Allez, c'est parti. Motivation [ON]

17-08-2012 à 11:06:04
Putain. C'est assez violent comme approche mais voilà : j'avais toujours été normal. Affreusement et ironiquement normal, mais tout de même. J'étais pas un psychopathe de première envergure, ni un bon petit samaritain ; j'étais juste moi. C'était déjà assez éreintant comme ça.
Quatorze ans et quelques heures à l'approche du Rire. Moi. Un mètre soixante-quatre et ne riez pas, cheveux châtains et des yeux normaux à en mourir. Constitution normale, un peu maigrelet sur les bords, certes, mais n'en faisons pas tout un foin. Un bon petit blanc, qui réussissait bien à l'école et qui faisait pas chier son monde. Le stéréotype de l'enfant sage, gentil et normal. Soulignons ce dernier mot. J'avais eu tout pour réussir : une famille pas forcément riche, mais qui vivait, presque une de ces « familles moyennes ». Voyez comme mes dents grincent bien.
Et puis des putains de pensées existentielles, et puis la vie qui veut ça, et puis une remise en question complète du monde de ma plus tendre enfance. Certains auront nommé cela l'adolescence. Ouais. Juste la découverte, ou la redécouverte d'un monde qui se révèle fichtrement con et fichtrement pourri.
Et puis Il est arrivé. Le Rire. Cette putain d'ironie qui fait très bien son boulot toute seule (merci à elle). On en aurait hurlé de rage. On en a hurlé de rage.

Présent.

Vous vous en foutez salement de ma vie, on le voit rien qu'à vos trognes. Ce que vous désirez, c'est la sueur, le sang, les larmes. Vous voulez voir l'humain et l'inhumain à l’œuvre. Vous allez vous repaître de nos peurs, savourez nos instants de folie et de faiblesse, souffrir pour nous. Je vous laisserez volontiers la place mais Il ne le veut pas. Et Il a toujours raison.
Place à l'avenir.

Action.

On était tous rassemblés dans la cuisine et c'était bien normal, sachant que l'on avait fini de ripailler. Les spaghettis à la carbonara avaient été délicieuses, le dessert pointait le bout de son nez. Un splendide gâteau et une misérable bougie, un joyeux anniversaire braillé à qui mieux-mieux par une grande sœur qui se donnait du mal. Mon père qui sort l'appareil photo et-
-Vas-y, fais un vœu.
Juste pour faire style, genre comme dans les séries américaines à la mords-moi le nœud. Étouffant un sourire, je fis mine de réfléchir.
-Voyons... Lorsque j'aurais soufflé sur cette bougie tu...
Les gros yeux.
-... disparaîtras, finissais-je dans un ton mélodramatique, le regard planté dans celui de ma sœur.
Quand je parle d'ironie stupide, je suis sérieux, soyez-en assuré.
-J'ai hâte.
-Et moi donc.
On se jeta un regard de connivence, tandis que les parents lèvent les yeux au ciel et que je prend une énorme inspiration.
Et je souffle.
Et la bougie s'éteint, soufflée.
Et le monde s'éteint, soufflé.

Déjà ?
A deux mille à l'heure sur l'asphalte qui scintille.

Tourbillons. Noirs. Blancs. Noirs. Blancs. Et ça clignotent en plus, en flashs monstrueux. Comme un gyrophare qui ne s'arrête plus et qui ne le souhaite pas, comme tout et n'importe quoi, comme ma vie qui s'étire, comme le monde qui siffle.
Comme une bouilloire.
Je crois que je suis revenu à l'instant primaire. Revenu dans le fœtus, revenu tout court. Je marche à quatre pattes, je geins, je pleure, je vis, deux pattes et petit deviendra grand. Un humain en accéléré, ou bien tout cela s'étire t-il ? Maternelle. Primaire. C'est une bande qui défile, qui va bientôt m'éclater à la face. Je vois tout. Je me souviens de tout.
Non : je sais tout.
Il est là ; c'est le savoir ; c'est le tout ; je suis mort. Et c'est beau. La mort est rose noire jaune vert bleu, comme un arc-en-ciel de nounours en guimauve et une pluie de scarabées scintillant au clair de soleil. Bulles qui pétillent. Flotte mon petit, flotte (flotti flotta). Et le Rire.
Énorme, petit, sarcastique, aimant, mélancolique, pleurant. Il pénètre dans ma tête et organise un concert de vibratos. Hard rock ça tambourine. Et le savoir me traverse et-
TU VAS VIVRE.
Dur et inflexible (on ne peut que s'incliner).
Je tombe tombe tombe...
Et une petite voix susurre ( mais combien sont-elles ?)
-Il reste une chance, il en reste toujours une : réveillez-vous.
Il y eut un jour, il y eut un matin. L'homme ouvre les yeux.


