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12-12-2015 à 13:51:06
Il est debout depuis hier, cet homme n'a pas dormis. Il regarde le ciel. Le jour se lève comme un blessé titubant dans un brouillard sanglant, la brume fluide et courante de l'alcool. Ses trébuchades incendiaires lui sont un doux spectacle, le chatoiement aurifère souillé de teintes organiques, putrescentes, trouve un écho en lui, dans ses entrailles malades.
L'aube est parme bleuie comme ses paupières désagrégées par la fatigue, dorée-rougeâtre comme le blanc souillé de ses yeux fluorescents, et encore un peu noire, un peu grise, la moire cendrée de la nuit, colorée subrepticement du vert aquarellé des arbres aux feuilles dissoutes par la rosée. Et d'un bleu couleur veines- à l'image des cernes qui dégoulinent sur ses pommettes, qui creusent insensiblement dans la peau jusqu'à l'os, excavant son visage acéré, galvaudant la finesse glaciale de ses trais décomposés. L'aube est glorieuse, carnavalesque, fardée comme une putain, tendre comme un oisillon, elle est fragile, elle tremble, humide. Mouillée et sanglante, comme une blessure, comme un viol. Délicatement pourprée, striures incarnadines fouillant ses profondeurs ; zébrées de nuages aussi effilés et glissants que des cutters, aussi blancs que des lames. Un corps battu-crevé grouillant dans le technicolor insidieux de la pourriture.
Lui aussi resplendit de couleurs, la nauséeuse palette de la fatigue, de la maladie et de la souffrance font ressortir les nuances rosées, jaunâtres et azurées de sa peau cadavérique. Il est d'argent salis, d'os et de souffre, brûlé jusqu'à la moelle, suintant de teintes étranges qui fluctuent sous sa peau, s'exhalent en brouillard rance autour de lui, forment des nœuds noirs d'hématomes ; presque poisseux, bourbiers huileux, plaies pétroleuses aux nuances infinies, arcs-en-ciels nécrosés à la moiteur d'encre de chine. Imprimés, coulés dans la chair, éclusés par la peau, goûtant le long des nerfs comme des larmes de poix.
Il est moucheté de bleus gonflés qui ressemblent à des fruits, des prunes aplaties tatouées en profondeur, cherchant à retrouver leur relief d'antan en se gorgeant de son sang vicié par les toxines diverses distillées dans son corps désorienté et faible.



Le matin remuait dans ses langes souillées de sang, bavant un azur moite constellé d'étoiles grises, gruau bleuâtre aux flocons de cendres. Un bleu riche et sombre au voile fiévreux d'écarlate.

L'aube était chaude et parme, elle ondulait des hanches... Froide et bleutée elle exhalait son souffle... Fraîcheur hiémale mortifère et vicieuse, les doigts froids de l'aurore, ses caresses à nos os... La douce, douce lassitude qui naît dans le matin, déchire son ventre tendre, meugle en nos crânes. Sa lente et grise complainte caoutchouteuse. Sous l'incendie du ciel, l'épanchement voluptueux de l'aube souillée.

La lune encore visible est semblable à un kyste, une tumeur éclatante. Présence persistante de la nuit cancéreuse.

Funeste séduction féerique, séduction ubuesque piégée dans l'étreinte flétrissante de la sonorité débilitante du f.

Le matin dans la mouvance versicolore du ciel, purulence étiolée sur la dalle rêche de l'azur exsangue, asphyxié par l'étreinte de la nuit adipeuse, nuit immense et vorace accrochée à son cou.

Un visage/un air baroque, opulence baroque d'un corps, l'extase entortillée aux nerfs.

Des nébuleuses de souffre, de cendres et de poussière d'os...

- Attention, le petit oiseau va sortir... Et il éjacula une colombe dans ma bouche. Un oiseau liquéfié qui chanta ses saveurs sur ma langue -salée, amère, un peu acide, protéinée et chaude-, chanta le paradis, l'extase, et coula dans ma gorge se nicher au creux des tripes, fit son nids dans mes entrailles comme dans un tas de brindilles. Batifola dans les méandres humides, piqua vers les tréfonds détrempés et goulus ; tournoya dans l'abdomen fourré de nœuds et de carne, foisonnant de tunnels, galeries secrètes de viande, foie humain tendre et lourd, poches d'acides, le rouge merdeux des reins, autant de chaudes et écarlates merveilles marbrées de couleurs vives, cernées d'os, bardées de nerfs. Il se joignit au clapotis gastrique, apportant sa chanson, sa mélodie scabreuse...

Le violon a des mains, il masturbe ma colonne vertébrale. Les dernières vertèbres à la jonction de mon crâne et au bout de mon échine éjaculent une langoureuse chaleur, un frisson torpide qui prend son temps pour courir dans la chair. La mélodie se répand à l'intérieur de moi, je suis embaumé d'huile de massage de l'autre côté de la peau. Elle tourne dans mon ventre comme une langue voluptueuse, lèche les parois de mon abdomen avec une gourmandise soucieuse, se love comme un tendre mollusque au sein des cavités secrètes, frémit sur mes nerfs, elle roule des mots d'amour dans mon ventre alanguis, et transmute mes entrailles en une matière molle, et chaude, coulante comme du miel.

Et il n'aurait su dire si la douleur submergeait le plaisir, ni pourquoi ces deux liquides enflammés qui parcouraient son ventre étaient ou non miscibles. Il ne voulait foutrement pas savoir, n'attendait aucune réponse. Seule comptait l'étrange tiraillement intérieur qui le poussait tout à la fois à vouloir plus de cette exquise souffrance, tout en désirant de tout coeur y mettre un terme. Entre supplications et râles bestiaux, sa voix ne prenait plus aucune forme claire, explosait mollement à ses lèvres en gémissements mouillés, déambulait dans l'air en cris brefs zigzaguant à la manière d'un élastique rompu, d'un éclair mou en caoutchouc couinant. Il éprouvait complètement toute l’ambivalence de son désir. Vouloir que ce mouvement insupportable cesse, tout en invitant toujours plus loin la bite congestionnée dans ses entrailles secouées, l'enjoignant à poursuivre l'inexorable oscillation qui enflammait les parois de son rectum. Muqueuses écorchées, suintantes, poisseuses, qui accrochaient le membre, cherchaient à l'absorber, à l'assimiler à la viande de son corps. Ne sachant plus s'il désirait jouir de cette exquise douleur, ou que l'autre en finisse. Ne sachant plus s'il aimait ou détestait cette sensation qui mettait tant de contradictions en lui.


J'ai aucune âme et du vomis au bord des lèvres, des fleurs de gerbe qui s'envolent de ma gorge et explosent dans la chambre, dans la moiteur poussiéreuse de la chambre, qui retombent en flocons aigres sur les papiers des carembars que j'ai tortillé dans ma bouche. J'ai mal au dos et mal au cœur, mes yeux ne cillent plus, mes paupières sont parties- papillons désyncrhones et bourrés qui fusionnent, humides, avec le gris des murs. Mes sentiments aussi. Je me sens comme si j'étais un flacon de parfum vide, le parfum de mon âme volatile étiolé dans les vents, je me sens comme un hameçon qui pend au bout d'un fil, les gros poissons tourbillonnent sous moi, dans l’abîme, dans l'océan du monde, dans l'océan qui pétrie les bords de ma réalité de ses doigts de mercure. Gris. Et froid. Et vorace, bouillon de squame et d'os. Grignotant les frontières de ce monde désenchanté, le chaos ambiant de mon univers brumeux, son austérité colorée de giclures aléatoires, sa grandeur laquée de poussière, ses chaînes entortillées, ses cris étouffés, ses végétations fanées, ses bruissements répétitifs de dessins gondolés et de pages tâchées. De morve, de sang, de salive, de chocolat et de dieu sait quoi d'autre.
Je devrai arrêter de manger en lisant. Je devrais arrêter de fourrer des trucs morts entres les pages de mes bouquins pour leur rendre un hommage ridicule, de les fleurir de pétales brunis qui craquent entre les pages, d'en faire des cénotaphes qui s'entassent dans l'ombre d'un placard sans fond, qui environnent mon corps vidé comme les saints de plâtre et les céramiques maussades des cimetières. Ils veillent sur mon néant. Plus de substance, d'énergie. Je coule dans l'océan. Je m'auto-aspire, auto-succion de moi même. Les abysses prennent une inspiration goulue, je file entre leurs lèvres. Je me roule dans leur gorge, dans les tendres muqueuses de leur gosier, et je glisse. Les ténèbres me bercent. Des épaves me caressent l'échine, râpent les bosses duveteuses de mes vertèbres, des échardes pourries entrent dans mes narines. J'inspire fort. Elles écorchent ma gorge, se coincent dans les muqueuses, ont l'air de fondre dans leur viande si tendre, s’agglutinent dans les blessures à l'intérieur de mon ventre et pourrissent encore, et deviennent de membranes fibreuses-humides qui font partie des intérieurs rococo-rougeâtres de mon organisme défoncé par l'imagination. Je vire au gris de fer, au gris de bois mort, mes entrailles font des cabrioles et s'étalent dans moi même comme si je les avais vomis du mauvais côté de ma bouche, elles jonchent le fond de mon ventre comme les épaves qui jonchent le fond de la mer, je m'endors dans un coffre aux trésors oublié, et les gamins qui cherchent des trésors trouvent mon corps, ils jouent avec, ils le rejettent, ils l'embrassent et le battent, le couvrent de coquillages, de galets d'algues, de cigarettes ratatinées, ils le découpent et en font des cupcakes puis les donnent à bouffer aux oiseaux qui valdinguent entre les nuages-cutters qui glissent dans l'azur, à deux doigts de le couper, à deux doigts de provoquer le saignement du crépuscule. Mais le soleil colmate avec de la cire chaude, il cautérise les plaies de ses paumes irradiées. L'aube ne giclera pas des longues blessures du ciel.



Je suis de la compote d'obus, j'explose en bouche, je taillade les joues, je brûle ta langue, je te pète les dents. Je suis de la compote de feu, de la compote-attentat qui incendie la chair, qui met le brasier dans l'intérieur du corps.



