11/05/2012
Rendez-vous par delà les étoiles.
A ton cœur, tu donneras rendez-vous là où l’azur se pare des lueurs d’arc-en-ciel, là où les sourires s’en vont se perdre.
—
Tu donneras rendez-vous, à cet enfant, là-bas, qui s’illustre, solitaire, d’un pas de tango, enfoui dans son printemps aux relents d’hiver ; ce souffle, qui sorti de ses joues sous la caresse de ses lèvres, s’embue comme ses yeux se brouillent, ce rouge qui peinturlure sa peau, élan d’art d’un vent frais jouant tendrement sur le gravier doucereux. Enfermé dans sa posture singulière, dos un peu rejeté, en arrière, épaules creusées, lançant à tout va des bras appréhendant le monde, il tournoie, frêle toupie que fait plier le vent. Jamais il ne s’arrête. Rouillés, les mécanismes de son cœur crissent avec lui, tenant canon à la danse farfelue de ses pieds, en ronde. Seuls, les enfants farandolent ; comme si on leur prenait la main …
Les monstres, sous son lit, s’agitent, au fond de ses yeux, noyés dans l’océan brouillonneux de merveilles contenues. Et à ne pas troubler l’enfant fragile qui tremble dans la bise câline, les doigts fins du soleil des effluves de fleurs écloses s’entrelacent aux ondes calmes de ses yeux. Ouverts, tout grand, sur un monde incompris, et qui ne comprend pas. Pourtant, tendu sur la peau pâle, un sourire envahit le monde d’accents acidulés. Entre les lambeaux de peau laissés là par l’hiver impitoyable tornade, un souffle se courbe au bon vouloir du bambin. Un peu en pagaille sur son front, sur ses tempes, sur ses joues, des mèches claires qui l’illuminent un peu. Et d’un amour onirique, songeur, un rêve l’effleure de ses doigts intangibles, aux phalanges extendues ; et d’une douceur de merveilleux, un monde qui le berce, enfant qui perd ses désirs grandioses au milieu de sa réalité torturée.
Les chimères hurlantes, sous les couvertures ; leurs doigts s’agrippant aux draps froissés.
Et l’enfant qui n’a pas de nom sinon celui du doux murmure articulé quelques fenêtres au dessus de son monde ; quelques syllabes sans importance, qui s’envolent, qui s’effacent comme de la craie écrasée contre un tableau noir. Heureux sur le chemin, heureux, l’enfant.
Frissonnant, pourtant, quand, encore, résonnent sur ses tympans comme des mitrailles de battants les accents dégénérés des voix bilieuses. Tremblotant dans les bras du vent qui se déchaîne, couvé par les souvenirs des peurs creusées dans sa poitrine, agitée, son enfance, grelottant aux sons des breloques à paillettes et des babioles colorées. Des rêves, de ceux qu’on prête au mauvais sang, pleins d’yeux écarquillés, fendus, entourloupés de pupilles un peu brillantes, un peu frémissantes ; un cri, hurlant, sirène d’alarme à ses sourires décomposés, aux cadavres grouillants de ses espoirs. Et la bile sur ses joues, coulante, collante ; tannant sa peau comme une mauvaise blague – celle de la gifle sifflante sous les sifflements. Aberrant d’inhumanité glacée, le cri qui se répercutait dans ses entrailles. Encore. Toujours. Arrachant un rire à ses tripes, horrible, dissonant ; quand la cacophonie prenait les notes délicates, dansantes de la mélodie …
Parce qu’il était heureux, l’enfant ; venue lui rappeler, la main entrelaçant doigts aux siens.
Comme une étoile, qui se mirait dans ses éclats d’astre scintillant.
Et le soleil se mêlait aux ombres, délicat, et c’était le souvenir d’un sourire qui lui remontait en travers de la gorge comme une nausée un peu sucrée. Chamboulant ses cauchemars, un souffle sur ses joues arrondies, achevé sur ses lèvres entrouvertes, une caresse chaleureuse dans son cou, finissant dans sa main, et ses doigts qui serraient les siens. L’enfant, rougi de partout, au creux de ses joues, comprimait dans sa poitrine son souffle. La peur s’acharnait à cogner contre ses côtes, comme son cœur s’affolait dans sa sauvage envolée. Arraché à ses rêves bilieux, emporté au cœur du monde battant, onirique, paumé dans les ondes frissonnantes. Un sourire effacé comme le pâle souvenir du claquement d’un bilboquet, et qui tournait autour de lui sur des traits fantomatiques, ondulant à la bise du printemps naissant. Un instant le visage déformé et l’enfant qui recule découvrant encore une fois les cauchemars qui transpirent ses nuits saccagées. Et le spectre qui le pousse, un peu, au creux du dos, qui lui prend la main abandonnée, et l’entraîne dans une douce farandole. Aux bras des fantômes, les enfants dansent ; comme si on leur ouvrait les bras.
