/-----Bribes-

31-07-2013 à 21:17:05
Doli cuivre-peau, sur mes paupières, pose le jour ;
Chaque sourire-bouffée-d'aurore dore mes yeux,
Faisant briller mes rêves, qui font la course vers l'éveil :
Plus proche est le matin, plus réel le soleil,
De ses lèvres safranées, sur mon regard posé-
Ses lèvres, ses lèvres,
Qui ne s'éteignent plus.
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10-08-2013 à 00:05:07
Et je vais encore faire des rêves louches, comme la dernière fois où j'étais un squelette amnésique marié à sa fille, qui avait prit l'apparence de sa mère afin de masquer la disparition de celle-ci, qui en réalité, coopérait avec une grosse tête verte poilue aux lèvres énormes qui me pourchassait pour me tuer, et dont la langue était faite d'ombre. Je me suis réveillé, au moment où je la tuais avec un couteau, dans le noir le plus complet d'un entrepôt plein de rouilles et de poutres pourris, pendant que ma fille m'encourageait et que la tête chantait "Le monde explosé, en nervure éclaté" en boucle, alors qu'elle était réduite en charpie.
Mes rêves sont perturbants.
10-08-2013 à 00:08:40
Une fille, derrière une porte, qui était loin dans le vide. Elle avançait, et traînait le néant avec elle, comme si c'était ses cheveux. Son visage était tout blanc, ses yeux entièrement noirs, et elle souriait de toute ses dents. Le tout était vachement réaliste. La fille me poursuivait à travers mes rêves, et elle a abandonner seulement quand j'ai attéris dans un cauchemars, où j'étais avec d'autres personne, entouré de zombis. Nous avions tous des pouvoirs, et c'est là, que la fille a arrêter d'apparaître.....
10-08-2013 à 00:08:54
Je suis traumatisé.
Vous vous rappelez de cette fois où je vous avais parlé d'un cauchemars chelou dans lequel une fille avec des cheveux qui traînaient de l'ombre me poursuivait à travers mes rêves ?
Bah j'ai rêvé d'elle cette nuit. Elle me séquestrait dans un lieu qui ressemblait à ma maison, mais en plus grand, et duquel il était impossible de sortir, car chaque pièce donnait sur un nouvelle d'une maison que j'ai connu dans ma vie. Et j'était pas seul, il y'avait d'autres personnes ; mais avant ça, elle m’asservissait en me montrant des choses horribles, en me faisant croire que je pouvais m'enfuir, mais en me poursuivant pour jouer avec mon esprit. Puis je devenais presque fou. Elle m'enfermait dans un monde enfantin, rose, avec des sortes de bonbons géants, et il y'avait d'autres gens. On passait notre temps à sourire, à prendre le thé et à faire tout ce qu'elle nous disait. A chaque fois qu'elle s'énervait à cause de quelqu'un, elle déclenchait des catastrophes ou tuait un d'entre nous. A un moment, je sais plus comment, on se retrouvait dans une sorte de cité en pierre, au milieu d'une grande plaine rose. On y vivait, et peu à peu, on retrouvait la mémoire, on recommençait à la craindre. Alors elle a détruit la cité en l'enfonçant dans le sol. Alors qu'on était des centaines, on se retrouvait réduit à un petit groupe, et on était cloîtré dans ma chambre, mais en plus large. Je me souviens que je voulais protéger quelqu'un, mais je sais plus qui. A ce moment du rêve, c'est comme si cette personne avait toujours été là, et que je la protégeais depuis le début, enfin, c'était bizarre. Donc, je laissais les autres, et je sortais de ma chambre, pour aller chercher la fille. Je la trouvais dans une pièce grise remplit de trucs cassés ou fanés, entrain de dormir sur un lit. Je m'approchais, et elle ouvrait les yeux, devenait hideuse. Elle sautait sur moi et m'agrippait, puis me montrait encore des choses horribles, des images de morts, de génocides, de gens torturés, puis d'elle, qui se faisait violée, battre, puis qui se suicidait finalement de plusieurs manière différentes. J'essayais de la calmer, de la rassurer, et elle redevenait une petite fille. Je ne voulais plus partir et je restais avec elle pour l'empêcher de penser à ces trucs horribles. Mais je ne savais plus si elle me manipulait ou pas, les "jours" passaient, et je ne voyais plus les autres. Alors pendant qu'elle dormait, je retournais dans ma chambre, et je les trouvait en pleine orgie, tous fous. La personne que je devais protéger hurlait, perdue au milieu de tout ça, et j'allais la sauver, puis je la ramenais avec moi dans la chambre. Pour la première fois, je remarquais qu'il y'avait un velux lumineux au plafond. Mais la lumière se contentait d'être dehors, et elle laissait le reste de la pièce dans une pénombre grise. Pour sauver la personne que je devais protéger, j'ouvrais le velux en montait sur une chaise couverte de plantes mortes, puis je l'aidais à sortir en la poussant dehors. J'avais envie de la rejoindre, finalement, et je montais moi aussi, je sortais à moitié. Je ne sais pas ce qu'il y'avait en haut, car à ce moment, je me voyais d'en bas, à demi-sorti, les jambes encore dans la chambre. Puis la fille se levait d'un coup, et m'attrapait les pieds. Elle me traînait dans la chambre, me balançait sous son lit, arrachait le vélux comme un poster, et l'engloutissait dans ses cheveux. Puis elle me regardait, et remplit vers moi. Mais sous son lit, il y'avait une porte, que j'empruntais. Je l'ouvrais puis tombait à travers des couloirs pleins de photos. Finalement, j’atterrissais sur le parquet de ma chambre. Les autres avaient disparus. Je voyais un vélux au plafond. Je me dépêchais de sortir, et encore une fois, je me voyais d'en bas, depuis un coin de la chambre. Cette fois-ci, je réussissais à partir. Mais ma vision restait dans la chambre. Je voyais alors la fille qui arrivait en courant, puis courait jusqu'en dessous du vélux. Elle tombait à genoux, puis pleurait.
Et je me suis réveillé.
01-09-2013 à 23:32:11
Trempe tes mains dans l'arc-en-ciel et compte les couleurs sur tes doigts. Compte les pulsations de lumière tatouée sur les veines qui battent à tes poignets.
01-09-2013 à 23:33:16
Parfois au nuage qui se cache dans la nuit, je dis des mots d'amour qui ne savent pas s'envoler. Ils retombent, et alors je suis seul.
02-09-2013 à 19:50:32
Sur tes lèvres l'oublie, dans tes yeux le néant.
22-12-2013 à 20:04:09
Le carnaval de ses yeux valaient toutes les étoiles du ciel.
18-01-2014 à 14:17:00
La vaillance des infirmes et une mémoire lépreuse.
21-03-2014 à 20:20:48
La forêt chevauchait les terres tavelées et bosseuses, jetant ses bras au ciel.
21-03-2014 à 20:21:22
Éclat de rousseur découpant la nuit noire de vaillants tourbillons.
21-03-2014 à 20:26:20
- Pense, tout de même, imagine un peu quel trésor tu recèles : tu es le seul, l'unique, l'exception !, et bien qu'il y ait quelque chose de puéril à se rengorger de sa différence, de profondément ridicule peut-être même, et bien, elle est belle malgré tout. Fantastique et grandiose. C'est la calamité rassurante de ceux qui n'ont rien d'autre, mais elle doit nous suffire, cette richesse, nous devons la chérir.
<< Tu le foutu miracle d'un univers qui vomit des cauchemars. Un rêve un peu rongé qui se coltine les dents de la réalité. Mais tu ne pouvais pas sortir sans accrocs de ton autre univers. On ne passe jamais d'un monde à l'autre sans s'y blesser avant.
[...]
Ce sont ceux qui fuient la réalité qui la connaissent le mieux. C'est parce-qu'ils l'ont vu dénudée et obscène s'agiter devant eux, se trémoussant au rythme de l'ignominie.