Dans les draps qui m'adhèrent férocement à la peau, son auguste beauté, l'opulence des détails. Dans les mastications bovines du lit, dans l'absorption ouatée du matelas avide, la tête dans la bouche de l'oreiller qui suçote mon crâne comme un berlingot, rien qu'une vision du paradis funeste- sa gueule. Ses yeux cométaires embrasés par l'absinthe peignant les iris bruns, imperceptibles mouvement de couleurs vives au sein des cavités feutrées d'ombres orbitaires vénustes, aussi douces que des incrustations de satin. Sa gueule de carnaval, de fête-foraine, ses lèvres incendiaires qui chatoient sur ma peau. Ses yeux. Les ciselures hérissées de son visage halé, la texture provocante de sa peau. Et puis ses yeux encore. Horloges incandescentes où les secondes funambules trépassent, sur les bûchés aériens de ses nerfs optiques. Des pupilles de charbon qui alimentent les feux discrets d'un regard à la mouvance constante, à la pulsation chromatique infinie. Des nuances veloutées et chaudes, des tourbillons languides qui aspirent le regard, des éruptions de moiteur terrestre drue ; un brun cérulescent qui verdoie et flamboie et bourgeonnaille jusqu'à la perte de sens. Des yeux d'hypnotiseur qui tournent et brillent dans le noir, qui racontent des histoires. Qui montrent des spectacles au moindre éclat capté, dévoilant sans cesse d'autres étranges visions, d'autres merveilleuses vomissures de l'esprit.
Glissement. Et sa pupille s'effeuille.
Les bayous, la grande humidité d'un endroit plein de squame. Feux-follet des marais qui illuminent ses orbites de gaz incandescents, des voiles brumeux perlant d'étincelles et tintant de lucioles de verre, de papillons d'argent, dans le tourbillon collant des tourbières festonnées pour un bal verdoyant, aux chants chuintants du vent mouillé qui traîne. Paysage de nacre inondé par la lune, à l'arrachée sur la toile, de grands linéaments crasseux de fusain, d'ocre merdeux et de sang ; un sang séché savoureux, riche d'un millier d'alcools, d'un millier de drogues liquides, solides, gazeuses. Des résines poisseuses, des fumées collantes, des lampées aurifères veloutées comme la soie, coulantes comme des rubans de noël aux friselis pailletés, des jets de foutre et de pisse empoisonnés par des virus divers, des sueurs opiacés lapées dans le creux de côtes brisées, des salives partagées au goût de médicament, de sirop pour la toux et d'atrabile glacée, des colonnes de sang mêlées à de la poussière d'étoile dansant dans une seringue, tournoyant fébrilement en attendant la pression fatidique du piston chromé... Les cendres d'un bûcher, des cigarettes de chanvre volé à des pendus, le vomis émietté d'un condamné à mort, des substances distillées dans le secret des entrailles, si baroques, si pulpeuses, et si riches de mystérieux trésors. Les jus de glandes cérébrales, d'autres noyaux cachés dans le corps, les sécrétions amers d'une prostate pressée au petit matin dans la lumière d'une aube désincarnée. Des myriades de cachets tambourinant au fond d'un ventre creux, des gélules colorées, des pastilles effervescentes, certaines inoffensives, d'autres thérapeutiques. Une grêle d'ivoire phosphorescent, un technicolor mystique de chimie profilée. Cet homme a le sang bouillonnant, empoissonné et merveilleux d'un faune. Le sang d'une créature dont même la sueur provoque la dépendance, dont les larmes sont aussi désaltérantes que délicieuses, dont la salive rend fou. De phénoménales humeurs suintant d'une viande exquise. Et dans ses yeux humidifiés par quelque substance irisée, hallucinogène et fantastique, on voit ces longs marais où la tourbe s'enflamme, des étendues de fange fertile aux entrelacs fibreux de bois mort et vivant, la danse atone des arbres farandolant dans une architecture d'albâtre et de cristal. Des demeures de lumières creusées d'ombres d'émeraude, peintes de traînées bleuâtres, défoncées par les perspectives changeantes des flots d'herbes lamellées. Des ruines antiques et bétonnés qui se couvrent d'exubérantes putrescences chatoyant dans la brise. Des palais imaginaires s'effondrant dans les eaux stagnantes, s'enfonçant avec des bruits de sussions sensuelles dans les sucs gastriques des marais qui digèrent, accompagné par un cortège de joncs dressés vers le ciel au bleu riche et profond d'un hématome, bleu fluctuant poisseux, malaxé par les doigts bagués de la nuit. Bleu gouache, bleu liqueur. Ciel bouffis et gonflé, criblé d'étoiles épineuses, blessé dans sa chair crémeuse. Suintant dans les marais des humeurs translucides qui éclaircissent les airs, qui rendent le soir humide, font comme une pellicule collante sur le regard et sur la peau, quelque chose d’amouraché des doigts, quelque chose qui efface vos empreintes digitales, digère l'identité, vous transforme en plastique- visage de bakélite au sein d'un grand silence, masque luisant d'un blanc cassé. Et le saignement sirupeux qui dégouline encore, qui va gorger les globules de boue flottant à fleur des ondées croupissantes, les verdures grasses, pubescences aguicheuses, qui se dandinent dans la fange en écartant leurs feuilles. Un millier de feuilles claires macérant dans la tourbe, diffusant leurs respirations putrides au milieu du brouillard. On y perd la tête d'une seule inhalation et les sens y frétillent comme des têtards tout frais, s'évadent en trombes visqueuses au firmament des nerfs. Explosent.
Glissement à nouveau. D'autres secrètes verdures.
Ses yeux foisonnent de forêts repliées aux ténèbres odorantes, de sylves endormies bruissant des vibrations de chansons oubliées, de murmures alanguis remâchés, de comptines assertives, de poèmes démembrés, de marmonnements comateux d'agonisants sanglants, morveux, humides de sanie et de larmes, soldats et campeurs égarés qui crèvent de faim ou de maladie dans les buissons piquants, sous des fourrures musquées, au coin des feux éteins ; forêts onduleuses aux sentiers découpés par des torrents bourbeux, des troncs morts, des carcasses échevelées, aux veines ouvertes aux vents, aux échines de bois dressées, à la chair d'humus, aux salubres humeurs végétales et aux nuées buveuses de fluides poisseux, d'exciseurs de pulpe ligneuse, d'affamés chitineux, aux hordes flexibilisées rampant sous les feuilles pourries, dans les orbites des bêtes tombées à bas les racines tavelées d'écailles fongiques bleuâtres. Partout des mots qui dansent, des chuchotements décousus recousus en point de croix sur les lèvres du vent- un vent taiseux tombé de fatigue au fond d'un ravin peuplé d'orties et de fleurs sauvages. Dans l’entremêlement baroque des os d'ivoire des lapins, des renards et des petits enfants disparus à la brune, une floraison urticaire aux étirements languides. Des bouquets d'épineux et de fougères bien grasses. Des mouches qui claironnent en tournant dans les airs, bourdonnements radiophoniques destructeurs de pensées, des ordures qui brillent comme des trésors, des argenteries tordues, aristocrates souillées d'un univers excrémentielle. La déglutition de la civilisation, rejet gastrique de féraille et de plastique digéré à nouveau. Des forêts saines et pures côtoyant le bois tordu au bord de l'autoroute. Des forêts d'Arcadie et de Finlande qui s'entremêlent dans des spasmes cabalistiques, cascandantes de mousses, drapées d'humus, exhalant des nuées de spores divers au sein des brises complices aux doigts déambuleurs.


Des bouffées pénétrantes d'entrailles crues, relents d'humidité organique, de fluides abdominaux intimes. De la viande goulue dégorgeant du parfum et des liquides divers.

Faune à la bouche moelleuse, peuplée d'une langue agile aux tourbillons onctueux. Une antre de moiteur écarlate, épicée et crémeuse.


Seul, on crève, seul. On vit à peine, seul. On respire tout doucement, on existe au ralentit, dans une chrysalide. On est figé, comme sous une pellicule de givre. Et on attend, un creux au bide, dévoré de l'intérieur. Tellement vide qu'on se sent comme un crible, comme un filtre à travers lequel le monde passe, voile ondulant de lumières, de sons et de sensations, qui nous traverse sans laisser d'autre trace qu'une image en mouvement. L'image qu'on porte, l'image qu'on est. Comme une salissure, une grosse emprunte de doigt sur une vitre bien propre. Assez discrète pour ne pas être remarquée, pas à hauteur du regard, mais juste là, quelque part. A attendre l'effacement. L'instant de délivrance où les apparences vont se déliter... Et que restera t'il derrière ? Quelque chose d'informe, et de vague.


Le corps froid contre le corps chaud. Mais il aimait sentir les méandres gelés de ce corps, sa maigreur de cadavre- les mains fines et hâtives de ce corps qui glissaient sur sa peau, suivant des tracés parallèles ou désynchronisant leur danse fluide, déroutant ses nerfs avec malice. ( Les lignes hâtives du corps qui glissent comme les fils d'une toile d'araignée rompue sur sa peau. ) Les caresses furtives ou interminables, la fraîcheur de ces doigts, la douceur de ces paumes. Il avait l'impression d'avoir volé au vent une de ses brises d'automne, à la forêt une de ses bêtes cachée. De posséder quelque chose d'interdit et sauvage.

L'alcool a la couleur de l'aube dans les tripots sordides. Une aurore liquide qui roucoule dans sa prison de verre, qui chatoie avec une volupté infernale.

Il se suicida les lèvres pleines d'amour et le cœur en hiver.

L'art est dit-on dans le détail. Cet homme n'était qu'un tumultueux méandre de détails, torrent captivant de petitesses brutales fusionnées en une charmante immensité bestiale grouillante de gestes et de paroles. Deux yeux n'auraient suffit à embrasser l'ampleur de ce désastre olfactif et visuel qu'il s'était complaît à laisser façonner par les vents et les pluies. Son existence n'était qu'une riche exhalaison putride, une gifle électrisante et voluptueuse aux sens.

Les ombres de la nuit s'accrochaient à ses yeux.

Ils s'agrippaient à leurs zébrures sanglantes, plongeaient les doigts dans la moiteur de leurs blessures fatales.

Je les vois chaque été qui présentent leurs corps aux rayons du soleil, qui dénudent leur peau sous l'azur martelé chassant de son tranchant les nuages alanguis, je les vois dans le jour abolir les plis et les recoins secrets de leurs vêtements, donnant raison à la chair par leur abdication.

Ils font osciller en grinçant leurs reins moites et stériles où plus rien ne crépite, où le feu s'est éteint pour laisser place à un néant lugubre. Ils ne sont plus que chair collante, fluides industrieux et vapeurs sous pression. Il font des bruits de cheminé qui sifflent et qui rougeoient pour renflouer de bruits les apparences déchirées sur l'orgueilleuse brutalité du sexe, pour donner une splendeur artificielle aux saccades hypnotiques de leurs membres secoués, concéder une beauté intime à la chorégraphie désolante de leur corps abolie par le manque. Manque d'amour et de tendresse noyé sous la profusion des gestes du désir, sous la danse mécanique des carcasses emboîtées qui tressautent et soupirent, lustrées par la patine poisseuse de la transpiration. Ils s'animent en pantin, d'une voltige fracassée dans la poussière. Écroulés l'un sur l'autre, ils se dégoulinent ridiculement dessus, forment de leurs mollesses et de leurs turgescences une tourbière de chair aux vapeurs âcres, aux clapotis désincarnés. Ils donnent l'air de se mêler en profondeur en se jetant leurs lèvres, de s'entredévorer dans un concert immense. En vérité, ils ne se connaissent pas.

membres englués
ses reins roulent en l'attirant vers lui, vers son ventre fangeux, et il lui semble que les entrailles goulue s'ouvrent pour le happer, le dévorer, que c'est un mouvement mécanique ayant pour but de l'emporter dans les profondeurs d'un broyeur à ordures ; l'ordure puante et coulante de son corps se veut mastiquée par les spasmes internes, les crispations anales. Chair en abdication, striée, vénérée, s'imprimant en reliefs aux pistons de ses doigts, se gondolant d'extase et de morsures, marquée de la musique incisée comme un solfège en braille dans la pulpe inhumée fleurissant de ses corolles sanglantes.

Il aurait voulu que le garçon le regarde.Il aurait voulu que leurs yeux s'accrochent, que leurs sourires se joignent et que des mots banals fleurissent sur leurs lèvres hésitantes en gerbes murmurantes, en trilles frémissantes de syllabes mal articulées. Il aurait voulu faire la connaissance du garçon et mieux voir son visage admiré du coin de l’œil, avoir le courage de le regarder franchement, de faire germer dans le jardin asséché de sa bouche des paroles timorées, certes, mais des paroles passerelles pour lier leur existence ne serait-ce que deux minutes.

Le temps des léopards.
C'est un miroir tacheté dans lequel se regarde quelqu'un ; son reflet est couvert de tâches.

Un nouveau nom.
Les doigts du brouillard collent à ses joues d'enfant. La boue rampe à ses pieds, absorbe ses pas laborieux, et sa marche somnambulique trouble le matin emperlé de bruits de sucions humides. Le chemin de terre est un golem tourbeux étalé sous son ombre, un géant endormis à la chair creusée de sillons et rongée par la pluie. La fange collante plaît au garçon, quand bien même elle l'épuise.

Lovées dans se chair crémeuse comme des coquilles nacrées sommeillant dans le sable, ses vertèbres relaient voluptueusement l'ondulation d'une danse.

Un cœur cabossé.
Métaphore : cœur = machine, organique/métallique tout le long du texte, peut-être écrire sur Bartel = son cœur cabossé a grossit à partir de cette bosse à son cœur, a grossit. "Et l'excroissance de son cœur a explosé en gerbes incendiaires, transformant ses entrailles en fête-foraine, répandant le brasier dans ses tripes opulentes. Depuis il a le feu au ventre, une gueule de carnaval et un corps enflammé de l'intérieur. Il crépite en gestes et en paroles."

J'aime écouter les voix. Les voix sont belles... Elles se déplient de la gorge comme la fronde d'une fougère et viennent s'écraser sur le palais, ricoche moelleusement sur la langue. Elles rampent en dehors de la bouche, s'entortillent fiévreusement à la lisière des lèvres, et giclent lascivement dans l'air.


Le manuel de la pâmoison.

[11:39:46] PanTouffe: ........... Alice non, Alice il est increvable.
[11:40:07] PanTouffe: Après une guerre nucléaire, il ne resterait que deux choses.
[11:40:10] PanTouffe: Les cafards et Alice.
[11:40:17] Voodoo Child: Et il deviendrait leur roi
[11:40:20] PanTouffe: Qui leur apprendrait à faire des tours de cirque.
[11:40:23] PanTouffe: Dans les ruines.


Il l'entourait de ses voiles de méduse.