Il se souvenait, invisible, d’un baiser intangible qui, brassé sur ses lèvres, fourmillait jusqu’à son cœur. L’astre qui lui coulait entre les doigts ; l’étoile de ses nuits, si belle étoile, de sourires parée. Et cette sorte d’amour aux effluves de fruits mûrs qu’on lui jetait dans les bras. L’enfant alors restait bambin et susurrait des mots chaotiques, maladroits. La vérité déchirée du monde pantelant s’échappait de ses lèvres.
L’étoile se cachait dans les couvertures, frissonnant sur les draps ; et ses reflets d’éclats se miraient dans la vitre ouverte au soleil. Et c’était devenu un univers de mains qui se tendent et de sourires qui s’étendent. L’écho de son bonheur et ses goûts doucereux de citron acidulé. Alors, doux enfant, croit au monde, à ses débris ramassés parmi les ruines des mensonges, à son cœur semé par la vie qui s’étire. Petit garçon avec son sourire contre l’ennemi barbare fait trembler son monde d’un accent d’espoir. Encore quelques mots murmurés aux chimères et l’univers déguisé entrera dans la ronde.
Les résonances aux échos de tes sourires bouffés par les monstres se font dans son cœur mélodie vicieuse qui fait trembler tes membres. Le cœur gonflé il s’’étend, bras lancés, sourire tendu, torse bombé. Frêle comme un enfant debout dans une flaque de boue ; visage caressé par le vent, qui mordille avec une tendresse amante de ses tempêtes glacées. Quelques notes, rien d’autre, qui dansent sur ton tempo envolé, dégingandées. Tourbillonnent au cœur du monde, mêlées au plaisir d’argent des dames sélènes qui couvrent tes nuits. Et le rythme étoilé aux parfums acides qui te mord les joues.
Et les monstres sous son lit ; les rêves qui l’accueillent dans leurs bras.
—
T’es un peu cet enfant, au sourire retrouvé, qui s’abandonne au bras de ses peurs êtres aimés. T’es un peu ce sourire, qui fait tournoyer le monde entre ses doigts.
T’es un peu cette magie qui fait tomber les étoiles.
—
Enfant, aux monstres qui l’embrassent ; et il lance ses sourires, par delà les étoiles. Sur son visage, bordant ses yeux, naissent des cernes ; l’enfant donne rendez-vous à ses songes, quelque part, au milieu de la nuit, quand la Lune dans le ciel se met à valser. Au creux de ses joues, bercées par les fossettes de son sourire, les ondes qui se courbent, lumières farfelues, tout en explosion barbouillée – boum boum c’est son cœur chef d’orchestre. Autour de lui les immeubles se penchent, dégainés leurs toits arrondis, jetées en vrac leurs fenêtres pantelantes. En ronde aux mains attrapées, opprimées, enchaînés, ils dansent une valse de rires qui éclatent déchiquetés. Lueurs fébriles, dansantes dans les cages délabrées. Brûlant les yeux les couleurs qui se brisent sur des vitres explosées, parmi quelques sourires. Ebloui gamin s’enfuit. Un monde qui n’en peut plus de cracher sa lumière.