30-10-2014 à 12:49:03
-Qui est le plus lâche de nous ? Voilà une question bien ardue. Celui qui refuse des entraves nécessaires, ou celui qui a tellement peur d'être aimé qu'il met un point d'honneur à être détestable ? C'est bien ça au fond, n'est-ce pas ? Allons, il suffit d'y réfléchir un peu pour comprendre où tu veux en venir avec tes beaux discours cruels : on peut décevoir ceux qui nous aiment, ils ont le droit de nous reprocher notre attitude, d'avoir des regards tristes et consternés, de grands airs contrariés... Mais ceux qui nous méprisent, ou nous haïssent, eux, que sont-ils, quels sont leurs droits sur nous ? Il est légitime de combattre ceux qui te veulent du mal ceux que tu as dressé contre toi. C'est un impératif après tout, de se protéger contre le monde, personne ne peut te reprocher de faire face au danger, c'est-cela... ? Quand bien même tu l'aurais façonné de tes propres mains froides. Tu as tellement peur d'être aimé Snow... Au fond, je ne sais pas ce que je te trouve, et pourtant c'est bien là, tu as quelque chose, foutu démon- et tu nous attire tous, comme des mouches. Tu veux mourir Snow, pas besoin d'être devin pour le lire dans tes yeux, sur ton corps... Mais tu nous enterras tous, et c'est toi qui tiendra la pelle en ricanant au-dessus de nos tombes fraîchement creusées.

-J'ai côtoyé un monstre bien plus ignoble que toi, Snow... Souffla le Faune d'une voix douce, trop douce pour ne pas contenir une sincère violence, latente, nourris de douleur, d'amertume et probablement d'un soupçon de honte. Tu es une fée, mais j'ai connu une Nymphe. Ta sale gueule ne vaudra jamais la sienne, les ténèbres qui grouillent en toi ne tiennent pas la comparaison avec celles qui ont bercées toute mon adolescence. Ton fiel, ta folie... Je n'ai pas peur. J'ai vu bien pire. J'ai accepté de serrer contre moi le plus infâme des monstres, la plus atroce des créatures, je l'ai laissé manipuler ma vie comme un bibelot sans importance. Telle qu'elle était, je l'ai subis, dans la plus totale acceptation de son horreur et de sa cruauté.

