Les nouvelles du cinglé ;)

07-08-2011 à 16:19:14
Ici, vous pourrez voir les nouvelles écrites par le déjanté de service, j'ai nommé Anarkyle ! Mais sachez avant tout que les sujets sont variés ;)
Lorsque je te serre la main, c'est une souffrance que j'appréhende. Tu ne sentiras pas le tonnerre de ma haine s'abattre sur ta nuque. Tu ne pourras que pleurer, et saigner. Saigner autant que mon dégoût le désire. Je me délecterai du spectacle macabre de tes chairs broyées sous mon poing vengeur. Personne n'est innocent.
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10-09-2011 à 19:32:12
Texte animé par la chanson Disturbed - Darkness ^^

Une goutte de sueur perle sur mon front, desend sur ma joue, pour s'infiltrer entre mes lèvres. Ce goût salé et amer, c'est la sueur que je donne à me faire aimer... Ce goût amer que je goûte une fois de plus... Ce dont je m'apperçois quelques minutes plus tard, c'est que ce ne sont pas des gouttes de sueur qui ruissellent sur mon visage, mais des larmes douloureuses. Des larmes causées par le monde. Ne te retourne pas...
Beaucoup de sang a coulé sur le plancher de ma chambre. Mon sang est maintes fois sorti de mes veines. Je ne voulais pas mourrir... seulement sentir quelque chose pouvant me prouver que j'étais bien vivant. Les stéréotypes ont eu raison de mon existence, mon existence inutile et infernale. Je ne sers à rien. Les personnes auxquelles je parle ne m'entendent ni ne me voient pas... Je prie que tu aies entendue...
J'ai tout fait pour m'intégrer à la société actuelle. J'ai tenté de m'affirmer. J'ai toujours été amical. Je tente d'être drôle. J'essaie d'être agréable... J'essaie de me faire des amis... D'avoir une copine... Une grimace incrédule déforme les visages sur mon passage, les messes basses retentissent dans les couloirs, les gloussements et les doigts accusateurs font de moi une bête de foire... Pourquoi suis-je si malaimé ? Les mots que j'ai prononcé...
Mes cheveux sont noirs de jais, mes joues couvertes d'acné, mes membres maigrichons. Mes vêtements sont très beaux, pourtant ils semblent dire aux autres "Ce type est un associal et un débile"... Ma musique est magnifique, les paroles sont profondes et la partie instrumentale envoûtante, pourtant les autres me traîtent de satanique, profanateur de sépultures, et toutes les rumeurs plus incroyables les unes que les autres m'éloignent de la vie dont je rêve. Je ne veux que rire avec des adolescents, partager ma passion pour la poésie, me cultiver avec des personnes intéressantes... Pourquoi ce simple voeu semble-t-il m'être refusé depuis des années ? Ose croire...
La timidité y joue un rôle crucial. Combien de fois ais-je fuis devant une fille qui voulait me dire bonjour ? Les relations humaines, je n'y ai jamais rien compris... C'est si compliqué, je ne suis pas parvenu à mettre le doigt sur la façon de s'y prendre. Tout est contradictoire dans ce domaine. Il faut rester naturel, paraît-il... C'est ce qui a fait fuir mes seules relations éloignées une bonne fois pour toutes... Même les professeurs semblent dégoûtés rien qu'à l'idée de me donner une feuille d'évaluation. Je hais cette vie... Oh pour une dernière fois... Et alors je laisserais les ténèbres m'envelopper...
"Nie tout" sont les paroles que m'ont appris les Disturbed, mais ce sont des conseils à éviter dans mon quartier. Je suis un monstre sur lequel on peut relâcher toute méchanceté et violence imaginable. J'ai l'habitude de prendre des coups, c'est bien pour ça que j'ai un visage balafré... Les gens pensent que je me mutile dans des rituels gothiques. Pffff... Ils ne savent pas à quel point ils sont ridicules... Eloigne-toi lentement...
Malgré mes efforts pour travailler de façon studieuse et efficace, histoire de réussir quelque chose dans ma vie, je n'ai que des échecs inscrits sur mon carnet de notes. Les profs ne veulent pas me réexpliquer quand je ne comprend pas, et refusent catégoriquement de m'interroger. Le sort s'acharne de telle sorte que j'en viens à me demander si je ne suis pas maudit... Pour respirer encore...
Le cours d'histoire parle du racisme primaire, à une époque pas si lointaine... Les noirs et les arabes ne sont pas à plaindres du racisme primaire. J'en suis la victime la plus souffreteuse. Si seulement quelqu'un voulait bien être gentil avec moi, les choses pourraient changer du tout au tout. Je ferais tout pour la garder auprès de moi... Emporte-moi...
Marion, cette fille magnifique et gentille, m'a toujours séduite. Ses formes parfaites et son humour admirable font d'elle la copine parfaite... sauf pour moi... Ne pouvant lui faire ma demande en face, faute de courage, elle m'a filée trois rateaux par sms. Je l'aime autant que je la déteste... Elle ne m'accorde aucune chance, alors que je pourrais la rendre heureuse... Je dois lui prouver qu'elle m'a fait mal tout en lui montrant mon amour. J'ai besoin de ta force...
Le cours se passe au quatrième étage. Elle est assise à l'autre bout du couloir de la classe. Pour traverser ceci...
-Ose croire... Oh pour une dernière fois... murmurais-je à voix basse.
Je me suis levé de ma chaise, me suis élançé sans hésitation, l'ai agrippé par le col... et j'ai sauté... La fenêtre ouverte m'avait ouverte une nouvelle possibilité, une échapatoire à mes tourments... Elle s'est écrasée sur moi, me brisant tous les os...
Et alors je laisserais les ténèbres m'envelopper...
Pour respirer encore...
Par moi même...
Par moi même...

