Sujet d'archives.

06-10-2012 à 17:46:59
( Fiche d'un mec qui écrit magnifiquement bien..... Subitement disparu. Peut être un retour, un jour ? Au cas où, je lui préserve sa fiche. )

run boy run, this place is not made for you

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run boy run, they're trying to catch you.

Surnom : Finn, Ragny, hé petit.
Âge : 15 ans, l'âge bête.
Année : quatrième.
Année d'arrivée : troisième.
Classe : spéciale.

run boy run, running is a victory

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run boy run, beauty lies behind the hills.

Ce n'est pas qu'il est méchant.
Au début, il n'était pas comme ça. Comme ça, comprenez violent.
Et puis il n'est pas vraiment violent, c'est plutôt qu'il est sauvage ? Oui, sauvage. C'est bien ça.
On peut vous dire que c'est notre époque, les programmes à la télé, la mauvaise éducation. Pour faire bien on mettra ça sur le compte de la jeunesse. Et puis la rage générationelle qui creuse les ventres des écoliers.
Mais en vérité, ce n'est pas ça.
Parce que vous savez, en fait, il ne regarde pas la télé. Ce n'est pas ça. Ça se peut pas.
C'est nerveux. Musculaire. Cérébral en même temps. Les connexions lâchent.
Je crois qu'il a un peu de mal à communiquer.

Maman, Papa

Depuis quelques temps, je ne vis plus avec vous
Je suis là physiquement mais c'est tout
Je trouve du charme à un vieux chêne plus qu'à vous
Vous inquiétez pas être fâché avec vous deux est une forme d'amour.
Je dois trouver l'endroit qui est le mien mais je sais pas encore où il est
Pas avec vous ça c'est sûr.

Fenrir

Ça, c'est ce qu'ont retrouvé papa et maman sur le frigo. Il n'écrit pas bien et n'est pas très bon poète, il s'exprime aussi mal à l'oral que sur le papier.
Le truc c'est qu'il est revenu juste après. Il n'est pas parti. Il le fait souvent, et il ne part jamais vraiment.
Mais au fond il n'a jamais vraiment été là.

Oui : il se promène toujours autour de la maison, part assez loin, s'enfonce après les lisières et les buissons et disparaît dans la forêt. Ça l'engloutit du matin jusqu'au soir et il revient comme une fleur, couvert d'échardes, couvert de bleus, alors qu'on vient juste de finir le souper, et il nous dit "Salut".

Salut.
Il dit aussi qu'il a besoin de ça, qu'il préfère s'énerver après les arbres plutôt qu'après nous. Ça n'émeut personne mais tout le monde a un peu d'amertume.
Je n'ai jamais su pourquoi il s'est séparé de nous comme ça, pourquoi quand il est à côté de moi il est à des kilomètres, pourquoi sa peau est froide, pourquoi il ne nous voit pas quand il nous regarde. Dans sa voix nordique, du verglas.
Le bokmal est une langue rude.
Tout ce qu'il sait dire en anglais, c'est "bonjour", "non" et "en colère je suis".
Il faut un brise-glace pour le toucher, pour lui parler, un grand feu. Sinon il est ailleurs. L'âme dans la lande. C'est le grand absent. Peut-être qu'il est un peu blasé. C'est comme ça qu'on dit : blasé ?
Ou alors désappointé.

Des fois, quand il s'en va longtemps, je sais qu'il va loin du village, il va prendre le train. Il a juste son sac de toile, rien à manger, ses deux pieds et deux couronnes pour tout le jour. Il ferme sans doute les yeux, assis sur le quai, attend en vidant ses poumons lourds, monte dans le wagon qui arrive, le dernier, et part.
Destination inconnue. Heure inconnue. Juste les rayons du soleil dans ses cheveux gelés et c'est tout.
Je ne sais pas ce qu'il fait. Je ne sais pas où il va. Il ne fait rien, sans doute. Il va dans le nulle part silencieux. Il regarde par la fenêtre les paysages qui défilent, il imagine peut-être sa maison, sur une colline qui passe à toute allure, dans le vaste sillage. Ça endort la violence.
Je crois qu'il aimerait ça, une belle maison tout en pierres, tout en hauteur, toute perdue, sur les plateaux d'Hardangervidda ou aux confins de la grande Bergen. Je pense que ça l'apaiserait.
Qu'il serait heureux. Un peu.

"Heh, ça c'est l'adolescence, ça lui passera !" papa disait ça, et puis parfois il le forçait à prendre des bains glacés après le lever, parce qu'il assure que ça forge le caractère. Ça donne surtout le rhume.

Je ne sais pas pourquoi je raconte ça, peut-être parce que la douche glacée, avec les longues balades dans la forêt, ou le train vers l'inconnu, c'est les trois choses qui le calment.
Rien d'autre ne le calme.
Il n'est jamais calme.
...

Fenrir.
Fenrir, ils l'ont appelé comme ça parce qu'ils adorent les mythes de leur Scandinavie. Ça lui va bien, parce qu'il est une espèce de loup furieux qui s'emporte et crève de rages noires au fond du cœur. Il n'est pas banni par les dieux - de toutes façons les dieux ça n'existe pas, dit-il - mais il est quand même très dangereux, parce que dès qu'il passe les limites de ses nerfs en givre, il se met en colère.
Pas n'importe laquelle : ça parait simple, dit comme ça, "se mettre en colère".
La sienne est un dragon-loup qui éclate dans les entrailles du bois, un Ragnarok Fenrir qui s'embrase de la queue aux mâchoires, une bête qui hurle et qui frappe.
C'est le tonnerre sur les cimes.

Et puis Ragnarok.
Il y a Ragnarok, son deuxième prénom. Les folklores nordiques ont bercé ce fils-là, et si des flèches et un carquois ne lui vont pas très bien, aux dragons et aux monstres il croit.
Ça veut quand même dire la fin du monde, Ragnarok, alors vous comprenez, ça lui va aussi. Il met fin à tout ce qu'il faut très vite, en fait, à ses sourires, sa compréhension, ses efforts de gentillesse, ses discussions, la seule chose qui dure c'est ses départs. Odin doit se retourner de colère dans les cieux.

On en parle ; ah ses colères. Ses colères sont tout à fait terribles.
Il faut des litres d'eau froide, des hectares de forêt, des kilomètres entre papa et maman pour que la raison revienne. Ça vient des gènes, des viscères, tout ça. C'est inquiétant.
Il dit que ce n'est pas vrai, il ne se rend pas compte. Il ne se rend pas compte non plus qu'il blesse très dur quand il est méchant.
Pas aussi dur que quand il explose.

Par contre, Fenrir, au contraire de Fenrir le vrai, il n'est pas très grand. C'est un minus, même, mais ne le lui dites pas, ou c'est la fureur blanche.
Et tout recommencerait.
Et ce serait affreux.

run boy run, this race is a prophecy

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run boy run, break out from society.

Don : Explosion.
En détail : Ce pouvoir destructeur permet de faire exploser les objets tangibles. Tout ce qui est matière, Ragnarok peut le faire éclater, pourvu que ce soit inerte. Il ne peut pas agir sur les éléments ou le vivant à son niveau de compétence et c'est bien mieux comme ça. Les vitres sont les plus simples à faire céder, elles ne font jamais long feu avec lui.
Maitrise : Fenrir ne s'entraîne jamais. Peut-être n'est-il même pas conscient de son propre don. Son rapport à lui est pourtant si fusionnel que toutes ses émotions en régissent le fonctionnement. Ses nerfs à vif sont viscéralement liés à ce qu'il se passe autour de lui, l'explosion dépend uniquement de ses sentiments toujours en difficile équilibre. Ce sont de grands éclats de verre, de bois, de porcelaine, dès qu'il se laisse rattraper par sa colère. La maîtrise est très obsolète et il a décidé de porter plusieurs bracelets qui lui font très mal à la tête. Ragnarok est toujours très triste et très déçu devant ses impardonnables ravages. Tous les dieux scandinaves soient loués, il n'est pas assez fort pour agir sur les corps en vie.
Lui & les ELEM : il n'a aucune affinité avec eux. Il ne les aime pas, ne les déteste pas, les évite soigneusement.
Lui & les SPE : il ne se sent pas mieux, pas plus mal, mais il a expérimenté parmi eux un vide plutôt agréable, un vide qui le laisse calme et silencieux. Il préfère ce vide à ses colères.
Lui et les PHY : il ressent surtout de la pitié, mais pas de la pitié méprisante, juste une compassion muette, devant leur rythme un peu trop dégénéré. Pourtant, c'est une classe qui lui serait très bien allé.
Lui et les PSY : il n'a rien à leur dire. Il leur passe devant sans rien penser.

you will be a man boy

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but for now it's time to run, it's time to run.