-Tu ne laisses rien sortir, n'est-ce pas ? Tu gardes en toi toutes ces choses atroces, elles pourrissent et t'empoisonnent, tandis que tu t'évertues stupidement à maintenir les apparences derrière un grand sourire- le plus ignoble des sourires qui puisse se faire sur ton visage de carton-pâte.

-Je suis plus fort que toi, cela ne fait aucun doute. Plus tenace dans mon corps comme dans mon esprit. Mais je suis prêt à parier tu me survivras, par quelque étrange tour de la destinée. Probablement parce-que la trame de l'univers est cousue d'une très mauvaise blague.

-Je suis venu ici pour voir de la verdure insoupçonnée. Au milieu des stèles, ça ravive des souvenirs... C'est toi qui fleurit cette tombe, là ? J'ai vu le nom qui était gravé dessus. Treat Degrise... Ça m'a fait quelque chose, je dois dire. Je me suis demandé comment on pouvait porter un nom pareil. Quelle vie on mène quand on s'appelle comme ça. De toute évidence, le genre de vie qui te conduit en prison. Je ne sais pas trop pourquoi, mais ça m'a plu. Treat. Ça fait claquer la langue.
21-12-2014 à 14:17:49
Il se souvint de son sourire, de sa voix rauque et tranchante épanouie en mots blessants sur le pourtour satiné de ses lèvres noircies. Elle lui avait susurré sa promesse alors qu'il dérivait dans des draps de fumée, les yeux mis-clos sur le plafond crevé d'étoiles luisantes, sillonné d'attrapes-rêves tordus et déchirés, de posters profanés et de guirlandes gothiques. Tendue au-dessus de son corps défoncé, elle avait glissée une main froide sur ses joues duveteuses, laissant poindre l'éclat de ses dents acérées, et d'un autre caresse, repoussé les mèches entortillées qui sinuaient sur son front. Brocéliandre avait proféré sa tendre mise-en-garde en le touchant comme un enfant qu'on tenterait d'endormir, avec une délicatesse trompeuse, laissant glisser ses doigts osseux et ses phalanges pointues contre sa douce peau de jeune homme. Il lui avait semblé qu'on le bordait, qu'un bienveillant cadavre caressait son visage pour le préparer aux délices humides du tombeau, à l'intimité glissante des vers. L'image plairait à sa Succube, sans nul doute. Papillonnant des yeux, il lui avait sourit, quêtant mollement son approbation, sans savoir qu'il n'avait pas ouvert la bouche, que son délire silencieux n'atteignait pas Brocéliandre. Une autre sorte de folie habitait la jeune femme, plus insidieuse, plus dangereuse, et mille fois plus tenace.
Ses lèvres à elle aussi s'étaient étirées, plus largement, délicatement, comme sur le point de fleurir, de déployer leurs pétales noirs dans une étrange grimace. Il avait soupiré, baissant ses paupières comme deux rideaux de velours sur ses yeux fatigués, rougis par les fumées dont il avait gorgé sa tendre chair adolescente. Pour mieux peindre la Nymphe sur cette ombre accueillante, intime, reposante. Et c'est alors qu'elle lui avait parlé, chuchotant dans les ténèbres brumeuses de la chambre. Sa voix peupla l'air de corbeaux et de grêle, de couteaux, d'éclairs, de givre et d'esquilles voltigeantes. Ils se mirent à tourner dans le brouillard, à crisser sur les murs, délicatement éclatés sur ses tympans, amoureusement incrustés dans sa moelle. Sa voix joua sur ses nerfs comme une main secrète, vrillant son corps mince avec l'ampleur et la délicatesse d'un millier d'ailes battantes échappées du silence et du soir.

-Ton anniversaire approche mon beau... J'ai pour toi une surprise très particulière, un présent magnifique. Intime. Je vais te donner le meilleur de moi même, ce que j'ai de plus beau à t'offrir. Toute ta vie, tu te souviendras de ma miséricorde, de ce geste de bonté fatale... Tu verras Barty, ce sera un grand jour.
Trop défoncé pour poser de questions, s'inquiéter ou se montrer impatient, il répondit tout simplement d'une voix lointaine et enfiévrée :

-Je t'aime.
Sans se douter un seul instant qu'elle évoquait sa mort.