Hin hin hin...
Ma tête fait boum-boum-boum. Le sang va trop vite, le monde va trop vite. Assis sur une chaise, il est midi. L'aiguille de l'horloge ne daigne plus rien, et encore moins accorder son tic-tac monotone. Il fait beau et... (c'est étrange) je respire. L'air est bon. Il est... frais. C'en est affreusement anormal.
Ha ha ha...
Un mince filet de fumée s'étire doucement, remontant en une flopée irrégulière. Les fumerolles volent et montent, doucement, tout doucement. Incroyables et magnifiques, je souris béatement, les yeux rivés sur ce gâteau où reste plantée la bougie. J'ai quatorze ans.
Oh oh oh...
Les chaises sont vides, le monde est... ailleurs. Maman ? Papa ? Florine ? Les lieux sont différents, voilà que cette cuisine jadis pétillante, jaune et bleue et moche, semble surgir d'un autre temps. Un vilain mausolée dédié aux arts ménagers, qui a fait son temps et qui vieillit, délaissé par des visiteurs bien trop rares. Une fine couche de poussière recouvre le tout.
Je crois que je vais vomir. Je me lève.
C'est inscrit dans mes veines, l'instinct a du bon. Juste le calme. Juste moi. Je me saisis d'un sac qui enfourne avidement, tel un monstre jamais rassasié, peluche, trousse de secours, couteaux et bouffe. Tout cela dans un état d'hébétude totale, dans une impression de faire ce qu'il faut, au moment où il faut. J'inspire, j'expire ; mes pérégrination me mènent à la fenêtre.
Adieu mon monde. Bonjour le nouveau.
Ce que je vois n'est pas mon village, et encore moins cette chose, coincée au fond de la vallée, où j'ai toujours vécu, où j'ai grandi, où j'ai couru, où j'ai connu. C'est une jungle. Littéralement et simplement car oui, soyons franc. Les plantes ont grandi, muté. Elles sont énormes, et voilà des colosses d'une autre époque bien plus éloignée. Elles ensevelissent tout sous leurs feuillages, formant des reliques ancestrales, trahissant la vraie nature des choses. C'est... étrange. Temple de verdure et de vie, et de mort. Voilà la nature qui a rejoint l'homme, ou bien causons du contraire. Ils se sont embrassés et elle, en bonne compagne, l'a enserré, l'a étouffé. L'a vaincu.
Ou... non. Il reste une chance, il en reste toujours une. Moi. Et mes doigts blanchissent, ils me rappellent à un souvenir. Le Rire. Grandiloquent. Il emplit les moindres réminiscences de mon maigre fardeau, s’ajoute à cette rage qui monte, bientôt tue par-
TU ES LE SOUVENIR, TU SERAS L'AVENIR.
Gravé en lettre de feu dans cet esprit ensommeillé qui est le mien.
TU SERAS SALADIN.
-Je suis Saladin.
For Vita, For the Freedom : http://www.youtube.com/v/dZLcBLmph3Q
  • Liens sponsorisés



01-02-2016 à 22:33:32
Ahah, je m'aime, je m'adore, que dis-je ? je m’adule. J'ai comme un bout de forum nommé "Tas de poussières". Le retour d'Inception, ou le premier réflexe un poil narcissique de s'en aller courir entrapercevoir ses textes, des tas de poussière dans des tas de poussière, ça fait beaucoup de fumée. Ensuite, il n'est même pas deux heures du matin, je suis donc supposé avoir un peu de temps devant moi avant la fameuse crise existentielle. Mais je ne sais pas si c'est triste et si ça repose jusque là et tout le monde peut le voir, je ne sais pas, c'est comme un sentiment creux tout là, tout tapi emmitouflé tout au fond, c'est un autre moi, un autre moi plus autre que ce moi plus autre qui écrit plaplapla si tu mettais ça dans tes disserts de philo t'aurais peut-être la moyenne mais tu n'est qu'un cas désespéré c'est pas comme si tu visais un sorte de graal morderne aux allures de chimère. est-ce que tout le monde doit travailler ? je ne sais pas.
il n'est pas encore deux heures et des smileys s'agitent au coin de mes yeux, paix

For Vita, For the Freedom : http://www.youtube.com/v/dZLcBLmph3Q
01-02-2016 à 22:58:13
bordel forfallam se baladait avec un chapeau blanc j'ai honte.

For Vita, For the Freedom : http://www.youtube.com/v/dZLcBLmph3Q
  • Liens sponsorisés