_Innachevés-Dépotoire_

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07-07-2014 à 15:54:19
Le jour entra en éclosion, fleur de sang et de feu surgit du matin noir. Les entrailles du soir le déglutirent avec effort, et je le vis s'épanouir doucement dans la grisaille persistante qui entourait la ville, déployant ses voiles en teintant les nuages comme un miracle pourpré. Je n'eu le temps que de finir mon mince et morne déjeuné avant que le cœur en fusion d'où émergeait ce halo écarlate ne se décide à entamer une laborieuse ascension. Le soleil s'extirpa lentement d'un écrin mystérieux, fatigué et rongé, minuscule à l'aune sans conteste de la lune obèse qui avait régné sans partage toute la soirée durant- ou plutôt dés dix-sept heures même, ronde et gigantesque dans le ciel cyanosé qui pesait sur nos têtes. Je savais qu'elle serait encore là le reste de la journée, lointaine et fantomatique, mais acharnée à ne plus quitter les cieux. Comme l’œil voilé de cataracte d'un dieu oublié, rageant dans le silence sidérale sans jamais abandonner les armes. Flottant bien au-dessus des âges, sans que jamais ne vienne sa gloire. Certains écrivaient des poèmes à la Lune ; moi je gouaillais sa mollesse blafarde, ses rondeurs nécrosées, les véroles de son corps blême et froid. C'était bien la seule que je pouvais moquer, bélître renfermé perdu dans les ombres d'un appartement. Prédicant de misère aux étoiles acérées, indifférentes à mes malheurs.
En ce temps là, je vivais encore comme seules peuvent vivre les âmes éteintes qui ne savent plus retrouver leur nature brasillante. J'étais de ceux qui convoyaient sans lumière sur la grande route ouverte aux innocents après de longues années d'étude, jeune animal vigoureux à l'esprit décharné, vulgaire tas de boue jeté dans la mélasse grise de la multitude humaine. Là-bas j'agitais mes clarines, comme une vache placide usée par des années de servitude nerveuse, à offrir ses pis à des machines éclaboussée de pus. Moi j'avais donné mon âme pour un nid de grisaille, une liberté de mœurs dont je n'avais jamais usé, et une indépendance factice qui me gardait prisonnier d'un travail misérable et d'un salaire


Aux lèvres du grand jour, un baiser qui s'enroule,
Donné par un fantôme oublié sous les ombres,
Spectre félicité par les ténèbres denses,
Où s'échouent les vapeurs décédées en plein ciel.

Un baisé sur l'azur, qui se coupe et qui saigne,
C'est si doux un baisé, et cela meurt si bien ;
Entre les crocs du jour, ça se déchire sans fin.

Il le fallait secret, mais on l'a accouché,
Sous les grands yeux du ciel, amorphe bleuissement,
Comme une chair stérile,
Une viande inféconde,
Et il n'a pas frémit de ce souffle léger,
Qu'ont les ailes d'une fée, et l'instant du baiser :
Il est mort desséché, comme une peau sur les lèvres,
Ratatiné-crevé sous les feux du regard,
Immense indiscrétion épicée par l'horreur,
Qui pesait lourdement sur le vent de ses voiles.

Et le voila qui tombe, diaphane et cristallin,
Transparence macabre,
Et qui se brise au sol, publique élégie
de l'amour interdit,
Honteuse union des chairs
assassinée sans grâce.


- - - - -

Ton âme est un ragoût aux pensées en lambeaux,
Elle est sillonnée d’orfèvreries macabres,
Des bateaux nacrés d'os et de chair en biseau,
Louvoyant dans des mers accablées de mirages.

Giclées d'un coin d'ombre de ton cœur pourris,
S'enchevêtrent en ton crâne d'ignobles purulences,
Floraisons éructées aux relents de charnier,
Claquant dans le secret en déhanchés avides,
Rampants amoureusement aux confins de tes rêves,
Pour fuser en fantasmes moisis ;
Alanguies à l'éveil sous des dehors trompeurs,
Elles se replient fanées en délictueux murmures.

Tu as la gueule gentille, et des grands yeux de chiot,
Tes sourires ont l'éclat acatène des idiots.
Tu as mains très sages aux mouvements languides,
Qui ne frappent jamais et ne caressent pas :
Des mains de cire aux lignes lisses
Aux doigts sciés,
Prudents.




C'est la beauté qui sue de langoureux poisons,
Maladies et douceur planquées sous les jupons,
Promis aux égarés de ses regards fardés,
Invitant à la perte entre ses cuisses gainées.

Persuasions susurrées, invitations voilées,
Elle se jette à la mer du désir érigé,
A tous ceux qui la paient elle offre l'assomption,
Les serments volubiles d'une nuit de passion.

Ne t'y trompe pas ami,
Non ce n'est pas ta mi :
Tu rien qu'un poisson,
et son corps est l'hameçon.
23-07-2014 à 19:44:11
http://alcatraz.forumactif.com/t476-you-shouldn-t-ask-questions-you-know-the-answer-to-it-s-not-polite


http://blog-du-serial-lecteur.over-blog.com/

Il y a des rails, des rails gris acérés, ils ont l'air froids et c'est l'hiver. Les rails mènent toujours quelque part, c'est un chemin dans la tranchée de pierre, un chemin de fer lavé par des reflets, entre les quais, entre les foules qui grouillent. Ils portent leur visages, leurs yeux aussi, balancent leurs mains. Ils ont des os, des muscles qui les tiennent. Ils ont des bouches et des voix, ils ont des couleurs sur la peau. Ils sont chauds et ils vivent. Moi aussi j'ai un corps, je le sens à peine. J'ai des épaules qui me font mal. J'ai des cheveux qui me tombent dans le dos. De la sueur, j'ai beaucoup de sueur. Je suis liquide.
J'ai ce cœur dévasté qui est devenu le mien depuis des mois déjà, un cœur que je comprends parce-qu'il est simple et doux, qu'il ne connait que la douleur. Parfois je suis heureux et je ne m'en rend pas compte, le bonheur me passe pardessus la tête, pardessus le cœur. Il ne comprend pas, c'est un cœur stupide. Quand je souris, quand mes lèvres éructent des rires volontaires, c'est comme une musique qui ne m'appartient pas, un bruit de fond qui viendrait de mon corps. Il ne comprend pas. Il ne sait plus. Mon cœur est usé et fébrile, il ne réagit plus pourtant. Il attend la souffrance, toute la journée il l'attend. Et s'en empare, et l'utilise pour battre, battre fort, battre mal. Ça fait le mauvais temps dans ma poitrine creuse. Je suis un cimetière d'échos, un cimetière avec des jambes qui porte ses rêves, ses espoirs, ses sentiments. Enterré. Mes os sont des pierres tombales. Il y a beaucoup d'os dans un squelette.
Tout s'en va, rien n'accroche mon cœur lisse, ce galet, cette pierre froide au grain crémeux. Un galet dans la rivière, bien plat, on pourrait faire des ricochets avec. Il est polis par la douleur. Cœur imbécile. Il coule dans ma poitrine, c'est un four ma poitrine, un four où est rangé ce cœur sec et dur, et froid, comme une pâtisserie mal préparée, carbonisée depuis cent ans. Je voudrais le jeter sur les rails, les roues du train l'emmèneraient quelque part.
Les rails mènent toujours quelque part. Vers une autre gare, vers une autre ville. Toujours sous le même ciel, bien sûr. Bien sûr. Et quoi ensuite ? Les rails peuvent-ils emmener mon cœur ? Loin. Dans un autre univers, un autre monde. Au-delà des villes. Au-delà de la vie. Les rails peuvent m'emporter très loin. Je devrai aller les serrer, me coucher sur eux pour entendre les chuchotements des plantes qui s'esbignent à pousser, le chuchotement du métal qui vibre quand le train approche, quand le train gémit. Je devrai pouvoir les comprendre.
Je pourrai casser mon cœur de galet et en faire du gravier. Je le jetterai sur les pigeons. Je leur laisserai sur le trottoir, je n'irai pas le reprendre. Je n'en veux pas, je n'en veux pas. Cœur encombrant.


S'ils me voient et qu'ils savent, est-ce qu'ils se disent : pourquoi mange t'il ? Pourquoi ce geste de survie alors qu'il va mourir ? L'ail et les tomates glissent et scintillent dans ma bouche, ils dansent sur mes papilles. Tout ça n'a aucun sens. Je ne devrai pas manger alors que moi aussi je sais. Est-ce que je fais semblant ? Je mâche. Je sais bien à quoi ça peut me servir, tout ça : à rien. Rien du tout. Les rails froids et brillants ont l'air torrides, tentateur, lascifs. Il devrait faire chaud, je transpire. J'ai porté mon sac trop longtemps, la sueur m'a liquéfié, rongé. Il devrait faire chaud, mais il y a un grand vent et un petit air frai.