Brocéliandre s'est tuée car elle savait. Elle savait qu'une vie humaine n'a aucune importante, qu'un Homme sur cette Terre n'est qu'un chuintement sur les lèvres de l'univers, une étincelle dans la fournaise infinie soleil. Et sa mort devait me servir de leçon, m'ouvrir les yeux sur cette vérité qu'elle avait tenté de m'inculquer, mais que j'avais refusé, nié de tout mon être avec obstination, alors même que je l'appliquais en partie dans l'éloignement progressif que j'imposais à ma famille. Déçue, Brocéliandre a choisis de me la faire apprendre une bonne fois pour toute avec sa propre vie. Car elle savait n'avoir aucune importance, être une femme parmi d'autres, une girlfriend comme il y en avait tant, un monstre exceptionnel, mais sans doute pas unique, ni même irremplaçable. Le monde avait déjà connu des créatures semblables, il en viendrait encore. De la même façon, quand une mère de famille décède, ce n'est qu'une seule mère de famille sur des milliards d'autres mères, et ce drame est infime. Quand un enfant succombe à la faim ou à la maladie, l'avenir de l'espèce n'est pas mis en danger : alors sa disparition pas la moindre once d'intérêt réel. Tout au plus faut-il le savoir pour tenir des comptes, établir des statistiques.
Il en allait de même pour Brocéliandre, pour moi, pour tout mon entourage. Nous étions sans importance, si vains. Mesquine petite existence humaine. Brocélianre l'avait compris, trop jeune, avec tant de force qu'elle n'a pas pu fermer les yeux. Alors elle avait fait le mal, puisque tout cela n'avait absolument, fondamentalement pas l'ombre d'une infime importance, que les gens qu'elles blessaient n'étaient rien. Elle a vécu avec cette vérité, et a choisis de devenir un Monstre. Certains savent, comme elle a su, mais s'évertuent à créer un monde meilleur. Ils entendent cette petite voix qui leur susurre des mots horribles, exposant leur conscience à la froideur méthodique, au pragmatisme cruel, ils l'écoutent et la gardent au fond d'eux, car ils ne sont pas capables de la faire taire comme la plupart des gens, par l'indifférence, la surdité ou l'hystérie ; ils la portent, oui, ils l'entendent, cent fois, mille fois, mais jamais ils ne cèdent. Car ils ont fait leur choix. Certes, ils savent, mais ils ont pourtant la volonté de vivre avec des valeurs, des principes, ils essaient de faire du mieux qu'ils peuvent, et peut-être même condamneront-ils ces gens si proches d'eux, qui ont simplement fais le choix d'agir selon la vérité, ces gens dont ils sont plus intimes que leur propre famille, car ils partagent un même secret, un terrible secret à la portée de tous, un secret qu'il faut garder et maudire, car si chacun acceptait l'ignominie du Vrai, il n'y aurait pas de société, pas de famille, rien, rien d'autre que soit même, et son propre intérêt.
Moi, j'avais été assez noble pour rester mauvais élève. Alors Brocéliandre m'a punis, afin que je comprenne une bonne fois pour toute, comme on savate un chien récalcitrant. Elle est partie sans crainte, en ne laissant que souffrance et vacuité derrière le passage infernal de son infâme existence. Et elle a réussit, tout compte fait : il m'a fallut du temps, mais j'ai compris.
Seulement, je n'ai pas choisis mon camp. Je n'ai été ni un Monstre, ni un Brave. Un peu des deux, selon les occasions, à la fois valeureux et cruel, généreux et solitaire, bon et violent. Impétueux, sauvage, mauvais comme un animal, et pourtant sympathique, accommodant, doux, tendre parfois. Je ne pense pas faire mon choix un jour, devenir un homme de principes, de valeurs, tentant d'ériger son petit tas pour construire un monde meilleur ; tuer ma conscience et m'offrir aux affres glacées de la monstruosité, acceptant l'infini futilité d'autrui, la bête mesquinerie de l'individu. Jamais je ne me condamnerais à être l'un ou l'autre. Tant pis. Tant mieux.
Je resterai Satyre, et grand bien m'en fasse, à moi, à mes amants, et au reste du monde.


EN FAIT
[20:51:13] Omatao Onrdi: Elle voulait transformer Bartel, avec un certain déséspoir.
[20:51:19] Omatao Onrdi: Elle l'aimait VRAIMENT
[20:51:26] Omatao Onrdi: Et elle voulait que quelqu'un la comprenne.
[20:51:35] Omatao Onrdi: D'où toute la merde qu'elle lui a fait subir.
[20:51:50] Omatao Onrdi: Sauf qu'il l'a "trahis" en refusant d'ouvrir les yeux.
[20:52:02] Omatao Onrdi: DONC ELLE S'EST VENGEE
[20:52:09] Omatao Onrdi: Parce-que c'est quand même une sale pute.
[...]
NON. PERSONNE.
[20:54http://www.explorateursenherbe.com/:11] Omatao Onrdi: ELLE A ETE MALHEUREUSE TOUTE SA VIE.
[20:54:31] Omatao Onrdi: Parce-qu'elle a toujours connu la vérité. ( C'ETAIT UN GENIE. Un génie diabolique, mais quand même. )
[20:55:16] Omatao Onrdi: Elle voulait juste quelqu'un pour partager sa vérité. N'IMPORTE QUI. Elle a aimé Bartel parce-qu'il était là, point, ça pu être n'importe qui d'autre.
12-01-2015 à 12:22:48
-Je suis vieux Snow... Foutrement vieux.... Putain, ce que je suis vieux. Mais je ne pourrai toujours pas te dire comment on fait pour être heureux. Pourquoi on se met à aimer quelqu'un d'autre. L'autre, ce fourbe. C'est une horreur la vie. C'est un supplice l'amour. Alors j'en sais rien, j'ai toujours pas élucidé le mystère. Je suis pas assez sage pour ça. Je suis pas fiable. Putain je... Flanche. Je suis décalqué. Depuis des siècles. Je vais m'effondrer. Et je sais toujours pas. C'est intolérable.

