fenant le suspectait d'avoir un esprit beaucoup plus complexe que ce que ses paroles pouvaient laisser supposer. Combien de fois l'avait-il aperçu en train d'observer attentivement quelqu'un? La dernière fois ne datait qu'à peine que de quelques secondes. Le jeune homme discret laissa apparaître un léger sourire quand Forfallam retourna visiblement dans le silence et l'isolation. On ne changeait pas facilement, il le savait.

Flinn renchérit encore et proposa de se diviser en deux, pour les prendre au piège. Une véritable technique de chasse sauvage après tout: un groupe pour rabattre les ennemis sur l'autre. Son sens de l'honneur, Fenant pouvait le comprendre, même si là, ils ne pouvaient pas se le permettre: ils étaient trop affaiblis et démoralisés par la perte de la citadelle pour être en pleine possession de leurs moyens, et toutes les options pouvant leur faciliter la tâche était bonne à prendre. Il ne savait pas trop quoi penser de ce compagnon d'infortune, mais du peu qu'il avait pu se rendre compte, on pouvait lui faire confiance: dans l'art de la chasse et tout ce qui y était lié, il était imbattable dans le groupe.
Quelle utilisation faire de la viande qu'il avait chassé? La question était surtout de voir comment en faire un bon usage dans le piège tendu... Une piste de sang? Ce n'était même pas forcément efficace, pouvant conduire leurs adversaires à redoubler leur prudence... à moins de les attirer dans un endroit précis, mais ils manquaient effectivement de temps...


Fenant passa l'étui de sa lame de son dos à sa ceinture: la position précédente était plus pratique pour le voyage, mais pas pour la bataille. Le fourreau à la ceinture avait l'avantage de ne pas le gêner dans d'éventuels mouvements de son dos, et au besoin, il pouvait s'en servir comme d'une légère protection. Il avait presque fini de fixer le fourreau quand Eldän se plaça dans le plan qui était en train de se mettre en place. N'ayant rien à rajouter, Fenant acquiesça sa déclaration d'un simple hochement de tête.


"Très bien. Je ferais parti de ceux attaquant de dos."

Sur ces paroles, il rejoignit Lifaen qui allait très certainement effectuer le même choix. Le temps n'était plus à la parole, mais à l'action. Et ce, quoi que puisse en dire Sèmil. Il fallait surmonter l'épreuve qu'ils venaient d'affronter pour attaquer de plein pied celle qui les attendait.

L'initialement anonyme.

Les lycanthropes renferment bien des secrets. Êtes-vous sur de vouloir les connaître?
03-08-2011 à 19:04:48
Lifaen écouta avec attention ses camarades prendre la parole pour réagir à sa tirade. Visiblement, la plupart d’entres eux considéraient que sa proposition était la plus sage, ils faisaient confiance à sa science guerrière. Les apprentis qui ne réagirent pas se contentèrent de murmurer leur assentiment. Lifaen ne vit pas ce qui se passait à l’intérieur de la grotte, il contemplait toujours le paysage nocturne, se refusant à plonger son regard dans les flammes allumées par Forfallam, le crépitement même du feu suffisait à faire accélèrera son rythme cardiaque.
Il cacha son trouble en commençant à jour nonchalamment avec une de ses dagues, la faisant tournoyer avec dextérité. L’arme devint floue au fur et à mesure que l’ex assassin augmentait la vitesse avec laquelle sa main manipulait l’arme. Seul le motif bleu nuit restait visible, semblable à un serpent tournoyant. Finalement, d’un geste fluide à la sauvagerie contenue, l’apprenti lança son arme au loin. Cette dernière s’enfonça jusqu’à la garde dans un jeune pin. Avec un sourire amusé, Lifaen tira sur ce qui semblait un fil invisible et la dague fendit l’air pour rejoindre docilement la main de son propriétaire. Le jeune homme laissa pendre quelques instants l’arme qu’il retenait par ce qui était enfaite un fil d’Arachne. Néanmoins, il écoutait avec une grande attention les autres apprentis, son attitude n’étant que le reflet de son impatience à partir au combat.
Le jeune homme hocha légèrement la tête lorsque Forfallam exprima sa répugnance à frapper un adversaire de dos. Pourtant, il en fut quelques peu agacé. Le temps où ils pouvaient se soucier d’un code de l’honneur, d’une certaine éthique en combat… C’était la guerre bon-sang ! Andore entrait dans une période de troubles sans pareille, une période d’insécurité et de combat.
Une période parfaite pour Lifaen.
Mais ce n’était pas au jeune homme de décider, il était très loin d’être le chef de leur groupe d’apprentis. Si tous l’écoutaient actuellement, c’était uniquement car il était le mieux placé pour prendre des décisions dans ce genre de situation. Voyant que le virtuose du feu ne reprenait plus la parole, Lifaen se contenta de quelques mots pour le rassurer sur la liberté de ses choix.