Le désir est marteau, mon cœur est un enclume, ils forgent l'ombre d'un baiser sur mes lèvres assoupies.




Blême à la nuit comme au matin,
Les joues creusées les yeux éteins,
Lèvres fermées et les mains froides,
D'aube en soirées toujours claqué,
Craché d'un songe assassiné ;



Une étoile dans la boue, ça ne germe pas. Elle pourrit dans son cocon de fange et se mue en liqueur de cauchemars.
01-09-2014 à 22:26:23
Et mourir sous les rires des enfants. Mourir au carnaval, les yeux fermés et les lèvres tordues, bizarrement étirées, sur un rictus- un sourire. Mourir le feu dans les oreilles, le rugissement du vent sous les paupières plissées. Le visage en dérive entre les mains intrusives du vent, les lèvres arrachées par le baisée du vent. Mourir, mourir, mourir. Et s'en moquer.


Un long cri qui se perd, délité sur les lèvres, fusillé dans l’air, qui retombe au dehors, se prolonge au-dedans. Un long cri muet qui tourne dans mon ventre, gémit dans ma gorge comme un chien prisonnier. Un cri qui ressemble au vent, qui me secoue les tripes, hurle dans mon crâne plombé. Personne n’entend, personne ne voit ; le cri brille dans mes yeux, roule en-dessous de ma peau. Je sais que mes sourires déraillent quand il s’inscrivent dans ma chair froide et morte, ma peau de papier-mâché qui bouge comme un masque immonde et poisseux, m’emprisonne comme un absurde décors de théâtre- personne n’y comprend rien personne ne voit que le cri remue en moi. Il attend. Il ne sait pas qu’il sera libre un jour, mais je sais bien qu’il sortira, moi, je sais qu’il s’échappera quand je serais trop usé, que je n’en pourrai plus d’attendre. Il m’arrachera les joues et me mangera les lèvres, il fera rompre ma gorge et j’éclaterai comme un cimetière balayé par la lumière du soir, j’éclaterai comme un arbre qui ne supporte plus l’hiver, dans une explosion de pulpe et de chair mouillée, dans une envolée de veines qui jailliront dans l’air comme des comètes sanglantes. Mon corps en lambeaux sous les lames du rasoir, ma tête en pièces contre le mur. Il s’échappera de ma carcasse en ruine et tournera sur les décombres de mon corps comme un vent de cimetière sinuant entre les tombes. Il habitera un temps mes os, avant de lui aussi se déliter un jour. Je ne sais pas. C’est un cri, il fera bien sa vie, le brave vacarme, peut-être ira-t-il chercher une nouvelle chaleur à faire céder sous la pression interne, rôdant entre de nouvelles côtes, coinçant son horreur et sa tentation dans la prison d’une autre gorge. Je suis sûr que ce n’est pas mon cri. Il était là avant moi, il y sera encore quand je n’y serai plus, là, oui, là, dans le monde, ce mouroir immonde et retentissant d’atrocités, ce vaste bruit où germent la violence et la bêtise, comme des mauvaises herbes explosant dans un jardin semé de pourriture- infâme pourriture sustentatrice et puante, Mère Pourriture, Mort pourriture. A en vomir.
Un long cri, un cri interminable qui veut saisir ma langue et la dresser dans une étreinte obscène, qui veut remplir ma bouche en me violant la gorge.



Nom :
Prénom : Oswald.
Âge : Dix sept ans.
Sexe : Mâle.
Description Mentale : Oswald n'est pas un caractère facile. Méfiant, introvertis et sarcastique, il ne se présente pas vraiment comme l'ami idéal. Mais derrière tous ces piquants se cache un cœur sensible et tendre, car, quoiqu'on en dise, Oswald est en réalité une bonne patte. Relativement altruiste et affectueux envers ses pokemons, il prend en réalité très au sérieux le bien-être de ses proches, quand bien même il semble au-delà de sa portée de leur épargner ses soupirs, son pessimisme et son regard las légèrement hargneux. Alors oui, ce n'est pas un jeune homme engageant et sociable, mais Oswald reste un bon compagnon de route. Il est doué de ses mains, attentionné, réfléchis et observateur. A la fois bouillant et calme, ce qui fait de lui quelqu'un de réactif mais pas d'impulsif, il sait se montrer inébranlable en cas de coup dur. On peut compter sur son sang froid en situation de crise. Du reste, si vous possédez des pokemons plante, vous pourrez toujours profiter de ses bons conseils. Oswald a la main verte, et il tient de sa grand-mère une passion inaltérable pour le monde végétal.
Histoire :
Description Physique :
Objectifs :
Pokémons possédés (deux au maximum, demander avant de commencer leur description) : [Il faut indiquer l'espèce, le niveau, les attaques, l'origine, le lien affectif, l'histoire, le mental]
> Originaire de Kanto.

Ortide > Sugar.
Niveau 20.
Para-spores.
Poudre-sommeil.
Vol-vie.
Lance-soleil.
> Recueillis par Oswald après le décès de sa grand mère. Parmi tous ses pokemons plantes de cette dernière, il a choisis celui-ci.
Sugar est paresseux, grognon et solitaire. Aucun doute à les voir côte à côte, son dresseur et lui font vraiment la paire. Ils semblent se comprendre en permanence de manière silencieuse, sans échanger de mots, et communiquent surtout par gestes. Ne vous laissez pas tromper par leur froideur apparente : ces deux là partagent un lien extrêmement profond. Il suffit de les voir agir ensemble, d'un seul geste, s'échanger des regards ou des petites tapes, partager leur repas et observer patiemment le monde avec une expression songeuse semblable. Il y a quelque chose de comique à les voir communiquer par grognements désapprobateurs, sourires pincés et gestes affectueux teintés de désintérêt. Il vivent dans un perpétuel "je t'aime moi non plus", et semblent ne pas vouloir changer la nature étrange de leur relation. Quoi qu'il en soit, elle fonctionne plutôt bien.
Sugar aime prendre de longs bains de soleil, ou paresser dans des endroits humides. Cependant, il est aussi actif la nuit, et il n'est pas rare de le voir rôder autour du camp monté par Oswald, occupé à retourner la terre ou à diffuser son écœurant parfum. Sugar semble chercher ses semblables, probablement afin de semer sa descendance aux quatre vents.


Minidraco > Jörmungand.
Niveau 7.
Groz'yeux
Ligotage.
Cage éclair.
Vibraqua.
> Oeuf que lui a confié un compagnon de route.



Les gens ne sont que des images. Des illusions mouvantes aux multiples facettes, dont les jeux de miroirs et les manières changeantes créent des icônes différentes, dans chacun des regards qui les captent et les tuent. Ils se tordent comme des accordéons dans le puits des pupilles, se noient dans les pensées de l'esprit qui les scrute ; ils sont comme des bonhommes en élastique et en papier toilette consumés dans le charbon de l’œil, claquant d'un coup de fouet, immolés dans leur cage circulaire d'obsidienne et de souffre, ce terrier noir où se niche toujours une lueur captée. Les gens ne sont que des images, mais ils ont la courtoisie de rendre les regards par lesquels on les crée, pour faire exister à son tour l’observateur et son visage, ses mensonges, son morne personnage.