2011
Avec l'enfant mutilé dedans, aussi. Et un truc en rapport avec le fait de vendre son corps. C'est carrément inspirant. *w*
"Dans un monde transformé en désert, des villes grises surgissent des dunes argentée par un clair de lune éternel ; voici ce qu'il reste des espoirs d'une humanité balayée par sa folie de domination aveugle. Seules persistances de cette race damnée, ils habitent le néant. Les fantasmes les plus étranges, les idées les plus tordues, les rêves, les cauchemars, les sentiments refoulés... Tout prend forme dans ce désert infini, cette désolation de limaille de fer, de rouille et de sable.
Là-bas même, trois chameaux trottent dans la lumière. Sur leur dos, un enfant mutilé, une poupée barbie prostituée, et un canard en peluche brûlé... Ils cherchent la délivrance. Ils cherchent une terre nouvelle. Devant eux, il n'y a que de la poussière. Derrière aussi.
Mais sans trêve, ils parcourent ce monde dévasté pour trouver une lumière qui puisse les baigner plus chaudement que celle de la Lune... Cependant, le danger rôde autour d'eux. Les démons papillons sont à l’affût, quatre enfants déments et pervers cherchent à rattraper leurs jouets en fuite, une flamme affamée incendie des villes entières... Et au dessus de tout cela, observant ce monde, une entité guette les mille histoires qui se mêlent, n'attendant qu'une occasion pour dévorer ces pensées en perdition, afin de gagner en substance et de devenir le nouveau Dieu d'un univers qui oscille au bord du néant."
12-12-2015 à 13:50:55
Ton angoisse remet de la substance dans mon coeur rongé dévoré par les vers. Ils se réveillent grâce à la vibration de l'anxiété maternelle. Enfin ils excrètent délicatement dans les tunnels creusés à même la chair putride, ils le remplissent voluptueusement de leur merde fertile. Exquise. Mon coeur fourré comme un fin chocolat. A la crème patissière, crème fouettée, tourbillons de chantilly rebouchant les artères. Mon coeur est un nuage de crème qui s'envole dans la chambre, qui fait pleuvoir des flocons de beurre, des trombes de gouttes opaques, lourdes, épaisses, comme des larmes de sperme.

C'est un jour de plus à passer seul ici à attendre que les cours prennent fin, à attendre que les gens aient finis de me passer à côté. C'est un jour de plus à se convaincre qu'il y a de meilleures solutions que la mort, à y penser pourtant toujours un peu plus. Je cherche à innover : ma dernière idée en date comprend l'achat par un moyen ou un autre de morphine ou d'un dérivé quelconque, afin de pouvoir me vider de mon sang sans douleur. Jamais eu les couilles de me couper, mais j'espère que libéré de la crainte d'avoir mal, j'aurais le courage d'enfin passer à l'acte. Tous les jours, je me dis que je devrai déjà tenter le coup en coupant quelque part, appréhender la souffrance du rasoir qui tranche la peau : ou faire ça au couteau, ou avec des ciseaux. Peu importe. Mais j'ai la vanité et l'optimisme de penser aux cicatrices qui resteront gravées dans ma chair, aux gens qui les verront. Je pense à mon corps que je méprise déjà, et à ce que je veux lui faire subir. Si je suis trop lâche pour en finir, je devrai vivre avec ça, encore plus laid, plus abîmé qu'avant. Ça me fait peur, alors je ne me touche pas. Je me regarde juste dans le miroir en imaginant quelle parcelle de chair pourrait être entaillée sans que ce ne soit trop visible. Ou juste en tentant de déterminer l'apparence des cicatrices. Mais je ne fais jamais rien de concret, et je continue à vivre, physiquement intègre. Hourra.

Il s'est déshabillé

Les feux d'artifice qui ondulent dans la nuit. Dansent. Le chant des sirènes des feux. Les sirènes qui s'en retournent au ciel. Ecartelées dans les ténèbres.

J'oublie ma peau dans la fumée des joints, j'y brouille les contours de mon corps, les roulements de tambour silencieux du trip s'élancent dans mes veines et font rompre mon coeur dans l'abandon et dans l'envol. Mon gosier crisse et brûle, se parchemine et s'emplit de chabrons, d'escarbilles aux cocons de cendres vivantes.