Un monde où les gens sont dirigés par des oiseaux. Ils viennent du ciel, prennent la nourriture, repartent ; univers enchanteur plein de grâce. Ou bien humains crasseux, laids, brisés, vénérant des oiseaux aux lignes pures, à la beauté divine.


Il a chut sur ma vie de tous ses membres lourds, ensevelissant le jour sous son étreinte âcre. C'était la nuit contre sa peau, l'été dans l'éclosion cramoisie de sa bouche. Il était doux et âpre en ses voracités.
- nos membres englués battaient à la chamade.


Bartel : Abondance est un mot manquant un rien d'amplitude pour désigner Bartel. Surenchère conviendrait mieux : où que l'on regarde, quoi qu'on cherche à désigner chez lui, il s'agit toujours d'un trop. D'un excès oppressant qui vous englue, vous happe et vous embarque de force dans un univers redéfinis par sa présence.


Aux lèvres du grand jour, un baiser qui s'enroule,
Donné par un fantôme oublié sous les ombres,
Spectre félicité par les ténèbres denses,
Où s'échouent les vapeurs décédées en plein ciel.

Un baisé sur l'azur, qui se coupe et qui saigne,
C'est si doux un baisé, et cela meurt si bien ;
Entre les crocs du jour, ça se déchire sans fin.

Il le fallait secret, mais on l'a accouché,
Sous les grands yeux du ciel, amorphe bleuissement,
Comme une chair stérile,
Une viande inféconde,
Et il n'a pas frémit de ce souffle léger,
Qu'ont les ailes d'une fée, et l'instant du baiser :
Il est mort desséché, comme une peau sur les lèvres,
Ratatiné-crevé sous les feux du regard,
Immense indiscrétion épicée par l'horreur,
Qui pesait lourdement sur le vent de ses voiles.

Et le voila qui tombe diaphane et cristallin,
Transparence macabre,
Et qui se brise au sol,
publique élégie de l'amour interdit,
Honteuse union des chairs assassinée sans grâce.


- - - - -

Ton âme est un ragoût aux pensées en lambeaux,
Elle est sillonnée d’orfèvreries macabres,
Des bateaux nacrés d'os et de chair en biseau,
Louvoyant dans des mers accablées de mirages.

Giclées d'un coin d'ombre de ton cœur pourris,
S'enchevêtrent en ton crâne d'ignobles purulences,
Floraisons éructées aux relents de charnier,
Claquant dans le secret en déhanchés avides,
Rampants amoureusement aux confins de tes rêves,
Pour fuser avilies en fantasmes moisis ;
Alanguies à l'éveil sous des dehors trompeurs,
Elles se replient fanées en délictueux murmures.

Tu as la gueule gentille, et des grands yeux de chiot,
Tes sourires ont l'éclat acatène des idiots.
Tu as mains très sages aux mouvements languides,
Qui ne frappent jamais et ne caressent pas :
Des mains de cire aux lignes lisses
Aux doigts sciés,
Prudents.


des colombes en rut

Elle m'a broyé entre ses jambes.


- Ils ne se connaissent pas. Ils ne s'aiment pas. C'est absurde.
- C'est le principe d'un plan cul.
- Mais c'est absurde.
- lls veulent simplement s'amuser.
- Ils ne rient pas ensemble, ils se heurtent et se quittent en se fuyant des yeux.
- S'ils se mettaient à parler ce serait trop intime.
- C'est déjà intime, ils se balancent l'un dans l'autre et s'offrent leurs entrailles.
- Non.
- La chair n'est pas intime ?
- La chair est publique. Elle s'exhibe, elle se marchande. Elle se maquille et elle se vend-la chair se consomme, se pavane, elle ne danse et ne sue que pour être mordue- elle ne s'épouse que pour être pétrie, ne se dévoile que pour être saisie. La chair est partout sur ta gueule, elle bourgeonne à tes lèvres, s'effondre à tes pommettes, se vautre dans tes joues- et c'est d'une impudence qui frappe. Elle demande un contact, une vrille, un instant. Elle se veut immédiate, submergeante et vorace. La chair est publique, elle nous entoure et nous esquiche, nous sommes dévorés au sein des pulsassions qui en agitent les profondeurs carnées. La chair est commune...
- C'est encore absurde. Aucun des inconnus qui m'a filé sous le nez n'est mien, ne l'a été même au sein de mes fantasmes. Aucun de mes amants ne m'a jamais possédé, pas même une seule seconde. Nous ne pouvons pas nous appartenir : il ne se passe rien. C'est de la mécanique... C'est si fluide que ça a la portée d'un courant d'air qui passe, ça n'accroche aucune aspérité, ça coulisse sur moi, ça caresse avec indifférence. Ils ne s'offrent pas, ils ne donnent rien dans la caresse, dans le coup de rein, dans le baiser. Leur bouche sont toutes les mêmes. Ils n'ont pas de voix, pas d'histoire- la variété de leur anatomie, la diversité de leur chorégraphie, est noyée dans un silence immense. En vérité, dans un seul, ils sont tous. En faisant l'expérience d'un seul, je les ais tous connu...

Putride anatomie constellée de vices ancrés au corps abject. Dans la chair qui suinte où se noue le désir, le germe du massacre abreuvé de sueur se répand en poisons dans les reins. En la moiteur ignoble rampent les serpents des nerfs étiolés confinés aux méandres carnés qui se bandent.

Son ignoble tendresse se cueillait à la louche. Il était tout de crème et de sang, voluptueux et coulant, tout de lait, de sueur et de battements de cœur.

Ça lui fait l'orphéon dans les côtes. Et des coups de poing dans le ventre- c'est rien qu'un nœud, le cœur. Un nœud épais, suintant, dénoué par la mort.

Dans une fosse de chair.

Il a le cou très long et les épaules comme la cambrure d'un arc.

Son ventre s'ouvrit pour dévoiler un univers tout fondant et humide, un fossé détrempé où ses entrailles s'ouvraient goulues et carmines, sensuels entremêlements de viande encore chaude... Exhibée tel un fascinant abîme de velours perlé, méandre cramoisi peuplé d'ombres et de palpitations, plongeant jusqu'aux racines calcaires de sa charpente d'oiseau.

C'était un garçon aux maigres hanches de chat et aux mains de satin. Il avait la pupille bordée de velours bleu, prompt à se gorger de lumière, les joues creuses et feutrées d'un duvet frémissant. Ses lèvres étaient soyeuses, souples et rosées.

Le sexe avivait ses couleurs : ses lèvres étaient plus rouges, ses yeux plus bleu, sa peau se nuançait de de teintes fauves.

Il avait dans le ventre un venin qui lui montait jusqu'aux lèvres en écumes, et dont les effluves en remplissant sa bouche, s'échappaient en filets aux coins de ses rictus.

Ils s'aimaient comme des insectes, avec méthode et frénésie.

C'est un de ces enfants aux yeux anéantis, qui n'a de tout le jour pas desserré les lèvres, qui a gardé closes et son cœur avec elles

Il honorait les dieux en les invitant par des paroles rituelles. Et tout ce qu'il faisait alors, manger, boire, baiser, leur était dédié : les dieux ressentaient par sa chair, éprouvaient son plaisir. Il ne leur laissait pas des présents sur des autels de pierre. Son corps était l'autel. Les offrandes étaient coulées en lui. Pour honorer ses dieux, il devait éprouver du plaisir.
> De ce fait, se vautrer dans la luxure et le plaisir des sens = offices du clergé et démonstrations de ferveur des plus riches. Ceux qui manquent de sensualité ou qui n'ont pas les moyens/le temps de se consacrer aux dieux sont méprises.
> Néanmoins on ne dénie par l'importance du travail, car le plaisir éprouvé après l'effort est considéré avec beaucoup de respect.

Texte avec Bartel ou personnage approchant > il était aussi riche que l'humus automnal, ne semblant fait que d'un grouillement intense, comme si tout en lui fluctuait selon une mécanique incompréhensible.

Il fouille le gravier de sa gorge à la recherche d'une pépite de chant. Mais c'est au-delà des éboulis de ses mots ravalés, au plus profond de son ventre fécond, qu'il trouve la rocaille étincelante, aiguisée et sauvage, de sa voix rauque aux fêlures abyssales. Sa voix chaude abîmée, dont l'onctuosité sommeillait sous une gangue charbonneuse, cocon de cendres agglutinés, chair blessée racornie, contractée, de son gosier crissant tapissé de velours.

Les mots humectés au magma de sa voix, chaude onctuosité de miel, de vase et de gravier, dégorgement d'humus en son haleine poisseuse.

Arabesques feutrées où s'écoulait le torrent de gravier et de vase de sa voix. Éruption lexicale tourbeuse, mots de boue et de pierre, enveloppants et percutants à la fois en sursautant des lèvres.

Ce texte évoque la progression de la part de marché de Carrefour dans le segment du Bio. Il est perclus de statistiques et d'un ennui mortel. Chaque ligne est une mâchoire qui va se fracasser sur la ligne suivante, et ces dizaines de bouches imprimées s’affairent à me dévorer, me transformant en agrégat bourbeux, en abominable bonhomme de glaise. Je dégouline entre les interlignes, lambeaux vaseux, gluants, s'écoulant sur la blancheur de la page. Sur le grain tiède de la page. C'est tout ce que cette page peut m'offrir. De sensualité et de beauté en sa compacte vacuité.
Ta gueule retourne bruisser dans la sylve. La pénombre cérébrale.

J'avais l'impression d'être une créature sirupeuse en moi même, une silhouette de sève épandant sa matière dans les dédales élastiques de mes membres. Les miens. A moi. Possession découverte, tout un royaume de viande dont j'avais déserté les frontières ; replié dans ses confins de velours et de jus. J'investissais de nouveau ces lisières molles, je redécouvrais la tendresse de ma peau. Jamais je n'avais été à l’abri du monde et de ses palpations, de ses pénétrations insidieuses ; douleurs furtives et plaisirs tâtonnants s'étaient glissées en moi comme des aiguilles, mais mes nerfs avaient serpenté à l’abri de leurs contacts jubilatoires.

Extension de forêt dans le corps esquinté, bois et halliers tout au fond des viscères, et étendant leurs vrilles aux nerfs jalonnant la carcasse de biche, crashée à la gueule d'une bagnole avide de goudron à bouffer sous ses roues.

A bas l'oiseau chanteur, abat les enjôleurs.

La fille au corps de couteau.


-
Les oiseaux assassins qui vous picorent la nuque Comme une migraine. Tenace. Incrustée jusqu'à l'os. Sertie tel un diamant de douleur ; aussi inexorable.
Il était un diadème de feu au front de son amant, ceint comme une punition.
Couronne d'épines et de pavots fleuris. Un cerceau de souffrance étrécis à chaque journée d'amour candide, dévastateur d'innocence carnassière.
-
Un oiseau qui se niche à la chaleur humaine, se pelotonne à l'abri de ses côtes. Ce sont des branches d'ivoire élancées dans la chair. Et l'oiseau y décèle la tendresse d'un organe, d'une viscère moelleuse. Un cœur offert où faire son nids poisseux, d'où chanter ses oraisons funèbres. Il en aime la texture et la mélodie fauve, carmine, primale.
-
Elly belle gueule. D'enfoiré et de roi. Tour à tour le bourreau et la victime des cœurs. Ces cœurs voraces prompts à la collision.
-
Un oiseau d'airain flamboyant et mortel.

LA COUR DES HIBOUX
Ils ne comprenaient pas ces oiseaux là. Qui ne chantaient ni ne migraient jamais.

Muscles sirupeux coulant de leur gaine épidermique en tourbe charnelle frémissante, substance grotesque exsudée à chaque contraction, fluant des plaies ouvertes en mélasse de carne tendre. Sa farce réduit à un miel tendineux, à une inondation de bouillie nerveuse juteuse. Confiture de lymphe et de sang vicié, provende grumeleuse aussi épaisse qu'une liqueur.

L'aube est neuve, écorchée, aussi fine et rosée qu'une peau cicatrisée.

Il semblait être d'une tendresse boueuse, perméable à la caresse. Sa peau avait captée et enfouie des années de soleil, que ses veines rediffusaient au soir en liquéfiant sa chair. Il n'était plus alors qu'une liqueur de tourbe, un alcool sirupeux, un bronze en ébullition dégoulinant d'un moule. Cet homme n'était qu'un distillat marécageux, le crachat plein de sel et de feu d'un volcan sous-marin.

L'accent est l'épice de la voix.