- Je respecte parfaitement ta décision Forfallam, si tu ne te retrouves pas seul en face de nos ennemis je ne vois pas pourquoi je t’empêcherai d’aller directement à leur rencontre.
Il attendit une protestation de la part de Sèlim ou de n’importe quel autre apprenti qui penserait que Lifaen se donnait une place de chef. Il eut tort, seul le silence lui répondit.
Puis, Flinn prit à son tour la parole. Lifaen appréciait cet apprenti qui avait le sens du combat et qui restait en apparence invulnérable à chaque instant. Le jeune homme était heureux d’avoir quelqu’un comme lui à ses côtés pour se battre. Car, il ne fallait pas se faire d’illusion, l’époque qui s’annonçait donnerait la part belle aux combats et savoir se battre n’était plus une futilité en ces temps sombres…
Flinn exposa son avis qui paraissait fort avisé, il touchait effectivement des points justes. Son impatience se reflétant toujours dans ses yeux émeraude, l’ex assassin commença à préparer son attirail. Il vérifia la tranchant de ses dagues et la solidité de ses fils d’Arachne avant de sortir une étrange fiole de son sac, certainement du poison, et d’en étaler le contenu sur certaines de ses dagues. Il se refusait toujours à se retourner vers la grotte et donc à se retrouver à la merci du feu mais d’un signe de tête il signifia à chaque apprenti qu’il écoutait toujours la conversation.
Son ascension soudaine au rang de commandant des opérations le perturbait. Le jeune homme espérait que ce ne serait que temporaire, il détestait l’idée de diriger d’autres vies que la sienne.
A la fin du long discours de Flinn, le silence pesant s’abattit de nouveau sur le groupe. Lifaen prit un instant de réflexion avant d’envisager une réponse. Mais avant qu’il ne puisse réagir, un autre apprenti prit la parole. L’ex assassin reconnut la voix d’Eldän, un apprenti qu’il ne connaissait presque pas et qui semblait dans un fâcheux état depuis la chute de la citadelle. Mais l’heure n’était pas au sentiment, comme Flinn l’avait dit, il fallait agir vite. A la fin de la courte tirade d’Eldän, Lifaen prit la parole avant que quiconque n’ait pu intervenir.

- Très bien, Eldän, ton compromis me semble parfaitement envisageable. La question de la stratégie semble réglée, on les prend en tenaille, rien de bien compliqué. Nous n’avons absolument pas besoin d’échafauder une tactique élaborée, j’ai confiance en nous. Et puis, en cas de problèmes, Il frissonna un instant avant de reprendre, nous avons de véritables virtuoses du feu...
Par miracle, il parvint à contenir sa peur et, avec un titanesque effort de volonté, il essaya de faire comme si de rien était, comme si il n’avait pas, pendant un court instant, affiché un air de détresse extrême à l’évocation du feu. Il reprit.
- Quant la nourriture, pour moi la question ne se pose même pas, il nous faut des vivres. Il est hors de questions de nous priver de nourriture car il est fort probable que notre quête nous amène à manquer parfois de provisions. Nous ne pouvons pas nous permettre de gacher cette viande.
Le silence fut de courte durée, Fenant intervint à son tour et déclara qu’il ferait parti du groupe attaquant de dos. Il vint naturellement près de Lifaen qui confirma d’un mouvement de tête qu’il ferait aussi parti de ce groupe là. Le jeune homme tourna légèrement la tête vers Fenant et le remercia de son soutient d’un sourire.
Sèmil ne réagissait toujours pas, le doyen semblait totalement dépassé par les évènements et regardait les autres apprentis d’un air absent. Lifaen décida de prendre les choses en mains.

- Très bien, l’heure n’est plus à discuter ! On va tout de suite former les deux groupes, chaque minute qui passe rapproche nos ennemis de notre refuge, il nous faut agir vite. Personne ne voit d’objection à l’embuscade ?
Il se tut et attendit une éventuelle protestation.
03-08-2011 à 20:36:37
- Personne ne voit d’objection à l’embuscade ?

Personne n'en avait apparemment. Mais Forfallam s'en fichait. Profondément. Car il était autre part... Dans son for intérieur. Et il bouillonait. Il bouillonnait de rage.
Il ne savait pas ce qui lui arrivait ces jours-ci. Lui qui avait toujours été dans son mutisme se prenait subitement à parler, devant Eux. Et non pas par monosyllabes, mais par phrases bien complètes. Et cela le mettait en rogne.
Depuis que l'Homme était venu, il avait cessé de parler. Tout court. Puis petit à petit, sa langue s'était à nouveau délier. Mais, il le sentait, il ne redeviendrait jamais comme avant. Non pas parce qu'il ne le pouvait pas. Mais parce qu'il ne le voulait pas. Et c'était tout autre chose...
Il s'était juré de ne plus parler pour ne rien dire. Pourtant, ces temps-ci, il était moins mesuré que d'habitude.
Peut-être était-ce les autres apprentis ? Peut-être... Jusqu'à ce jour, il n'en avait connus que très peu ; et encore... connaître était un bien grand mot. Voir était sûrement bien plus approprié. Flinn était de ceux qu'ils avaient vus. Il lui avait même parlé ; ce qui, à l'époque, était un miracle.
Flinn... Il lui devait beaucoup cette nuit...
Pourquoi donc avait-il ouvert sa grande bouche, prétextant un sens de l'honneur ? Pourquoi ? Parler pour ne rien dire... Voilà ce que c'était... Désormais, les autres ne savaient plus quelque attitude adopter à son égard. Bon... Cela avait toujours été ainsi. Mais tout de même...
L'Homme avait tout changer dans sa vie. L'Homme avait...

Il se leva, les observant de toute sa hauteur. Forfallam sourit, ceignit sa lame, replaça son éternel chapeau blanc.
Puis il se dirigea vers l'entrée de la grotte, la main sur son fourreau.
Enfin... La chasse était ouverte...

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