Au bout des doigts qui s’agitent féériques, bordés d’étincelles, sur les parois glacées, la couleur qui s’estompe, écrasées comme le sourire, d’un revers de main. Et les arc-en-ciel revenus, qui jaillissent arcs-boutants sur les camaïeux affolés, perdus le temps d’une histoire. Sur les murs rêches des immeubles la vie qui s’impose senteurs d’agrumes pressés. Ebauche, traits de crayon sur les briques grisées qui s’émiettent au son d’une dingue mélodie qui s’emmêle dans des pas de danse embrouillée. Sourire sur le visage d’enfant, qui chamboule le monde jetant son regard par la fenêtre. Bambin rieur qu’enserre la vie de partout et qui dans ses bras l’enlace en retour, comme les étoiles sur son cœur. Trop fort, qui s’emballe, déchirement de plaisirs chaotiques. Les monstres revenus sur les traits des adultes qui pressés s’entrechoquent aux bruits des crécelles. Son sourire parfois s’en fait doucereux, mimant les accents de l’hypocrisie étrangère, jusqu’à ce qu’encore, une main se referme sur la sienne, chaleureuse. Cueilli dans le froid de l’hiver l’enfant qui frissonne bercé de sentiments. Des vers jetés en pagaille ne retient que le nom, et les rires qui s’enterrent. Fantômes de ses jours, abysses de ses nuits, les chimères amies ; grouillantes dans les flaques qui réverbèrent ; la lumière sur la boue, sale, en pagaille. Acrimonieux les boniments des grands, monstres de l’univers qui se laissent dévorer par leurs craintes pantelantes. Moteurs grondants, mensonges articulés sur les engrenages des doigts écartés.
Et une main qui se serre, la sienne, renfermée sur ses heurs et de l’air oppressé. Et le cœur qui s’en mêle, croassant ses géhennes amers. A l’encre baveuse les sourires qui s’étirent, douloureux, emplis des limbes du cœur qui s’enthousiasme bordé par souffreteux les cris des monstres. Presque qu’une larme qui se lacère à ses yeux méandres d’écume salée sur les océans sablonneux. A ses brins d’amour qui se froissent roulés en boule quand la nuit tombe sur le crépuscule de ses rêves ; à ses songes de magie entraîne vie et fait tomber le monde.
A la commissure de ses lèvres, frontières de son bonheur, l’enfant porte le message de son temps qui arrive, et les pleurs qui s’enfuient quand le sang au cœur s’enflamme. Enfant des ardeurs bouillantes qui naît au point du jour ; comme l’oiseau chantonne sur le toit et célèbre le couchant étirant ses bras à l’alarme du réveil le matin. Embrasé les espoirs qu’on lui passe et lui écrase contre la paume creusée de toutes ses lignes absurdes, entre ses doigts tordus comme ses rires. Explosé sur ses joues la marque brûlée des morsures figées que laisse derrière lui le conte du coin de la cheminée, dans les braises du petit jour. Quelques histoires, murmurées de cette voix qui ne naît qu’au creux de bras accueillants, soufflées à son oreille comme l’alizée enragé. Exaltées les légendes gravées dans ses idées, vrombissant train de mots qui s’enchaînent. Pour beaucoup rien ne veulent dire ; môme lui sait les risettes qui se cachent derrière – aperçues au coin de lèvres aimées qui le bercent de la ronde de phrases embrouillées. Jetées sur la toile, sauvages, écrabouillées du pinceau du temps qui s’en va solitaire – file sur l’horizon des frissons comme des hochets qui reviennent au bout des aventures.
Au marc de café où on lit les souvenirs à venir, claquant au bord du présent larmoyant ; au soleil qui le jour de ses bras dorés bercent les enfants de la nuit et tient contre son cœur la dame sélène ; aux monstres qui explosent en braillements dégénérés, affamés des peurs d’enfants dans les cœurs adultes ; aux fleurs écloses de la dernière vêprée qui sourient aux passants et aux pétales barbouillés de couleurs qui se courbent pour les rires des inconnues ; aux fruits pourris tombés de l’arbre qui abritent un monde.
Aux crayons de papier qui s’écrasent sur les feuilles ; aux albums bruissant d’odeurs vieillottes qui embrassent les fleurs ; aux calepins troués qui recueillent ses pensées ; aux parfums fruités qui portent ses secrets d’enfance ; à l’odeur des flammes qui se nichent dans l’âtre. A la musique encore qui fait ses sarabandes dans les yeux ouverts sur le cœur ; à toutes ces mélodies qui se cognent dans sa tête et s’entremêlent de leurs corps fêlés ; aux échos du bonheur qui ne lâchera jamais son cœur. Au monde caché, resplendissant, une fois les yeux grands ouverts.