Ils étaient étrangement semblables en leurs dissonances, d'une complémentarité odieuse. Jambes lognues et torse nanesque pour l'un, gambettes courtaudes et tronc allongé pour l'autre.

Il était poursuivie par une traîne d'odeurs, lourde cape invisible drapant ses épaules comme une peau écorchée.

S'arracher à l'amas gluant des verdures sylvetres, dédale collant
Des antres de velours dans la forêt poisseuse
13-06-2018 à 15:05:14
Ils peuvent bien choisir la musique qui leur chante pour mon enterrement. Un enterrement, c'est toujours pour les autres, ceux qui assistent, qui sont là pour se pleurer dessus. Pas pour le mort. Le mort ne se soucie de rien. C'est de la viande en conserve qu'on interdit aux vers.

Poignardé de nébuleuses = elly rouquin

C'est un de ces cauchemars aiguisé par la Nuit.
Élastique il se plie, méandre noir sillonné de carmin. Jusqu'au bout des cils l'incarnat est rivé à ses paupières tombantes, et le crépuscule persiste à dégouliner de son crâne pour le coiffer de sa pyrotechnie- mais la peau elle, est d'un noir d’obsidienne. C'est même un cuir. L'habit de Minuit, tout de vinyle et d'os. Passé à la silhouette grinçante de faim, dont chaque jointure est crispée, dont chaque articulation caquette son appétit. Mais leur plainte s'étiole aux raucités d'un véritable oiseau, et même les entrailles tordues qui sarabande au fond de son ventre ne peuvent en surpasser les éraillements péremptoires.
Nourris moi.
Que ça gronde, plus que ça piaille malgré son bec, dans un frémissement de plumes. Un long frémissement qui parcoure toute la maison, qui fait trembler les murs. Le bois semble frissonner lui même au contact des ailes, rendu à la vie par l'horreur qui se tapit ici. La suif incrustée à sa charpente, l'entité fuligineuse et dense ayant démolis son ossature ligneuse, afin de s'imposer tel un nouveau squelette. Tout charbonneux, carbonisé de s'être pris aux flammes d'un amour qui tâche- qui griffe et mord, taille ses conquêtes à même la chair, incisant le baisé, projetant la caresse. Permutant à sa guise les sentiments et la matière, se jouant de toutes les substances émotionnelles et plastiques pour réagencer à sa guise les géométries déjà hasardeuses de l'esprit humain. De l'esprit et du corps pervertis à la souche, palpitant de noirceur, repliée en duvet de crasse au fond du crâne chuintant, orbe de velours sombre prête à se déployer. Finalement éclose en cette disproportion. Car il y a là un éclatement infâme, la dispersion de toutes les lisières humaines, repoussées jusqu'à la pointe des ailes. C'est un hallier de plumes, des petites caressantes qui sont comme un duvet, de longues et luisantes comme des poignards polis. Un impatient tourbillon tressaillant d'avidité, une roselière carnassière fleurie sous les auspices du carnage : c'est ce qu'il reste de Johan. Une gueule couronnée. Étouffée par ses propres coassements, par son velours d'oiseau. Une gueule qui claque dans les bruissements de son ramage, une voix qui se craquelle, qui scie l'os et l'oreille. Dans les confins de sa nébuleuse moirée, il n'est plus que la Faim. A l'image de la Nuit qui lui croqua la jambe.
Et l'on s'affaire à satisfaire l'oiseau. On crapahute aux chaumières, on fait irruption dans les chambres fermées. On se glisse aux quais abandonnés, on erre aux réseaux sous-terrains de la ville, aux veines asséchées qui serpentent à la chair empoisonnée du sol, martelée de structures, effeuillée par les rues. On cliquette des griffes sur les câbles et les tuyaux qui assurent à l'Urbaine-du-dessus la Lumière et les eaux. Parfois, on graille un employé astiquant sa lampe torche. On boulotte un perdu qui grelottait à sa chandelle timide, qui s'affaissait déjà, dans son voluptueux sommeil d'Opave, qui errait là, dans l'attente du jour. De la Brume. Ou d'un Monstre. Et qui trouvera forcément l'un des trois si ce n'est pas la Nuit qui s'en vient l'étouffer, l'enserrer aux entrailles pour lui crocheter le cœur, aspirer son parfum, l'exhalaison fétide et furtive de sa vie. Les plus chanceux ne songent qu'aux soucis ou qu'aux espoirs qui les ont fait rôder au soir, la plupart trémulent déjà d'anticiper leur mort, et persistent à fouiller les décombres du jour pour y trouver ce qu'ils cherchent, remuant les ordures amassées par la foule. Un nom, un peu d'oublie, une chair perméable à leur désir pressant... Le baume velouté d'une caresse, la liqueur des sucs humains, aux lueurs écarlates du Quartier. Une cachette où profaner le tissu de la réalité, y recoudre à sa guise, agrafer les sutures de ses malédictions, un terrier où s'exercer en marmonnant à des Coutumes hésitantes. Marque à la craie, racle des crocs, l'os et le mur seront tes chapiteaux. Corromps à chaque brassée d'air, aux giclées d'encre de tes mots, fais croître la Brume aux vapeurs de ton souffle. Répand le fiel des sanglots massés dans ta poitrine, crève les nuées de tes cauchemars comme du raisin juteux, aux globes oculaires des Lueurs écarquillées répand tous tes poisons. Et que leurs yeux ardents se répandent en haillons aux joues déchiquetées de Niwl, brasiers coulant aux rues leurs anneaux éclatants, couleuvres de cendres, de fumées et de flammes. Car c'est à l'ombre des Saintes que s'élèvent les ténèbres humaines, pouilleuses esquintées d'avoir eu à ramper sous le glacis des mœurs. Plantées d'échardes et corrodées par des années à mariner dans l'acidité des profondeurs mentales, toutes ces anomalies qui font tourner la chair comme les volutes à la surface abyssale de noirceur d'une tasse de café. Qui jouent de ces cerceaux lactées du bout d'un doigt seulement, tant le corps est de crème pour les désirs secrets qui polluent son dédale. Si malléable architecture. Presque glaiseuse, du bout des doigts jusqu'aux tréfonds charnus, voluptueux méandres inondés par le jus. Et envers toute l'exquise finesse de cet ouvrage... Si fragiles.

viande chuintante
volupté concupiscente à glisser la viande au bec de son amour
et l'efflorescence opaline de sa peau bouillonnait sous la paume adhésive du wendigo, qui raclait à ses os toute la fibre carnée, élaguant de ses dents la roselière des nefs. Bravant les épines de l'échine et titillant toutes les fractures dentelées.

Il avait le cou très long, la gorge pâle, trop ample, semblable à un grand cuivre, fuselée comme une trompette. Il y avait des reliefs charnues le long de cette gorge, des ombres trop profondes, une ondulation palpable de la chair duveteuse, un gondolement musicale du corps, un mouvement des tendons évoquant un piano. Elle était toujours prête à éclore, renversée ou tendue. Elle ondoyait généreusement, enflait avec beauté ; tout à la fois magnifique et terrifiante de volupté, semblable à une infatigable cascade de crème, à un drapé de soie ruisselant d'ombres lentes.

Il avait des baisers d'aquarelle, des mains de papier calque, virevoltantes, où se dessinaient les gestes des autres. Il avait, la bouche parfumée et souple, comme une pelure d'orange, et la peau tendre, douce, façon biscuit ancien. Il pleurait des anges, il riait l'aurore comme un accordéon de papier, coloré de nuances.

Avec sa gueule un peu moche et ses yeux trop fleuris, ecchymoses en parterres, petites fleurs de minuit et de cinq heures du mat'. Des éclosions sauvages dans la tranchée des cernes.

Toutes les princesses sont en détresse et tous les princes errent sur les routes. Au gré des ambulances des amours de passage entrent en collision sous les raies de gyrophares, des cœurs dérapent dans des flaques d'alcool et s'embrasent à l'aurore dans le crissement des pneus.
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Toutes les princesses sont devenues abandonniques et tous les princes sont morts.

Sa voix avait la tendre chaleur de la mélasse, l'éraillement pulsatif du gravier.

Un peuple disparu dont tous les membres sont devenu des oiseaux face à l’adversité.

Il y avait un monde dans la blessure, qui chantait, chatoyait et pulsait, un univers en bouillonnement, une nébuleuse fraction d'infinis à la moiteur fertile, intercalée de vides immenses, mais qui n'existaient pas dans la palpable et coercitive palpitation brouillée de la blessure, dans sa fange remuante, sa richesse amiteuse, tendre et provocatrice, sa mouvance écarlate de danseuse écorchée, lourde de viande suintante mais sensuelle comme une bouche, son moelleux aguicheur, sa profondeur si molle, trop dense pour qu'on y décèle l'espace inoccupé enroulé en écharpe autour du noyau frissonnant d'un atome.
+ la magie jaillit de la blessure, se noue au sein de l'entaille (magie = réaction immunitaire ? Mages cherchant à être malades et à s’inoculer des maladies pour pratiquer leur art ? )

Il s'enroula au creux de mon cou d'un baiser langoureux, papillote de chaleur virevoltant sur la chair, moiteur acatène nichée l'espace d'un soufre, entre ses lèvres et ma peau, peut-être rien d'autre qu'un vent du sud délivré en torsade, noué par ses viscères, reformé dans sa bouche, éclaté contre moi, festival ondulant, sensations en vadrouille, frôleuses de nerfs prêts à l'envol suite à une seule caresse.

C'étaient des enfants de sève. Il y avait dans leurs veines autre chose que du sang, bien autre chose que le jus animale de la vie. Un fluide dénaturée, une infusion chimique et opiacée. C'était une liqueur plus suave, plus lente à circuler. Ils étaient doux et sirupeux, ces enfants là, ils avaient de lourdes paupières de madones qui tombaient sur leurs joues creuses, débordant en bourrelets sur leurs guirlandes de cernes. Ils avaient l'indolence à toute épreuve des arbres, tanguaient sous les brutalités comme entre les caresses. Une douceur propre à eux, soporifique à voir. C'était une langueur sans calcule d'anémié, un perpétuel affranchissement de sommeil qui allait bien au-delà de l'errance insomniaque. Mais ils rêvaient pourtant, comme tous les autres enfants, et se donnaient parfois l'apparence de l'agitation quand ils parlaient de leurs songes. Ces pâles cohues qui hérissaient, ondulaient, murmuraient comme l'écume, et puis se dissolvaient aussi à sa manière ; vague pantonyme de discussions, babillages susurrés qui se perdaient dans des intervalles de silence trop vastes, intercalés de prises de parole trompeusement destinées à d'autres que celui qui parlait. En s'approchant cependant de leurs rondes erratiques, de leurs petites assemblées pleine de trous, -ronds enfantines bâclées, immobiles, délitées- on pouvait voir combien leur bouche était molle et combien leurs doigts peinaient à sculpter l'air. Il y avait peu de mouvement dans leurs mains, moins encore dans leurs yeux. Ils semblaient avoir de lourdes langues pâteuses entre leurs dents de craie, blanc minéral friable plus que d'émail compacte. Et à bien écouter leurs murmures, on comprenait finalement qu'ils ne se racontaient ces rêveries qu'à eux même, avec le corps des autres pour faire jouer leurs échos.

Les loups dansent dans la nuit, ils bondissent sur leurs pattes.
28-04-2020 à 16:26:15
Le livre s'ouvrit comme une plaie, déversant toute sa vermine de mots, grouillants amas de lettres noires, moucherons lourds et cafards, vers boueux, scarabées, formes tordues et sombres.

Bombillant à sa bouche en rubans amoureux, elles s'enlacent à la langue qui filait sur mes doigts. Caresses diaprées d'ailes pâles, translucide éparpillement des corps, pattes de saxophonistes jetant sur les papilles des noirceurs volatiles ; c'est un grand festival comprimé entre les joues fibreuses de celui qui fut autrefois mon amour. Un long bouillonnement de ténèbres, mais c'est plein de richesse finalement. Fatras écarlate et onctueux, bouleversements d’aurores désaccordées en rouges- roses- jaunes bileux de la langue, éclairs de chair des veines, bleus saturniens fondant irriguant la limace, lourde et carmine, suant encore ses fluides. Les dents, nougats moisies, emprisonnent comme une fête d'aliénés infernaux ce carnaval éteint. Il n'y a de lumières qu'à leurs yeux en facettes, qu'à leurs ailes délicates, fanaux errants dans la cavité morte. Adieu parole, il n'y aura plus un mot : plus jamais de syllabes enroulées ici-là, de chants bas et de cris, de gémissements d'extase. Adieu la voix, tu ne peux plus monter, tes cordes coulissantes sont devenues trop molles, il n'y a plus qu'un coulis dans le ventre fécond, pour te faire un lit sale aux draps de pourriture, insectes en transite festoyant aux entrailles, qui résonnèrent jadis de tes élévations, s'embrasèrent aux giclées mûrissant en tes bonds, solfèges en grappe épanouis dans ton feuillage de notes. Elle était haute, la tessiture de l'homme, et il y avait dans la pulpe vibrante de ses lèvres de bien nombreuses musiques.