La gueule chiffonnée, défigurée au vitriol par des larmes amères.

[J'ai regardé le garçon qui était mort ce soir. Il était couché là, froid et compact, comme un bonhomme de neige. Il en avait le teint, et les yeux vides, deux yeux d'un bleu limpide sur son visage blafard aux pupilles en bouton, d'un noir opaque voilé d'une patine grise. Une mèche de cheveux blond reposait en travers d'un de ses globes oculaire, humide de larmes, poisseuse de sang. J'imaginais le contact moite des cheveux et de l’œil, la kératine fondant dans la gélatine tiède, une sorte de dissolution languide aux bruits inaudibles, doux, écumeux... Bien entendu, ce n'était qu'un fantasme, aucune réaction chimique de ce genre ne s’opérait ici. Mais j'aimais à y croire, à imaginer cette lente et croustillante dégradation, perdu dans la contemplation de son visage serein, au regard si franc. Un regard qui ne pourrait plus faire autrement que de rester fixer là où bon me semblerait, désormais que je l'avais privé du réconfort de ses paupières.

Le méandre des veines à fleur de la peau fine, le lacis bleu pastel sinuant sur l'avant-bras, une teinte si douce, si délicate, qui se mêlait splendidement à sa pâleur morbide.

Ses lèvres étaient sèches et froides, aussi douces que du satin frai, aussi glaciales que le verrou d'une porte scellée, l'entrée close d'un antichambre moite. J'ai néanmoins pénétré le tombeau de sa bouche, enlacé dans la mienne sa langue inanimée, aux papilles encore imprégnées de la saveur piquante de l'alcool, puis celle plus amère des drogues soporifiques qui l'avaient plongé dans un sommeil létale. ]

<< Envoie ton coq à la basse cour, mais gardons l'hirondelle. >>

Ses lèvres entrèrent en éclosion au sommet de sa verge. Elles y glissèrent, et sa bouche était comme un fourreau de velours, la moiteur de sa douce langue amère semblait la bise d'un vent d'automne sur l'ébullition de sa chair rubescente, gorgée et palpitante.


C'était un homme-oiseau aux grâces faunesques, aux longs membres duveteux, mordoré de l'iris aux orteils, aux lèvres pourpre comme le vin, au ventre plat et tiède, délicatement ombré, moucheté d'une pubescence pâle et fantomatique, qui, parfois, se colorait en un jaillissement dru, brun, soulignant le tracé captivant des lignes de son corps.
Il vacillait toujours sur la pointe des pieds, exhibant le relief incisif des muscles de ses jambes, allongeant la finesse aérienne de son cou, offrant à la contemplation d'autrui l'architecture dépouillée de son enveloppe moite, croquante et onduleuse. La plante sèche de ses pieds de danseur se posait pourtant fermement sur le sol, adhérait à la terre, et sa marche était aussi vive, aussi intense, vigoureuse et sauvage, qu'elle était aérienne, angélique, langoureusement déliée. Dans le mouvement il unissait l'abdication sensuelle et la supplique fébrile, semblant goûter avec satisfaction au contact infaillible de la terre, puis testant avec lascivité les liens de la gravité, aspirant à s'élever, dans un élan désespéré qui relevait autant du spasme angélique que de l’exhibition.

Le coffret calfeutré qui existait derrière ses lèvres sèches, l'écrin de velours du palais, l'étendue moite et caressante de la langue, invitant à s'échouer dans la bulle cramoisie, humide et sulfureuse ; j'ai possédé le mystère de sa bouche durant quelques secondes.

Il a défroissé l'origami du goût, l'a posé sur ma langue, a brûlé mes papilles des saveurs de sa bouche.

Le plis verticale et musqué de ce dos musculeux l'excita plus encore.


Il connut de sa langue chacune des vertèbres de ce dos sinueux, les caressa de ses lèvres, dessina leurs contours dans sa bouche de velours, goûta à la sueur comme on s'offre à l'alcool. Il fit fondre la peau salée sur sa langue à la manière d'une viande assaisonnée avec amour, laissa les saveurs de cette chair imprégnée de soleil s'étaler sur ses papilles, s'y dissoudre comme des morceaux de sucre pâteux, dans l'effervescence délicate de l’ivresse.

La chevelure de moire aux éclats aurifères, les lèvres de satin et les yeux de velours, où la pupille repose, comme un joyau d'obsidienne dans un écrin froissé. La guirlande adamantine des dents festonnant le feutre fondant des gencives, surplombant la langue aussi douce et fluide que l'alcool, marbrée de bleu, de jaune. La peau tiède et veloutée, souple et jeune, caressante, tissu soyeux de pâleur crémeuse, de duvet frémissant.

Un visage pâle et sans relief, un visage en 2D.

Dans chaque geste, il y avait un millier de personnes, un millier des autres qui avaient appris ce mouvement, l'avaient perfectionné, transmis.