Lorsque je te serre la main, c'est une souffrance que j'appréhende. Tu ne sentiras pas le tonnerre de ma haine s'abattre sur ta nuque. Tu ne pourras que pleurer, et saigner. Saigner autant que mon dégoût le désire. Je me délecterai du spectacle macabre de tes chairs broyées sous mon poing vengeur. Personne n'est innocent.
18-11-2011 à 23:59:21
L'humanité ne mérite pas que l'on se batte pour elle.
Elle ne fait que s'autodétruire, et créer des querelles.
L'être humain est né pour être narcissique.
Je me demande juste, quel genre d'animaux sommes-nous dans ce gigantesque cirque ?

L'humanité n'est qu'une salope,
Pourtant je ne suis pas du genre misanthrope.
Seulement au bout d'un certain temps,
L'homme nous rend agonisant.
Nous cherchons sans fin un coin de paradis,
Mais ne trouvons à la place qu'un laid et miteux taudis.
Cette merde se nomme la "Terre".
A présent pensez à ces mots, et humez l'air...

Lorsque je te serre la main, c'est une souffrance que j'appréhende. Tu ne sentiras pas le tonnerre de ma haine s'abattre sur ta nuque. Tu ne pourras que pleurer, et saigner. Saigner autant que mon dégoût le désire. Je me délecterai du spectacle macabre de tes chairs broyées sous mon poing vengeur. Personne n'est innocent.
23-12-2011 à 18:12:53
Mon frère jumeau et moi, dos à dos, étions aplatis, compressés, dans cette prison cylindrique si sombre... Tous deux princes du royaume agricole, nous avons été capturés, collés ensemble à l'aide d'une pâte marron bien singulière, incapables de bouger.
Alors que nous nous demandions ce que le destin nous réservait, la prison se craquela. Nous pensions que notre vie allait s'arrêter là. Coincés contre le plafond, nous savions que nous serions les premiers à trépasser. Car nous n'étions pas seuls : Nous étions des dizaines dans cette prison... Nos ravisseurs avaient été d'immenses machines, envoyées par Satan lui même pour nous anéantir. Elles avaient broyées notre royaume en l'espace de quelques heures seulement. Il ne nous restait plus rien...
Mais la prison s'ouvrit, laissant place à une main de tissu noir géante. Elle nous saisit, mon frère et moi. Nous ne pouvions nous débattre, ainsi collés par cette matière à l'odeur alléchante. Nous constatâmes avec effroi que la main de tissu appartenait à un géant édenté, aux cheveux gras, de la morve lui coulant des narines. Il passa lentement sa langue sur ses babines desséchées, et c'est alors que je m'aperçus dans quel pétrin nous étions.
Là, juste au dessous de nous, se trouvait une cuve remplie d'un liquide blanc bouillant. Le monstre allait nous y plonger, pour ensuite nous déguster. Je me retins pour ne pas vomir d'abomination. Deux monarques tels que nous, ébouillantés et mangés par un vulgaire géant. C'en était répugnant de stupidité.

Le géant nous plongea dans la cuve jusqu'au bassin. Bizarrement, nous ne pouvions hurler notre souffrance. Nous étions comme paralysés... Nous étions perdus.
Le monstre gigantesque nous sortit du bassin, et croqua avidement la partie ébouillantée de nos corps. Je pus sentir la bave immonde de la chose et sa langue visqueuse me fondre dessus. Je remarquais également qu'il avait trois dents cariées. C'était d'une fétidité indescriptible. J'entendis mes jambes craquer entre ses mâchoires puissantes, mais réprimais toutes les larmes qui tentaient en vain de sortir. Mon statut social m’interdisait de faiblir, même dans de telles situations. Je devais être fort, pour mes sujets, pour ma mie... pour mon Royaume.
Le géant jubila de plaisir. Une larme coula malgré mes efforts juste avant qu'il ne nous plonge le reste du corps dans l'horrible cuve que je haïssait tant. Tout en moi brûla. Je me mis à respirer cet infâme liquide. La torture était insurmontable.
Le géant nous sortit de nouveau, et nous croqua.
Puis tout ne fut que néant...
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La mère du petit Mathias, en train de faire les poussières, entendit un craquement provenant de la cuisine. Elle se dirigea donc vers celle-ci, furieuse en pensant à ce que c'était.
-Mathias ! Qu'est-ce que tu fais ?!
-Mais rien, maman ! répondit-il de son air le plus innocent.
-C'est ça ouais, t'es encore en train de te goinfrer de biscuits Prince !
Elle lui envoya une gifle en rangea le paquet dans le placard.
-Que je ne te revoie plus en manger entre les repas ! C'est à cause de ça, que tu as tant de caries !
Le petit bonhomme pleurait à chaudes larmes.
-M-mais... il sont t... tellement bons, chouina-t-il.
-Je m'en fiche, et puis, imagines qu'ils soient vivants, les pauvres !
Les yeux de Mathias s'arrondirent d'étonnement.
-Tu crois ?
-Ça se pourrait, dit-elle en retournant faire les poussières, ça se pourrait bien, mon chéri.
Le petit garçon imaginatif qu'était Mathias s'inventa des scènes horribles, où de vrais princes étaient mangés par des enfants géants.
Ce fut cette pensée, qui lui coupa l'appétit.