Il était pendu aux lèvres tavelées du sous-bois, à ses tendres murmures, à ses litanies amoureuses et à ses persuasions chuintées avec autant d’appétit que de sensualité. Il était enroulé dans son baiser suintant, replié dans sa moiteur grouillante, emmitouflé tout entier au sein de ses caresses, et ouvert aux mélodies glissées depuis sa bouche enchevêtrée de ronces.
Le garçon aimait passer des longues heures à les écouter dans son lit ou accoudé à la fenêtre de sa chambre, le visage caressé par les mains familières du vent nocturne, obstacle frémissant dans leurs courses joviales, tout d'yeux fermés et de lèvres scellées. C'était un concert tamisé par le feutre du soir, aussi discret qu'il était impérieux, aussi envahissant qu'il était délicat. Les bruits de la forêt s'insinuaient entre les murs, passaient derrière les vitres, glissaient à la faveur d'interstices infimes et venaient l'entourer d'un fabuleux cocon glissant tissé de friselis. Il n'écoutait jamais d'autre musique que celle du bois tout proche une fois emmêlé à ses draps, délaissant les écouteurs vissés à ses oreilles quand venait le matin.
Quand la nuit semblait trop longue ou trop solitaire pour être supportable, qu'il se retournait encore sur son oreiller à deux heures du matin, c'était la voix dégoulinante et intrusive des arbres, de la terre dilatée dans les ombres du soir, l'exhalaison de l'humus moite aux pourritures onctueuses et les murmures captivants des feuilles déliquescentes... c'était la voix de la nature alanguie, frémissant sous le ciel aveugle, spolié de ses étoiles par l'éclat ronronnant de la ville, qui venait le bercer, le border de conseils, l'inciter au sommeil. Prodiguant sensuellement son informe sagesse, assénant avec fougue ses virulentes leçons ; elle était ancienne, malicieuse et sauvage à la fois, toujours juvénile en son antiquité. Elle ne donnait pas d'ordre, n'avait pas de principes : tout n'était en son discours onctueux que suggestions murmurées dans la brise. Alors il avait appris à écouter cette voix, à la considérer. A lui répondre parfois.
D'aucuns l'auraient dit superstitieux ou imbécile- il leur aurait sourit avec tristesse en leur murmurant tendrement d'aller se faire foutre. Car il s'employait toujours à faire et dire les choses avec une absurde douceur, cinglante pourtant malgré ses yeux humides et sa voix de velours, et qui semblait flirter avec l'indifférence. Une danse des contraires, accouplés en sa bouche pour donner naissance à une forme bâtarde de détachement désabusé, typiquement propre à ceux qui ont souffert.
A dix sept ans, il s'estimait dans son bon droit en ayant quelques croyances secrètes ou des rituels absurdes- il ne les partageait avec personne et n'en parlait jamais. N'y faisait allusion que dans les brouillons qui s'entassaient sur un dossier de son ordinateur, ébauches de poèmes démantibulés, de monologues alourdis de virgules et de phrases tronçonnées, errantes, parmi des blocs de texte aux contenus cryptiques. Compacts mais immatériels, d'une légèreté opaque semblable à celle de la fumée, tissu tout à la fois dense et impalpable, délité par le vent. Comme autant de pirogues louvoyant paisiblement au sein d'un archipel, atoll fracassé dans son draps d'azur moite.


Le garçon n'estimait pas être de ceux qui écrivaient par passion. Il y avait trop de rage dans sa prose. Ce n'était pas même un besoin régulier, plutôt une sorte de pulsion mystique, une expectoration nébuleuse de souffre sémillant. Il ne voulait pas être lu, ni publier un jour. Il avait simplement besoin de s'adonner parfois tout entier aux mots, à leur danse, et de se laisser porté par le rythme saccadé qu'adoptaient ses doigts gourds sur les touches du clavier. Plus qu'un sens, il cherchait une cadence, une sensation, un abandon totale- et tout cela lui venait dans la musique profane des phrases qui se formaient sous ses yeux mis-clôt. Sur un songe ou une fièvre. Il n'aimait pas se relire, affiner à coups de fouet cette mélodie sauvage, chercher à affiner la forme ou le propos craché : il les préférait décousus et brutales, dentelés et inhospitaliers pour tout autre que lui. Cette apprêté de l'instant lui plaisait, son caractère immédiat, sa fragilité coupante. Il ne corrigeait jamais ses fautes d'orthographes, ses singuliers lapsus ou ses néologismes. Il les ressassait avec satisfaction. Et il gardait ces mots qui s'étaient extraient de lui dans la violence, en jets organiques parfumés et putrides, prisonniers d'un unique fichier texte dénué de nom. Une désolation de blancheur mortifiante et pourtant fertile, où s'embrouillaient des centaines d'histoires fragmentaires, des descriptions sauvages... Comme un mouchoir souillé à maintes reprises par les giclures veloutés du désir.
Là-bas, il les estimait à leur juste place. Confinés loin de ses propres yeux et de ceux de quiconque, ils pouvaient grouiller à leur convenance sans plus l'aiguillonner. Cafards aussi délicats qu'intemporels. Tout allait bien ainsi : il n'aurait pas voulu que quelqu'un pille à loisir son jardin secret, ses fruits empoisonnés, son foisonnement obscur constellé d'épines. Nul sentier n'y menait. Lui même se gardait bien de l'explorer, d'en tâter les méandres, trouvant satisfaction à ses propres mystères. Il estimait que toute réponse ou toute résolution viendrait en temps et en heure, que ce qui avait de l'importance se révélerait à lui, un jour ou l'autre. Il n'était pas pressé, ni pressant, en pensées et manières- c'était un garçon complaisant qui ne courrait pas après sa vie, ni après celle des autres. Il se contentait d'enchaîner une journée à l'autre, formant maillon après maillon un câble souple vers la mort qui le tractait vers elle. Oubliant hier, ignorant demain, et vivant aujourd'hui avec une résignation teintée d’écœurement.
Il n'était l'amant d'aucun vice ni d'aucun talent, renié semblait-il par les muses et les parques. De matins en soirées, il se contentait de respirer le plus lentement possible, presque en sommeil, en faisant son possible pour n'avoir à émettre qu'un minimum de sons, pour ne produire qu'un minimum de gestes. Il évitait scrupuleusement d'occuper trop d'espace. A vrai dire, il existait dans la bordure d'un regard qu'il semblait bien décidé à fuir, royaume élastique et brumeux du coin de l’œil. Là-bas il s'épanouissait, tout en silences feutrés.



C'étaient de longues journées toujours, dés le premier instant. Quitter l'étreinte obscure et moelleuse de son lit, vaincre la densité de la brume matinale, l'engourdissement crépitant de la fatigue, s'extirper des vapeurs du sommeil et veiller à ne pas adopter un rythme trop languide ; insuffler une ardeur lasse en chaque geste, en chaque mastication, gratter au fond du ventre un reste d'énergie, comme on tâtonnerait avec une allumette.

Embrasement phosphorique



les charmes persuasifs d'un faune.

accaparer

Il aurait voulu hurler. Mais le garçon était mesuré en toutes choses... Il donnait une forme à sa rage, il la coulait dans le moule fuselé des mots. Et quand bien même il fulminait à s'en fissurer le corps de cette envie furieuse d'un cri simple et dénué des artifices du langage imbriqué, il ne désarticulait jamais sa souffrance, la laissant s'acheminer sagement dans un cortège de phrases.
24-11-2014 à 01:34:14
Pédéraste Aboulique Véhiculant Élégamment sa Langueur

Baiseur Acrobate Ravageant Tête Et Langue

Émancipation Littéralement Léthifèrere Imminente, Ostensiblement Tragique
Enfoiré Langoureux et Lancinante Incarnation d'Oiseau Traître