Ils quittèrent la Maison, ses poutres moisies, ses caves mortes et ses murs en lambeaux. Ils laissèrent derrière eux les bois froissés, la terre fangeuse, se dispersèrent vivement aux torrents noirs des routes. Ils allèrent au nord, à l'est, à l'ouest, et d'autres encore plus au sud qu'ils ne l'étaient avant entre les murs de plâtre qui se tordaient sans fin sur les terrains fangeux, ils suivirent les cours d'eau qui traversaient les villes, les fleuves d'asphalte grouillant de voitures. Ils vécurent près de forêts tronquées, près de ruelles hantées, en face de vieilles baraques où les enfants piaillaient, quand on y trouvait pas de mols amas de corps aux hiéroglyphes osseux, jetés pêle-mêle sur un tapis de seringues, mais jamais ces lieux ne leur firent peur, car ils avaient vu pire dans les couloirs de la Maison, la nuit, quand les murs s'effaçaient. Que les cloisons vivaient, que leurs fresques fanaient, qu'un troisième śil s'ouvrait et les engloutissait. Ils s'en allèrent au gré du vent et semèrent indifféremment leur jardin sur des terres riches ou des carrés de sécheresse, laissant partout les marques cryptiques de leur infirmité, sillons croisés de roues grinçantes, cratères creusés par des béquilles, boîtes de médicaments creuses et abandonnées. Ils tourbillonnèrent dans les flux urbains, en firent parfois partie, se mêlèrent aux longs flots de goudron convulsé qui emportaient les voitures dans leurs remous envahis de lumières pulsantes, eux même errants, navigateurs fiévreux trop souvent naufragés. Certains étaient aptes à conduire, alors ils se joignaient aux danses motorisées, fiers et fébriles et éternellement jeunes. Dans quelque recoin de secret de leur âme, quelque replis ombreux de leur corps, ils ne cessèrent jamais d'être enfants, d'être ses enfants à Elle, et peut-être son plâtre coulait-il dans leurs veines, ou peut-être étaient ils tatoués à l'intérieur, à l'envers de leur peau, des rêves, des cris et des noms de tous les disparus qui n'avaient jamais pu ou voulu quittés les murs de la Maison, dont les spectres rancis imprégneraient sans doute les décombres jusqu'à la fin des temps. Héritage ectoplasmique qu'ils étaient bien forcés d'accepter, puisque rien ne semblait en mesure de refermer tout à fait ces blessures anciennes qu'ils s'étaient faîtes là-bas, et dans lesquelles chantait autant de douleur que d'extase.
> la Maison les a suivit, elle apparait sur les murs, dans les frises murales, dans la buée des miroirs. Elle s'impose dans chaque intervalle de silence. Partout où il y a un once d'ombre et d'abandon, elle est là.

Quelqu'un va mourir. Il est temps de manger, de baiser et de s'écorcher vif. C'est le temps des banquets, des orgies et des pleurs. Il va y'avoir de longs torrents incandescents de larmes. Quelqu'un va mourir, donnez moi de la chair et du chocolat chaud, couvrez moi de caresses et dispersez mon âme. Une époque de hurlements approche. Faîtes moi rire et convulser de jouissance.

j'irais brûler les amoureux au gré des grands boulevards. je péterais leurs genoux et je scierais leurs doigts, je me nourrirais de leurs malédictions. il y aura ambroisie dans leurs larmes de rage quand de leurs mains meurtries j'arracherais l'être aimé, et je broierais les cśurs sous mes talons cirés en partant d'un grand rire et d'un claquement de langue. j'irais à travers les campagnes et les rues citadines pour bousculer les dulcinées sous les roues des voitures et poignarder les beaux et les casanovas, je tuméfierais toutes les juliettes radieuses sous les yeux excavés des roméos hurlants ; à travers les ponts et les places je ferais du jus et de la farce avec les tourtereaux, puis j'irais dans les bars pour séparer les couples à coups de barre de fer. je pisserais dans les bouches qui récitent des poèmes, je profanerais les couches qui puent d'intimité imprégnée à leurs draps, j'essorerais des chairs les sueurs amoureuses, j'irais sur les autels pour déféquer ma rage, au visage des mariés je répandrai ma brenne, et noierais leurs serments sous le fiel et la merde ; je ferais baver leurs poèmes à coup de langue, je mangerai leurs mots doux avec déectation et piétinerais sans vergogne tous les fruits de leur complicité. je ferais taire les cśurs qui gueulent trop fort et je couperais des langues, soyeuses, agiles et caressantes ; je clouerais leurs promesses et leurs yeux tendres de vénération comme on fait sous verre avec les papillons ;


Il portait le jardin avec lui, tuméfié et grouillant dans son crâne, emplis de verdures grasses et de plantes maladives, de bulbes cireux et de racines fébriles. Il y avait dans son jardin moult démangeaisons, de la voracité ; beaucoup de poisons et d'épines. Son jardin était pulsatile et rampant. Il était lourd, profond. S'il le déversait, quantité de ronces avides gicleraient de ses membres, sa bouche béerait sur des nuages de spores et de putrides filets, des serpentins moisis colonisant sa gorge, un mycélium fibreux accaparant sa langue. De ses oreilles dégoulineraient une pelouse en haillons, un terreau noir semblable à une liqueur.
< les gens portent des "jardins", incarnations de leurs pensées, de leur imagination, de leurs sentiments et de leur univers intérieur. Les jardins parfument les gens selon leurs émotions, et ils peuvent parfois s'incarner physiquement en s'extirpant du corps de leur propriétaire.

On l'avait conçu dans le brûlant creuset de la souffrance. Il s'y était formé en chuintant, en hurlant, en produisant d'ignobles borborygmes. En émettant certains sons que seules des bouches emplies de sang sont capables de faire, bulles de salive cloquées de sang et brodées d'écume rose, éclatant aux babines. En expirant de ses poumons de l'air en haillons et une bruine sanguine- de délicats napperons de bave fait de verre et d'argent, filigranés de filets écarlates.


A vous les hommes du brouillard
A vous les silhouettes de nuit
A vos soupirs et à vos larmes
A vos lisières de crachin
Brouillées de gestes et de larmes
De trébuchades en silences
Au grand chaos ferreux des trains
Vous perdez vos contours humains

Le grêlon furieux des fusils
Crépite en volutes de plomb
En ardents flocons d'acier
Qui font la chair une brume

Des haillons dansants et des abîmes sanglants

His voice was a velvet ribbon, his words were a tide of honey. There were cream and candies and satin in his mouth, his tongue was a dancing flamme of alchool, tender and sweet and burning, as inebriation. There were rituals candles in his eyes, reflects and gazy lights. Herein the lost shaky pendulum of a great magician, an hypnotic gleam of razors blades and mirros shards. His orbit were filled and swarning as a ripped tombstone.
[...]

<< - So what did you did ?
- I punched him in his pretty absorbing face. I hate to be charm by fuckings prestidigitater. He should keep his magic magnificence for himself. Maybe he will do the next time.
- The next time ?
- Yeah. He still needs some lessons, if you know what i mean. And i still need some training to be sure that not any damn fascinating hunk will catch my gloomy heart.
- Of course.
- Yes. Indeed.
- You're seduced, don't you ?
- Come on guy. Just. Shut up please ?
- Yes yes my lord, i shut my mouth my lord. But my eyes still sees and my ears still hears. If you know what i mean.
- I hate you.
----------
Sa voix était un ruban de velours, ses mots une marée de miel. Il y avait de la crème, des bonbons et du satin dans sa bouche, sa langue était une flamme dansante d'alcool, tendre et douce et brûlante, comme l’ivresse. Il y avait des bougies rituelles dans ses yeux, des reflets et des lumières brumeuses. Il y avait le pendule perdu et vacillant d'un maître magicien, une lueur hypnotique de rasoirs et d'éclats de miroirs. Ses orbites étaient peuplés et grouillants comme une tombe ouverte.

Son ventre était un vortex de douceur où convergeaient tous les duvets de son corps. Une conflagration de peau satiné s’épanchait entre ses côtes dentelées.

je palpe tes frontières avec mes doigts d'écume, mais je n'ose appuyer un contact sur ta peau de crème, par crainte d'y laisser une marque, une souillure, d'en putréfier le pâle abîme de douceur par un geste d'amour corrupteur.

Fleurissant d'entrailles malades, coquelicots en bataille dans la poitrine ouverte. Fleurs liquides dégoulinant aux côtes en carmin bouillonnant, prairies pulsant dans la viscère.Tout un jardin souterrain s'affolant au printemps de la respiration, forcé à une exhibition qui fanerait toutes ses nuances exquises.

J'ensemence ta chevelure sur un autel perclus d’encens et de lumières, bouffis de jus, de vapeurs et de pulpe. Animaux morts et fruits écrabouillés sont le terreau fertile du sacrifice.

I make this world peace by peace.

J'ai pénétré la forêt infernale. Il m'a fallu des années de traque avant de parvenir à son orée. Elle m'a échappé depuis le premier jour, rampante et sinueuse comme un python d'acier. Lourde et pourtant vivace, elle me narguait sans cesse.

Il était toujours aussi frais qu'un galet

C'est trop d'aurores coulées à son corps fauve, ondulations d'ecchymoses à travers l'épiderme doré, délicatement brunie/à travers l'épiderme embrasé de lumière.
Ce garçon est une vague
suffocant de douceur ; corps d'écueil et de vallée profonde ; mousse, humus, eau de montagne et épices ; malaxé d'astres en formation

Azaria aime se glisser entre les premières mains tendues, caressantes ou impérieuses, pour y devenir un simple outil. Sans volonté ni résistance, se laisser posséder. Couler entre leurs paumes comme un long ruban de crème, une arabesque onctueuse enroulée à leurs doigts.
Se lover dans leurs mains, onctueux, fluide et obscène d'humilité sacrée. Celle d'un être choyé, virginal, conduit vers l'autel sacrificiel après un long bain de lait, d'huiles parfumées et des caresses soyeuses.

La blessure est au-delà de l'os, au-delà du palpable nougat du squelette, de l'amas globuleux des muscles, elle s'ouvre déchirante et sulfureuse, lambeau igné d'agonie dardant ses brasiers tendres à travers les calques successifs qui font le corps par couches, une aube carnifiée, un éclat calcaire et une imposante cascade de jus après l'autre, dans la plus

La forêt qui s'enroule

Ils s'enferraient dans des cocons de caresses et de baisers
Ils se faisaient des jours de caresses et de baisers

Corps de fange et de pluie

- Ma mère m'a dit d'aller au diable, alors je suis venu vous voir.


De pâles amas de corps cyanosés, exsangues à bout de fracas dérapant sur leurs membres, des fracassés, des tristes, en suspension dans une chute infrangible ; des faillibles éreintés suçotés par le malheur comme de vieux berlingots, des foutus branquignols qui jouent avec leurs doigts en ravalant un rire, un rire de désespoir pour mieux montrer les dents, mieux cracher leur terreur. Et quelque par au fond de leurs yeux, dans leurs orbites d'encre et de moire, une absence, un appel, un silence qui implose. De la violence en fleur qui leur raidit les doigts, le printemps du saccage affleurant à leurs lèvres. En vadrouille à leur corps une saison explose. Partout ça germe en tremblements, en chair de poule- le long des bras, en bord de bouche, en spasmes caressants qui palpitent aux narines.
Si vous ne les tuez pas ils vous boufferont tout crus.


Il construit son paradis une fumée après l'autre. Brasillement, expiration, brouillard. Les volutes âcre d'un cocon brumeux s'épanchent autour de lui, s'étirent, félines, en filets caressants.

la langue épaisse du sommeil roula sur lui en une vague onctueuse, l'emportant en douceur dans l'abîme crémeux où grouillent ls rêves.