La première fois que j'ai vu de la neige c'est là que tout s'est terminé.
Je n'avais jamais rien connu, ou su avant, ou eu l'impression de connaître ou de savoir, c'était du vide, du vide du vide du vide, du froid qui brûle et qui donc surprend, qui mord à même les nerfs et les mécanismes du cerveau. Tout ce que je croyais un peu acquis ou un peu vrai a fondu et laissé place au grand vide qui dit "tout est fini. Mais pas tout à fait. Tout recommence." Je pense que j'ai réalisé quelque chose d'important. Je pense que j'ai laissé tomber ça, ce machin, "réfléchir", pour de bon. Ça plus les flocons, plus le froid qui brûle, sans feu sans allumettes, ça faisait trop de choses que je comprenais pas. Mes synapses ont lâché.
Sérieux, moi du haut de mes dix ans je me casse la tête à chercher ce que c'est que les divisions et les fractions, et sans feu sans allumettes, la neige vient me brûler les doigts ? Ils étaient rouges, mes doigts. Y'avait de quoi devenir dingue.
Y'avait plus de quoi vouloir comprendre. J'ai arrêté de vouloir comprendre. J'ai laissé faire.

La première fois que la neige a craqué dans mes doigts c'est là que tout a commencé.
Je vous raconte pas quand je l'ai mise dans ma bouche : mon cerveau vide est devenu tout glacé. C'était horrible.
Ça, c'est la première fois que je suis mort.

"Mange pas ça, c'est sale !" C'est pas sale. C'est rien.
C'est du rien glacé, de l'eau solide qui coule pas sur la langue, c'est ce qu'il y a de plus pur de plus vrai de plus joyeux, c'est ce qui m'a appris que plus rien serait pareil. J'étais content. Et pas content. Quand on est bête, on est content, mais on est pas content de plus rien piger. Alors j'arrivais pas à choisir et j'ai décidé d'être les deux. Les problèmes ont commencé quand j'ai voulu devenir content d'être triste.
"C'est quoi, tout ça ?" "C'est le monde qui s'enveloppe dans son blanc manteau de froid." Je me souviens toujours de quand j'ai posé cette question, de quand il m'a répondu, de quand on est descendu de la voiture, on était sur la côte atlantique. C'était tempête.
La neige me rend tristement content.



Il paraîtrait que je suis malade.
On dit qu'on tombe malade. Moi j'ai pas le souvenir d'être tombé. Je sais bien que ça a basculé à un moment, quand mon encéphale s'est mis en grève, et puis que je me suis interdit d'essayer de penser encore à quoi que ce soit. Parce que c'est toujours la même chose. Je comprends jamais rien à ce qui se passe dedans mes pensées. Ça m'énerve. Ça me fait respirer plus fort et ça emballe mon coeur. Ça emballe aussi ma mère, qui s'inquiète sur mon lit d'hôpital, à dire à je sais pas qui "Qu'est-ce qu'on a fait au ciel ?" Mais personne a rien fait au ciel. Je suis là dans ma chambre sur mon lit d'hôpital et c'est tout. C'est l'hôpital pour les blessures dans l'âme et pas sur la peau.
On dit que j'ai pas un comportement normal. J'empile tous les trucs que je vois. Je fais des dessins que j'efface dès le troisième trait et je recommence. Je me masturbe - ils disent que c'est horrible et pas du tout normal à mon âge -. Je fixe le plafond et le mur et la fenêtre comme s'ils étaient fascinants, comme s'ils avaient quelque chose d'exceptionnel. Mais on me dit qu'il n'ont rien de fascinant ni d'exceptionnel. Je crois que je vais arrêter d'écouter ce qu'on me dit.

Je me trouve bizarre aussi. Mais j'aime bien comme ça. J'ai décidé. Je crois. Jusqu'à ce que je craque, que je hurle, que mes nerfs se roulent en boule parce que je suis quelqu'un d'anormal.
Je suis pas anormal dans le bon sens. Celui où on te dit que tu as un QI à trois gros chiffres et que tu es génial et que les autres peuvent pas comprendre ni t'arriver à la cheville. Ça c'est une bénédiction.
Moi je suis anormal dans l'autre sens. Vous savez, le mauvais.
Le médecin des blessures dans l'âme a dit que j'étais autiste.

J'ai commencé à me mettre dans tous mes états. C'est comme ça qu'ils disent, "dans tout ses états". Mais quels genre d'états ? Je me suis trouvé qu'un seul état, l'état catatonique. J'ai du lire ça quelque part il n'y a pas si longtemps, attitude psychomotrice observée dans certaines formes de schizophrénie constituée essentiellement par une inertie et un négativisme vis-à-vis du milieu extérieur, ça disait ; bon, je suis pas schizophrène, mais inerte et négatif, ça correspond bien. Je serais presque catatonique si j'avais des périodes de grande excitation. Si j'étais vraiment catatonique ce serait une raison suffisante à mettre dans mon carnet pour l'école et comme ça j'irai plus. Mais il me manque les périodes de grande excitation.
Ma grande excitation à moi, c'est la colère. Des colères, je ne fais que ça.
Je les pique, je les brode, je les disperse, je les enchaîne. Je sais pas pourquoi. Je trouve pas pourquoi. Je ne veux pas savoir.

Tenez, le jour de mon onzième anniversaire, tout était tout à fait réuni ; les volets rabattus, la belle table ajournée, les assiettes aux couleurs que j'aime bien, papa et maman d'un côté qui chantent avec des voix grasses, le frère d'un autre qui rit et qui me fait rire parce qu'il est communicatif, le gâteau au centre avec toutes les choses qui font travailler mes glandes salivaires. Avec les bougies allumées.
C'était pas possible, je pouvais pas. Je voulais, mais je pouvais pas. Je savais que j'y arriverais pas et je suis devenu nerveux. Je me suis perdue dans ma vicieuse de cervelle. Trop de choses ont fait l'embouteillage dans ma tête à ce moment précis où les petites flammes dansantes me demandaient mon souffle. Au lieu de mes poumons mon cerveau a connecté un autre truc, et je me suis mis à penser alors que je m'étais interdit. Pourquoi papa porte une chemise alors qu'il déteste les chemises ? Pourquoi la courbe des sourcils de maman est comme si elle était triste alors qu'elle a l'air très contente ? Pourquoi le frère est tout rouge alors que sa coupe de champagne est pleine ? Pourquoi les bougies sont pas toutes de la même couleur ? Pourquoi la neige brûle alors qu'elle est pas du feu ? Pourquoi j'ai pas envie de souffler ces putain de onze bâtonnets de merde ?
Le gâteau a explosé.
Le gâteau a explosé fort sous les yeux de tous.
Ça, c'est la deuxième fois que je suis mort.



L'anniversaire suivant s'est beaucoup mieux passé parce que je n'étais pas là.
J'ai décidé de plus fêter mes anniversaires, en fait. C'est con, les anniversaires. Si je veux avoir mille ans, j'aurai mille ans.
J'avais mille ans quand je prenais des bains d'eau glacée. Je me picotais le fond des veines avec la poire de la douche. Un jour le frère est venu me trouver pour faire une blague ou un de ces trucs qui le fait rire et pas moi, et il a mis un produit dans mes cheveux blonds qui les a décolorés. La colère qui m'a ravagé n'a pas empêché Papa d'avoir la main lourde sur la punition.
J'avais mille ans avec les cheveux blancs.
J'avais mille ans quand je sortais de la maison pour aller dans la Forêt. Forêt est juste à côté de Bergen, tout près de la maison, si on marche dix minutes à partir du dernier sapin du jardin, le moins vert. Forêt est l'endroit où je vais le plus souvent et où je n'ai pas à réfléchir, j'ai juste à être, à m'écouter exister doucement du bout des tempes, et s'il n'y avait pas mes parents, ce serait ma première maison.

Ma deuxième maison, c'était les fjords grands ouverts et leurs gouffres charpentés sur les bords du pays. Papa il m'y emmène en voiture et c'est un long voyage. Je pensais qu'il y avait des nids de dragons dans les grandes côtes escarpées, et ça me faisait un peu peur qu'Odin et Loki les laissent faire ; je pensais aussi que des elfes avaient creusé sous la terre pour rejoindre la mer et les lagunes aux sirènes. J'ai toujours voulu voir les sirènes, même si mon père et le frère disent que c'est des conneries et que je suis trop grand pour ces trucs, moi je serais jamais trop grand pour les sirènes ; je suis sûr que si j'en voyais une je m'énerverais pas.
Je préfère quand même ma première maison.