Lorsque je te serre la main, c'est une souffrance que j'appréhende. Tu ne sentiras pas le tonnerre de ma haine s'abattre sur ta nuque. Tu ne pourras que pleurer, et saigner. Saigner autant que mon dégoût le désire. Je me délecterai du spectacle macabre de tes chairs broyées sous mon poing vengeur. Personne n'est innocent.
23-01-2012 à 00:42:33
Mon tout premier RP, sur l'univers du jeu de la Motion Twin, Labrute.

http://muxxu.com/forum/thread/399034/?page=1

http://muxxu.com/forum/thread/530065/?page=1

Bonne lecture !

Lorsque je te serre la main, c'est une souffrance que j'appréhende. Tu ne sentiras pas le tonnerre de ma haine s'abattre sur ta nuque. Tu ne pourras que pleurer, et saigner. Saigner autant que mon dégoût le désire. Je me délecterai du spectacle macabre de tes chairs broyées sous mon poing vengeur. Personne n'est innocent.
23-01-2012 à 00:45:24
Voici les deux premiers chapitres de mon second roman :

Döyl Schyzophrenia





Écrit par Edmond Ronac








CHAPITRE 1
Un début prometteur








Tout commença à Berlin, la capitale de l'Allemagne. Ou plutôt, cette histoire-ci commença à Berlin. Le 29 octobre 2011. Wolfgang était en cours de math, et n'écrivait même plus sa leçon sur les inéquations. Ce cours était trop soporifique pour être suivi durant trois heures d'affilée. Il avait le regard vide, le menton posé dans la paume de sa main droite. Son esprit vagabondait dans la rue, le ciel, et près des arbres. Il marchait parmi les feuilles qui l'accompagnaient avec le vent d'automne. Ces feuilles rousses qu'il aimait tant regarder. Les nuages gris qui couvraient le coucher du soleil offraient un spectacle digne du plus beau des automnes. Wolfgang aurait tant aimé sentir la caresse du vent froid sur ses joues qui en seraient devenues rouges. Il aurait aimé s'allonger contre un platane de la cour, et rêvasser dans son coin, ne penser à rien. Emmitouflé dans son manteau, le nez dans son écharpe, les cheveux soulevés par les bourrasques, et observer les tornades de feuilles se former sur le bitume. Il aurait oublié tous ses problèmes. Son avenir professionnel qui s'annonçait catastrophique, oublié. Sa solitude constante, causée par sa nature taciturne, oubliée. Le cancer du sein de sa mère, oublié. La voix du prof de math n'était plus qu'un lointain murmure pour Wolfgang. Mais un cri le réveilla.
-Monsieur Kreuz, pouvez-vous répéter ce que je viens de dire ?
-Non, répondit l'intéressé d'un ton désagréable.
-Donnez-moi votre carnet dans ce cas.
L'adolescent s'exécuta sans un mot, ne regardant pas le professeur lassé de son comportement.
-J'en ai plus qu'assez de votre comportement, vous savez, dit-il en ouvrant le carnet de correspondance de l'adolescent. Vous avez le bac à passer dans deux ans, et ça m'étonnerait que vous le réussissiez au vu de vos notes actuelles. Votre attitude est insolente et... Dites-moi, vous m'écoutez quand je vous parle ?! cria-t-il en voyant son élève regarder à nouveau la fenêtre.
Wolfgang soupira.
-Non.
Le professeur devint écarlate de colère.
-Filez chez le proviseur tout de suite ! Vous lui expliquerez votre comportement vous même ! Et vous venez de gagner trois heures de colle, jeune homme !
Le garçon rangea ses affaires en lâchant un nouveau soupir. C'était la troisième fois qu'il était renvoyé du cours depuis le début de l'année. Sa mère allait encore le priver d'ordinateur pendant une semaine. Tant pis, il lui resterait ses bouquins. Ce qui l'embêtait le plus, c'était de ne plus pouvoir tchatter avec Zikurion, un ami qu'il avait rencontré sur un site de littérature moderne.
Il était devenu son « meilleur ami ». Ils aimaient les mêmes choses, rigolaient des mêmes blagues, et s'intéressaient à beaucoup de choses. Mais à la différence de Wolfgang, Zikurion était une vraie pipelette. Ils avaient énormément de choses en commun, et Zikurion était un spécialiste de la science-fiction. Malgré tout, ils ne s'étaient jamais rencontrés. Zikurion disait habiter dans une île du Pacifique.