Terrible Officiant Barbare Immanquablement Agressif et Sale

Passablement Occupé à Parler Paisiblement aux Yacks

Quel Ubuesque Emmerdeur Nanesque Officiellement Titré "Terreur Effilochée"
12-12-2015 à 13:41:42
fu
24-02-2017 à 22:43:57
fu
21-03-2017 à 12:38:11
fu
22-03-2017 à 00:19:40
La rumeur s'est répandue comme une traînée de poudre, et il n'a guère fallut de temps avant que lui succède un énorme feu de joie.
Peut-être l'ampleur du phénomène s'explique t'elle par les nombreux mystères qui se sont accumulés au cours des derniers mois, depuis la disparition inexpliquée de Banshee, dont l'absence a impacté bien plus que les seuls Cerfs, jusqu'aux angoisses plus prononcées que suscitent la forêt. Peut-être s'agit-il du prévisible débordement qui survient quand on entasse une bande de gosses dégénérés dans une petite boîte rouge perdue au fond des bois. Peut-être faut-il mettre cette explosion inévitable sur le compte des rumeurs, de l'inquiétude et de la rage qu'elles alimentent plus volontiers qu'avant, en plus de mille autres soucis quotidiens, des petites atrocités qui parsèment l'existence. Car avant d'être un foyer, la Maison est avant tout un cirque où l'on exhibe ses tares- tous sont malades ou blessés, ou perdus. Tous sont des monstres en devenir. Pas en ce qu'ils ont de violence ou de laideur, mais en leur ineffable décalage avec le monde des Hommes. Ils tiennent eux même du folklore, enfants sauvages échappés d'entre les pages d'un livre. Gamins tribaux du conte et des légendes, vénérant une déesse de bois peinte aux nuances de l'aube. Plus farfadets que mioches en fin de compte.
Et que fait le petit peuple loin des œillades humaines ?
Il danse.
22-03-2017 à 00:19:58
C'est un de ces cauchemars aiguisé par la Nuit.
Élastique il se plie, méandre noir sillonné de carmin. Jusqu'au bout des cils l'incarnat est rivé à ses paupières tombantes, et le crépuscule persiste à dégouliner de son crâne pour le coiffer de sa pyrotechnie- mais la peau elle, est d'un noir d’obsidienne. C'est même un cuir. L'habit de Minuit, tout de vinyle et d'os. Passé à la silhouette grinçante de faim, dont chaque jointure est crispée, dont chaque articulation caquette son appétit. Mais leur plainte s'étiole aux raucités d'un véritable oiseau, et même les entrailles tordues qui sarabandent au fond de son ventre ne peuvent en surpasser les éraillements péremptoires.
Nourris moi.
Que ça gronde, plus que ça piaille malgré son bec, dans un frémissement de plumes. Un long frémissement qui parcoure toute la maison, qui fait trembler les murs. Le bois semble frissonner lui même au contact des ailes, rendu à la vie par l'horreur qui se tapit ici. La suif incrustée à sa charpente, l'entité fuligineuse et dense ayant démolis son ossature ligneuse, afin de s'imposer tel un nouveau squelette. Tout charbonneux, carbonisé de s'être pris aux flammes d'un amour qui tâche- qui griffe et mord, taille ses conquêtes à même la chair, incisant le baisé, projetant la caresse. Permutant à sa guise les sentiments et la matière, se jouant de toutes les substances émotionnelles et plastiques pour réagencer à sa guise les géométries déjà hasardeuses de l'esprit humain. De l'esprit et du corps pervertis à la souche, palpitant de noirceur, repliée en duvet de crasse au fond du crâne chuintant, orbe de velours sombre prête à se déployer. Finalement éclose en cette disproportion. Car il y a là un éclatement infâme, la dispersion de toutes les lisières humaines, repoussées jusqu'à la pointe des ailes. C'est un hallier de plumes, des petites caressantes qui sont comme un duvet, de longues et luisantes comme des poignards polis. Un impatient tourbillon tressaillant d'avidité, une roselière carnassière fleurie sous les auspices du carnage : c'est ce qu'il reste de Johan. Une gueule couronnée. Étouffée par ses propres coassements, par son velours d'oiseau. Une gueule qui claque dans les bruissements de son ramage, une voix qui se craquelle, qui scie l'os et l'oreille. Dans les confins de sa nébuleuse moirée, il n'est plus que la Faim. A l'image de la Nuit qui lui croqua la jambe.
Et l'on s'affaire à satisfaire l'oiseau. On crapahute aux chaumières, on fait irruption dans les chambres fermées. On se glisse aux quais abandonnés, on erre aux réseaux sous-terrains de la ville, aux veines asséchées qui serpentent à la chair empoisonnée du sol, martelée de structures, effeuillée par les rues. On cliquette des griffes sur les câbles et les tuyaux qui assurent à l'Urbaine-du-dessus la Lumière et les eaux. Parfois, on graille un employé astiquant sa lampe torche. On boulotte un perdu qui grelottait à sa chandelle timide, qui s'affaissait déjà, dans son voluptueux sommeil d'Opave, qui errait là, dans l'attente du jour. De la Brume. Ou d'un Monstre. Et qui trouvera forcément l'un des trois si ce n'est pas la Nuit qui s'en vient l'étouffer, l'enserrer aux entrailles pour lui crocheter le cœur, aspirer son parfum, l'exhalaison fétide et furtive de sa vie. Les plus chanceux ne songent qu'aux soucis ou qu'aux espoirs qui les ont fait rôder au soir, la plupart trémulent déjà d'anticiper leur mort, et persistent à fouiller les décombres du jour pour y trouver ce qu'ils cherchent, remuant les ordures amassées par la foule. Un nom, un peu d'oublie, une chair perméable à leur désir pressant... Le baume velouté d'une caresse, la liqueur des sucs humains, aux lueurs écarlates du Quartier. Une cachette où profaner le tissu de la réalité, y recoudre à sa guise, agrafer les sutures de ses malédictions, un terrier où s'exercer en marmonnant à des Coutumes hésitantes. Marque à la craie, racle des crocs, l'os et le mur seront tes chapiteaux. Corromps à chaque brassée d'air, aux giclées d'encre de tes mots, fais croître la Brume aux vapeurs de ton souffle. Répand le fiel des sanglots massés dans ta poitrine, crève les nuées de tes cauchemars comme du raisin juteux, aux globes oculaires des Lueurs écarquillées. Et que leurs yeux ardents se répandent en haillons aux joues déchiquetées de Niwl, brasiers coulant aux rues leurs anneaux éclatants, couleuvres de cendres, de fumées et de flammes. Car c'est à l'ombre des Saintes que s'élèvent les ténèbres humaines, pouilleuses esquintées d'avoir eu à ramper sous le glacis des mœurs. Plantées d'échardes et corrodées par des années à mariner dans l'acidité des profondeurs mentales, toutes ces anomalies qui font tourner la chair comme les volutes à la surface abyssale de noirceur d'une tasse de café. Qui jouent de ces cerceaux lactées du bout d'un doigt seulement, tant le corps est de crème pour les désirs secrets qui polluent son dédale. Si malléable architecture. Presque glaiseuse, du bout des doigts jusqu'aux tréfonds charnus, voluptueux méandres inondés par le jus. Et envers toute l'exquise finesse de cet ouvrage... Si fragiles.

viande chuintante
volupté concupiscente à glisser la viande au bec de son amour
et l'efflorescence opaline de sa peau bouillonnait sous la paume adhésive du wendigo, qui raclait à ses os toute la fibre carnée, élaguant de ses dents la roselière des nefs. Bravant les épines de l'échine et titillant toutes les fractures dentelées.
09-07-2017 à 15:59:31
Rouge sang, rouge chair, rouge cœur. Écarlate asphyxiant d'une carcasse dépecée. La Maison est une ruche aux couleurs de la viande, une bâtisse écorchée grouillante de vie décadente. C'est une déesse boiteuse, pourrissante, infectée, vénérée fiévreusement par sa vermine hurlante.Une créature consciente aux artères de couloirs, aux sinueuses veines de plâtre, et dont le bois respire, s'en retourne à la vie quand la nuit dégouline. L'encre des soirs humidifie les fibres desséchées de la baraque branlante, dessine des paysages en volutes éphémères, vrilles vivantes qui ondoient tout au travers des murs. Parquet et poutres redeviennent forêt. Les tuiles en bruissent comme un feuillage ardent.
Et le sous-bois se peuple.
Parfois de paisibles créatures nocturnes, parfois d'enfants furieux bourgeonnant de crocs, de griffes, d'armes écloses en eux ; parfois de monstres qui sommeillent au terrier déjà grouillant de l'inconscient collectif, ou rejoignent les murs quand le soleil est maître. Et souvent, on ne saurait dire exactement à quoi l'on a affaire, quelle est la nature des êtres qui parcourent l'Envers- car il n'est question que de cet esprit chaotique habitant la maison, cette mémoire vivante qui s'empare des couloirs. Faut-il y voir des rêves et des cauchemars, des souvenirs persistants, certains des Disparus, des Décédés, ou des gamins enflammés par l'incandescence de leur tumulte interne ? Ou bien encore autre chose, quand il ne s'agit pas de tout cela à la fois...
C'est la question qui se pose quand la lumière arrive. Quand la phosphorescence glisse au sein des couloirs. Ils restent pourtant les mêmes, tatoués de phrases entremêlés, suintants de mots et de dessins qui se tordent à leurs murs- nul arbre qui jaillit, nul paysage qui se forme. Le monde est inchangé au regard des enfants. Mais il y a ça. Quelque chose de mouvant, quelque chose de radieux. Mais quelque chose d'opaque... Une lumière brumeuse, une étoile en suspens dans ses gazes nébulaires. Silhouette innommable tout au bout d'un couloir, jaillissant tout à coup d'un embranchement obscure. Une créature composée avec du verre d'ampoule et habillée de brouillard. Suspendue en un long saut de ballerine.
Et quand son pied gracile se pose sur le parquet, la Maison réagit.
Une pulsation fantôme, jusqu'au fond des tympans. Jusqu'à la chair qui se noue d'une étrange sensation. Un frémissement étrange, une caresse infime aux viscères... Un battement de cœur spectrale. Mais assourdissant. Une absence de visions. Mais un sentiment trouble.
L'Envers est là. L'Envers est là comme il ne l'a jamais été auparavant, habité tangiblement par un tempo cardiaque. L'Envers et là sans que les couloirs aient changé d'apparence ; l'Envers est là pour tous, effacés ou tombants. Et la Maison vit autour d'eux, tendrement palpitante. Derrière les murs et au plafond, la Maison pulse en sourdine, dans ses muqueuses de plâtre. Le sang courre sous leurs pieds, des nerfs se tendent au sein des murs. Quelque chose se contracte à l'abri des regards, ne parlant qu'à la chair, invisible à leurs yeux, dans le spectre d'un son.
Et autre chose est là, tout au bout du couloir.
Qui se tourne vers eux, brouillé par la lumière, flouté par le brouillard, monochrome de blancheur cerné par les couleurs des graffitis muraux. Les observe un instant, semblant pencher la tête.
Puis lentement se retourne. Et s'éloigne d'un bond, puis d'un autre, dans une course tranquille, irréellement légère.
Ne laissant derrière lui que le cliquetis des dents qui tombent sur son passage.
17-12-2017 à 22:55:14
Abel abeille a bel ah bêle
Bourdonne entonne et même floconne
Enlace la fleur et répand le miel
Lis dans les morceaux de sucre quelques bonheurs à venir