Son corps était un merveilleux cercueil de feutrine et de membranes mouillées, de velours cramoisie et de douceurs humides. Les bords de ses plaies murmuraient comme du satin sous ses caresses, un chuchotis feutré, foliaire.

J'aimais quand il s'abandonnait sur les passages piétons.
Il faisait toujours une petite révérence pour remercier un automobiliste ; une sorte maladroite et dénaturée de révérence, tout à fait charmante dans sa fragilité.
[...]
Je suçais sa langue comme un sucre d'orge.
[...]
Il se mit à vomir des flots de gerbe tiède écumant de fluides gastriques, festonnés de bouts de viande ; pas la sienne, heureusement. Il eut néanmoins un instant de doute, s'imagina dégobiller ses propres entrailles crues...
[...]
Ses lèvres vermillonnes dégoulinèrent de salive et de bile, sa jolie langue savoureuse et agile devint pâteuse et prit un goût amer.

Un adolescent va se suicider en forêt. Alors qu'il s'apprête à mourir, le dieu Pan apparaît, le sauve et commence à lui parler. L'influence de Pan va déchirer l'existence de l'adolescent et la bouleverser sur tous les plans.
> il découvre son homosexualité. ( Pan lui rapporte une nymphe = jeune fille droguée évanouie ou autre. Il l'enjoint à la toucher, à avoir une relation sexuelle avec elle, mais finalement, termine en souriant par lui faire comprendre qu'il aime les homme, en entreprenant de baiser avec lui. Rapport tendre et bestial. Manié comme de la terre glaise, baisés et morsures dans le cou, langue fluide et soyeuse, la douceur piquante de sa barbe, ses lèvres chaudes et humides. Il le fait jouir dans un éparpillement complet des sens, une abondance de messages nerveux qui fait taire son esprit.)
> il remet en cause toutes ses opinions, la direction qu'est en train de prendre sa vie. Décide de la changer.
> Ses relations sociales bouleversées les unes après les autres avec violence. Les masques tombent fracassés.
> Il explose soudain, ses émotions, ses actes deviennent passionnés et violents.

Un poète contemplait le ciel, refusant le spectacle des misères de la terre. Il rêvait de l'azur éclatant, des nuages lumineux, d'une lune majestueuse et d'un cortège d'étoiles. Le pauvre sot, il n'avait rien compris.
Le poète doit baigner dans la crasse. Il doit barbouiller l'azur de sa merde, imbiber les nuages de sa pisse. A quoi bon évoquer les fragrances d'une fleur de lilas, la blancheur symbolique du lys ? Le bouquet des entrailles et son parfum de viande ne parle t'il pas bien mieux de la vie et de la mort ? En est-il même de plus légitime ? A la pureté cireuse de l'asphodèle, je préfère l'éclat glacé de l'os, l'ivoire jaunis des dents. Aux douceurs du printemps, les remugles entêtantes des viscères fraîches, le technicolor insidieux des tripes grasses.

Les mains qui déambulent.
Les doigts qui écument la jungle de ses boucles.

Mon corps c'est un flacon, le parfum c'est mon âme. Je la vaporise sur toi et tu sembles aimer ça.

Les harmoniques du métro, comme le chant des baleines.

Brise attentive ( à ne pas claquer les joues ou raser la peau fine )- bruine fraîche- le bruit des arbres ressemble à celui de maracas.




Je traverse la houle, je fends les vagues dont les crêtes aux frontières de la chair déposent leurs baisées et rasent de leurs caresses, le sel entre en mon corps en traversant mes pores. Mes artères rongées charrient la langueur piquante de l'océan qui réveille le soupir assoupis au fond de mes entrailles. J'entrave l'écume au bord des yeux, je repeins mes paupières d'eau vive et de brouillard salin, j’assassine la vision et j'abandonne sans questions sans peurs sans rage. Mes pupilles s’enlisent dans la cécité, mes mains ondulent au creux des vagues comme dans le creux des hanches, j'oublie mes articulations, j'apprends l'errance rythmée par la marée qui suçote le bords des plages crépitantes de soleil ou de pluie et recrache des galets. J'abolie l'unité corporelle factice, je romps mes tendons un à un, déconnecte les nerfs. Mon esprit est comme un instrument fatigué dans le feutre de la chair, il ballote dans les replis inconnus où se reposent les ombres que j'ai au dedans du crâne et des membres comme de secondes muqueuses collantes.


Et il ne sentait plus sa voix qui montait dans de parfaits aiguës en harmoniques étranges dans la nuit noire et dense où les arbres dansaient, frôlés et tourmentés par les mains rasoirs du vent furieux d'hiver. Les étoiles qui poignardaient le ciel n'avaient plus de couleurs, tout était devenu noir et gris et bleu, dans la clarté obscure des soirs où les tempêtes s'embrouillent en circonvolutions mystérieuses et odorantes au dessus des terres assoupies qui exhalent le brouillard comme une longue buée, une respiration frêle délitée par la brise.