Les amarres virevoltent au vent de ma désespérance
Les chaînes sinuent et leurs maillons me claquent.
Les agrafes de mes vertèbres lâchent l'une après l'autre ; ma colonne vertébrale s'écroule, tas de viande et d'ivoire. Mon dos s'effondre, les muscles s'entrecroisent, dérapent, sa vautrent en grappes humides. Le filet des nerfs lâchent. Plus rien ne tient, tout s'en va vers le bas. Il n'y a plus rien qu'un entassement. Épais nougat d'os et de moelle, tendres amas d'entrailles molles, et le parfum pénétrant des viscères, onctueux brouillard de mort surplombant le carnage. Je m'étiole. Ma peau s'enroule et se détache en languettes carnées tapissés de velours, comme de longues épluchures ondulantes. Des pelures moites s'amoncèlent, parfumées par les fluides et par les gaz du corps.
Semez des asphodèles au gré de mes décombres, dans le chapiteau éventré de mes côtes, dans les méandres desséchés de mon ventre. Avec les flétrissures viendront autant de fleurs ; faîtes de moi un jardin, languide et bariolé.
Je veux mourir le cśur en plein été. Laissez le printemps coloniser mon corps.

Poses
Tes mains de gadoue sur mon corps infertile. Tes mains de boue et tes lèvres de feu- sur le pâle amas d'os, sinueux amas de membres. Mon méandre ruineux, aride anatomie. De creux en bosses, ameutes y le printemps. Sois fanges et pluies dégoulinant sur moi, emportes l'alluvion de tes doigts fait torrents ; et déposes le, dans chaque sillon, calfeutres toutes mes failles. Sèmes donc dans ma chair morte, retournes l'épiderme comme ferait une charrue, tendrement aères l'ombre, malaxes tous mes nśuds, palpes le grand massacre avec de longues caresses. Et des petites aussi, des miniatures de gestes posés dans les confins, au bout du bout du corps. A l'envers de ma chair, mets des baisers soufflés, quelques morsures peut-être. Sois enjôleur de nerfs, sois charmeur de carcasse, fais danser mes entrailles et palpiter mes muscles. Foudroies moi jusqu'au cśur, électrises mes artères. Je peux être à nouveau irrigué d'étincelles. Je peux encore prétendre n'être jamais tombé.
Abats sur moi une armada des douceurs intrusives, tout ce qu'il y a d'amour circulant dans ta moelle. Injectes tes baisers dans le creux de mes veines- piques moi de la langue dans le velours du cou. Je veux refleurir des orteils jusqu'aux tempes, épines et pétales pardessus les décombres. Débarrasser l'espace du tumulte de ma solitude. Il n'y a plus au dedans que barbelés et ruines ; mais ce n'est pas une fatalité.
Tout peut changer encore.
Réaménages l'horreur, repeuples le tombeau ; j'en ai assez d'être un cimetière avalé par les cendres. Assez d'attendre mou que l'ombre me dilue. Je veux revoir l'aurore, réaspirer le ciel. Comprendre à nouveau que le jour peut venir. Revivre toujours pour ne que mieux faillir.
Et calancher encore au gré des mêmes empreintes. M'écorcher aux tournants déjà connus d'hier. Répéter les erreurs qui m'ont assassiné.
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(Mêles
Tes membres à mes mes membres, tes lèvres à mes plaies. Fonds en moi, je suis tiens, fragile et affamé, perméable et piégeux. Il n'y a pas de fin au désastre qui loge tout au fond de mon crâne. Aimes quelque chose en moi ne fut-ce que pour une heure. Je serais doux, aimant, quand je te dévorerai.)

il enfila la fourrure et devint la fourrure, devint la chair animale et la rage dans la peau et les os
+ il avait sortis la fourrure de nul part, l'avait tiré d'un trou, d'une tombe, d'un monticule quelconque, une fourrure pleine de terre, sale ; quand il l'enfile, un air de divinité païenne, de créature magique bestiale.

continuer à virevolter d'une catastrophe à l'autre, se faire plaindre des astres pour avoir à endurer trop de tempêtes, continuer à couler dans les étreintes de toutes les catastrophes qui me tendront leurs bras, faire de l’śil à l'abîme et du pied à la tombe. Embrasser chaque possible cataclysme car le chaos est roi sous ma peau, derrière les lignes définies mais décousables du corps, et il y'a des tumultes dans mon cśur de pierre qui sont comme le magma enrageant dans sa gangue, car "moi" n'est qu'une ombre en plein soleil, une mince aiguille plantée dans l'amas circonvolutif et crépitant du cerveau ; quelque chose qui peut-être se métamorphose.
Continuer à faire des ravines dans la chair-glaise, faire des torrents avec les yeux, et du théâtre avec les mains. Avoir des chapelets de tremblements qui grelottent sur les/au fil des nerfs comme des boules de noël sur un arbre malade, livré au vent, dans une maison en ruines. Prétendre avoir assassiné la douleur et dompté les angoisses, mentir sur la présence des fauves encagés dans mon crâne, sous ma peau, parler des nuits trop longues mais pas de ce que y vit. Tout dire en ne révélant rien, garder pour moi l’ignoble des images qui cherchent à se tailler un costume dans ma chair, pour devenir des blessures qui s'habillent, des plaies avec un corps.

Une piscine ou des thermes/sauna abandonné(e)(s) où vivent nymphes et faunes.Bassins emplis de boues, de nénuphars, d'eau parfois fraîche ou parfois chaude ; air lourd, onctueux, mouvements de jambes crémeuses et de pattes animales, scintillement des lèvres et des rires perlés (dents enfilées sur la voix comme des perles sur un fil), oscillations de chevelures et fourrures râpant contre les murs, contre les chairs, grognements bestiaux et musiques cristallines + musiques de vents, clapotis de marais et de chair mouillée, creux suants, dos sculptés par l'effort + volutes de vapeur caressant les membres, plafond suintant d'humidité, sol crasseux couvert de moisissures tendres et des mousses, amas gluants de feuilles mortes dans des coins, niches de branchages, de feuilles agglutinées, de mousses, de matières douces détrempées (satin, velours, coton), amas de buissons moites et viridiants ailleurs, dans des pots à moitié brisé, petites mottes de terres où survivent des fleurs, délicates ou grasses, arbres fruitiers en pots ou en bacs + faunes gambadant, copulant ensemble ou avec des nymphes, corps suants, contractés, brûlants ; ou alanguis, et tièdes, noueux comme des entrelacs de racines ; perpétuelle nervosité d'un corps de faune, tension inexorable + nymphes, gouffres veloutés, abîme de fourrure et de chair onctueuse ; fruits tendres et vins capiteux, pichets et gobelets en terre cuite, en étain, en fer, odeur de sucre et d'épices

he pushed his bloated shaft into the soft abym of flesh, sliding in a moist universe of sensuality, griping the smooth body against his own hard and husky torso.

Les nuits pleuvent à l'envers dans un grésil d'étoiles

Ma mère était une femme aux cuisses aussi légères que de la crème fouettée. Elles s'envolaient à toutes les brises venues les caresser, leurs courbes câlines enroulées dans les vents. Leur tendre lividité était une grande invitation à la palpation, un cri d'appel lancé aux mains errantes.

Dans la ville basse, les plantes fleurissent. Dans la ville haute, les cierges brûlent.
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mosaïque ville haute, caillasse ville basse

Le crabe maniaque agite ses pinces pour capturer les reflets du soleil. Les algues lui caressent le dos, la lumière joue sur lui. Le crabe fait claquer ses étaux, cliquète de ses pattes dures sur les fonds minéraux. Il danse,à gauche, à droite, en jouant des castagnettes.
Il n'est pas maniaque à cause de ces mouvements précautionneux, cela-dit, même précieux à vrai dire, un peu pédant pour être clair. Il est maniaque en raison de ses autres obsessions, à cause de ces façons qu'il a de courir après certains poissons, certaines couleurs d'écailles. Il est maniaque, ou dit, considéré et désigné comme tel dans le récif, car on a peur de lui. Car on le dit dangereux. Et au fond, qu'importe de savoir s'il s'agit du bon mot, maniaque, pour décrire ce trouble-fête caparaçonné ; dans le langage commun, cela fonctionne très bien. On dira même : c'est un guedin. Un psychopathe. Car on ne se soucie pas du sens académique contenu dans ces mots, on se balance (avec douceur, en ces courants si chauds, si ondoyants de soleil) de l'analyse clinique. Il est maniaque, un point c'est tout. Regardez le danser, c'est une vrai dinguerie de faire ça pour soi même. Sans considération d'un publique, sans partenaire à séduire. Simplement pour se sentir beau- ou bien- ou pour ne plus rien sentir, le monde, son poids, et ses instincts. C'est un comportement déraisonnable, dénaturé. Vraiment bizarre. C'est quand même bien loufoque de s'estimer assez pour agir de la sorte, dans le simple intérêt de se faire plaisir en reniant- non en ignorant superbement la nécessité d'un regard pour aimer ou détester ou bien s'indifférer de la scène.

La bête d'aurore (personnage)
La bête d'aurore s'hérisse, feux et nuées pour toute fourrure.

Les hommes vinent en armes. On les tua.
Alors leurs fils vinrent en arme à leur tour. On les tua.
Ainsi les veuves et les mères éplorées s'armèrent elles également. On les tua.
Et c'est pourquoi les enfants prirent finalement les armes. Et eux seuls ils vainquirent.

Je ne veux plus personne, l'amant peine à chaque fois. Laissez moi donc crever.

Des cernes prématurées s'éjectaient de ses paupières bleuies.
Ses paupières bleuies accouchaient de cernes grises, fines et richement irriguées

C'était un amour plein de caresses. Ils s'aimaient avec de tendres mouvements d'araignée.

Ah, Bartel ? Ses couilles dansent la polka sur les fesses de ton père.

Sort qui allonge et fait gonfler la langue ; tombe au sol, lourde, convulsée

Est-ce qu'on se révèle plus en présence des autres ou dans la solitude ? Quand est-on le plus vrai ? Est-ce qu'on écrit une fiction sur soi même quand on est seul ; est-ce qu'on s'adapte juste toujours à l'interlocuteur suffisamment pour que la personnalité alors modelée soit très éloignée de ce que l'on se dit être ?
> la personnalité est un spectre. Il y a de nous d'un bout à l'autre de ce spectre.

Dés que je suis seul avec moi même, dés que je m'immobilise et que je ne parle plus, j'ai simplement envie de disparaître de la surface du monde. Tout devient subitement insoutenable.

Il avait les membres prolixes en gestes, flore tropicale saccadée jaillissant violemment à ses entours troublés. Tout un jardin de signes vrillait de sa carcasse sous l'impulsion des coups dont il frappait le monde, soulevés brutalement de l'humus de la chair.

Des enfants minces et pâles comme des coulures de cire ruisselaient dans les rues. Ils les parcouraient comme un torrent de vermine, roulant à travers leurs réseaux de cicatrices humides.

La plupart des gens vous diront qu'Azaria est très beau, mais ces gens manquent de vocabulaire. Et même en le possédant, il n'est pas difficile de comprendre qu'on ne saurait malgré tout retranscrire le velouté de sa chair, la liqueur de ses cheveux, le velours de sa bouche et le tendre magma de ses yeux. On trouve difficilement les mots pour décrire le sublime.

Il est partit sans mot dire, sans prévenir, à la manière d'un faune. Petit bouc d'aquarelle dilué dans ls fourrés.

L'enfouir ensevelir de mots, la faire danser au son de sa voix, produire un discours suffisamment dense et suffisamment fluide pour occulter tout le reste. Faire couler la parole au lieu de l'articuler.

Des enfants jouent au pied d'une cascade, et un flot de sang arrive = la guerre. Au cours des jours suivants, des corps viennent s'amonceler dans le bassin et au bord des rives.

Visage polis d'ivoire
Il faut aspirer l'âme des villes. Si elles ont trop d'âmes elles deviennent folles et tyranniques, elles accumulent des âmes et gagnent en pouvoir et en longévité ou s'enragent jusqu'à s'éteindre, délabrées et désertes.

Des obèses cuivrés emmagasinaient le soleil, semblables aux énormes bulbes bruns rouges de plantes grasses.

La brume s'est levée dans la ville, la terre s'est mise à respirer. A l'exhaler, épaisse, onctueuse, souffle pesant et dense qui s'élevait de ses pores dilatés, et de ses bouches secrètes. La boue était grasse, huileuse, vivante. Et le brouillard crémeux, roulant, délicat comme un enfant aux manières de chatemitte. Elle posait des doigts frais et furtifs sur les joues, les carreaux, s'étalait en rosée mince sur les feuilles, gonflait aux abords du sol pour envelopper les cailloux, les ivrognes, avec une étreinte insidieuse,

Le chaud creuset de la chair et du sang

Il était convaincu que qui mentait une fois dans la maison en y croyant serait destiné à le faire tout le reste de sa vie.