Et chroniques encore, nées d’une étreinte maternelle, qui le berce sous des couvertures ; et trop près des flammes cette écorchure ébouillantée sur ses joues aux pommettes saillantes. Entre ses lèvres le filet d’air qui passe, grondant crachats vaporeux, et sa langue qui caresse, poisseuse des arômes d’un univers qui hurle ses harmonies. Et qui lui monte au cœur une effluve turgescente de chocolat fondu imbriquée aux accents d’un ailleurs trop proche. Les contes qui le réveillent souriant à des rêves qui agitent la main paumés dans ses oreillers. L’étoile de ses aurores lovée sur son cœur et l’histoire qui commence, chuchotée.
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T’es un peu ce monde, qui ne vit jamais que de légendes hoquetées. Et toi t’y es surtout cet ange, qui largue la réalité mêlée à tes rêves cachée dans les mots.
T’es cet enfant soleil qui illumine à coup de prose qui prend vie, et qui s’impose, magnifique, vivace dans les ténèbres nocturnes.
T’es un peu les mondes que tu crées et qui s’essoufflent à tes songes.
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De ses lèvres les légendes feux d’artifices prenant vie.
Premiers les mots dansants, désarticulés ; époque reculée, endroit inconnu.
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Lèvres embrassées
Fleurs cueillies de tes amours
Rire fraîche été
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Fichée en permanence sur les cieux la Lune qui étale son souffle sur l’horizon tranquille. Tambour battant, le cœur des étoiles aux noms différents quand la reine s’abandonne. Fruités les secrets qui se glissent dans la soie du jour quand vient la nuit. Les mots bouts de papier qui se plient sous ses doigts fins comme un sourire dévoile des dents fendues. Les doigts qui remuent, effleurent les feuilles d’une caresse amoureuse, n’osent trop appuyer. Yeux concentrés. Et les étoiles qui brillent, les mots, les phrases – marionnettes aux fils coupés dans le soleil qui claque en été – comme une ribambelle de papier mâché. Un sourire papier journal, où un écrivain jette les notes de sa mélodie et la tâche d’une tasse de café ronronnant. Jeté au feu, le monde – univers qui ne tourne plus rond, perdu dans les flammes de son enfer qui crépitent les accords de la joie quand tout le monde s’en va de ses pas tendres. Son cœur qui entre ses doigts s’échappe, et elle bat le rythme de la fuite, sonate au lever du jour, claquée sur les cordes du piano des étoiles. Alors c’est ses espoirs tamponnés des cachets du cœur, papier glacé, couvert de sourires. Tordu, balancé, et l’accent qui t’emporte, relents de voyages, d’épices explosées. Trop fort tout ce monde qui siffle sur ses tympans et le vent qui gifle ses joues. Au papier à musique, couvert de son encre délavée, qui porte l’histoire fanion déchiré. C’est les contes sur les parchemins brûlés par les feux agacés, qui s’étalent surtout dans l’encre éparpillée. L’hymne de ses rires comme le zéphyr d’été qui s’enferme dans les feuilles frissonnantes. Coulés, comme la tempête, les échos des souvenirs sur les mouchoirs encrés et entre les lettres imprimées. Emotions brisées, envolées sur les vagues roulées de la tempête. Les câbles de ses moues tirant sur ses yeux explosés. Et les mots, pluvieux ; les mots avions de papier.
Entre les siens déliés des doigts qui se glissent, une main qui serre la sienne dans sa paume, et cette pression entre ses phalanges. Sa main qui se resserre un peu aussi, adoptant la douceur de l’étreinte du soir. Un sourire naissant sur ses lèvres, aux coins relevés de bonheur apaisé. Le silence qui tourbillonne sans se poser sur ses tympans. Et soudain des bras qui l’attrapent, la presse tendrement contre son amant. Lèvres entrouvertes comme pour cueillir la nuit plus douce encore ; immergée dans le mutisme des ténèbres alambiquées, lovée encore un peu plus dans les bras tendres qui chevaliers la protègent du froid torturé dans elle grelottait doucement. Agitée comme la lueur d’étoile qui brille artifice au fond de ses yeux, demoiselle d’un sourire se hisse sur la pointe de ses pieds. Envolés les mots pliés dans du papier, le vent sous les ailes des avions aux lignes froissées. Echappées les couleurs de la nuit pluvieuses qui s’abattaient sur son cœur comme sur la chaussée ruisselante, fleurant le bitume chaud de l’été. Disparu, effacé, le monde, quand ses lèvres se pressent aux commissures de celles aimées, dansant à droite à gauche la même valse langoureuse. Frémissante de douceur qui fait envie, elle glisse quelques mots contre l’oreille de son amour aux yeux verts d’émeraude explosée. Et sourire qui s’étend un peu plus grand sous le baiser qui fait trembler de toute la passion envolée. Les mots, encore une fois, murmurés, avec cette tendresse naissante qui fait briller les yeux dans la nuit qui suspend ses ténèbres entre les étoiles, courtisanes dorées qui effleurent de leur rire de couleurs le monde qui s’offre à leurs bras en étau.