Le professeur demanda à la déléguée de la classe – une jolie petite blonde répondant au nom de Lilou – de l'accompagner chez le principal. Celle-ci accepta avec un grand sourire, comme les deux fois précédentes où elle avait dû l'escorter. Elle était tout le temps heureuse, sympathique, et loufoque sur les bords. Ils sortirent ensemble dans les couloirs. Lilou n'arrêtait pas de le dévorer des yeux depuis son premier renvoi, et Wolfgang se sentait un peu gêné qu'on lui prête autant d'attention.
-Pourquoi tu travailles pas ? lui demanda-t-elle.
-J'ai pas envie.
-Pourquoi ?
-Je pense pas que ça te regarde.
-Comme tu veux.
Une fois arrivés au carrefour des couloirs, Wolfgang tourna à droite sous le regard surpris de sa déléguée.
-Hé le bureau du principal, c'est à gauche, dit-elle.
-J'y vais pas, répondit-il sans s'arrêter.
-Pourquoi ?
-Je sais très bien ce qu'il va me dire.
L'adolescente le regarda partir, hésitante.
-Attends !
-Quoi ? demanda-t-il en se retournant.
Elle courut vers lui, un petit sourire aux lèvres.
-Dis Wolfgang, tu veux sortir avec moi ?
Enfin cette question. Il s'y attendait depuis un moment déjà. Et il avait pris le temps de réfléchir. Ils se connaissaient à peine. Elle était mignonne, avec une frimousse agréable. Elle avait des formes généreuses, était intelligente, parfois drôle, mais elle était trop bavarde et extravertie pour lui. Il avait fabriqué une réponse à cette question trois jours plus tôt.
-Si tu promet de ne pas trop parler et d'éviter de te faire remarquer quand je suis là, je pourrais y réfléchir.
-Je te le jure, dit-elle en levant la main droite, et en posant l'autre sur son cœur.
-Dans ce cas je vais y penser. Laisse-moi deux ou trois jours d'accord ?
-OK, répondit-elle avec un sourire.
Wolfgang remarqua facilement que sa main gauche, posée sur son cœur, se baissa lentement pour caresser délicatement son sein, puis longea sa hanche, et rejoignit la main droite pour caresser ses fesses moulées dans son jean. Il en eut des frissons sur les bras, tant le degré de sensualité de son geste était élevé. Il allait sûrement accepter, d'autant plus qu'elle était l'un de ses meilleurs fantasmes dans la classe. Elle se mordit la lèvre pour compléter l'invitation, car c'était bel et bien une invitation.
Mais Wolfgang savait que l'on plaisait plus si on savait se faire désirer.
-Bon, je rentre. A demain.
-OK, à demain.
Puis il partit sans se retourner, pour faire une sortie qui plaît aux femmes. Il était assez fier de lui pour une fois. S'il sortait avec elle, ce ne serait que sa troisième copine. Et malgré cela, il avait des chances de perdre son pucelage. L'adolescent se dirigeait vers un platane tout proche du lycée. Quand il y fut, il grimpa dessus et s'assit comme d'habitude entre trois grosses branches de l'arbre. Il observa les nuages se déplacer rapidement au gré du vent. Ses longs cheveux châtains aux reflets roux flottaient dans les airs. Wolfgang sortit son enregistreur d'une poche de son jean, et pressa un bouton.
« 29 octobre 2011, 17 heures 22. Je viens de me faire renvoyer du cours de math. Ma mère va sans doute me priver d'ordi. Je ne suis pas allé chez le principal, je sais exactement ce qu'il va me dire. Mais j'ai au moins une bonne nouvelle ce soir : Je vais peut-être avoir une copine. Lilou m'a allumée dans un couloir du lycée. Je lui ai dit que j'y réfléchirai. Je pense sincèrement à accepter. Pourvu que je fasse pas de connerie. Le moindre pet de travers pourrait me foutre dans la merde. Surtout qu'elle connaît pas mal de monde à Berlin. Mais j'ai encore le temps d'y penser, je lui ai demandé trois jours de délai. Pour l'instant je suis au platane. Je pense que je vais rester un moment ici avant de rentrer. »
Puis il relâcha la pression du bouton. Cet enregistreur contenait toutes ses mémoires depuis ses treize ans. C'était son seul confident, et lui parler permettait d'apaiser sa solitude.
Il resta ainsi à observer les feuilles du platane se décrocher les unes après les autres. Puis il vit une toute petite feuille sur le point de se décrocher de sa branche. Étrangement, il était fasciné par cette petite feuille. Il la fixa durant de longues minutes, frémissante sous les bourrasques de vent. Puis lorsqu'elle fut sur le point de tomber, Wolfgang l'attrapa et la regarda sous tous les angles. Elle était vraiment minuscule, pas plus de cinq centimètres de long. Il sortit un mouchoir de sa poche et l'embauma à l'intérieur. Il avait envie de la conserver, pour une raison qui lui échappait ; mais il en avait envie, c'est tout ce qui comptait. Il la rangea dans une poche intérieure de sa veste en imitation de cuir, qui descendait jusqu'à ses genoux.