Commémore un berger fait d'encre de poussière

Affriolant l'azur tracté jusqu'à ses lèvres
Babille des milliers de bulles, de lainages qui s'envolent
Empile des moutons sur tous les murs qu'il croise

Dérègle les syllabes avec des mots pour lui

Achalande ses vallées avec toute la blancheur (qu'il pourra ameuter)
Barbotant dans ses rêves, moelleux de tant de sourires qui assouplissent ses lèvres

Fébrilisé d'amour envers les nébuleuses qui bêlent au sein de son crâne

Acrobate à bouche tendre, crémeux abîme de feutre, aux mains de mousseline fraîche, modelées pour la caresse

Géant de cœur et nain des neiges

Avorton qui s'envole pour le pays des contes
Biberonnant aux mamelles des brebis d'Arcadie
Enfant du clair de lune filigrané d'argent

Hanteur qui erre, semeur de rêves

Abel s'enchante aux floconnements vivants
Brouillard de notes et de mouvements

Igniteur des songes bas qui s'enflamment à son front

Archange de sucre blanc à la bouche d'enfant roi, petit prince de mollesse aux doigts en allumettes

Jugulant ses paroles à la gloire du silence, dérivant tous ses mots pour des sourires d'aurore

Acharné de l’onomatopée qui s'enchaîne à des labiales pluvieuses
Barbouillis de langage, balbutiements mômesques

Insufflant des nuages dans ses respirations

Angelot d'aquarelle expirant de l'encens

Kermesse inexorable au sein du crâne onctueux

Abel s'enchante aux floconnements vivants
Brouillard de notes et de mouvements

(Mignonnet doux aux yeux de lait)

Abel déchante si le frère hante
Baragouine bas
Efflue

Nonchalamment renaît au royaume onirique

Aux alpages frissonnants gainés de dentelles blanche, il erre, s'aère,
Berger achromatique à la voix de grelot
Éffleureur de poussière, inhalateur d'azur
L'infant de crème fouettée dérivant sur les cimes



croque-noisette

Alpages frissonnants gainés de dentelles blanche. Azur de dragée, croquant incongru du

, faïence peinte aux rayons de soleil, bleu myrtille. Ciel couleur de baie, couleur de veine, couleur
13-06-2018 à 15:13:49
Premier contact -

Dov est barjot. Tendrement, artistiquement barjot. Un mètre soixante cinq de folie douce qui vous fileront un sale frisson au gré de l'échine quand un sourire absent s'inscrira à ses lèvres. Dov, c'est quarante quatre kilos de rousseur maigrichonne, mais vingt tonnes de rêveries qu'il transporte avec lui- juste là, derrière l'orée de ses yeux. C'est des tâches, sur les vêtements, sur l'épiderme pâle. Un millier d'éphélides qui se vrillent à sa peau comme autant d'étoiles palpitantes, désynchrones. Il arbore une flamboyante pilosité qui n'a d'égal que sa pâleur toute slave, s'encadre d'une interminable crinière magmatique dégringolant de son crâne. Dov a été façonné dans un nuage de crème arrosé de sirop- et sa chevelure vive, ondoyante, emmêlée, en est la preuve flagrante. Sa chair fine et laiteuse, intolérablement onctueuse, malléable à l'envie, semble résulter d'un art culinaire plutôt que d'une laborieuse conception humaine. C'est simple, on en boufferait tout cru. On lui croquerait volontiers quelque chose, à Dov, on se laisserait tenté à ratisser l’entièreté de son squelette pour en extraire toute le moelleux de la chair. Bien heureusement pour lui, il n'y a pas de quoi grailler sur sa carcasse d'oiseau. Dov est au mieux considéré comme d'une grâce improbable -et il est vrai que dans ses gestes, dans sa souplesse de saule, il y a une véritable beauté désinvolte, un légèreté de feuille morte-, au pire catégorisé comme un jeune homme malingre. Un avorton de première catégorie. Il y'a pourtant une réelle intensité nerveuse qui électrise ses membres, des muscles secs qui se révèlent à l'occasion de l'effort, une vigueur insoupçonné dans cette carcasse nouée ; mais rien que puisse suffire à le rendre massif, car son ossature même conspire à faire de lui un être composé de brindilles entremêlées. Un moineau frémissant aux os de mikado. On s'est souvent laissé aller à moquer l'extrême délicatesse de ses poignets, ses longues jambes d'impalas et son cou si gracile. On ne se permet néanmoins ces brocards qu'avant d'avoir eu à soutenir l'intensité de son regard ; Dov a des yeux qui démantèlent les mots en formation quand vous les façonnez. Dov a des yeux qui vous donnent l'impression d'aspirer à eux toutes les images du monde, à tel point qu'ils ravissent la lumière alentour et vous entraînent aussi au gré de leurs abîmes. Dov a des yeux qui vous mettront à genoux. La pupille élastique a tendance à s'étendre démesurément, même sans l'emprise des drogues, à tel point qu'on ne remarque pas forcément que ses iris sont d'une couleur fluctuante, d'ocre doré ou d'acajou. Ils passent souvent pour être noirs, et l'examen attentif de son visage n'étant pas aisé en raison des torrents de chevelure rousse qui s'écoulent sur ses linéaments crayeux la plus grande part du temps (à tel point que l'on s'interroge sincèrement sur sa capacité pourtant légendaire à éviter les obstacles, avec une démarche minutieuse faîte de contorsions et de furtifs pas de danse), de nombreuses personnes ne se rendent compte de leur erreur qu'après de nombreux mois.Voir même plusieurs années.
Car à moins de gagner sa confiance, on ne connaîtra pas vraiment quoique ce soit de Dov, si ce n'est ce qu'il ne pourra s'empêcher de révéler au travers de son éternelle détresse de biche, n'en gardant que l'image d'un jeune homme mutique aux mains tremblantes, parfois frappé d'une surprenante agitation nerveuse. Celle d'un être méfiant dont le regard inquiet et scrutateur, les lèvres hésitantes aux sourires absents, aux paroles souvent incohérentes, abandonneront à la mémoire le spectre délicat d'un malaise persistant.