Mon coeur très facilement énervable ne se sent pas offensé par les fiers arbres qui culminent très haut, jusqu'à poignarder le ciel de Norvège. Quand le ciel était trop crevé par les cimes il se mettait à neiger, et le souvenir de ma première mort revenait me hanter.
Je sais pas si hanter est le terme le plus proche de mon coeur.
Habiter, plutôt.
Habiter est plus juste.
J'étais habité par ces arbres qui se suivaient dans la plaine, par les racines silencieuses, le bruit des ramures qui respirent. Mes bronches se relaxaient. Mes bronches devenaient les ramures. J'étais apaisé. Pour grimper tout en haut, il fallait serrer les écorces entre ses doigts, faire un peu confiance à Forêt, s'agripper le long du tronc comme on s'agrippe à Maman ou Papa, oublier son âge et son anniversaire, compter jusqu'à dix et garder un peu de force dans les bras.

J'étais plus fatigué parce que je rentrais de l'école et que mon sac creusait rude mes épaules sur le retour alors c'était dur. J'étais fébrile, j'avais de belles humeurs, les idées hautes comme des herbes, et puis je faisais rien exploser. J'ai compris que ça se produisait dès que je me laissais emporter trop fort. Un écoulement d'artères et trop et ça sautait. Mais vous savez moi je connaissais trop bien Forêt pour lui faire du mal.

Je connaissais bouleau, pin, épicéa, cyprès, chêne, orme, tremble par coeur. Au sommet des enfants caduques de Forêt, très profondément ancrés dans la terre, tout allait bien pour moi qui avait décidé de vivre juste à petit feu. Sans me presser.
Doucement. En me désintéressant, petit à petit, de tout.
Je pouvais crier de tout mon ventre, je criais pas de rage ou de colère, je criais de joie et de soulagement. Je me cramponnais aux branches compliquées. Je pensais aux légendes du nord que mon père m'avait raconté quand j'étais encore plus petit que ça. Mon frère trouvait ça con et ça le faisait marrer, mais moi ça me heurtait le coeur alors je m'énervais parce que ces légendes là c'est un peu la moitié de moi. C'était un peu la seule chose à laquelle je voulais bien penser et puis qui me laissait calme quand j'étais là-haut sur les branches compliquées. C'était drôle parce que je sentait la sève couler le long des gros troncs infinis. C'était vivant et bruyant, si on écoutait bien.

"Mais où t'étais passé ? On était morts d'inquiétude ?" Je partais des journées entières sans prévenir et je revenais sans prévenir non plus. Ils ont jamais rien voulu savoir. Ils voyaient que j'étais pas bien avec eux, ils voyaient que j'aimais plus la maison, mais ils voulaient pas savoir.
Alors petit à petit, entre nous, j'ai posé des barrières. En neige et en charbon, en bois et en chair, parce qu'il faut bien un peu de sang, un peu de peau, pour s'éloigner de ceux qui nous ont fait. J'ai jamais rien regretté.
Mon père a arrêté de me gifler et d'essayer de barricader portes et fenêtres quand il a vu que je partais tous les jours quand même. Faire exploser portes et fenêtres, c'était facile. C'était mon secret sylvestre à moi.



La dernière fois que je suis mort, c'est quand j'ai compris très tard que les lettres que Maman mettait au feu, elles étaient pour moi.
Le monde s'écroulait.

Personne m'écrit jamais de lettre. Qui m'aurait écrit une lettre ? Personne aurait envie d'écrire une lettre à un gamin qui veut à peine lire ses classiques.
Après quand Maman m'a dit en pleurant que c'était Aisling qui envoyait les lettres, et qu'ils s'obstinaient, et que c'était une école de démons, je me suis énervé très fort.
Je crois que je ne me suis jamais énervé si fort. Je crois que je n'ai jamais été aussi en colère. Je m'énerve quand j'arrive pas à dire ce que j'ai à l'intérieur et au plus profond du dedans, dans les entrailles, mais là, c'était pire, j'en avais tellement, tellement sous tellement de couches de neige ; j'ai rien pu empêcher.
L'explosion a blessé Maman. Je crois que Papa m'en voudra jusqu'à ce que je meure une toute dernière fois. Il le dit pas mais moi, du fond de la cervelle qui bleuit de colère dès que je le vois, je sais.
J'ai arrêté de compter mes morts parce que là j'attends la vraie.

Alors sans la forêt, sans la voiture, sans les fjords, sans les balades, sans les cimes, sans les caresses, sans le calme,
Il m'a laissé partir.

this race is a journey to

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the secret inside of you.

Âge : comme mon personnage... :3
Sexe : m.
Avatar : toshirou hitsugaya du manga Bleach.
Comment avez-vous connu le forum ? l'aisling est un ancien genre poétique irlandais, à la base. je faisais des recherches pour mon TPE. *zbafff*
Pensez-vous demander un parrain/une marraine ? non merci ! je vais me débrouiller.
Autre chose ? je suis content. Pour une fois j'arrive juste après une mise à jour ! xD
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14-10-2012 à 13:04:24
( On sait jamais, je préfère archiver. )