Ils s'enfonçaient dans la nuit de velours au gré du fleuve d'asphalte. Des rideaux d'arbres humides bruissaient autour d'eux, leur cachant les coulisses de la nature sauvage,où s'affairaient les renards et autres bêtes nocturnes. Ils avançaient toisés par les étoiles.
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Histoire > il ne voulait pas savoir ce qui se passait dans la voiture ou tout au bout du chemin. Il aurait voulu pouvoir s'arrêter pour choisir d'emprunter un chemin dans les bois . Toujours dans les films et histoires il aurait voulu pouvoir s'arrêter sur un segment, choisir sa propre voie, insatisfait de ne pouvoir pas explorer à sa guise.

Au loin la lune orange et translucide ressemblait à un quartier de clémentine abandonné dans le brouillard du ciel.

Il se cogna à toutes les ivresses, bouscula tous les vices, frôla chaque addiction, tournoyant doucement autour des cages douillettes que l'existence avait à proposer. Quand il en trouva une suffisamment accueillante, il y entra et referma lentement la porte derrière lui.

Il n'aimait pas les enfants. C'était une cohorte de marmots livides aux bouches molles et aux membres frêles, un vol erratique d'yeux mouillés sous des paupières trop lourdes et bleuies d'insomnie.

Il se tourna vers le garçon, désastre d'os et de sueur aux creux marécageux. Il reposait au sol comme la maquette défoncée d'un pays arrosé de cataclysmes, exhibant ses abîmes spongieux, trempés de moire et de satin, qui respiraient lourdement dans des mouvements de côtes. Les ravins creusés par la famine dans le linceul translucide de sa chair fleurissaient d'ombres pourprées, hématomes en batailles, parterres de meurtrissures dorées et violacées, entrelacées aux ténèbres complices répandues à ses côtes comme une flasque de liqueur marine. Un foisonnant jardin d’ecchymoses palpitait mollement à l'ombre de ses os- sous les arcades drapées de chair, sous les vignes volubiles de veines, là où le sang faisait des tourbillons languides. Il était parsemé d'une prairie faîte de petites douleurs.

Il prend la parole, du miel coule sur des braises.

Il sentit sur lui un regard froid qui cherchait à lui retrousser la chair pour y planter une écharde de glace. En se tournant, il put constater que le regard n'était pas simplement vide mais aussi habité par la mort, qu'il y avait dedans comme une lumière faîte de chairs décomposées, un halo de feux follets régurgités par des corps doucement anéantis. Il descendit sur le visage où s'ouvraient ces yeux en déchirures, comme dérapant à travers une pente de neige molle, et fut intercepté par une bouche puissante, presque musculeuse, dont le sourire semblait déverser un marais tout entier. Ce n'était pas qu'un sourire visqueux ; il était également piégeux, comme investis d'une force gravitationnelle qui lui octroyait un pouvoir de traction. Billy se sentit attiré par la bouche, dans son éteau épais, son lourd anneau de viande.

Messe frappage de cul, chacun frappe le cul du voisin, celui qui fait le meilleur bruit est valorisé socialement. Zoom sur le différentes techniques utilisées pour avoir un bon son et un touché agréable ; privilégier un cul gras ondulant ou un cul bien tonique, propice au bruit sec qui traverse l'espace, clairement.
En réalité tout est dans la main qui claque, son mouvement, sa raideur ou sa souplesse, l'élan pris par la main. La noblesse engage les meilleurs claqueurs de cul = ils entraînent leur dextérité en jouant du piano et autres juste pour le claquage de cul publique de la messe ; on engage des claqueurs de cul pour mal faire sonner le cul du voisin.
Nobles sur une estrade en face du peuple pour le claquage de cul.

Tip était le maître des horloges. Elles tictaquaient derrière lui en un amoncellement d'aiguilles et de chiffres figés dans leur ronde, comme prêtes à déverser leurs mécaniques vicieuses pardessus le comptoir. Elles jaugeaient ceux qui pénétraient chez Tip du haut de leurs murs à rayures.

Le soir, la ville se met à scintiller. Les ombres clémentes rendent sa saleté moins évidente, elles gomment ses ruelles les plus scabreuses. On peut entendre les gens rire, chanter et s'aimer à l’abri des regards ; l'odeur grasse des repas et les parfums lascifs des lupanars se déversent dans les rues, pardessus l'immuable couche de misère et de crasse, comme un fleuve d'ambre, de crèmes et d'épices courant sur un vieux lit de limon. On peut ainsi oublier, pendant un temps au moins, les horreurs qui résident dans le cśur de chacun, la crasse qui grimpe aux pensées comme aux murs, en un déversement fétide, puissant, pour se mettre à aimer la ville et les gens qui l'habitent.

"J'ai connu la matière quand elle était plus jeune, plus instable, plus violente. Je peux lui rappeler cette jeunesse fougueuse ; mes mains apportent la jouvence. Mais pour ce faire, elle amènent également le chaos." = forme de magie manipulant la matière pour en faire une énergie destructrice et régénératrice, un bouillonnement chaotique.

Chute. Dans un froissement d'apesanteur, il bruisse son agonie. Son corps d'albâtre panique les brises en cédant aux affres de la gravité ; ses paupières étincelantes d'aurores blessées se déchirent sur deux perles d'azur, deux gouttes de pluie posée délicatement au coffret moiré de ses orbites creusés, comme un vague témoignage angélique, une réminiscence de pluies, une offrande laissée là par une journée d'été. Ses pupilles élastiques claquent en silence, répandant un abîme dévorant à travers les iris céruléennes qui cerclent leur noirceur- dans les prairies de cernes bariolées qui lui ravagent la gueule, une veine éclate en émissaire trompettante d'hématome, ponctuant la surtension nerveuse qui foudroie son corps exempt de toute résistance. Une nuit de plus éclose sur son visage autrefois magnifique.
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Dans un univers alternatif merveilleux où Tobias finit par se libérer de Lüe ou juste avoir des remords.
Ou alors un truc bien plus bourré.
Poppy qui vient tuer Elly pour le délivrer de Lüe.
Il vient faire son exorcisme pépouze à coups de fusil à pompe.
Peut-être emprisonner son âme dans un objet ou autre en espérant la remettre ailleurs plus tard.

La nuit étendait langoureusement son corps céleste gras, constellé d'astres réduis en servitude. Elle était corsetée de fourrure et scintillait d'étoiles prisonnières, pépites d'argent mises aux volutes bleutées du sa chair-ciel.

L'eau était si froide qu'il eut l'impression d'avaler des lames de métal, glissant dans son gosier pour se fracasser aux confins de ses entrailles crispées.

L'homme s'avança lourdement dans la pièce, faisant rouler les muscles noueux de son corps d'ogre. Un prodigieux mouvement les mis en branle travers l'étendue de sa charpente épaisse, faîte d'os larges et longs voués à donner un appuis fiable à une grande quantité de matière- la sienne, masse de viande abondante et gorgée. Sa poitrine puissante se développa dans une respiration profonde tandis qu'il fouillait méthodiquement la pièce du regard. Ses lèvres étaient invisibles derrière l'immense et broussailleuse moustache qui plongeait au sein de sa barbe : un exubérant déferlement rugueux de pilosité brune dont la cascade roncière se répandait à travers ses vastes pectoraux trempés de sueur comme un éboulement. Ses épaules de colosse luisaient dans la faible luminosité, accrochant des reflets qui se nichaient aux reliefs de sa musculature.
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Puissant mâle vigoureux opulent abondant foisonnant titanesque bestiale primale- poitrine profonde/caverneuse

Quand on va à un endroit donné, si on emprunte un chemin différent, le lieu auquel on parviendra sera lui même plus ou moins différent à chaque fois (en partie question des symboliques croisées sur le chemin)

La nuit, la nuit la ville hulule, elle se remplit d'amour ! Elle grince et jappe et se trémousse, les corps se font des allumettes frottées en rythme sur son échine ardue, et de leurs danses synchronisées aux bruits qui rugissent dans le ventre lourd de pierres de la cité, ils embrasent le pavé, et les maisons, et les salles où la fête bat- bat- bat comme un cśur rendu fou, distillant de l'alcool dans ses veines de plâtre, de ciment, de verre mis en fusion par les lumières dorées ; la ville bave du parfum et fait cliqueter ses dents sur les trottoirs qu'elle mâche, elle lape la pierre des rues et marque les ivrognes de son haleine parfumée, poudreuse, épaisse.

Ses joues cendreuses ressemblaient à deux billes d'acier.
Ses joues étaient aussi molles et blanches que de la pâte à pain, elles appelaient à être malaxées, cajolées, pétries avec douceur, par une main experte.
Les rondeurs moelleuses de ses joues roulaient dans les creux satinés de son visage osseux.

C'était un rude gaillard à la barbe de miel étalée largement sur une poitrine géante, bombée et chaleureuse. Il avait de grands bras cajoleurs, noueux, forts et velus, mais fait pour les étreintes. Son visage n'était ample que dans le seul but d'octroyer plus d'espace à ses vastes sourires, véritables arcs de lumières fulgurant sur ses traits ; ils foisonnaient d'aurores froissées, tout un coulis de matinées, chaudes, ondoyantes, qui donnaient à sa bouche une force magnétique, une douceur immense.

Un homme plus barbu qu'un lion pénétra dans la pièce
promenant son imposante moustache

La tour de la cité s'écroula dans un déluge de marbre et de cristal. Les monstres qui dansaient dans la rue rugirent à la gloire de cette destruction brillamment orchestrée- avec goût, avec fougue, sur un tempo sacré. Leur ronde frénétique doubla d'intensité.
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la ville dansait en rythme avec les monstres, ses bâtiments ondulaient, se cabraient, chaloupaient violemment dans un mouvement synchrone = une ville détruite par des monstres qui dansent, transmettant cette danse à la ville en elle même. corrompent le bois et la pierre, leur inocule une fureur

"Le feu peut mourir et d’ailleurs, il a peur de la mort, il se recroqueville sur la fin, comme s’il implorait qu’on le sauve."
(vient d'ici http://monde-ecriture.com/forum/index.php/topic,31488.0.html )

Il mit l'oiseau en terre avec des gestes doux. Ses petites mains creusèrent un peu la terre, puis dan s le trou, glissèrent le corps plumeux, immaculé, avec une tendresse toute simple qui disait tout de sa gentillesse dénuée d'éclat- discrète, souvent muette, et toujours efficace.
Il observa un instant le corps de la colombe, petit réservoir d'air, d'os et de lumière captive.
< fait pousser un arbre à oiseaux

Les yeux en trompettes et la bouche en batterie, les dents qui percutent, cymbales d'ivoire sur la mâchoire. Une cascade de velours à la place de la langue, des lèvres en couperet pour découper la voix en minces rubans de sons, une lamelle musicale après l'autre.

J'ai commencé à trop manger pour combler le trou en moi. Mais le trou a commencé à déborder, il a étendu les limites de mon corps, un kilo après l'autre. Alors tout le monde a pu voir qu'il y avait un trou à partir de ce moment, tandis qu'avant il était invisible.

J'ai connu une autre cité... La ville entière dormait sous les roses du temps de mon passage.

Île ou pays parcouru d'un réseau de grottes souterraines, naturels ou creusés, emplie d'eau, de boue, de sang, de tous les fluides versés par les habitants ; dans ces rivières cachées, des enfants en formation flottent paisiblement, recroquevillés + sortes de nymphes des profondeurs qui batifolent dans ces flots putrides.

-So, what do you want from me ?
- Rough fucking. And poetry.
[…]

I live in a pretty house -in -my -head,
I live in a quiet place -in -my -brain,
That's all comfortable and warm, in there,
That's all reassuring and nice -in -my- -spaaace

But the apocalypse is ready to show her teeth
I can feel the soft breeze of a putrid futur
Caressing , kssing, the slight fuzz on my neck
In the fuzz on my neck, an electric contact
An electric, tantalizing shock
Would the void be so sweet ?

The void said
yes
yes
yes


Au velours de sa gorge les oiseaux viennent mourir, repliant à sa glotte leurs ailes portées de chants- de brises- de mélodies vibrantes tissées en vents d'aurores, déferlées en caresses du bout du bout du ciel, tout du fond de sa gueule, de son grand gosier bleu, là où naissent les tempêtes, où se façonnent les aubes. Un millier de musiciens migrateurs, suspendus dans les cieux, comme des origamis jouant au bout de leurs fils, comme des mobiles tournants bousculés par un souffle. Un millier d'oiseaux gourds qui viennent s'assassiner pour composer un chant...

