Premier texte d'un recueil de légendes Pokemon détournées ; avorté - 2010 -2011 ?
Toute les nuits, à la lueur de la Lune, je retourne la terre et entame une nouvelle course.
L'astre blafard me berce de sa lumière et m'invite à le contempler. Mais je n'ais pas le temps. Le ciel qui rougeoie me chuchote le temps que passe, et presse mes pas en mordant mes talons. Alors je cours. D’autres aussi font de même, tout autour de moi, pressés par la disparition de la pupille des cieux, l’œil argenté qui nous fixe et nous hypnotise, envoûte nos esprits de son éclat mirifique. Elle n’est pas mauvaise, mais c’est une femme fatale. S’attarder pour l’observer serait signé notre fin. La pauvre. Qu’elle doit se sentir seul, là, au milieu du cortège froufroutant des étoiles, qui dansent pour elle, mais en faisant toujours les mêmes pas….. La Lune est triste, dans sa robe du soir. Elle attend un nouveau soupirant, mais personne ne vient. La nuit dernière, elle a pleurée sur la solitude de son existence, et sa larme de feu a dégringolée le long de sa parure d’ombres. Quand elle c’est écrasée, un incendie à embrasé la silhouette lointaine d’un mont de légende. Depuis, nous courons vers lui avec plus d’ardeur encore. Nous savons que la grande reine du soir n’a pas pleurée que du feu. Il y’avait d’autres choses au milieu du brasier.
Et elles aussi, vivent quand le sombre velours de la Lune se déploie dans les cieux.
Alors, nous rejoignons ces êtres descendus d’en haut, et sur notre chemin, semons les graines de la vie. Notre peuple en a besoin. C’est la naissance au bout du chemin, quand elles germeront au prochain cycle lunaire. Nous serons déjà bien loin, mais qu’importe ? Tous nos parents finissent par atteindre le même lieu….. Et nos enfants aussi, rejoindront le grand mont. Ce n’est qu’une question de temps.
Ce temps fuyant, ce temps cruel, qui appelle au départ de la lune, la vile et terrifiante lumière. Le soleil n’a cesse de bruler nos feuilles, nos peaux et nos yeux qui ne supportent que la seule lueur de la grande reine du soir.
Grande reine de nos vies et des ombres salvatrices, grande reine de notre monde du soir et du réveil de nos esprits, grande reine qui dicte le cycle et répète sa ronde morne pour notre survie.
La terre murmure pendant notre sommeille, et elle nous dit combien le soleil est infâme : Il incendie toujours une partie de son globe, jetant son feu céleste à l’assaut de sa croûte. Nous, ses enfants, elle nous protège des rayons, et hébergeant nos corps de son étreinte chaleureuse. C’est une mère aimante. Nous faisons sa volonté en courant sous la lune, pour rejoindre le mont qui touche les cieux, en nous cachant au plus profond des cavernes, là où personne ne va jamais, et là où personne ne sait que nous nous terrons. Il y’a une faille dans les murs, minuscule….. C’est là notre tanière. La terre perdue, la terre promise, la terre d’espoirs et de rêves, se cache dans la montagne. En ces entrailles, nous retrouvons la forêt souterraine, celle d’où sont sortit nos ancêtres il y’a bien des éons. Nous nous dirigeons tous vers le grand mont. Nous savons que Ceux qui dansent le soir finiront un jour par venir nous rejoindre. Alors, nous préparons leur descente depuis la cime de la montagne, et entretenons la terre promise.
Car notre Mère nous a contée, que les larmes de la Lune permettent à ses fils prodigues de la rejoindre. Il y’a bien longtemps, elle les a envoyé dans les cieux, pour tenir compagnie à sa sœur, la reine du soir. Mais ceux-ci se languissant de leur foyer, cherchent à retrouver la Terre. Ils laissèrent donc des œufs à la surface de la Lune, en promettant qu’ils écloraient et l’habiteraient, le jour où tous auraient rejoins le monde qui les a vus naître. Cependant, cela ne suffisant pas, elle exigea que les fils de la Terre dansent pour elle tous les mois, pour que sa solitude ne soit pas trop forte, le soir venant. Ils promirent, et elle commença alors à les envoyer sur le grand mont, chaque mois, après que ceux qui avaient déjà rejoins notre Mère aient dansé. Bientôt tous seront retournés au foyer ancestral.