Le monde est sourd, sourd est aveugle. Il ne te sent même pas, assis sur lui, les jambes croisées par terre, le dos calé contre un arbre, il ne sait pas que tu existes. Tu es comme un spectre drapé de poussière, silencieux et antique du haut de quinze années muettes dont il n'y a rien à retenir qui puisse se targuer de valoir un sourire. Tu es si fantomatique que personne ou presque ne voit cette carcasse cacochyme où croupit ton esprit éthéré, qui comme un nuage, tourbillonne, se condense, coule le long de ton crâne, se fait vapeur, danse à nouveau sans trouver de sortie, piégé là dedans, piégé dans cette cage d'où ne sourde rien d'autre de ce vain tourbillon qu'un vague éclat dans tes yeux embrumés, et du charbon déployé en lignes grises sur une feuille. Rien d'autre que des lettres qui s'étouffent les unes et les autres, s'écroule pêle-mêle et prennent un envol éternel, figée à jamais en de grotesques poses aériennes, au milieu de leurs consœurs affalées ou chutant au travers des carreaux imprimés sans trouver pour les arrêter, plus que les autres rangs d'un alphabet grotesquement déformé où semer le chaos.
Le monde, Tobias, tourne sans toi. Il n'a pas grand chose à faire d'un mouflet chevelu qui torture les mots de la pointe de son crayon à papier. Il ne regarde pas tes phrases qui se tordent, cette gracieuse agonie des lettres aux courbes bafouées qui explosent, implosent, éclatent vers les bords des feuilles, se recroquevillent sur elles même, rachitiques, menacées d'engelures par l'hiver du vaste vide qui habite les lignes vierges. Tout au plus daigne t'il te porter, charge misérable, dérisoire, plume pâle et brune qui tente de se faire passer pour un adolescent, silhouette chétive et pitoyable dont les boucles sombres se parent de reflets grisâtres, à la faveur du ciel en camaïeux de l'Irlande où t'as mené ton don. Qui le croirait, ici, que ce ciel là est le même que celui qui t'a vu grandir, un petit peu au moins, changé, vivre tout en demis teintes ? Qui pourrait se dire, que, ce ciel là est le même, sans son soleil pour marteler les crânes, sans son bleu trop vif qui t'incendiait la rétine, un bleu qui ne te ressemblait pas, qui se moquait de l'indigo mêlé de smalt et de gris dans lequel s'ouvrait tes pupilles, attentives, habitées de rêves qu'on a brisés sur des genoux rudes, vigoureux ? Tu vivais dans un pays auquel tu te sentais étranger, une contrée ensoleillée et bruyante pleine de vieilles dames malpolies, de bars ouverts jusqu'à tard le soir, des personnes âgées qui erraient dans les rues la nuit venue, un pays de chants, de rocs érodés dans le cagnard ambiant par un vent qui ne connaissait de l'hiver que quelques brises à peine fraîches. Tu sais ? Ce genre de pays où on passe plus de temps hors des salles de classe qu'assis entre quatre murs. De grands espaces, beaucoup de montagnes... Tellement de lumière. Un pays de joie, de rires, dont même le parlé était fait pour éveiller les sens, de ses chaudes syllabes aux roulements de langues sensuelles, qui se prêtait aux chants comme aux mots tendres. Avait-on eu idée de te faire naître dans pareil pays ? Quel gâchis, ta chair, tes os. Quel gâchis, tes cellules. Des plantes, des animaux, des cadavres mâchés et transformés en embryon, pour aboutir à ça, à... Toi. Tu n'étais pas fait pour exister, nul part, mais encore moins là-bas, dans ton Espagne natale. Ta mère aurait dû te porter dans ce genre de pays, froid, pluvieux, au ciel gris et voilé, un ciel de cataracte ; à tout les sens du terme. C'est ce genre de pays qui te convient. Là où tu peux porter des habits amples et te planter face au vent, le laissant rugir autour de toi, remonter le long de tes bras en agitant les manches, le long de ton dos en faisant claquer le tissu, le long de tes jambes en froissant le pantalon de mille plis éphémères qui se perdent les uns dans les autres alors que meurt ce souffle, cette exhalaison glacée que tu cherches à enserrer entre tes bras débiles, alors même que tu sais qu'il ne te restera pas, que c'est un bien beau goujat qui t'as séduit de ses caresses. Il passe, moqueur, après avoir ébouriffé l'embrouillamini de tes boucles brunes, et rougit tes joues pâles de claques délicieuses dont tu savoures chaque douleur fourmillante, en souriant de tes lèvres fines, qui à leur manière, te donnent l'air encore plus malingre, encore plus faible et minuscule. Pauvre chose. Te voici à profiter ta solitude balayée par des vents hurlantes, des froissements de feuilles et le jeu des boucles face à tes yeux cernés, avec une sorte de joie creuse et vide, incomplète. Un bonheur insignifiant et profondément infondé.
Tu es seul, environné de bourrasques. Une forêt réputée maudite a refermée ses frondaisons chargées à l'excès sur toi ; tu ne t'es pas éloigné, tu n'es qu'à l'orée de cet autre monde, fascinant et sombre, inquiétant à sa façon... Mais déjà, il te semble que les racines t'appellent doucement, te murmurent de t'allonger entre elles et de t'endormir, pour une éternité, pour toute une vie d'organes palpitants et un siècle de pulpe, d'écorce et de sève languide. Tu aspires à demi à ce doux sommeil dans lequel la forêt t'invite à plonger, paupières abaissées de moitié, les jambes étalées sur le sol, sur les feuilles gluantes collées entre par la pluie en un terreau poisseux qui pourrie lentement. La nuit approche, et il n'y a plus d'autres bruits que ceux de la sylve froide et séduisante. Tu as laissé ton dos à la charge d'un tronc dur, rude, qui a enduré plus d'années que tu n'en verras jamais de tes prunelles voilées. Un sourire spectrale cisaillant ton visage blafard, aussi vide qu'un ciel d'Espagne, tu attends que le monde arrête de tourner et que les étoiles tombent, que le soir se mette à dégouliner des hauteurs célestes, sa glace noire fondue par l'explosion d'astres lointains, qui là-bas, quelque part, se toisent en menant la danse de leurs courtisans de roche, de glace et de gaz. Au même titre que Jupiter, dame bistre couleur de sable, de peau, tu n'as de substance que ce dont une illusion veut bien te prêter de couleur et de formes, presque un fantôme depuis ce matin, presque un mort errant sans but et sans vraiment marcher dans les couloirs de l'école, n'ayant pas vu l'ombre d'un ami, ni Verdun, ni Sully, ni Nikola, ni même Lyssandra qui t'aurait séquestrée quelque part pour te faire voir des choses horribles. Ni même Seed, pour te coller contre un mur et se mettre à te frapper pour bleuir un peu ton corps trop blanc. Personne. Tu as emprunté des chemins qui t'écartaient d'eux tous, préférant à leurs sourires, leurs poings, leurs couteaux, l'obscurité mouchetée des lieux vides et abandonnés. Tu as fait des pointes jusque dans les escaliers où une semaine sans pieds pour battre le sol a laissée, sur les marches, un tapis fin de poussière aux tons mélancoliques. Tu t'es immergé dans l'univers des choses muettes et mortes, pour essayer de faire le point, un peu, sur ta vie maintenant que, depuis six mois, l'Irlande est devenu ton nouveau foyer. C'est une petite tranche d'existence, mis-acide mis sucrée, qui t'as fondue en bouche quand tu t'es souvenu de tout ce que ta mémoire a retenu.
Les courses sur la plage, main serrée dans l'étau d'une poigne dont toute la force naissait d'une joie naïve, stupide et touchante. Les paroles échangées, comme ça, presque au hasard semble t'il, avec un bassiste paumé qui t'écoutait réciter tes poèmes surréalistes. Les folles aventures inventées pour une fillette qui te dévisageait à la bibliothèque, et t'offrait du chocolat chaud, mais pas avec du cacao en poudre, du chocolat qui ne faisait pas semblant et ne jouait pas les timorés en se cachant derrière des boîtes jaunes et des lapins anthropomorphes, pas non plus du cola cao froid, non, du vrai chocolat, du vrai qui coulait dans la gorge en te redonnant espoir à toi aussi, oui, même à toi... Les heures passées avec un télépathe pianiste aux joues bordéliques, émaillées d'autocollants, les moments étranges pendant lesquels Nikolaï te prouvait qu'il savait tout, et connaissait tout le monde... Et puis, il y'a si peu de temps, là, quelques jours, ces deux départs, qui t'ont pris au dépourvu comme l'auraient fait des coups de genoux dans ton estomacs.
Tu as vu partir Amande, retournée dans son foyer, loin de là, en France, puis Lukan. Tu t'es retrouvé soudain la bouche sèche, des histoires figées au bord des lèvres, tes oreilles frémissantes du brusque silence que n'animait plus une seule note née du jeux de doigts gracieux, sur les touches bicolores d'un piano. Tout d'un coup, tu as compris que c'est comme ça que finirait ton séjour à Aisling, qu'un beau jour, il n'y aurait plus personne, et que tu resterais seul, si seul, que tu retrouverais l'Espagne et son impitoyable soleil, et ta vie sous le ciel moqueur, et tes parents distants, ta mère choquée, à jamais blessée par ton acte ( "J'ai fais quelque chose qu'il ne fallait pas, ou n'ais-je pas fais quelque chose que j'aurai dû ? Est-ce ma faute ? Est-ce que j'ai vraiment raté son éducation, est-ce que j'ai perdu mon temps à le faire vivre ?" ) et ton père déçu, qui ne le dira jamais, non, ô grand jamais, que tu n'as pas joué ton rôle de fils, mais dont tu verras dans le regard, toute la lourde tristesse, et le léger dégoût. Comment as-tu pu les trahir ? Ingrat. Créature indigne de vivre. Existence improbable et abjecte. Le monde entier, il te semble, n'éprouve pour toi que mépris. Au delà de l'Irlande, tout t'est hostile. Que restera t'il de tes années à Aisling, une fois quitté ce pays de pluie et de trèfles ? Adieux, vastes étendues de verdures et couches cotonneuses du ciel aux strates nuageuses grises, adieu le froid chérit et les bourrasques, amantes d'une seconde.
Tu crains la fin de tes études, le terme de cette partie de ta vie où, enfin, tu as l'impression de t'épanouir doucement. Tu as peur de devoir rejoindre un nouveau un monde infiniment moins cher à ton coeur ; même le vieux village coincé entre les montagnes, soulève ton coeur d'une improbable nausée. Tu ne veux plus de ce monde ci, où ce sont écoulés tant de jours mornes, tant de sombres heures au goût de poussière sur ta langue, quand te reviennent les railleries et les coups. Il ne te reste, à tes yeux, plus que le nord où aller te perdre. Tu aimerais habiter ici, dans les collines d'Irlande, ou monté plus loin, dans les Îles Féroé, ou même au delà, en Islande, parmi glaces et geysers, volcans, horizons rocailleux, verdoyantes vallées, et soyons fou, oui, cède à la démence Tobias, pourquoi pas même au Groenland, où tu pourrais boire aux sources pures en recueillant l'eau glacial entre tes mains en coupe ? Loin de toute ça, de l'Espagne, du pays où tu t'es brisé, doucement, comme une porcelaine qu'on aurait faîte tombée plusieurs fois, s'obstinant à en recoller les éclats blafards, pour n'en constater que mieux encore la chute peu de temps après. Tu attends du futur qu'il se déroule dans le nord, sur des terres encroûtées de neige où ne viendra jamais te tourmenter quelque funeste main dont les doigts maladroits, ou malveillants, te jetteront de nouveau à terre pour t'éparpiller en blancs éclats souillés de sang... Sur le sol, comme cette dernière fois, cette fois ultime, où a coulé ton sang, en gros flots, formant une vaste flaque écarlate tandis que tu gémissais, et que tu pensais à ta folie, à ta main qui...
Tes paupières battent lentement. Tes yeux trop humides, dont la surface mouillée te paraît froide comme une eau de rivière, perdent les brumes qui les habillaient d'une élégante distance. Ils voient, soudain, à nouveau, l'Irlande et le moment présent, qui s'éternise en un long crépuscule, une interminable agonie du jour qui décline, le ciel rubescent toujours lourd de nuages, la forêt, toujours elle aussi, murmurant dans ton dos, au dessus de toi, et sous tes pieds, de ses feuilles, de ses racines et de sa sève amère nourrit par la terre séculaire. Quelques tâches de lumières, une obscurité tamisée ; le bruissement doux et soporifique des branches chargées, dont les voix innombrables se fondent l'une en l'autre en une paisible mélopée. Rien n'a changé, à ceci prêt que, là, dressée insolemment face à l'horizon, une silhouette immobile joue du contre jour pour te cacher ses traits. Tu la fixe, impassible, là où doit se trouver son visage. Tu n'en vois rien, mais une broussaille décolorée l'entoure en une vague kyrielle drue de cheveux blonds. Comme un chien, tu penches la tête sur le côté, les yeux grands ouverts, l'air de jauger quelque chose. Assis comme ça, les jambes couvertes des feuilles mortes, des brindilles dans les cheveux -une errance dans les buissons, après avoir parcouru les couloirs sombres- , aussi pâle, misérable, et fragile qu'un patin, tu as l'air d'une apparition sylvestre. Tes cernes, sillons bleutés sous tes yeux immenses, écarquillés et brillants, te font mis-chouette mis-zombi. Sans bouger, les bras le long du corps, tu fixes l'ombre chinoise qui te fait face. Avec l'acuité d'une bête. D'un animal.
Elle ne décroche pas un mot. Tu lui souris, de tes lèvres exsangues, et lève un bras couvert de boue vers elle. Ta main, blanche, gracieuse, tend vers l'apparition des doigts longs, semblables à cinq brindilles blafardes, comme du bois écorché. Un tiers arbre, en fin de compte, totalement dévoré par la forêt, intégré à sa masse, comme une créature de légende. Tu dois offrir un spectacle fascinant. L'autre reste statique.
Tu parles, sans réfléchir, en penchant la tête vers l'avant, le regard embrumé et doux, comme une bête stupide destinée à l'abattoir, la main toujours tendue, tentant de faire fi de l’anonymat du contre jour en fixant avec intensité l'ombre au halo blanchâtre.