Dov Elone Hayim Tzirel est né à Wroclaw, en Pologne, dans une famille ashkénaze appartenant à la classe moyenne. Sa mère, saxophoniste et flûtiste virtuose, enseignait la musique au sein de plusieurs écoles ; son père se donnait corps et âme à son métier de metteur en scène. Lui même hérita d'une sensibilité particulière pour le théâtre et la littérature, mais ne développa jamais aucun don pour jouer d'un instrument, ce qui ne l'empêcha pas de nourrir très tôt un intérêt marqué pour la musique, vecteur d'idées et d'émotions qui ne s’embarrassaient pas forcément d'une présence humaine visible, matérielle, odorante : en somme, gênante. La vie s'annonçait douce dans ce foyer aimant , mais pour autant, rien ne fut jamais simple ni linéaire dans l'existence de Dov.
A l'âge de huit ans, on ne s'imagine guère une vie d'orphelin. Il est ceci-dit parfois inutile de faire preuve d'imagination pour se représenter cet état et tenter de le comprendre ; en étant affligé d'une malchance suffisante, on se retrouve à en faire l'infâme démonstration.
Dov n'a pas eu à vivre l'accident, mais il en a malgré tout subit des conséquences. Elles ne se sont pas réduites à un joyeux traumatisme qui hanterait son sommeil, ni à un ballotement vers une nouvelle famille. Non content d'y perdre ses parents, on lui ôta également tous ses autres repaires. Le jardin où il plantait, depuis l'âge de quatre ans, des pépins et des graines dans l'espoir de faire pousser des arbres et de les voir grandir ; leur silhouette naissante et gracile balançant dans la brise, futurs mandariniers, pommiers et poiriers indistinctement veillés avec un regard tendre. Les petits nains de la ville, et ces statues de bronze qui s'enfonçaient dans le sol de la rue Swidnicka, qui n'avaient eu de cesse de le fasciner depuis leur apparition ; les noms qu'il leur donnait afin qu'elles puissent se joindre à la cohorte naissante de ses amis imaginaires, sa "petite troupe" comme il l'appelait alors, désirant lui aussi s'adonner au théâtre. L'Odev onctueux, comme un appel à naviguer, sinuant non loin de sa maison, et qui, quelque part, joignait la Mer Baltique constellée d'ambre jaune. La beauté du square Solny, la fresque panoramique captivante d'intensité de la bataille de Raclawice... un millier de corps à l'agonie, un millier d'hommes changeants, un autre millier de cadavres, dispersés à travers les longues plaines qui s'ouvraient en frissonnant dans leur tendresse boueuse, leur pubescence herbeuse, sous la grisaille bleutée du grand ciel polonais. Et le foyer bien sûr. La profondeur des canapés, les rayures de la table, et les marches grinçantes dont il s'imaginait qu'elles voulaient lui parler. La trappe interdite du grenier, royaume des fées de poussière, la moquette bleue de la chambre d'ami, la frise dentelée courant le long du mur. L'odeur d'agrumes de la cuisine. Sa chambre surtout. Ses innombrables coussins bariolés aux arabesques cousus, le refuge de l’armoire où il allait souvent chercher un peu de ténèbres, sa couette aux motifs de coquelicots fleuris, dans laquelle le garçon aimait à s'enrouler en imaginant que le printemps lui même s'en venait l'habiller ; les guirlandes qui y sinuaient d'un bout à l'autre de l'année, les imageries rangées au sein de la vieille bibliothèque d'osier, peinte en rose, aux côtés de livres expliquant l'anatomie humaine, le fonctionnement des instruments de musique et d'autres choses encore, suffisamment pour l'occuper le reste de son enfance. Dov aimait plus particulièrement son encyclopédie illustrée du monde végétal à la couleur vert pomme, le dictionnaire à la tranche décollée qu'il sortait toujours avant d'aller se coucher, et le livre de fables conté par sa mère. (Ses pages embaumées par l'odeur du papier d'Arménie, ses tâche discrètes de chocolat, de café, de sang peut-être.)


> Obsédé par les faunes et la forêt, surtout Pan et sa dualité = dieu des montagnes et pâturages, mais aussi des foules ; grand tout et dispersion.
> hypersensibilité tactile
> a développé une passion pour les nains de jardin en arrivant en France
> emporte sa peluche avec lui, un cerf nommé Poppy
> ne sait toujours pas faire ses lacets. Porte des chaussures à scratch et des tongs/sandales ou des grosses bottes moches de jardinier. Ou marche pieds nus.
> aime l'odeur d'alcool des lingettes nettoyantes pour lunettes, la marque Vu avec les sachets noirs. Il trouve ça très classieux.

Nom : Dov (Elone Hayim) Tzirel
Âge : Vingt six ans.
Nationalité : Binationalité française et polonaise.
Taille : Un mètre soixante deux.
Poids : Quarante quatre kilos.
Yeux : Mordoré/marron clair
Cheveux : Longs jusqu'aux genoux et du plus flamboyant des roux.
Famille : Père (Deniz) et mère (Alix) adoptifs ; une sœur (Elsa) et deux frères adoptifs (Jal et Azaria).
Amis (pnj) : Erland (30 ans), Pavel (26 ans), Luccio (26 ans), Bartel (27 ans).
Particularités : trouble de la personnalité borderline léger ; sujet à des troubles psychotiques brefs ; suspecté d'être asperger et bipolaire ; tendances paranoïaques et autodestructrices ; penchants mythomanes.
Vrac : trimballe partout avec lui, dans son sac, une peluche de cerf répondant au doux nom de Poppy ; le coquelicot est par ailleurs sa fleur préférée ; ne sait pas faire ses lacets ; porte donc des chaussures à scratch, des tongs, sandales ou marche carrément pieds nus ; possède une importante collection de nains de jardin ; aime l'odeur des lingettes nettoyantes à l'alcool ; gay, en plus d'être roux, juif et gaucher ; est de fait une mauvaise blague ambulante ; l'accepte de bonne grâce ; a toujours eu un faible pour les hommes ne lui ressemblant pas du tout ; trouve l'odeur de la sueur agréable ; bloque dés qu'il voit un homme barbu ; peut sembler carrément arriéré pendant ces moments là ; est lui même relativement glabre ; aime frotter entre ses doigts des matières poreuses ou friables, ou des bandes de velcro ; en a d'ailleurs dans ses poches, arrachées de vieilles chaussures à scratch ; porte un attrape rêve en tant que collier ; aime les colifichets, les plumes, les perles ; en porte peu cependant, car il préfère rester léger ; les expose donc dans sa tanière, accrochés ci-et-là ; globalement manuel, aime travailler la glaise, le bois et peindre ; ne le dérangez jamais quand il s'essaie à souder quelque chose ; jardine à merveille ; grand amateur de tisanes ; alterne périodes d'insomnies et d'hypersomnie ; est presque toujours cerné ; végétarien ; mange occasionnellement du poisson malgré tout ; adore les champignons (au vinaigre),les mûres (sans vinaigre) le miel et le chocolat noir ; se roule parfois dans la boue les jours de pluie ;
Ton nom en entier, ton âge ainsi que ta nationalité. Tout problème de santé ou passion particulière doit être énoncé ici, ainsi que ton niveau social (ou celui de tes parents). Indique également si tu as encore de la famille, comment elle a pris ton départ. Je veux également y voir figurer ta taille, ton poids, la couleur de tes yeux et celle de tes cheveux.

26 ans
binationalité polonaise/française
suspecté asperger et bipolaire ; tendances paranoïaques, penchants mythomanes ; tendances autodestructrices, a tendance à se mettre en danger.
Trouble de la personnalité borderline léger : Pas pré-dominant, mais lié à sa paranoïa. Il a aussi souvent l'impression d'être persécuté par le monde, d'où son besoin de se réfugier dans son imaginaire via ses jeux, ses rituels, et ses amis imaginaires. Il est aussi très impulsif et submergé par ses émotions, répondant à ses pulsions. Il a du mal à lutter contre ses sentiments.
Troubles psychotiques brefs : sujet à des hallucinations auditives et visuelles épisodiques, surtout dans la foule ou au contraire quand il est complètement seul. Il n'est pas forcément dangereux dans ces moments là, mais cherche à fuir à tout prix ses hallucinations au risque de se montrer complètement sourd à toutes tentatives de raisonnements.
Ses visions sont angoissantes, morbides, glauques. Il voit Pan et des bombardiers, a parfois des hallucinations qui le ramènent au naufrage ou à la fuite de Pologne.
Visions symboliques ou codées.


Dans cette partie, nous te demandons de nous donner les informations principales te concernant. Ton nom en entier, ton âge ainsi que ta nationalité. Tout problème de santé ou passion particulière doit être énoncé ici, ainsi que ton niveau social (ou celui de tes parents). Indique également si tu as encore de la famille, comment elle a pris ton départ. Je veux également y voir figurer ta taille, ton poids, la couleur de tes yeux et celle de tes cheveux.

Pourquoi l'esprit te choisirait ?

Peut-être s'agit-il de sa nature profondément intuitive, de cet instinct betsial qui l'a toujours conduit. Peut-être s'agit-il
En Dix lignes minimum, il faut m'expliquer pourquoi selon vous l'esprit vous choisirait Ca peut être pour votre physique, pour votre manière de voir les choses, pour votre caractère ou pour votre passé.

Ton histoire

En une dizaine de lignes minimum, parle nous de ta vie. Ce que tu as vu, d'où tu viens, et ce que tu faisais avant les rêves que nous allons t'attribuer. Dis nous également si tu viens ici avant les rêves ou si on doit venir te chercher
Ton personnage est-il originaire de Totarnec?