Et nous, nous courons, encore, toujours, pour les servir, et soigner la forêt souterraine….. Une fois que nous serons tous réunis, notre Dieu pourra se réveiller. Celui qui a créer la Terre et façonner sa sœur. Il retrouvera son pouvoir d’antan, celui qu’il détenait avant que son frère maléfique ne le lui vole, le trahissant honteusement. Ce fourbe….. C’est lui qui a créer le soleil, celui sème le malheur sur notre terre, brulant la reine d’argent et la souveraine de la vie ; la Terre et la Lune. Nous maudissons cet astre de feu, cet enfer flottant dans l’espace, mais qui même de cette position éloignée, nous brule de toute sa cruauté.
Mais il mourra bientôt. Ce n’est qu’une question de temps. Nous allons tous réveiller Dieu.
Notre Dieu de ténèbres et de glace, celui qui créa tout ce qui existe et ce qui a exister….. Il réparera son erreur. Il tuera l’usurpateur et son soleil maudit. Bientôt, nous serons libres.
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Et ils continuaient de courir. Encore, toujours. Ils se dirigeaient tous vers le mont légendaire, la montagne de pierre où tombait le feu de la Lune. C’était là que l’ombre dormait, repliée au fond de la forêt souterraine, cachée des entrailles de roche, couverte par les frondaisons des arbres d’une sylve dont l’âge se comptait en millénaires. L’homme avait oublié son véritable créateur. Celui qui avait vraiment façonné l’univers, et non pas de mille bras pareilles à des reptiles sinueux, mais de deux seulement, pâles et maigres. Oui, ce Dieu même. Tout le monde avait depuis longtemps oublié son nom, son culte et son apparence. On ne connaissait même plus les légendes qui parlaient de son œuvre. La grande toile lumineuse. Celle qui brillait de mille feux éternels. Mais pour combien de temps encore ?
Arceus se doutait que son frère se réveillerait bientôt. Il pourrait bien accélérer la dissolution du cosmos dans le néant. Cela lui était possible….. La fin était peut être plus proche que les enfants de la Terre ne le pensaient. Leur course serait elle assez rapide ? La Lune finirait de pleurer dans un mois.
D’ici là, ils devaient avoir atteint le mont Sélénite.
Les enfants de la Terre devaient finir leur course. Alors, sous l’éclat onirique de la Lune, des centaines de pieds bleus accéléraient leur mouvement. Le ciel commençait déjà à se teinter de sang, l’aurore écarlate s’épandant lentement, comme une plaie qui s’ouvrait, éclatant ses sutures d’ombres nocturnes.
Parmi eux, l’un mimait les feuilles de printemps, sa peau d’un vert profond jouant avec la lumière de l’astre du soir. Ses yeux avaient la couleur de l’ambre velouté, se mouvant doucement en les orbes de son regard. Ils pétillaient d’espoir. Le jeune Pokémon savait qu’il atteindrait bientôt son but. Le but de tous les enfants de la Terre….. Oui, l’espoir d’atteindre le grand mont, et de se libérer du joug étouffant du soleil. De pouvoir vivre plus que quelques heures par nuits.
Comme tant d’autres Mystherbe.
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Replié au fond de la noirceur du néant, il définissait l’existence, unique enfant auquel le vide avait donné naissance.
Son corps blafard se découpait en des courbes douces, lignes blanche qui délimitaient le corps du premier être vivant, le Dieu tout puissant né de l’inexistence totale. En faite, le terme d’existence et d’inexistence étaient apparut en même temps que lui : Avant, il n’y avait que le vide, et rien d’autre. Donc personne pour affirmer une réalité, ou même une absence de vie. Avant, il y’avait juste les ombres, qui elles, sont encore là. Les ombres sont les seules choses éternelles dans notre univers. Elles étaient là au début, et jamais depuis elles n’ont disparue. Les ténèbres sont le foyer des immortelles. Et celui de Dieu.
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Le premier né s’éveilla lentement au milieu de son royaume d’obscurité. Son sommeille avait duré si longtemps, que notre monde aurait eut le temps de mourir mille fois de vieillesse pendant. Depuis sa naissance, il n’avait fait que dormir.
Mais cela allait changer.
Il libéra ses genoux de l’étreinte de ses bras, et les étendit devant lui, dans le vide. Sa chevelure se mêlait aux ombres, et retombait devant son torse nu, ondulante. Il attendit un instant. Le silence était plus profond qu’un abysse. Il n’y avait rien à part lui. Il était la seule vie et la seule matière du néant. Le reste n’était que ténèbres. Depuis des éons il en était ainsi.