-Bonjour, je pense. Ou bonsoir.
Ta voix est rauque. Gorge sèche, langue râpeuse. Tu te rends compte que tu as soif. C'est vrai : tu n'as pas bu de l'après-midi. Quel idiot tu fais, parfois. Si bien égaré quelque part que tu oublies que, là, sur terre, dans le présent, ton corps croupit et attend que tu le dorlote en accédant à quelques besoins primaires. Tu te condamnes, sans faire attention, avec une terrible insouciance dénuée de volonté de vivre, à l'anémie et la déshydratation, à ce point stupide dans tes vagabondages oniriques, à ce point oublieux de tout le reste... De ta dépouille, tu ne prends pas le moindre soin. Elle te le rend si bien, Tobias, pauvre fou masochiste. Un jour, comprendras-tu, qu'à rien ne mène cette haine que tu voues à ce corps qui est le tient ?
Quand le soleil n'est pas encore couché... Le crépuscule. Le jour, ou le soir ? Entre chien et loup. J'aime bien les loups. J'aurai aimé être un loup.
Tu dodeline, vaguement.
Mais j'aurais été un loup solitaire, sûrement. Un loup des steppes. Je serais mort dans le froid, et... Tu crois que les loups entendent des chansons dans le vent ? Si tu étais un loup, est-ce que tu penses que tu entendrais, toi ?
Un grand sourire s'étale sur ton visage en une ligne fine, alors que tu laisses ta tête retrouvée le soutient du tronc rugueux. Avec un air halluciné et heureux, tu lèves les deux bras, faisant danser quelques feuilles qui avaient chût sur celui qui n'avait pas bougé du sol. Tu fermes les yeux, et frissonne, brusquement, faisant tressauter vivement tes boucles noires, dans un petit mouvement d'allégresse.
En tant qu'humain, tu l'entends ?, je veux dire, la voix du vent... Il se sert des feuilles pour parler.
Tu croises les bras sur ta poitrine, les paupières closes. Tu te mets à fredonner doucement, sentant que dans le ciel, la nuit finit de s'épancher, noyant de son encre piquetée de reflets immobiles, les dernières traces sanglantes du jour.
14-10-2012 à 13:07:24
[font=Impact][size=18]°L'art d'écrire mal°[/size]

[flash(425,350)]http://www.youtube.com/v/Q9tgX6X_qSU[/flash]


<blockquote><div class="présentation"></div>
<div class="présentation3"><div class="présentation1">[size=4].[/size]</div><div class="présentation2"></div>[table][tr][td]<div class="icon"> </div>[/td][td]<blockquote>
[left][size=9]L'art d'écrire mal...[/size][/left]
• Ou comment résumer en une courte phrase, l'incroyable talent qu'a Tobias pour tracer de la pointe d'un crayon à papier des lettres mal formées. Pauvres d'elles, qui naissent grises et penaudes, tordues, formant des boucles atrophiées ou trop larges ; et ces L, n'ont-ils pas parfois la même taille que des E ? Si. Bienvenu dans le monde merveilleux des messages de Tobias.
Un monde où les mots deviennent des inconnues qu'il va falloir apprendre à connaître. Un monde dans lequel la lecture devient une épreuve de tout les instants ; mon dieu, mais n'écrit-il pas mal cet enfant ? Ô, si. Très. Si mal que vos yeux se plissent dans l'espoir de voir apparaître un sens caché, un message codé, quelque chose qui motive ces lettres penchés, passées à travers un plancher invisible, n'étant plus au même niveau les unes et les autres. Horreur face à vous, quand ces messages signés d'une main pourtant si gracieuse, accouchent pour votre plus grande douleur de mots déformés et tordus.
On pourrait lui trouver une excuse, affirmer qu'il est gaucher ou dyslexique, ou même encore, pourquoi pas, sous l'emprise d'une légère dyspraxie ?
Mais non. Rien de tout ça n'est vrai. Tobias écrit juste affreusement mal. Depuis toujours, et à jamais.


• Il est pourtant particulièrement prolifique, et envoie des origamis à tout bout de champ à ses connaissances et amis. Rien ne lui fait plus plaisir que de leur écrire quelques lignes ; un petit poème dans le coeur de papier d'un oiseau un peu cabossé, un dessin étrange ou mignon qui vous dis bonjour alors que vous dépliez une fleur froissée, qui témoigne que passer de bourgeon à plante épanouie ne se fait pas sans essaie... Du moins, pas quand on est entre les mains de Tobias. Le jeune souffreteux vous en envoie moult, des petits papiers volants qui se posent sur vos genoux en quémandant un peu d'attention. Malgré son évidente lacune en écriture ( enfin, en écriture lisible ), le débit de Tobias est plutôt affolant. Il peut aller jusqu'à vous envoyez plusieurs messages durant la même journée, alors même que'il vous a vu durant celle-ci. Il en écrit comme ça lui prend, sur un coup de tête ; enfin quoi, ce ne sont que des bouts de papier, non ? Pas besoin d'une mûre réflexion avant de savoir si, oui ou non, il vous enverra un origami froissé et plus ou moins raté.
Certains diront même qu'il est plus loquace à l'écrit qu'en chair et en os, face à vous.


• Si Tobias avait eu un portable, il n'aurait sûrement pas utiliser celui-ci outre-mesure : la moitié de son plaisir à écrire des message tient en le fait de laisser la mine de son crayon gratter nerveusement le papier. Et puis, il ne pourrait pas griffonner quelques absurdités dans un coin de feuille si c'était un texto qui parvenait jusqu'à vos yeux ? Et imaginez un message de Tobias sans petits dessins pour enluminer un peu les mots torturés qui se tordent gaiement dans ce qui ressemble à un vague mouvement désordonné de hauts, de bas, de lettres penchés, arquées, busquées... Ce ne serait plus vraiment le même chose, vous ne croyez pas ? Parce-que l'écriture catastrophique de Tobias, ça a quand même une certaine beauté, dans le fait que ça colle plutôt bien à sa personnalité : on a l'impression que les lettres veulent s'échapper dans tout les sens et qu'elles font ça en dansant. Comme si celui qui les avait écrit s'envolait quelque part, le corps en l'air, la main crispée sur son crayon HB vert à la mine grasse si particulièrement sombre. Vous pouvez presque l'imaginer, les pieds au plafond, tête en bas, un sourire ensommeillé aux lèvres, l'air légèrement surpris, acceptant de s'envoler sans poser de question mais en essayant tant bien que mal de terminer son message avec des mouvements maladroits.
Finalement, on justifierait presque cet outrage à l'alphabet et au monde des lettres.