-Hey, beau ténébreux, qu'est-ce que tu fous là haut ? l'apostropha Lilou au pied de l'arbre.
L'adolescent la regarda sans lui répondre. Elle venait de briser son rituel, son plaisir à la fin des cours. Elle venait de perdre un point. Wolfgang jeta un œil à sa montre : 18 heures pile. Il n'avait pas vu le temps passer, obnubilé par ce paysage hypnotisant. Les cours étaient finis.
-J'te dérange, c'est ça ?
-Oui, répondit-il simplement.
-Désolée... Je voulais savoir pourquoi tu ne rentrais jamais chez toi après les cours, avoua-t-elle timidement.
-J'ai mes habitudes.
-Et quelles sont elles ? plaisanta-t-elle avec un air faussement respectueux qui se voulait comique.
-J'aime l'automne.
Lilou attendit une suite durant une dizaine de secondes, puis finit par lâcher un « Okaaaaaaaaay... » plein de déception.
-T'aimes pas beaucoup parler hein ? continua-t-elle.
-J'ai un peu de mal avec les discutions futiles.
-T'es asocial ?
-Non, je suis capable de parler de choses intéressantes pendant des heures, mais je ne parle pas pour ne rien dire.
Un silence gêné s'installa entre les deux ados.
-C'est quoi ton numéro ? finit par demander la jeune femme.
-Il te servira à rien, j'ai niqué mon téléphone pendant une baston.
-Une baston ? répéta Lilou avec le regard étoilé.
-Ouais un type a voulu se la jouer devant ses potes en croyant que je lui dirai rien.
-Tu l'as démonté ?
-Pas vraiment. Il a dû se froisser une côte et avoir quelques bleus mais il m'a cassé le poignet et m'a fait une entorse à la cheville.
-Ah bon ? Mais t'as jamais été blessé cette année... je crois !
-C'était en juillet dernier.
-Et t'as toujours pas de portable ?! s'étonna-t-elle.
-On n'a pas tous les moyens de se payer un nouvel Iphone tous les trois mois, répliqua-t-il sèchement.
-T'as des problèmes d'argent ?
-Ma mère bosse à l'hosto quinze heures par jour, et souvent de nuit pour gagner plus. On est endettés comme des cons à cause de mon putain de beaup'.
-Il a fait quoi ?
-Rien, c'est pas tes oignons. On demande pas la charité, et j'ai pas envie de te démoraliser pour la soirée.
-A ce point là ? Ça doit être grave !
Elle sortit un joint de son paquet de Gitanes et tenta de l'allumer, ce qu'elle ne parvint pas à faire à cause du vent.
-Dis, tu veux pas qu'on aille sous un arrêt de bus pour que j'allume mon bédo ? finit-elle par demander.
-Donne, répondit-il en lui tendant la main.
Elle lui confia son joint et son briquet, ne manquant pas de lui caresser les doigts en retirant sa main. Wolfgang fit comme s'il n'avait rien vu et coinça le produit entre ses lèvres, le protégea du vent avec une main, et tenta de l'allumer avec l'autre.
-Laisse tomber, t'y arrivera pas avec ce mistral, dit-elle juste avant qu'il ne lui rende son briquet.
Il tira une barre, laissant ses poumons s'imprégner de la fumée, puis recracha le tout avec béatitude. Bon sang, ce qu'il aimait les pétards ! Combien de fois en avait-il fumé pour oublier ses problèmes ? Il tira une seconde fois, et commença à sentir les effets venir peu à peu. Il tira une troisième fois, puis une quatrième...
-Hé, fume pas tout quand même ! beugla Lilou.
Il lui rendit le joint, et descendit de l'arbre d'un bond. Elle tira à son tour, mais recracha la fumée beaucoup plus rapidement que Wolfgang.
-Si c'est pour fumer comme ça, tu peux me le donner, ricana-t-il.
-Je fume comme je veux, c'est le mien. D'ailleurs attends je vais te montrer un truc, dit-elle en tirant pour la deuxième fois.
Elle lui prit la tête, l'attira vers elle, posa ses lèvres sur les siennes, et souffla dans la bouche de l'élu de son cœur. Celui-ci se sentit rougir soudainement. Elle savait s'y prendre, apparemment. Il ne pouvait résister. Elle le prenait par les sentiments, et bien elle allait être servie.
Il posa ses mains sur sa taille, et sa langue pénétra la bouche de la provocatrice. Les deux muscles se cherchaient, s'enroulèrent, dansèrent avec fougue. Les deux adolescents sentirent leurs cœur battre plus fort. Wolfgang monta la main gauche jusqu'aux cheveux coupés en carré plongeant de Lilou, et descendit sa main droite qui effleura sa fesse gauche. Tous deux sentaient l'électricité qui les traversait au moment de ce baiser, qui les brûlait d'un plaisir divin. Le garçon se retira pour lui mordre la lèvre inférieure, lui prit le joint de la main, tira, et lui rendit son baiser de fumée. Il sentit son muscle se dresser dans son entrejambe. Leurs lèvres les brûlaient. Ils étaient collés l'un à l'autre, se frottant mutuellement. C'était un baiser magique, plein d'entrain et de passion. Wolfgang se rendit compte à quel point embrasser une fille lui avait manqué... trop manqué...