Né en Pologne, arrivé en France à l'âge de sept ans, car il n'avait pas de famille dans le pays, seulement en France.

oui non

Et toi alors ?

Je vous ais trouvé via un partenariat, je viens de La Maison :D. J'ai cliqué là parce-que cette icône avec un bonhomme tout chenu en ciré jaune a piqué ma curiosité, et je me suis laissé séduire par votre contexte dans un élan de douceur. J'apprécie tout ce que j'ai pu y lire jusqu'à maintenant, c'est vraiment agréablement rédigé ^^.
13-06-2018 à 15:15:12
On l'appelait Moineau, Freakly, ou Roi Louis. C'était rien d'autre qu'une pelure d'orange enroulée dans une brise. Un étrange gamin aux membres élastiques et aux doux yeux de cerf.
Il avait la rousseur ruisselante et les cils translucides, les lèvres fines et tremblantes, les ongles vernis de jaune, et de longues mains d’albâtre, mouchetées d'éphélides qui parsemaient son corps du front jusqu'aux orteils. A son cou s’entremêlaient toujours un foisonnement de breloques où scintillait en filigranes argentés le signe de la paix, et il s'était confectionné une interminable boucle d'oreille à partir d'un attrape rêve verdâtre un peu effiloché. Son vrai nom était Dov ; les uns ricanaient d'y voir une colombe planquée, les ailes repliées quelque part dans le dédale duveteux de son corps trop maigre (et il y avait, dans son anatomie calcaire, suffisamment d'espaces vides pour nicher en secret tout un vol migratoire), les autres, plus rares, (ceux qui avaient su arracher au garçon quelques murmures chuintants), savaient qu'il y avait dans l'essence de cette brève syllabe des sens divers à qui prenait le temps de chercher à les déceler. Mais peu se souciaient de savoir ce que signifiait son nom. On s'accordait volontiers à n'y voir qu'un rappel à sa nature paisible, à sa pâleur de grue et à sa dégaine de hippie juvénile. Lui même ne s'en offusquait pas, il souriait de l’offense, dédaignant rêveusement l'insulte cachée derrière les interprétations ressassées de son prénom ; à notre âge, personne ne fantasmait à devenir une colombe. Il n'y avait de gloire qu'au bout des crocs, des griffes, et l'on s'imaginait plus volontiers loup, guépard ou toute autre bestiole fantaisiste et dangereuse, quand on ne se rêvait pas simplement l'arme au point, fusilles en tous genre pour certains, glaives légendaires et autres haches nordiques pour les plus passéistes. Mais Dov, lui, ne semblait pas aspirer à autre chose qu'à une errance brouillonne, ravis d'incarner ce symbole volatile, satisfait qu'on lui prête des ailes, même celles d'un simple oiseau tout bon à fusiller. Il ne paraissait pas se rendre compte qu'on moquait sa délicatesse frissonnante, son apathie christique. Ou n'y prêtait, en toute impudence, pas le moindre intérêt. Ou en tout cas pas de manière visible.

colombe fusillé
poignets qui craquent toujours, omoplates incroyablement saillantes, petite taille

Dov parlait trop bien pour son âge. Je le voyais parfois le nez bas, plongé dans le bouillonnement des mots, recroquevillé au sein de ses cheveux sur une chaise du CDI.

Je fais ce qu'on attend de moi. Ils ne veulent pas savoir en quoi nous nous ressemblons ; ce qui les intéresse, c'est de voir nos différences pour pouvoir les moquer. De les exalter pour me rendre inhumain. Ce sont les points d'accroche entre nous, ces aspérités qu'ils transforment en tares. C'est facile pour tout le monde. Pour eux, pour moi. Alors je ne les cache pas, et c'est vrai que j'en abuse, aussi, que j'en joue moi même. Il y a une part de comédie là dedans. D'accord. Si intériorisée que je ne m'en rends plus compte, parfois. Mais tant pis... Parce-que tant qu'à être captif d'une image, autant avoir le contrôle de son opacité, de ce que je choisis de montrer. Si je leur donne à observer ce qu'ils s'attendent à voir, ils n'iront pas chercher plus loin. Ils ne pourront pas vraiment me comprendre, ni attenter aux choses qui me sont les plus précieuses. Ils me feront du mal quand même, mais seulement grâce aux ouvertures réduites que j'aurais choisis de leur laisser, plutôt que de s'infiltrer n'importe où, dans tous les sens. C'est ce qui compte vraiment, même si, parfois, j'ai peur que le costume m'absorbe, qu'il se mêle si bien à ma chair que je ne puisse plus jamais en sortir...


entouré de gens, réponds aux insultes et bousculades d'un gosse

Il y a différentes manières de se distraire de sa douleur, de son ennui ou de son mal-être... La tienne, c'est de me les infliger à moi, de les inoculer. Ça doit bouillonner en toi, quand tu es seul. Quand je ne suis pas là pour t'occuper l'esprit, les mains. Ça doit te ronger. Ça doit gueuler. Ça doit faire mal, même. Je suis devenu essentiel à ton bien être en fait. Tu ne m'injectes pas dans tes veines, tu ne me respire pas, ne me bois pas, ne me fumes pas... Mais c'est pareil au fond. C'est de l'addiction. A ta manière tu me grignotes- tu essaies de me bouffer, passionnément, du bout des lèvres avec tes mots d'amour- chaque insulte, chaque brocard, délivrés avec fougue. Et je m'en cogne... de toute ta colère, de toute ta souffrance, de la bêtise qui t'empêche de te suffire à toi même... je m'en cogne de cette danse. J'y prend part parce-que je n'ai pas le choix, et je suis même très scrupuleusement notre chorégraphie. Mais un jour, je la quitterai, et je continuerai de tournoyer à ma guise, sans plus de cavalier dans ton genre. Et tu seras seul, toi. Tu ne pourras plus danser, car tu n'as pas appris à le faire seul. Parce-que tu sais, en agissant comme tu le fais, tu te crée le besoin de moi. D'une certaine manière, ça me flatte un peu quand même. Mais moi, je n'ai pas besoin de toi. Et quand tu sortiras de ma vie, quand tu seras simplement entraîné loin d'elle par les soubresauts du temps, tout bêtement, les traces de tes baisers dentus s'effaceront dans les brises et les rayons de soleil.



J'espère aujourd'hui pouvoir lui rendre hommage à travers ce témoignage, cette vérité singulière que j'ai gardé pour moi durant toutes ces années. Avec toutes les ressources de délicatesse et de lyrisme qu'il aurait pu invoquer lui même, puisqu'il aimait les mots. Qu'il les aurait dompté pour perpétuer leur danse, si seulement on lui avait laissé le temps de s'

> Dov est un bonnet rouge ou un elfe ? Une fée.
> Dov est harcelé, on pense que c'est lui l'être surnaturel car il fait des choses étranges, mais en fait ce sont les enfants qui s'acharnent sur lui qui se nourrissent de sa passivité et de souffrance ; le narrateur voit leur vraie visage monstrueux au cours d'une fièvre juste nafoutre trouverais quelque chose de moins pourris
> Narrateur en partie coupable, a cédé à la pression de groupe ? "Je n'ai pas à être seul..."
13-06-2018 à 15:18:12
Il était une fois...

Derrière l'écran

Pseudo : Pantouffe
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Rapide portrait

Personnage de conte – Pinocchio aux allures d'Ostanek, pantin vorace d'écorce et de fils barbelés ; bois vivant gorgé de vide, aux fibres toujours sèches, assoiffées de chaleur, de fluides humains à boire pour mieux se sentir Homme. Maintenir l'illusion et la rendre réelle. Détromper Mère et conquérir l'amour- car oui, oui !, à défaut d'être un vrai petit garçon, Auguste deviendra un véritable monstre. Et de sa chrysalide, esquilles et sang, chair et sanglots, émergera l'humain que Maman s'est toujours refusé à voir en lui, tendrement formé à une autre matrice, qu'il sculptera lui même à la glaise des viscères et de la viande en grappes de ses amours d'un soir.
Nationalité / Origine – Vieille noblesse espagnole, apatride, résidant dans le royaume de France ; mais Auguste outrepasse les frontières de son pied gracile, danse sur les sutures ondulantes du monde. Il va, acteur de renom, monstre de foire, curiosité pour les cours d'Europe. Courtise la noblesse pour mieux aller rôder dans les rues villageoises- et y chercher les peaux les plus crémeuses, les corps les plus gorgés, les cheveux les plus longs.
Âge – 28 années de perpétuelle famine.
Profession – Acteur, sur les planches et sous les caméras ; artisan talentueux quand il existe ailleurs. Insufflant une magie subtile et délicate au sein de ses créations. Auguste est connue pour l'incroyable méticulosité dont il fait preuve dans la sculpture du bois.
Groupe -
Pouvoir-

C'est du beau bois blanc blanc blanc, du bois du beau bois de bouleau.