• Maintenant, parlons e-mail. Voyez-vous, Tobias n'a pas de portable. Mais ça, ce n'est que la partie émergé de l'iceberg : il est en réalité tout bonnement injoignable autrement que par papiers volants.
Ne comptez pas sur une gentille adresse e-mail qui vous permettrait de lire des mots écrits avec les lettres standards qui s'affichent pareillement sur tout les écrans d'ordinateurs ; non ce serait trop facile, pas assez drôle donc. Tobias n'a pas d'ordinateur. Tobias n'a pas de portable. Oui. C'est aussi une façon de vous emmerdez, mais gentiment, de manière amicale, voilà.
Ne prenez pas ça pour vous, il ne vous veux pas de mal vous savez ? Si il vous envoie des mots, c'est qu'il vous aime plutôt bien.


• Autrement, Tobias n'aime pas seulement écrire des mots : il aime aussi en recevoir. Envoyez lui quelque chose de temps en temps, il y répondra toujours avec empressement et bonheur, heureux qu'on pense à lui. Il adore s'exprimer par écrit, il estime donc que vous lui faîte un cadeau en lui envoyant un origami volant. Oui, Tobias est étrange.

• Enfin, une dernière chose à savoir : Tobias admire les gens doués de leurs mains. Il leur voue un respect quasi religieux. Envoyez lui un bel origami, et il se peut qu'il ne l'ouvre même pas, pour le préserver de ses doigts incultes à la pratique du pliage. Ne vous offusquez donc pas de ne pas recevoir de réponse parfois, prenez plutôt ça comme un compliment pour votre application. Néanmoins, si vous lui demandez des comptes pour ce mutisme face à un de vos messages, ne vous attendez pas à une excuse ou quoi que ce soit du même genre. Non, Tobias vous répondra : [right]-J'ai beaucoup aimé comme tu as fais parler le papier avec tes mains. Je ne voulais pas le faire taire en dépliant tout gauchement.[/right]


[font=Comic Sans Ms]Oui, c'est un compliment. Comme tout ce que dis Tobias, il est étrange ; mais savourez cette gentillesse, en pensant aux étoiles qui ont brillées dans ses yeux face à votre pliage, ce papier tout léger, banal, qu'il conserve désormais comme un trésor inestimable...

</blockquote>[/td][/tr][/table]</div></blockquote>
14-10-2012 à 13:08:32
JE SUIS PUR, JE SUIS PUR, PUR, PUUUUR. J'SUIS PAS PERVERS, J'SUIS PUUUUR.
( Joke.)


<blockquote><div class="présentation">Tobias Gervin.</div>
<div class="présentation3"><div class="présentation1">[size=4].[/size]</div><div class="présentation2">Il n'y a pas de roses sans épines.</div>[table][tr][td]<div class="icon"> </div>[/td][td]<blockquote>&#9986; Surnom : Tobi, Mouton, Petite chose.
&#9986; Age : Quinze ans.
&#9986; Année : Quatrième.
&#9986; Année d'arrivée : Il vient d'arriver à Aisling d'une manière plus ou moins... Originale. ( A savoir, transporté via un don de contrôle des distances par une vieille dame légèrement tarée qui, heu... N'est autre que sa grand mère. Mais il a pas honte. Enfin. Pas trop. )
&#9986; Classe : Physique.
&#9986; Don : Métamorphose en objet.
</blockquote>[/td][/tr][/table]</div></blockquote>

<blockquote><div class="présentation">Viande fraîche et laine de qualité.</div>
<div class="présentation3"><div class="présentation1">[size=4].[/size]</div><div class="présentation2">( Produit multi-fonction pouvant faire office d'ouvre boîte, sextoy et autres objets ménagers du quotidien. )</div>[table][tr][td]<div class="icon"> </div>[/td][td]<blockquote>&#9986; Utilité du produit : Peut servir de victime aux gens méchants et cruels qui aiment rabaisser des petites choses. Ou simplement à ceux qui ne supportent pas la faiblesse.
Prédilection à se faire chouchouter par les personnes attirés par des choses toute mignonnes et calmes.
Animal en bonne santé physique ( [size=9]lol lol lol, publicité mensongère dans vos gueules[/size] ) et mental ( heu, plus ou moins ) à l'imagination fertile et débridée. Peut vous surprendre et attirer les gens de par son étrangeté et sa manie à la con de dessiner partout ou de se balader en récitant de poèmes à tut-tête.
Peut éventuellement être utilisé à des fins purement amicales. ( &#9762; Attention &#9762; le produit est craintif et légèrement asociale. S'y lier réclamera un véritable effort de la part du consommateur, une certaine ténacité doublé, pourquoi pas, de prédispositions à stallker les gens. ) [size=7]( En cas de mécontentement, Tobias ne sera pas remboursé, DTC ahahah. )[/size]
Peut également servir de défouloir. Animal docile enclin à se faire frapper et martyriser sans protester.
Produit réclamant une grande quantité de sucre et de chocolat. Pour vous le mette dans la poche, offrez lui des bonbons et des tablettes de Côte d'Or. ( Ajout de l’animal en vente : Ce serait cool de me mettre en contact avec une personne qui a des sucreries sur elle. Je lui écrirai des poèmes et des histoires, puis je lui ferais des sourires et des dessins aussi. En échange de chocolat. Tout les jours. J'ai besoin de chocolat. On rigole pas avec ce genre de chose. )
Peut servir de distractions dans diverses domaines ; animal joueur sous-doué aux jeux de hasard. Bête docile qui pourra satisfaire vos enfants.


&#9986; Conditions d'utilisation : Attention, le produit est fragile. A manipuler avec soin sous peine de le voir se briser ou perdre son éclat.
Aucune restriction dans la manipulation de son corps. Animal docile et fataliste. ( Enclin à vous regarder passivement et à cacher ses émotions ; attention néanmoins et ne pas manipuler trop brutalement ce dernier. Risque de suicide. )
Animal rusé, légèrement manipulateur. Nous vous conseillons grandement de ne pas lui faire trop amplement confiance sous peine d'être déçu.
Faire rire le produit est conseillé pour s'attirer son affection.
Ne pas brusquer le produit : animal lent et têtu qui n'écoute pas vos conseilles. Peut être poussé à faire des choses car ne vous résistera pas physiquement, mais n'y mettra pas du sien.
Ne pas croire que le produit vous aime car il vous sourit. Danger d'être manipulé.
Animal intelligent capable de se montrer stupide ou indolent. ( De manière délibérée ou naturelle. )


&#9986; Choses à savoir : Animal drogué au chocolat. Aime les livres. Les poèmes. La lecture. Le calme. Les gens spéciaux. L'ombre. L'hiver. L'automne. Le froid. Les choses brisés ( comme lui ). Les animaux. Le ciel. Le vent. Le rêve. Les métaphores et le monde de l'enfance. Les feuilles mortes. La musique ( à écouter, car il ne sait pas en jouer, même y mettant du sien, franchement. ). L'art en générale. Emmerder silencieusement le monde entier. Dire des choses étranges. Ecrire des histoires étranges. Parler avec des gens étranges. Lire des choses étranges. Faire des choses étranges ; être étrange quoi.
</blockquote>[/td][/tr][/table]</div></blockquote>

Informations complémentaires : Ayant un passé plus ou moins traumatisant, l'animal ne fera que rarement le premier pas vers vous. Il semble de plus incapable d'éprouver une attirance sexuelle envers quelqu'un, mais apprécie les beaux corps et envie tout ceux qui possède une forte santé et des membres vigoureux. N'a aucune gêne, que ce soit avec les mâles et les femelles, et peut donc avoir des gestes ou des comportements déplacés, de manière innocente.
Aimerait, sans se l'avouer, côtoyer une personne aussi faible que lui physiquement, ou quelqu'un qui puisse comprendre la douleur qui sommeille en lui. A la recherche inconsciente d'un ami en qui il puisse avoir confiance et dans les bras duquel il pourrait se blottir et enfin... Pleurer. Ce qu'il ne fait jamais. Jamais.


[size=18]VENTE OUVERTE. EN ATTENTE DE CLIENTS.[/size]
17-10-2012 à 11:47:21
A retenir.