Dans ses prunelles rien d’autre que quelques mots qui scintillent, et le regard brûlant, soufflant sur les lèvres du jeune homme, elle chuchote quelque chose d’un peu comme « Je t’aime. »
Vivre. C’est ce que crient les boucles de ses cheveux noirs un peu bouclés sur ses yeux verts, et ce que depuis trop longtemps hurle son sourire. C’est, surtout, ce que murmure l’ange lovée dans ses bras, dont les pupilles souriantes content l’amour. Vivre, c’est ce qu’il doit au jeune homme qui se cache, quelque part derrière les étoiles, là où quelques mots chamboulent le monde s’ils ont la grâce des sourires vérité. Vivre à en crever, les joues barbouillées des couleurs de l’existence destinée aux rires magnifiques.
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T’écris et sur tes mots se fondent leurs mondes.
T’écris, et plus tard, tu pourras changer ton monde.
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Aux histoires racontées demain si tu veux bien
Aux mots barbouillés grand jeté qui s’entrelacent
Vérité damoiselle embarrassée qui s’éteint
Révérence tes phrases dansantes dépasse
Histoires contées portées dans tes mots à deux
Aux sourires ondulés et la vie donnée
Les océans d’idées sur les voiles bleutées
Qui jetée l’ancre farandole d’amoureux
Branlebas de contes ravivés pluie d’étoiles
Pantins aux ficelles cachées empoisonnées – désir
Brûlé – larguées les amarres du ciel mots qui voilent
Sourires animés entourés de vers – rire
Tendres tes mots d’un enfant crayon de couleur
Ballons gonflés qui des mains s’échappent gracieux
Et du soleil acidulé la vie tes bonheurs
Magie – l’oiseau bleu qui s’envole vers les cieux
—
T’es un peu l’oiseau bleu qui part pour les étoiles ; t’es un peu une d’entre elles, aussi, avec tes mots qui s’animent comme ça dans l’arc-en-ciel.
—
Tu t’en souviens, de cet enfant perdu qui tranchait l’air d’été de ses bras étendus, et qui s’abandonnait aux bras de zéphyr lui-même, à ses caresses audacieuses, qui l’entouraient. Tu t’en souviens, dis-moi ? Le petit garçon debout sur la rambarde, penché un peu vers l’avant, qui dévorait des yeux l’asphalte brûlant en contrebas, du haut de son toit. Et le zéphyr qui calmait ses tempêtes d’une douce mélancolie, l’enroulait de la chaleur de l’été, avec des sourires gracieux. Le gamin aux yeux un peu clairs, cachés derrières les verres de ses lunettes, et toute cette tristesses gelée dans ses prunelles torturées. Et dans l’océan les vagues tristes, houleuses, qui s’acharnaient sur la jetée à s’élancer au monde. Feu marcheur se pensait l’enfant déchiré, aux lambeaux de son cœur piétiné. Et penché en avant, un peu trop, l’enfant avait sauté.
Ange d’un instant, dans le ciel troublé, rêve parmi les nuages. Et cette main tendue, qui le rattrapait, t’en souviens-tu, dis-moi ? Etoile déchue tendait la main à l’ange dans sa chute. Et sur ses lèvres un sourire éclaté en tendresse infinie, relents de citron pressé. L’amour qui ouvre les bras si grand qu’il peut, avec le cœur au bord des lèvres, palpitant. Petit ange, infernale sa chute, attrape du bout des doigts la main, et la serre doucement dans la sienne. Sourire à l’infini, mince sur ses lèvres, immense, en retour, tendu sur celles de la jeune femme. Et d’un rire le secours qui éclate apaisé, à la folie du monde. C’est l’enfant dans ses abysses pour qui le sourire se fait soleil, chaleureux, flammes à son âme fondue, brisée. Elle l’attire dans ses bras, étoile damnée, d’une étreinte bouillante le presse contre son cœur qui se mimant tambour bat le rythme de la folie des mots qui en silence s’articulent. L’enfant sauvé qui frissonne affolé dans ses bras aimants, calé contre elle. L’enfant qui de son sourire se fait un peu soleil pour illuminer l’instant. Alors c’est aimer, comme cela, qui brille au fond de ses yeux ; aimer dont le petit garçon avait besoin pour grandir et sourire.
