Dialogues, ou comment passer son temps libre avec une flemme subite

Pathétique à en mourir...

Maman ! Pourquoi le monsieur il est par terre ?
Parce qu'il n'a pas de maison...
Pourquoi qu'il a pas de maison ?
Parce qu'il n'a pas d'argent pour s'en acheter une.
Pourquoi il a pas d'argent ?
Parce qu'il n'a pas de travail.
Pourquoi il a pas de travail ?
Avance et tais-toi.
Mais maman... Le monsieur il a l'air tout triste !
Arrête de parler si fort. Tu me fais honte.
Pourquoi ?
Mais tu vas t'en prendre une !
Le monsieur il a pas de copain ?
Euh... Si.... Sûrement...
Pourquoi ils viennent pas l'aider ?
J'en sais rien moi. Chut.
Un jour Bastien et sa Maman ils ont donné de l'argent à un Monsieur.
Et qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ?
Bah on pourrait aussi... Non ?
On n'a pas le temps.
Mais Maman...
Tais-toi. Tu vas être privé de télé si ça continue.
On a pas le temps ?
C'est ça.
Il a de l'argent pour nourrir ses chiens ?
Mais tu me fais chier !
Pourquoi tu dis ça ?
Allez... Ne pense plus au Monsieur.
Même en hiver il est comme ça ?
Oui. Qu'est-ce que ça peut te faire ?
Mais il va avoir froid...
C'est pas notre problème.
C'est le problème à qui ?
Au Monsieur.
Mais si il a pas d'argent ?
Chut.
Pourquoi ?
Tu es privé de télé.
Le Monsieur il a une télé ?
Non. Il n'a pas d'argent. Mais avance !
Et si on donnait de l'argent au Monsieur ?
Tu vas pas recommencer ?!
Je suis privé de télé.
Et ?
J'ai rien à perdre.
Mais tu as une baffe à gagner.
On peut pas donner de l'argent au Monsieur ?
Non.
Bah quand je serais grand, je donnerais de l'argent au Monsieur.
Si ça te chantes. Ce sera ton argent alors.
La maîtresse elle dit... Mais !
Tu l'as cherché.
Maman ! T'es méchante !
Tais-toi.
Mais...
Tais-toi.
Le Mon...
Chut...
Mais...
C'est pas ton problème.
_

De même...

Comment tu t'appelles ?
Il ne faut pas que tu t'approches petit bonhomme.
Pourquoi tu es comme ça ?
Voilà mon châtiment. Mais recule donc...
Tu n'es pas moche comme les autres...
Ah bon ?
Et tu n'as pas l'air méchant.
C'est vrai ?
Je ne comprends pas.
Il n'y a rien à comprendre.
Je peux te toucher ?
Non.
Pourquoi ?
Parce que.
Mais tu es beau.
Je ne peux pas.
Mais je voulais...
Il y a des choses que tu ne pourras obtenir...
Et si...
Chut.
Mais...
Écoute.
Quoi ?
La vie.
Ah.
Chut.
_

Je n'ai rien dit...

Je connais quelqu'un.
Bravo ! Il connait quelqu'un ! Applaudissez-le !
Il s'appelle Jean-Philippe.
C'est donc un garçon !
Il est raciste.
C'est pas bien ça !
Hier j'étais avec lui...
Ouais et... ouais.
On était sur un trottoir.
Et non au milieu de la route !
Bah oui.
Applaudissez-le !
Des personnes de couleur noire arrivent en sens inverse.
Sur le trottoir ?
Abruti.
Applaudissez-le !
Il s'avance vers eux et il fait...
Il fait quoi ?
Changez de trottoir, ici on est en France.
C'est pour ça le cocard ?
Un peu.
J'me disais aussi.
L'autre il fait : l'autre trottoir aussi c'est la France.
Ah bon ? Bah c'est con.
Alors Jean-Philippe il dit... euh...
Il cherche la merde ton Jean-Philippe ?
Il est con sur les bords, mais il a un bon fond.
Alors il dit quoi ?
Dégagez de France alors, sales bougnoules.
Et c'est méchant ça ! N'applaudissez pas !
Puis j'ai eu le cocard. Et ils ont rigolé.
Et Jean-Philippe ?
Il a dit que des bougnoules l'avaient agressé.
Et il a raison !
Tu comprends rien à rien triple buse.
Bah !
Et benh oui ! T'es un abruti...
Mais je...
Tente même pas de te justifier : t'as tort.
Faut savoir c'que tu veux...
Pardon ?
Lave-toi les oreilles.
J'me casse.
Ouais c'est ça. Casse toi.
Connard.
Abruti.

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