C'est ça le truc : il déteste l'humanité, alors qu'il est profondément et désespérément humain ! Si il hait ses semblables, c'est parce-qu'il se déteste lui même. Il passe son temps à lutter contre sa propre personnalité, à défier son cerveau, il tente tout pour se détacher des réactions humaines et animales, en essayant d'adopter une immoralité au contre-sens des conceptions du bien, tout en méprisant le mal dont il se sert pour détruire la société à petit feu. Son comportement est quasiment schizophrénique. Il veut adopter l'impassibilité de la pierre, alors qu'il est limite masochiste, et réellement sadique. Son idéologie de la glaciale perfection de l’inanimée est une tentative d'échapper à ses troubles mentaux, qui le font se comporter comme une bête sauvage assoiffée de sang. Il abhorre son véritable fond, ce qui le conduit à une haine viscérale de tout caractère humain ou animale ; or, un être vivant se comporte forcément en animal. Pour lui, la vie est une torture. Manger est animale. Bouger est animale. Mourir est animale. Il vit sans but, ne voulant rien, souhaitant juste n'avoir jamais exister, sans pour autant oser mourir, par peur de perpétuer la vie en pourrissant.
Il a beau n'avoir pour idée que de se rapprocher de la pierre de par son comportement, en étant calme, abrupte et acerbe, tranchant comme un silex, ses réactions contredisent complètement cet effort vain.
En gros, il est totalement cinglé.
17-10-2012 à 12:25:17
A retenir.


Je vais écrire une histoire, et je compte intégré des personnes de Muxxu à l'intérieur :'). Qui veut en faire partie ?
Vous pouvez même préciser un rôle. ( A savoir que l'histoire en question n'est autre qu'une guerre, pour le moment. )
Je prend la liberté de choisir déjà quelques un de mes amis, dont je vais citer le nom :
-Drinks.
-Popo.
-Okanarde.
-Ashiko.
-Prof'.
-Svelou'.
-Praline'.
-Tkl'.
-Traid.
-Adroz.
-Velo'.
-Kuroyamaka-san. ( Hey :'(. )
-Kamisanmainouchou.
-Bravachou.
( -Penny' ? Tu ne fais pas partis de ma liste d'amis, alors je ne me permet pas de t'intégrer. Mais j'avais une idée de personnage pour toi. /O/ )

Pour ceux qui n'y sont pas, ne boudez pas, je vous aimes quand même . C'est juste que je ne vous ais pas trouvé de rôle approprié.

Certains ne feront qu'une brève apparition, et d'autres auront une place plus importante ; tout dépendra du tour que prendra l'histoire.( Je n'en suis pas encore certain. )
Si vous être portant et que vous voulez un rôle particulier, n'hésitez pas. Vous pouvez même demander à faire partie du camp ennemie à celui du personnage principal !

Voilà ^^. »
18Commenter - Le 31 décembre 2011
MRBROWNIBG93Le 31 décembre 2011
Owi, j'ai une place. *wwww*
PoitouruzouLe 31 décembre 2011
Bawi, z'êtes là, c'était obligé :3.
CronoseusLe 31 décembre 2011
Et moi?
BravaLe 31 décembre 2011
Owiiii je suis dedans *-*. Je t'aime : D
AshikoLe 31 décembre 2011
Et Infernoxe ? Et Pauwerfull ?
Moi j'veux être un nain *o*
LeChinoisLe 31 décembre 2011
Snif

non je pleure pas, j'ai un truc dans le nez.
LizardonLe 31 décembre 2011
Je n'y suis pas, et ça ne me dérange pas du tout \o/
TyfonneLe 31 décembre 2011
Moi j'veux bien être intégré en tant que tortionnaire, spécialiste de la torture en tous genres
DashiLe 31 décembre 2011
Snif :'(
CronoseusLe 31 décembre 2011
Message floodesque
Bon, si la pub n'est pas interdite.
Votez pour moi sur ce topic: http://muxxu.com/forum/thread/1121156/
ThorkanLe 01 janvier
Je peux venir
comme un alcoolique bourré qui sait pas manié une arme dans le bon sens
PoitouruzouLe 01 janvier
Hey, si vous voulez y être, il faut demander :3.
Et puis, j'avais une dette rp-esque envers Popo et Drinks ..... ( Okay, ils ont sûrement oubliés, mais pas moi. /O/ )

Je ne pouvais pas choisir tout le monde, alors j'ai intégré les gens à qui je trouvais un alter-ego dans l'histoire ^^. ( Dashounet, toi, j'ai juste oublié de te mettre ! :rire: J'ai effacé ton nom et celui de Chubb' sans faire exprès /O.
Je sais déjà quel rôle tu vas jouer . )

T'inquiète Ash', ton personnage sera fidèle à ceux que tu joues d'habitude .
Pour Infernox, j'y ais pensé, mais comme on a jamais trop rp ensemble et tout et tout, j'ai pas osé ^^'. Mais ça aurait fait un bon acolyte à Prof'.
.....
J'en ais trop dis. :troll:
Et Pauw', pareil. J'ai pas envie de dénaturer la Grande Créatrice de Kairec°_°.

Okay Bloodarkyle (^o^), je note . C'bien, j'aime les personnages cruels. *o*
:fou:

Liz', comme tu ne fais parti de ma liste d'amis, j'ai pas pris la liberté de t'intégrer, toi aussi ^^. Si j'avais choisis en dehors aussi, ça aurait fait trop de monde ! C'est pour ça que je demande ici :3.
Dommage, mais okay !
plastic00Le 01 janvier
Je peux être un méchant ? Je peux un méchant ? N'importe lequel, fais-toi plaisir, ma tronche correspond à tous les rôles possibles et imaginables
LizardonLe 01 janvier
Mais si tu veux m'intégrer, pourquoi pas, hein Poitou
OdodoLe 01 janvier
Moi j'y suis pas mais c'est pas grave... (enfin ça m'aurait plus ...)
listoel8Le 01 janvier
Moi je veux, si c'est possible biens chur, être un méchant complètement frappé, fou, et qui adore le sang.
PoitouruzouLe 01 janvier
Quand je vous dis que je n'ai pas pus choisir tout le monde -_____-.
Odo', si tu veux faire partie de l'histoire, dis le ^^.

Plastic, Listo', j'enregistre . ( Mais je vous préviens, tout les "méchants" ne pourront pas avoir la même importance . )
OdodoLe 01 janvier
Hum...ben je voudrais bien avoir une petite place (mini)si possible (si c'est pas possible c'est pas grave) en tant que dompteuse de dodos professionnelle
21-10-2012 à 03:25:36
J'ai rêvé qu'on marchait tout les deux dans la forêt. Les ombres léchaient le sentier et rampaient vers nous en sifflant. Je crois qu'elles nous disaient des choses, mais j'ai oublié quand je me suis réveillé. En tout cas, ça devait être horrible, parce-que tu étais tout blanc, comme si tu allais vomir. Moi, j'avais l'impression de ne pas avoir de corps. Je te suivais, et je tournais autour de toi ; est-ce que tu me voyais ? Tu avais un regard tellement triste ! Un regard de personne a qui on a jeté du sable aux yeux. Tes lèvres étaient bleues et serrées ; tes poings aussi. Tu as de très belles phalanges tu sais ? Dans mon rêve, elles étaient jolies. Tu me montreras tes phalanges demain, dis ? J'aimerai bien voir si elles sont comme dans mon rêve. Oh voilà ! Je vais dessiner tes phalanges, et la prochaine fois qu'on se verra, on pourra comparer, d'accord ?
Hey, Nikola. Dans mon rêve, le sentier disparaissait derrière toi. La terre devenait grise, comme si tu traînais un voile de poussière avec toi ; et les branches tombaient, les feuilles se flétrissaient. Les arbres étaient engloutis par les ombres persiflantes. Mais tu ne voyais rien, toi, tu marchais, toi, tu avançais, toi tu essayais de ne pas pleurer, toi tu serrais les poings sur ton coeur, puis, toi, tu laissais tomber tes bras, tu les laissais pendre le long de ton corps, et comme si tes os étaient fait en plomb soudain, tes épaules penchaient lourdement. Tu avais l'air sur le point de tomber en avant, prêt à basculer face contre terre ; et l'instant d'après, tu avais de nouveau les doigts à l'intérieur des paumes, et les poignets croisés sur ta poitrine, tremblotant doucement. Tu battais des cils pour chasser les larmes, et elles persistaient. Elles s’accrochaient ! Elles ne voulaient pas tomber tout de suite, je crois, elles avaient un rendez-vous avec quelque chose. Je ne sais plus quoi.
Oh dis, c'était vraiment étrange. Pas vrai ?
Tu continuais à marcher loin, pendant longtemps, pendant toute la nuit j'ai eu l'impression, mais rien ne changeait. Tout restait pareil, même si parfois ça oscillait de partout, quand tu semblais prêt à tomber à genoux, ou à te laisser aller raidement, sans retenu, à la rencontre du sol. A chaque fois, tu te reprenais. Tu es tellement courageux Nikola ! Tu ne voulais pas tomber. Toi aussi tu avais un rendez-vous, comme tes larmes.
Alors voilà, tu marchais. Les arbres craquaient, cendreux, éclataient dans ton dos en faisant tomber des pluies de feuilles sèches et grises. Les ombres te disaient des choses mauvaises en se tortillant autour de tes pieds... Comme au début, comme au milieu. Tout pareil, éternellement. Pendant des heures, des heures, et des heures. Puis je me suis réveillé, et la dernière bribe de rêve que j'ai emporté avec moi, en tournant autour de ce toi livide qui ne me voyait pas, en la prenant avec mes dents, en l'arrachant pour ne pas tout oublier, c'est la vision de Nikola, de Nikola qui marche toujours sans s'arrêter... Quand je dormirai ce soir, tu marcheras encore, hein ? J'en suis sûr.
Mais pourquoi ? Tu sais, toi, pourquoi tu as marché toute la nuit dans mon rêve ?
J'avais froid ce matin en me réveillant, Nikola. C'était tellement bizarre. Il fait froid le matin en Serbie ? Nikola, est-ce que tu as l'impression que l'air veut te griffer des fois ?
Je vais rester au soleil je crois, aujourd'hui. D'habitude c'est comme si il voulait m'aveugler, me brûler, et me donner de la fièvre ; mais aujourd'hui, non, aujourd'hui il va me réchauffer peut être, aujourd'hui il sera plus accueillant que les ombres. On verra bien. Je te dirai ce qu'il m'a fait demain, d'accord ? Et puis, aussi si j'ai rêvé de toi qui marchait. Sur le papier, parce-que je n'ai pas envie d'avoir froid aux lèvres en parlant directement, tu sais, j'ai l'impression qu'elles vont geler si je le dis à voix haute, tout ça.