Treat. Je me souviens de Treat. C'était un gamin quand je l'ai rencontré ; et maintenant que je le retrouve, je n'arrive pas à me sortir de la tête qu'il est mort enfant, si jeune. Ce brave type ressemblait à un épouvantail, un croque-mitaine dégénéré à la voix éraillée. C'était comme ça qu'on le présentait, ce grand bonhomme blafard aux longs membres osseux de Mister Jack. Mais moi, je l'ai toujours vu comme une montgolfière, ou bien un dirigeable. Avec ses yeux dorés comme des braises mourantes, la fumée qui l'environnait de voiles bleuâtres, sa caboche pleine de rêves, plus sûr que l'hélium pour planer vers les étoiles piquantes, et son corps décharné, sa peau qui ressemblait à une toile monochrome tendue sur l'armature délicatement proéminente de son squelette d'anorexique, et de camé. De malade. Treat volait, je n'ai aucun doute là-dessus. C'était un oiseau en papier, un ballon de fête-foraine échappé des doigts gourds d'un enfant bousculé.
Il n'aurait pas dû finir sous une pierre tombale, plutôt poussières au vent. Pourtant, il est bien mort ici, dans cette prison, et ses ossements reposent sous la stèle fleurie qu'on lui a dédié, dont on a assommé son cadavre exsangue. Quelle petites mains tremblantes ont déposé ces fleurs ? Si je restais ici quelques heures de plus, peut-être que je le saurais. Sinon, il faudrait que je revienne tous les jours m'accroupir devant cette pierre tombale, que je scrute le cimetière à la recherche de ce visiteur qui ravive l'existence achevée de Treat en sacrifiant des fleurs sur son dernier autel. Je me demande ce que savoir pourrait bien m'apporter. Pas grande chose, probablement rien du tout à vrai dire. Des embrouilles ou des mots balbutiés. Je n'ai pas envie de parler de Treat à quiconque. Je le connaissais à peine, à vrai dire. Ce gamin de la Nouvelle-Orléans qui s'arrachait la gorge et les doigts en compagnie de son groupe, médiocre mais plein d'énergie, suant sur la scène obscure tous les fluides de son corps anémié. Ses veines asséchées charriaient des flots de whisky et de drogue, ses lèvres fines traçaient des sourires catégoriquement défoncés sur son visage aiguë... Ce sont des images nettes. J'ai à peine côtoyé ces enfants, ces créatures du soir qui ont accepté ma présence au sein de leur groupe adolescent. Pourtant, je me souviens d'eux. Je me souviens de nos discussions, suspendues sur le fil de fumée qui s'échappait d'un joint partagé entre leurs douces mains graciles, et les miennes, larges, rugueuses. Nous étions presque intimes. Je suis resté trois mois à la Nouvelle-Orléans, et je les ai vu quasiment chaque interminable jour de moiteur et d'enivrante puanteur, revenant vers eux le soir, tel un animal qui sait où trouver à manger, un chien errant à la recherche d'un peu de chaleur, de caresses et de restes à grailler. Nous nous sommes mutuellement apprivoisés. Et j'ai appris à aimé chacun d'eux pour ce qu'ils montraient au monde, le visage faussement blasé d'une jeunesse terrifiée... J'ai appris à aimer ce qu'ils étaient, au fond et en surface, leur apparence provocante et leurs blessures secrètes.
Je me souviens leurs voix traînantes ou vives, leurs visages exsangues, leurs yeux alertes aux pupilles élastiques. J'ai aimé leur esprit vif et leur corps aiguisé par la faim. J'ai vénéré leur innocence claudicante, cette candeur mise à mal qui persistait dans un éclat au fond de leur regard constamment alarmé. J'aurais voulu les préserver à jamais de ce monde et de ses pestilences, mais ils aspiraient tous à s'y plonger, à inhaler toutes ses vapeurs toxiques, ils cherchaient le baptême dans les eaux empoisonnées du Mississippi et cultivaient leur apparence morbide, atténuaient les couleurs de leurs joues et creusaient leurs orbites pour paraître plus morts qu'ils ne l'étaient déjà. Si j'avais vraiment tenu à les tenir à bout de bras, j'aurais pu. Mais au fond, je savais n'être que de passage, comme toujours. Je savais que bientôt, je les quitterai pour d'autres découvertes, et je n'avais donc aucune promesse de salut à leur offrir, juste une épaule secourable à leur abandonner pour quelques heures nocturnes, la protection illusoire de mon corps, la chaleur de ma voix ; presque rien somme toute, des futilités qui s'en iraient dans le soir comme la cendre des cigarettes écrasées sur les trottoirs, telle autant de balises lumineuses mourantes qui témoignaient de leur passage dans les rues de la ville. De leur présence en des lieux dédiés.
Je suppose qu'ils marquaient leur territoire ainsi, à coup de clopes écrabouillées et de crachats amers, en diffusant des odeurs de fumée autour d'eux, plutôt que celle de l'urine. Cigarettes au clou de girofle. Je peux encore inhaler cette fragrance depuis les jours passés.
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