Dieu se leva, et sa chevelure se fondit dans l’ombre. C’était un grand être, pâle et maigre. Ses os saillaient, et ses membres déliés étaient si fins et longs, qu’ils semblaient près à se briser au moindre pas. Ses yeux blanc n’avaient ni prunelles, ni pupilles. Ils étaient au nombre de trois, et marquaient son visage de leur forme immaculées, alignées et humides. Son nez caduc surmontait deux lèvres rouges et pulpeuses, scellées en un contact qui se briserait bientôt. Tout en lui évoquait la faiblesse et la mort. Malingre et blafard, tout en os et en membres indolents.
Il était la personnification de la beauté, là, nu au milieu du vide, pâle et maladif. L’unique perfection que comptera jamais l’univers. Ce Dieu aux cheveux d’ombres, à la peau flasque et aux yeux blanc. Hélas, aveugle à sa propre beauté, il ne nous créa pas à son image, faisant de nous d’insipides mortels laids et stupides. C’est là le grand fléau : L’univers aurait pu être parfait, si Dieu avait eut le pouvoir de voir son œuvre. Mais ce ne fut pas le cas, et il fit le monde tel que nous le connaissons.
D’abord, il créa le son, en descellant ses lèvres. La première voix fut grave et éraillée. Elle retentit dans toute sa splendeur divine, au milieu du vide absolue, et comme il n’y avait pas de fin au néant, son écho ne se perdit jamais. C’est la vibration de Dieu qui porte nos voix si mornes.
Mais cela ne suffisait pas. Alors, il empoigna la chair flasque de son torse, et l’arracha de ses ongles, dévoilant l’intérieur de son corps parfait, qui saignait et souffrait pour inventer la douleur que nous offrit notre Seigneur. Le premier né déversa ses entrailles et son sang dans le vide, et créa la matière. C’est avec son corps qu’il modela les planètes, et parmi elles, il n’y avait encore ni la Terre, ni la Lune.
Mais cela ne suffisait toujours pas. Alors, Dieu souffla sur chacune des sphères qu’il avait façonnées avec ses entrailles, et créa l’air. Mais celui-ci s’échappait. L’être Divin eut alors le géni d’alourdir l’air avec l’eau de ses yeux. Seulement, il ne savait pas pleurer. Alors, il attrapa ses yeux, et les pressa au dessus de chaque planète, tout en soufflant dessus. L’air les enveloppa.
Mais cela ne suffisait pas. Alors, Dieu créa la première vie, en découpant un bout de son cœur. Il pétrit la matière spongieuse entre ses doigts osseux, et lui donna la forme d’une minuscule créature. Son talent était tel, qu’il faillit réussir à se reproduire malgré sa cécité. Quand il plaça la créature sur une des planètes, elle resta immobile.
Alors, Dieu créa le temps qui passe, en urinant dans le vide. Tant que son essence coulerait dans le Néant, le temps continuerait de passer. Et le Néant n’a pas de fin.
La petite créature, sur la planète, put enfin respirer. Elle fit un pas, mais celui-ci l’amena jusque dans le vide, où elle tomba en hurlant. Dieu l’observa, et comprit.
Alors, il inventa l’espace, en découpant un os de ses bras, dont il dévora la moelle, avant de le jeter dans le vide. Il était maintenant creux, et l’espace naquit à l’intérieur.
Dieu modela une nouvelle créature à partir de son cœur, mais celle-ci, hélas, fut loin de sa perfection. L’échec apparut avec elle, et depuis, nous les enfants de la Terre, maudissons notre ancêtre Mew, pour tout le mal qu’il fit en ne mourant pas.
Car Dieu créa d’’autres créatures, avec son foie, ses poumons, et chacun de ses organes, pour que Mew se nourrisse et tue en son honneur. Les sacrifices à la gloire de Dieu le rendirent plus puissant encore, et bientôt sa force fut telle, qu’il habita tout ce qu’il avait créé.
Il y’eut même une planète, habitée par des êtres parfaits qui étaient en tout point semblables au Créateur.
Hélas, bientôt, le vide enfanta une nouvelle fois. Ainsi, Arceus vint au monde, au milieu de la création de son frère parfait, et jalousa son œuvre splendide.
A peine né, le fourbe se promit de changer le monde, en trahissant la confiance de son frère, dés qu’il entrerait dans un nouveau sommeil : Il détruirait l’œuvre du Dieu originel. Et il savait comment faire…..
Sans que personne ne le sache encore, dans son esprit, Arceus créa la lumière, pour combattre l’ombre parfaite de Malsain, notre Créateur…..