PS : désolé, les pétales sont tout froissés, mais j'ai essayer plusieurs fois. C'est dur de faire des pliages de fleur, tu sais ? Ça, on pourra en parler face à face Nikola. Mais on se verra pas demain. Je crois. On s'éloigne ces temps-ci. Comme si on s'apprêtait à se dire "au revoir", ou qu'on se rendait compte d'une chose obscure. C'est effrayant, ça aussi...

PS² : Olala, j'ai l'impression d'être un rabat-joie. Mais ce serait dommage de raturer, parce-que mes "f" sont plutôt jolis aujourd'hui. On dirait qu'ils ont participé à un banquet, pris dix kilos, puis qu'ils essaient de les perdre en faisant de la gymnastique... C'est drôle, non ?

- Tobias Gervin.



Il grêle dans ton coeur.
Ça cogne dans ta gorge, ça s'amasse au milieu de tes entailles chaudes ; ça gèle tes poumons, leur faisant brasser un air froid, comme le souffle fantomatique de l'hiver entre les branches nues. Il y'a du givre sur tes os. Glacé, tu attends... Attends quelque chose, quelqu'un, un miracle, un début, un terme, une baffe, une parole, le chant des oiseaux. Tu attends une raison, ou une impulsion, n'importe quoi, qui puisse t'aider à arracher tes genoux à la pierre grise, dure, froide. Mais tout autour, rien... Le silence. Le monde qui s'est tut. Le cimetière vide, les bourrasques esseulées qui se lamentent en passant. Elles t'évitent comme la peste. Pas une pour venir jouer avec tes cheveux. Pas une pour caresser tes joues humides. Pas une faire tourner ton écharpe en grosse laine rouge. Tricotée avec des aiguilles, cette écharpe... Pas n'importe lesquelles, et pas une machine. Non, non. Des aiguilles. Celles qui reposent sous la terre, dans le cercueil. Avec la femme qui les a tenus. Absurdement, tu les as glissées entre ses doigts glacées, blancs, qui jamais plus ne danseraient au dessus des mailles. Tu regrettes, maintenant. Avec ces aiguilles là, tu aurais appris à tricoter. Tu l'aurais fait pour elle. Pour lui rendre hommage, pour te dire qu'elle vivait encore toi... Mais non. Une stupide pulsion. Et au revoir les aiguilles. Perdues. Noyées dans l'ombre sèche du cercueil, enfermées dans la paume glaciale d'un cadavre auquel tu aurais aimé pouvoir donné encore un nom. Mais ce n'est pas comme si c'était encore quelqu'un ; juste de la viande froide qui va pourrir et grouiller de vers. Juste... Ça. Cette face ridée, ce corps qui n'est plus à la mesure de l'esprit qui l'abrite, ces membres rachitiques que le temps a flétris. Plus grand chose. Plus rien peut être. Une créature pâle et valétudinaire qui tremblait et tombait. Fatiguée, cette femme. Elle s'occupait de ses roses, puis l'instant d'après... Le visage lacéré par les épines, rigide de tout ses membres. Et avant cela, une marche voûtée, lente, si pitoyable, cette marche !, pitoyable telle que l'étaient ses expressions à demies-figées, ses paupières languides, sa bouche flasque... Une triste vision, que tu affectionnais. Ce vieux corps ingrat, tu l'as aimé.
Maintenant... C'est différent. Il l'a tant fait souffert. Il l'a trahit. Ce corps là mérite son sort, et puisse-il être claustrophobe. Puisse-il continuer de trembler dans son cercueil, tout comme il le faisait alors même qu'un esprit avide de liberté y étouffait chaque jour un peu plus. Puisse-il subir mille tourments, désormais débarrassé de son âme, ce corps obscène, qu'il soit dévoré par les insectes, que la pourriture vienne se saisir de ses chairs froides.
Tu pleures. Tu pleures sur lui. Tu pleures sur l'esprit, rayonnant, vif, qui ne connaissait pas le repos ni les spasmes. Tu pleurs pour la mort de la Femme, de son corps, de son... âme ? Le paradis, tu n'y crois pas. L'enfer, tu n'y crois pas. Dieu, tu n'y crois pas. Le purgatoire... Peut être. Purger son existence, il le faut bien, non ? C'est que tu n'y crois plus, à cette espèce humaine dans laquelle on a casée toute ta matière vivante, pour donner ça, cette sorte d'adolescente paumée qui ne croit en rien, en personne ; non, tu as bien cru à quelque chose, toit aussi. Tu croyais sept jours auparavant, encore, que le monde était absurde mais qu'elle lui donnait un sens, elle, puisque c'était la seule à vouloir de toi, et à pouvoir vouloir. Vieille, mais pas droguée. Stricte, mais pas violente. Sa main caressait, tremblotante, là où celles qui ne connaissaient pas les douleurs et les sillons de l'âge ne faisaient que frapper. Avec elle, tu ne te retrouvais pas, soudain, abandonnée dans une rue comme un gage de confiance, offert à un dealer. Vendu.
<< Je reviendrai. Gardez ma fille. Je vous ramène l'argent. >>
Elle n'est pas revenu. Ses mains longues et moites n'ont plus touchées les tiennes, jamais. Il a fallut attendre la paume sèche de grand mère pour quitter le cloaque enfumé. Pour croire à nouveau, c'était autre chose ; là, c'est des semaines, des mois, qu'il a fallut attendre. Le temps de comprendre que c'était bon, cette fois-ci, on ne te laisserait pas seule.
Désormais, différent... Tout ça, plus jamais pareil.
Le monde est absurde, par défaut. Sans elle, le monde est con.
Verse des larmes sur la vacuité de l'existence.
Pleures pour sa cruauté.
Décède de son amertume.
Rejoins les restes, les os.
Les cadavres.
Les pourris.
Les cendreux.
Les poussiéreux.
Les obscènes coquilles vides, dans leur cercueil.
Qui ne font rien.
Qui ne sont rien.
Comme elle.
Un jour, comme toi.
Pas pour l'instant.
Bientôt, si tu veux.
A toi de choisir.
Tu peux.
Fais le.
Choisis.
De vivre.
De mourir.
D'exister.
De pleurer.
De saigner.
Il grêle dans ton coeur, et ça ne dépend que de toi ; que l'hiver cesse, ou qu'il t'emporte.



Nikola... Rien du tout. Tu ne marchais pas dans mon rêve hier soir. J'étais triste. J'aurais bien aimé te voir, c'est bête non ? Hier j'avais peur, et aujourd'hui, je voulais encore faire le même songe. Je suis stupide, peut être... Être aussi contradictoire, c'est n'importe quoi. Nikola, je suis triste tu sais ? On marche vraiment dans deux directions différentes, tu crois ? Qu'est-ce que ça veut dire, qu'on s'éloigne ? Est-ce que c'est mauvais ? Est-ce que c'est dangereux ?
Je n'ai pas rêvé, mais j'ai toujours aussi peur Nikola. C'est moche la peur. C'est laid de trembler... Je suis comme une vieille dame atteint de parkinson. Une vieille dame qui tricote.
Si je mourrais, tu choisirais quoi, toi ?
De pleurer, ou de saigner ?

- Tobias Gervin
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