Le garçon se retira à nouveau. Son torse se gonflait à un rythme irrégulier. Il ne voulait pas aller trop vite, il voulait prendre le temps de réfléchir à la question. Lilou tenta de revivre l'expérience, mais fut repoussée par la main de l'adolescent qui se posa accidentellement sur son sein gauche. Il s'empressa de l'enlever pour éviter tout malentendu.
-Arrête s'il te plaît, murmura-t-il.
-Qu'est-ce que t'as ?
-J'ai pas envie de me précipiter. Je t'avais demandé quelques jours pour réfléchir.
-Mais tu peux pas m'embrasser et me caresser comme tu l'as fait et me laisser comme une conne ! Si tu l'as fait c'est que tu en as envie !
-Le shit agit très rapidement sur mon organisme. J'ai pas toute ma tête là. Je te demande d'en rester là pour le moment.
-Oh t'es chiant ! Je te plais pas, c'est ça ?
-N'insiste pas. C'est non pour ce soir. Redemande-moi dans deux jours si tu y tiens.
Il déposa un tendre baiser sur la joue.
-Mais je t'aime bien quand même, lui chuchota-t-il à l'oreille avant de partir, sans un sourire.












CHAPITRE 2
Le cataclysme








Wolfgang prit son dictaphone, et lui murmura d'une voix chancelante, la respiration lourde et irrégulière :
« Lilou s'est jetée sur moi... Non, ça c'est une excuse d'hypocrite. Elle m'a embrassée par un moyen dérivé, elle m'a pris par les sentiments, je n'ai pas pu résister à ses charmes. J'en avais tellement envie, tellement, tellement envie... Mais la drogue n'aurait pas dû s'en mêler. J'aurais dû lui donner le bédo sans tirer, et peut-être que notre relation aurait pu mieux commencer. Je crois que mon refus soudain a jeté un froid entre nous. Ce n'était pas ce que je voulais, pas du tout, mais j'ai peur de... retomber... (Ses paroles moururent dans un silence d'une dizaine de secondes) Enfin bon, seul l'avenir me le dira. Et je suis prêt à l'affronter, la tête haute et les poings vers le ciel. »
Il relâcha le bouton, et s'aperçut qu'il n'avait dit ni la date, ni l'heure dans son enregistrement... Tant pis. Vu comme c'était parti, il s'en souviendrait pendant un moment.
A présent, restait un problème : Rentrer à la maison. Le joint avait des effets rapides à agir sur son cerveau et longs à partir. Il ne pouvait pas rentrer maintenant, sinon sa mère le verrait et il serait encore plus gravement puni. Il s'en voulait horriblement, de causer tant de soucis à sa mère malade. Si seulement il pouvait revenir en arrière, embrasser Lilou sans les effets du joint, il n'hésiterait pas. Il la trouvait maintenant irrésistible. Peut-être était-ce ses hormones d'adolescent, puisqu'elle n'était pas vraiment son style, psychologiquement. Par contre, physiquement, elle était absolument divine, un vrai flocon de neige en plein été, scintillant de joie et... Non... Non ! Il ne devait pas retomber amoureux d'une fille ! Jamais ! Plus jamais ! Ne plus jamais s'abandonner à une fille, jamais... Peu importe la sanction, il devait rentrer chez lui. C'était mieux que ruminer tout seul, dans un coin perdu de Berlin.
Il se leva, devant s'appuyer contre un mur pour ne pas tomber. Il n'était pas au mieux de sa forme, mais pas totalement désorienté non plus. Sa mère allait se faire un plaisir de le sanctionner d'une façon si barbare, que Wolfgang en tremblait encore rien que d'y penser. Elle l'avait fait la première fois. La deuxième aussi, et... Elle l'avait fait à chaque fois, en fait. C'était une mère assez rude, mais elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour que son fils ait un avenir convenable, et il le savait – c'était en outre ce qui lui permettait de ne pas la détester. Cette éducation peu maternelle l'avait rendu autonome. Il se préparait toujours à manger lui même, réparait l'électricité de l'immeuble quand il y avait une panne de courant, se débrouillait à chaque fois que la tuyauterie sautait, faisait les courses, la lessive, et même le repas de sa mère qu'elle pouvait emmener au travail. Avec tout ça, il ne faisait jamais ses devoirs. Il préférait lire un bon roman, ou se cultiver sur la littérature moderne sur internet.
Et chaque fois qu'il trainait la patte à la sortie des cours pour rentrer chez lui, sa mère le privait d'ordinateur. Elle trouvait n'importe quel prétexte pour lui prendre son ordinateur, car c'était en tchattant avec Zikurion qu'il se couchait à plus de minuit. Et même en ne dormant presque pas, il n'avait pas de cernes. Il en avait beaucoup eu vers ses dix ans, puis elles avaient disparues aux alentours de ses treize ans.

En arrivant devant son appartement, Wolfgang se sentit frémir. Pourvu que sa mère ne soit pas encore rentrée. Il attrapa la poignée, puis hésita. La porte s'ouvrit d'elle même, laissant apparaître le visage furieux de sa mère.
-T'étais où ?!
-J'ai eu un empêchement, désolé... dit-il en baissant les yeux.
-Et cet empêchement, il s'appellerait pas « shit » par hasard, p'tit con ?! vociféra-t-elle.
-Oui... avoua-t-il en serrant les dents.
Il se reçut une claque qui raisonna dans les couloirs de l'immeuble. Il n'eut pas le temps de s'empêcher de gémir qu'elle le prit par le poignet et l'entraîna de force vers la salle de bain. Elle lui retira son manteau, son sweat et son tee shirt. Il s'empêcha de protester, sachant pertinemment que ça ne ferait qu'empirer la situation. Elle lui repoussa la tête jusque dans leur petite baignoire, le mettant dans une position très inconfortable pour le dos, d'autant plus que le meuble était horriblement froid. La mère ouvrit la pomme de douche, et aspergea le visage de Wolfgang d'une eau si glacée qu'il en eut le souffle coupé. Elle l'empêchait de se relever avec sa main gauche collée à son cou. Il resta ainsi sans bouger, avec l'abominable douleur qui accompagnait l'eau se déversant dans son nez. Il tentait de respirer quelques fois, buvant la tasse au passage. Elle finit par le lâcher, et éteignit la pomme de douche.
L'adolescent se releva précipitamment, toussant à en cracher ses poumons, les yeux injectés de sang. Il ne pleura pas, et réussit même à ne pas sangloter cette fois. Pourtant, la douleur était la même. Il voyait flou. Tout n'était plus qu'ombres difformes autours de lui. Il vit celle de sa mère lui jeter quelque chose. C'était doux et laineux, il supposa que c'était une serviette et s'essuya le visage avec.
-Je suis contente que tu sois assez intelligent pour me dire la vérité, dit-elle en claquant la porte.
Ce n'était pas dans ses habitudes de lui donner de quoi s'essuyer après la punition, ce devait être une sorte de « récompense ». La première fois, elle l'avait laissé trempé dans la salle de bain, avec la fenêtre ouverte, et lui avait interdit de toucher à quoi que ce soit pour se sécher. Il en était devenu malade : Une vilaine angine qui l'avait cloué au lit pour trois jours.
Une fois qu'il fut quasiment sec, il sortit son dictaphone de sa poche.
« 29 octobre 2011, environ dix-neuf heures. La punition reste la même, mais devient de moins en moins dure chaque fois. Peut-être qu'elle est en train de se lasser. On pourra dire qu'elle m'en aura fait baver. Elle a dû prendre l'ordi dans ma chambre... J'espère que Lilou en vaut la peine. »