Amour d’ange son miracle.
Aux cœurs battant lentement bercés par les étreintes ; aux douceurs murmurées et au vent qui leur fait écho, joueur dans le grand chaos de l’espérance ; à la tendresse qui se faufile entre les étoiles et qui tirent des sourires magnifiques à ses soleils ; la magie qui ouvre tout grand ses bras, resplendissante dans ses rayons dorés. Et majuscule du jour qui mène le tango du doigt chef d’orchestre, aux mots entrelacés. Et le monde câlin qui se blottit aux bras des phrases articulées.
Aux sourires d’un ange, où, la nuit, brillent les étoiles quand dans les cieux elles s’étirent dans leurs couvertures ; aux sourires dont les monstres se cachent. Papier buvard, à tout va l’espoir maître de ses pantins de bois, papier buvard, sur ta mémoire, où il ne restera que souvenirs heureux qui prennent les tons joyeux des pigments d’autre monde. Et l’espérance marionnette qui s’abandonne où le zéphyr et l’alizée s’embrassent. Onirique ton monde de papier, noirci d’encre déliée, délavés les merveilles de l’imagination qui s’embrase au point du jour. Et quand la nuit cliquète l’ange qui s’envole rejoindre l’espérance amoureuse.
Et miracle qui se fait rêves désirés où les songes oiseaux rejoignent les nuages poésie. Miracle des amours comme du crayon qui frotte le papier crachotant sa bile. Farandole de mots qui mêlent toutes les danses – aux échos du monde au pied des utopies. De ses amarres affranchi bonheur lance sa grand voile au cap de la vérité et de cet univers qui n’est que danse veloutée – aux aspirations bercées d’illusions véritables bercées par les cieux. C’est l’ange qui s’envole, pour un voyage encore, ballotté dans les ondes tumultueuses des peintures impassibles versées de Lune et de Soleil.
Tu t’en souviens, dis-moi ? L’enfant qui se tenait là. Grandi, l’enfant, un peu magique, paré de sourires. Papier buvard, papier musique, papier mâché. Amour papier froissé qu’on serre contre son cœur battant un peu vite, un peu fort. Aux mains qui ne se lâchent plus ; aux étoiles enlacées.
Il est sauvé, dis-moi ? Tu sais, il n’a plus jamais quitté ces bras ; il a peur de tomber, dis-moi ? L’enfant qui se balançait par-dessus le monde. Le miracle du jeune homme, les ailes du petit garçon, la route du marcheur ; l’espoir. Encore, toujours. L’espoir soleil levant.
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Gamin au sourire grand comme l’univers, s’illumine aux espoirs des amours heureux qui se font écho à travers tout son monde, et par la fenêtre jetées les dernières peurs qui habitaient ses tripes s’écrasent lamentables sur le sol où l’es larmes s’éparpillent. Douce mélodie que l’espoir qui s’étire, yeux embués de sommeil, dans la tête gravée l’alarme du réveil, et qui bras étendus se met à danser l’intime valse du soleil des jours heureux. A venir les aubes qui s’envolent avec les oiseaux gazouillis de bulles dans son verre de limonade. Alors la peinture des couleurs sur les murs, embourbée dans les briques, prend des tons pastel.
Marie à l’espérance les douces couleurs du carnet à dessin.
Donnant la main au monde, les enfants farandolent ; comme s’ils se complaisaient aux bras de l’extase.
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Alors ce soir, regarde un peu par la fenêtre, tu les verras briller pour toi, et entre elles les sourires des gens qui t’aiment ; un peu trop proches, beaucoup trop loin. Respire de toutes tes forces, et, tu sais, laisse pas le monde prendre le dessus sur ton cœur – tu seras astre, toi aussi, emporté là-bas par tes mots caressants les nuages amoureux.
Tu seras l’étoile des rêves qui chamboulent, et le sourire des gens qui se perdent.
Alors, souris, simplement, et laisse de cette main tendue les doigts s’enlacer aux tiens.
Quand le monde entier se résume à ton sourire.
Rendez-vous par delà les étoiles.