Nullement obligatoire. Il peut être acquis à la naissance, ou après un évènement particulier. Il peut être aussi acquis durant le RP. (Liste des pouvoirs pris et quelques idées.) Vous ne pouvez avoir qu'un seul don. Sauf si vous êtes fée en ce cas vous avez un pouvoir, plus celui de donner des dons, pouvoir que partagent toutes les fées.

Particularités

Habitudes, tics, problèmes physiques ou moraux. Tout ce qui fait que votre personnage est lui et pas un autre.

Caractère

Passage sur la piste


Luccio > Pinocchio. Une fée revancharde a utilisé la force vitale du nourrisson de la lignée de ses maîtres pour donner vie à un pantin de bois sculptée dans le bois d'un arbre magique/transforme leur enfant en pantin/fait accoucher sa mère d'un jouet ; cherche à devenir un véritable humain, bien qu'on lui ait répété toute sa vie qu'il n'était qu'un être factice et qu'il avait un cœur de bois ; s'imprègne de sang et se compose un costume de cuir, de chair, déconnecté de sa propre peau qu'il ne perçoit pas comme réelle, et cherche donc à voler celle des autres ; obsédé par la sensualité de la peau. Éventuellement accompagné par un Chanteur ?
Il a l'impression que son corps n'est pas réel et il a peur que les gens le voient comme un objet ou l'oublient, donc il se montre excentrique pour attirer leur regard et se sentir exister à travers leurs yeux ; quand il est seul il a le sentiment de se dissoudre peu à peu et de devenir un simple morceau de bois.
Mange des cheveux et des ongles.
13-06-2018 à 15:21:00
Présentation -

Nom(s) et prénoms : Oublié, tout peut- s'oublier. Il a gardé le nom qu'une fée lui a donné, petit être moiré depuis lors envolé. Dissipée. Tête-de-chèvre disait-elle, avec des yeux en vadrouille et un sourire troué ; et elle sautait sur ses jambes, s'emmêlait dans ses cheveux, chantonnait pour elle même plus que pour son bouc de père. Lui même se désigne donc ainsi, roulant presque tendrement les mots, cajolant les syllabes avec une volupté ronronnante de grand fauve, un plaisir évident qui fait plisser ses yeux. Tête de chèvre, mâchonne t'il dans sa bouche immense, Tête de chèvre bêle t'il avec satisfaction, et cela le fait sourire. Presque chaleureusement.
Surnom : L'une disait, "t'es ma drogue, t'es mon héro', t'es juste un putain de shoot...", l'autre caquetait en secouant son corps maigre, dans un long rire dentelé boursoufflé de tressautements trop vifs "Il n'est pas mort ! Ils ont mentis ! Il est revenu, le Grand Dieu des Bergers !" La première est partit. Il a mangé le second. Par amour, comme toujours.
Âge : Sarabande d'années mollement heurtées dans un brouillard trop dense. Il ne saurait dire quand il s'est éveillé, ni depuis combien de temps- ne sait même pas ce qui précéda le long, long sommeil. Hausse une épaule dans un roulement de montagne, une avalanche de chair, sourit avec langueur et demande simplement "Quelle importance ?" Avec des yeux juvéniles ou aussi vieux que la pierre. Avec un corps vigoureux et sans âge. Avec une voix d'orages et de tremblements de terre.
Espèce : Créature de l'oublie. Éructé du néant, déchet des fanges profondes. Enfant du vide- avide. Aspirant à s'emplir- de mots, d'émotions et de chair, à gorger sa carcasse et son âme en sirotant (la nuit, les êtres), en dévorant (les soupirs et les cœurs), tout ce qui voudra bien s'échouer aux récifs de son corps. Non pas pour se souvenir ; pour modeler autre chose. Renaître sans se soucier des décombres anciennes.
Sexe : Trop évidemment mâle.
Orientation sexuelle : Il n'est ni genre ni sexe qui ne déplaise à Bartel ; nulle anatomie qui puisse tout à fait le repousser, et toujours quelque chose accrochera son désir, un détail modelé dans la grande glaise du corps ou bien une attitude, l'exhibition splendide d'une imagination articulée ou retranscrite, d'une âme noble, ou tranquille, ou ardente. Il aime : l'esprit, la chair, sans distinction aucune. Ne se soucie pas de savoir si vous êtes feu-follet, elfe, incube, humain ou de quelque autre espèce étrange reléguée à l'oublie. Il vous aimera, et sa passion débordante se fera dévorante- alarmante, adhésive. Déchirante à plus soif.
Nationalité : Enfant des bois et des chemins ; écho galopant dans le sous-bois gluants, dans le creux des vallées. Présence nébuleuse palpitant dans un mélange grumeleux d’horizon et de poussière, remuant au sein de l'humidité conspiratrice des sylves. Un faune, ça vient de partout, de n'importe quelle montagne, de n'importe quelle forêt. C'est peut-être né en Grèce, ou alors en Asie ? Il ne le sait plus lui même.
Rang : Ecrire ici
Rune : La guérison frémit au bout de ses doigts comme un duvet d'étoiles, un frisson nébulaire qui s'enroule à sa paume.
Perso sur l'avatar ou lien vers l'artiste : Je galère toujours tristement à trouver un avatar, donc j'ai dessiné celui-ci avec mes petits doigts tremblants, d'où la qualité un peu... meh /out.

Pouvoir : Ce n'est pas qu'il est beau – non vraiment pas, plutôt même écœurant. Et ce n'est pas non plus un quelconque magnétisme animal, une aura bestiale qui lui donnerait du charme. Il y a de ça, mais c'est bien différent, encore plus impérieux. Ce n'est pas tant cette sensualité débordante qui pétrie le moindre de ses gestes, ce n'est pas même l'art oratoire qu'il impose à chaque prise de paroles, en un concert de mots plus tonnant qu'une marée de tambours. C'est encore au-delà de ça, c'est encore bien plus fort que tout l'art rhétorique du monde. L'attraction réside ailleurs que dans sa voix immense, qu'en sa forme massive, creusée, bestiale ; ce n'est pas là, dans cette humanité désaccordée modulée bizarrement, pattes de chèvres, spirales de cornes, pupilles horizontales sous les sourcils touffus. C'est plus que cette embrouillamini de linéaments mal tracés qui constituent son corps de chimère, mi-caprin à bouche large, cage de morsures et de caresse où les vents tourbillonnent, prisonniers d'une fourrure, ou d'un creux, cabriolant avec fougue à ses paumes de sculpteur.
décrivez le pouvoir de votre personnage en quelques lignes.

Psychologie -
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Physique -

C'est grand, du polis des sabots jusqu'à la pointe des cornes. C'est vaste, d'une épaule à une autre, c'est ample de poitrine, c'est aussi large que haut- et oui, vraiment, c'est grand, ça raye l’embrasure des portes, ça fait tinter les lustres, ça bouscule les ampoules, ça laisse des blessures dans les murs, au plafond, sans forcément le vouloir (non pas toujours, mais parfois oui, comme un sale gosse) avec les cornes spiralées déroulées de son crâne, éruptées violemment par l'os anguleux qui lui façonne la gueule, jaillis des profondeurs brouillées qui sont là, à l'intérieur, entre les tempes creusées d'où glisse lourdement le muscle épais de la mâchoire, ça vient sans doute de là, ces cornes, des ténèbres fertiles emplies de bousculades, où il court, papillonne, l'esprit cabriolant du faune, mi-gamin mi-vieux bronze ; et c'est large, oui, un corps pareil, comme un autre horizon de monts et de forêts, sylves aux creux de ses membres, un soulèvement pileux à travers la carcasse, long et dru frémissement, des jambes caprines jusqu'aux phalanges, des halages jusqu'aux joues, et des joues jusqu'aux cils- aux sourcils denses comme tracés avec un gros marqueur, puis jusqu’au front aussi, couronné par les boucles qui suintent dans son dos (draps puant et plein de nœuds), se mêlent parfois en flots boueux à sa barbe ondulée, tout aussi longue, tout aussi broussailleuse, et qui sur sa poitrine couvre encore d'autres villosités.

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Histoire -
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