Il se releva, prit ses affaires, et partit en direction de sa chambre. Comme prévu, l'ordinateur n'était plus sur son lit. Il soupira. Avisant son étagère, il songea à commencer un livre de fantastique, puis son regard se posa sur son oreiller. Le choix fut vite fait, aussi sombra-t-il dans un sommeil étrangement agité...

Wolfgang était dans sa cuisine, en train de se préparer un paquet de chips avec le mixeur. Puis il lui sembla qu'ils n'avaient pas de mixeur, lui et son père... Il devait se tromper, certainement. Puis en passant devant son écran géant situé dans le salon, il caressa le chien de la voisine, qui s'amusait à plumer les coussins du canapé. Qu'il était mignon, ce petit caniche ! Un adorable petit cabot qui adorait manger les taupes du président. Ses yeux diffusant une ambiance d'innocence lui donnait envie... d'aller aux toilettes, tiens ! Il se dirigea vers sa chambre, et urina par la fenêtre. Puis, pris d'une soudaine envie de voir Zikurion, il s'assit devant son ordinateur allumé sur MSN.
Bloodream dit : Hey, salut mon pote !
Zikurion dit : J'ai un truc à te dire
Bloodream dit : Ben vas-y, tu sais que j'suis toujours là pour toi mon meilleur pote !
Zikurion dit : Après, tu prendra quelque chose que tu adore, et qui ne soit pas trop gros
Bloodream dit : Après quoi ???
Zikurion dit : J'ai une mauvaise nouvelle
Bloodream dit : C'koi ???
Zikurion dit : On va se voir dans peu de temps
Bloodream dit : Ben c une bonne nouvelle !
Zikurion dit : Tu sais pas de quoi tu parles
Bloodream dit : Et g des chips t'en veux ?
Zikurion dit : J'espère que le message est passé. Profites bien de cette sieste, mon ami.
Zikurion has disconnected

Wolfgang se redressa, trempé de sueur. Qu'avait-il ? Il avait fait un rêve... mais lequel ? Était-il effrayant ? Pas sûr... Mais c'était un rêve étrange, il en avait la certitude. En tout cas, impossible de se rendormir dans cet état-là. Il devait se rafraîchir.
Il se dirigea, discrètement, vers la salle de bains, car il faisait nuit à en juger par l'obscurité ambiante, et se passa un gant de toilette trempé sur le visage. Il s'humidifia aussi le torse, puis les aisselles. Ça faisait du bien. Mais bizarrement, il ne se sentait pas à l'aise... Comme s'il allait recevoir une visite indésirable. Je dois me faire des idées, se dit-il sans vraiment y croire. Puis il resta sur place, quelques minutes, pensif. Sa feuille... Il voulait voir sa feuille.
Il retourna dans sa chambre, et sortit la petite feuille de platane récupérée un peu plus tôt dans la soirée. Il l'observa sous tous les angles pour la seconde fois. Elle n'avait rien de spécial. Mais elle était belle. Elle était un peu comme lui. Elle se faisait petite, était rousse, et s'accrochait à son arbre jusqu'à perdre prise. Mais lui, contrairement à elle, il était laid. Un visage d'ange, parfaitement sculpté, les joues creuses, les sourcils fins, le nez droit, les yeux en amandes, un petit grain de beauté sur la pommette gauche. Il était aussi svelte, alors qu'il ne pratiquait pas d'autre sport que l'escalade de surfaces pour mieux observer le monde. Et malgré cela, il était laid. Il pensait principalement à lui, à force d'avoir été mangé par les autres. Il était cynique, froid, taciturne, claustrophobe, et un tout petit peu misanthrope. Il avait honte d'être un homme, mais avait foi en certains humains, qui mériteraient les plus belles choses du monde. Il rangea la feuille dans son mouchoir, et la mit dans une poche de son jean. Il regarda l'heure sur son réveil, 01:13. Il n'avait pas sommeil. Puis, se souvenant du roman qu'il comptait commencer tout à l'heure, il le prit, et lut la quatrième de couverture.
Les Yeux du Chat Noir, un roman fantastique. Il avait l'air passionnant, et il lui tardait de le lire.

Durant la lecture des deux premiers chapitres, Wolfgang avait eu mal au ventre, comme s'il avait des gazes. Pourtant, aucune flatulence se semblait vouloir sortir. C'était une impression étrange, mêlée à celle d'attendre un visiteur indésirable, qui se faisait plus forte. Il était vraiment mal à l'aise, persuadé d'être paranoïaque. Mais la lecture était fascinante. L'écrivain s'était vraiment donné du mal pour projeter le lecteur dans son monde dès les premières lignes. Puis doucement, il entendit un bourdonnement, qui devenait de plus en plus fort à chaque minutes. Il ferma son livre, inquiet pour sa santé mentale, et but une gorgée de sa bouteille d'eau. Il se leva, et regarda par la fenêtre de sa chambre. Le vent soufflait fort, ce soir. Les arbres étaient à nus, leurs branches s'entrechoquant bruyamment. Puis le mistral s'intensifia soudain, heurtant le carreau de la fenêtre de plein fouet. Wolfgang recula d'un pas, puis tout alla très vite.
Une lumière aveuglante s'empara de la rue, puis traversa sa vitre. Sa rétine le tortura violemment, sous le choc de cette soudaine cécité. Un bruit suraigu lui vrilla les tympans. Il tituba, à la recherche d'un appui pour ne pas tomber. Son crâne allait exploser, il en était convaincu. Il hurla d'horreur, bandant tous ses muscles sous l'emprise de sa souffrance... puis il tomba à la renverse.
L'adolescent convulsa avant d'être éparpillé en millions de particules, qui montèrent jusqu'à la source de la lumière.

Lorsque je te serre la main, c'est une souffrance que j'appréhende. Tu ne sentiras pas le tonnerre de ma haine s'abattre sur ta nuque. Tu ne pourras que pleurer, et saigner. Saigner autant que mon dégoût le désire. Je me délecterai du spectacle macabre de tes chairs broyées sous mon poing vengeur. Personne n'est innocent.
05-02-2012 à 11:38:35
SHLACK
Un son sec et bruyant. Le son de la chair découpée et de l'os qui se brise. Ce son sinistre et plaisant à la fois. Le masque blanc me recouvrant le visage cache mon rictus carnassier. Le sang encore chaud sort des veines palpitantes et coule de la lame à la couleur de rose. J'hume délicatement le parfum particulier d'un être mutilé, me demandant quel plaisir pourrait remplacer celui-ci. Je caresse sa peau, et sens sa respiration à travers mes gants. Il voit mes yeux, ces yeux si calmes et froids, pourtant brûlants d'une envie de lui faire du mal. Je suis heureux, heureux de partager ma passion avec quelqu'un d'autre. Je prends sa patte avant, sans qu'il ne cherche à me résister. J'humidifie mes lèvres avec ma langue, et la passion me prend alors aux tripes. Je pose sa patte sur la table d'à côté ; il me fixe toujours droit dans les yeux. On dirait qu'il en demande plus.
Je vais exaucer ton vœu, lui dis-je d'une voix mielleuse.
Mon instrument pose son tranchant sur son poignet, et je créé alors une pression dessus. Il tente de résister, il ne veut pas gâcher cet instant magique. Du sang commence alors à s'échapper de l'entaille créée. Je presse ma lame plus fort encore. L'animal hurle, ses lunettes tombent par terre et se brisent. J'augmente la pression, tandis que mes yeux commencent à s'injecter de sang. Le porc meugle encore plus fort, se mord l'autre patte pour tenter de faire passer la douleur. Son os se brise, et la viande se découpe très facilement ensuite. Le reste se doit d'être fait rapidement, car il se vide de son sang. Je déchire le reste de ses vêtements, et lui découpe chaque membre d'un geste sec et assuré. Je range ce qui est comestible dans mon sac congélation.
Le porc n'a plus que sa tête et son corps. Il pleure, gémit, mais je ne l'entend pas. L'art est une chose qui me bouleverse, surtout le mien en fait. Certes, je ne fais que mon métier, mais c'est un métier tellement beau, et si apprécié. Je change d'instrument, et découpe de grands cartiers de viande, tandis que l'animal tombe dans les pommes. Il aura tenu longtemps, il est courageux...
Et voilà, j'ai fini mon travail de nuit. J'ai à nouveau de la viande de porc. J'attrape la carcasse par les cheveux, et le jette à la poubelle. Mon art est peu pratiqué, et parfois incompris, mais découper la viande encore vivante d'un porc est pour moi le plus grand plaisir du monde. Tiens ? Une bague... Le porc était marié ?... De toute façon, c'est pas comme si c'était le premier...

Demain matin, ce petit cochon sera vendu à mes clients, dans ma boucherie familiale. Quelle chance ils ont.

Lorsque je te serre la main, c'est une souffrance que j'appréhende. Tu ne sentiras pas le tonnerre de ma haine s'abattre sur ta nuque. Tu ne pourras que pleurer, et saigner. Saigner autant que mon dégoût le désire. Je me délecterai du spectacle macabre de tes chairs broyées sous mon poing vengeur. Personne n'est innocent.
09-02-2012 à 00:48:25
Vie de troll

Un ongle entre les dents
Les paluches pleines de sang
Les trolls avancent en masse
Écrasant les carcasses
Telle une armée de l'ombre
Elle mange du concombre !

Un nouveau jour se lève
C'est tout content qu'j'me ramène
C'est l'heure de la bière
La même que celle d'hier
Mes amis buvons du vin
Jusqu'à la saint glinlin !

Les humains égorgés
Les squirells éventrés
Trolls, festoyons,
Et mangeons des oignons !

Un nouveau jour se lève
C'est tout content qu'j'me ramène
C'est l'heure du bloody squirell
C'est la soif qui m'appelle
Mes amis buvons avec entrain
Et faisons de même le lendemain !

Lorsque je te serre la main, c'est une souffrance que j'appréhende. Tu ne sentiras pas le tonnerre de ma haine s'abattre sur ta nuque. Tu ne pourras que pleurer, et saigner. Saigner autant que mon dégoût le désire. Je me délecterai du spectacle macabre de tes chairs broyées sous mon poing vengeur. Personne n'est innocent.
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