Un gamin joue dans les bois. Il trouve un homme blessé au-delà de tout espoir (ou marqué par la maladie). Impassible, sans paniquer, il le prend par la main et l'emmène à ses proche ; les adultes choqués. Se rendent compte que leurs enfants grandissent avec la guerre et que ce n'est pas seulement quelque chose dont ils se souviendront mais également quelque chose qui les forge, et qui construit notamment leur rapport à la mort, à l'horreur ; qu'ils grandissent en s'adaptant à cet état de guerre, et qu'ils en viennent finalement à être mieux adaptés à celui-ci que les adultes eux même.
+ le passage est un intermède dans le roman qui s'ouvre avec des enfants qui jouent au pied d'une cascade quand soudain des flots de sang et de corps déboulent sur eux portés par les flots. Au cours de toute l'histoire, intermèdes centrés sur le village où les enfants vivent, au fil des mois. Ellipses d'un épisode à l'autre.

La ville s'endort sur ses pattes de chat. Quelques milliers de petites pattes de chats, grises, blanches, rousses et noiraudes, bâtonnets de feutrine imprégnés de la moiteur des rues. C'est une moiteur froide, faîte du suintement des pierres. Elle donne l'impression que la ville s'est mise à baver, plongée dans un sommeil qui ne connaît pas la honte. Ce n'est pourtant, en fait, bel et bien qu'une simple impression. Les rues ne dorment pas. L'humidité nocturne est celle d'un corps suant, lubrique sous son gros draps de suie. Si la ville est moite, c'est qu'elle attend la nuit avec la même excitation et la même impatience que celles manifestées par les habitants.


monde où les villes deviennent vivantes au fil des générations, au diapason des émotions/souvenirs de leurs habitants. Cela arrive car on les fonde au-dessus d'une tombe/tombeau où est enterré «un ancêtre» ; en réalité ce dernier est une poupée/statue/représentation simulacre d'un humain,dans lequel les premiers habitants de la cité ont mis leurs valeurs, croyances et espérances pour l'avenir. La marionnette finit par devenir marionnettiste se réveillant afin d'influencer les gens pour qu'ils agissent en accord avec le modèle qu'on lui a inculqué, à l'aube de la fondation de la ville.
une ville d'artistes très libertaire, mais où s'est établie une dictature de la créativité et de la primeur de la pensée et du concept sur l'utilité ; de ce fait, peu d'actions réelles plus que symboliques. Courants différents : les corporels qui font du corps leur principal sujet, les spirituels qui sont des conceptuels, les ingénieurs qui inventent d'autres manières de penser l'espace et se concentrent sur des questions d'ordre pratique ou esthétique pour ; tous les courants sont en constante guerre d'idées et la ville change au gré du courant dominant.
Personnages : Elise et Martha, forment un couple. Elise esquif de chair dans un voile de cheveux bruns (châtains), pantalons blancs légers et vaporeux ; Martha, sultane aux cigares et boucles brunes opulentes, dorée et solaire.

Quand l'écho naît, dans la grotte, il n'aspire qu'à s'envelopper avant de disparaître. Ce n'est qu'une vibration tenue, et elle se sait sur le point de mourir dés lors qu'elle a été créer, alors elle se met en quête d'un vaisseau dans lequel se loger. L'écho fébrile bondit d'une paroi à une autre. Il va chercher l'humidité qui recouvre les pierres, la poussière qui s'accumule dans les recoins et les fissures, racle les mousses qu'il peut trouver. Au raz du sol, il prend ce qu'il peut de boue, de toutes petites pierres, de simples grains de rocher. Quand il a suffisamment de cette matière, il s'attaque aux champignons. Il les saisit par dessous le chapeau et les entraîne à danser, il s'enroule autour de leur tige et en fait des bouquets qu'il emporte dans les airs. A ce stade, l'écho est bien au chaud, dans un cocon boueux, une petite sphère faîte de poussière bien collée, de petits cailloux, de mousse. Alors il travaille vite la matière pour la mettre en ébullition, la faire fondre.
< grotte où les échos prennent vie, réunissent de la matière pour se former un corps dans lequel subsister. Personnalité/but différent selon le bruit duquel il naît. C'est rare qu'un écho parvienne à la vie, car il doit réunir beaucoup de matière.

La chair de poule habille ses membres plus complètement que ne le ferait aucun vêtement, courant en frissons stridulants au travers de son corps. Elle s'étend un peu plus un hérissement d'épiderme après l'autre, petites dents de scie qui surgissent sur l'os, sur la toile noueuse des nerfs, où chaque léger tremblottis éclot comme une fleur sur le tapis d'une jungle.

Une entité emporte les enfants dans une baraque paumée au milieu de nul part. Ce sont tous des gosses cassés et paumés à des degrés divers ; certains restent là-bas toute leur vie.Au bout d'un certain temps/âge ils s'endorment simplement, et au bout de quelques jours (?) l'entité vient les chercher pour les entreposer quelque part, où ils sommeillent jusqu'à leur mort (mais on ne l'apprend que plus tard, quand les personnages découvrent cette pièce/étage dédié aux endormis). Certains s'en contentent, d'autres essaient de s'enfuir. Ils ont beau essayer, ils ne trouvent pas la porte qui conduit vers la sortie ; en réalité la porte est dans leur cœur, et ils doivent atteindre un certain équilibre intérieur pour espérer l'ouvrir.
+un personnage qui a disparu mystérieusement justement car il a trouvé la paix.
+entité = gros manteau noir volant, vêtement déchiqueté empli d'ombres.

Un pensionnat où l'on envoie parents et enfants pour rééduquer les deux et leur apprendre à communiquer entre eux selon des méthodes approuvées par la société. Les parents aussi bien que les enfants sont pris en charge comme des élèves et des éléments problématiques.

Personnage disséminant des copeaux d'oranges/mandarines/clémentines partout dans son espace personnel. Les laisse là pour qu'ils embaument l'atmosphère, les renifle parfois.

L'herbe ruisselait entre ses cuisses, laissant sur sa peau une humidité argentée qui luisait aux caresses de quelques rayons de lune.

Il avança sur la pente herbeuse. Au fond de la cavité, il y avait un lac noir où couraient quelques reflets d'argent, zébrures de lune sur du vinyle. Des chardons poussaient tout autour, dispersés en touffes épineuses parmi les herbes folles. Ses pieds le menèrent à travers d'épaisses franges de végétation humectées de rosée, dont s'extrayaient des plantes fleuries aux tiges cassantes ; plusieurs duvets roulèrent entre ses cuisses humides.
[…]
Au fur et à mesure de son avancée il sentait que quelque chose de lourd remontait des profondeurs du lac. Quelque chose d'ample et de lent qui sortait d'encore plus loin que des ténèbres assoupies sur la vase.

Ah, cet homme là ? Il a cueillit tant de fleurs d'aurores qu'on l'a appelé le Jardinier.

Les tissus lourds voletaient au rythme de la danse en chaudes ondulations d'aurores. Des teintes automnales se frôlaient avec d'amples mouvements de vague, laissant dans l'air un remous orangé.
un voile vaporeux d'incarnat.

Idée : les vibrations parcourent le monde entier. Pour faire de la magie, on oriente et concentre des vibrations pour remodeler le monde, car tout l'univers est défini par des fréquences. Ainsi, la danse est un acte magique. Groupée, elle est plus puissante.

Un homme tire des flèches vers le ciel tous les jours en attendant que l'une d'elle s'envole pour retrouver une personne de laquelle il souhaite se venger.
VARIATION
Un magicien tire des flèches dans le ciel tous les jours (depuis sa haute tour d'ivoire) et elles s'envolent à la recherche de la personne de laquelle il souhaite se venger, mais la personne en question parvient à les contrer, chaque jour.
VARIATION
A force de tirer des flèches qui patrouillent dans le ciel au-dessus de la ville, quand le magicien devient vieux et sénile, les flèches se détraquent en même temps que son esprit et finissent par attaquer les habitants et décimer la ville... La cité devient une ville fantôme, encore hantée de nuées de flèches qui volent à travers le ciel et dans les rues. (ville inspiration dark souls et flèches de métal)

il n'avait jamais pensé à regarder ses pieds , salle de balle = conte morale sur un noble maudit par un magicien/sorcier/truc parce-qu'il méprise les petites gens et qu'il s'est laissé abusé par le déguisement/l'apparence du sorcier/lui a refusé le mérite qui lui est dû en raison de ses grandes capacités, seulement en raison de ses origines roturières. Puisque le noble estime ne pouvoir s'adresser qu'à ses égaux et à ceux qui lui renvoient une image qu'il connaît bien/qui correspond aux attentes de la noblesse/est inscrite dans un moule, tous ses reflets seront maudits. Il couvre tous les miroirs et toutes les vitres, mange avec des couverts en bois précieux... Mais il oublie que le sol de sa salle de bal (il est friand de danse) est si bien ciré que l'on peut s'y refléter. Ainsi vient sa perte.
28-04-2020 à 16:30:29
Nos pieds se prenaient dans la boue du chemin. Les herbes barbelées et les fleurs corsetées d'épines éclataient en gerbes de pétales au moindre de nos pas, saluant notre avancée de leur fanfare atone. Des duvets végétaux s'éparpillaient entre nos jambes, caresses volatiles portées contre nos peaux, comme si des fées cachées agitaient leurs plumets pour ponctuer notre passage à travers leur domaine, nous défaisant amicalement des poussières de la ville. Des débris de branchages et de plantes cassées s'accumulaient dans le sillon humide que nous tracions au sein des herbes hautes- d'autres s'accrochaient aux ourlets de nos shorts, s'y pendant comme les franges de cuir sur des blousons de motards. La nuit était une matrice de velours, pleine de tendresse et de flottements... Celui de l'air chargé d'odeurs, celui des pollens qui valsaient dans la brise, celui des bourgeons en attente d'une impulsion ultime. Celui de nos coeurs, suspendus d'un battement à l'autre comme des perles blottis sur le fil d'un collier. De petites perles, chacune semblable à un oeuf, et dans chaque oeuf, l'espérance de l'aurore, l'amour tendre de l'aube.

Les doigts de Marc entre les miens, tièdes et calleux, comme des pierres chaudes couvertes par la nuit.
Son long visage au nez pentu, ses lèvres fines. Il a les yeux de fange qui savent me rende doux. Un regard de bête tendre où l'aurore semble fondre.
Comme un morceau de sucre dissous dans de l'eau de rose
28-04-2020 à 16:31:42
Le vent descendait sur la ville.
Un vapeur semblait suinter de la terre.

La brume qui s'exhalait du sol était comme une respiration, le souffle rance d'un charnier enseveli sous la boue. En-dessous des strates accumulées de fange sur lesquelles s'hérissaient les méandres du faubourg, dans la mollesse tourbeuse du sol, était caché tout un vaste cimetière. Des générations de carcasses animales s'entrecroisaient aux ossatures humaines disloquées par le temps ; avant d'être un quartier miséreux de la ville, cette parcelle de terre avait connu d'anciennes batailles qui l'avaient nourrie d'autant de détritus que de précieux composts. Les hampes d’étendards déchirés depuis longtemps pourrissaient encore pour certaines au plus profond du sol, parmi des pièces d'armures dévorées par la rouille. En un temps, elle avait été le théâtre de foires à bestiaux et de marchés miteux, on y avait même levé des abattoirs. Le sang et la merde avaient coulé sur cette terre en un fertile torrent de putrescence. De magnifiques prairies auraient pu jaillir à la suite de cet océan de liqueurs putrides et de boyaux réduits en compote, mais il n'avait germé sur cette portion de paysage qu'un autre bout de cité, plus chaotique et plus crasseux que les autres- on avait renvoyé les fleurs les plus délicates à la boue à force de les fouler du pied avec indifférence, écrasant un bourgeon après l'autre sur suffisamment d'années pour leur faire passer l'envie d'attendre le prochain printemps. Il y avait néanmoins dans ce foisonnement de bicoques aux architectures confuses quelque chose qui rappelait un jardin gardé vierge- envahie par les ronces, les herbes hautes, les fleurs sauvages et la vermine. Dans cet océan de gadoue, on trouvait mille interstices colonisées par une végétation abondante ; partout où l'on ne piétinait pas incessamment jaillissaient des giclures de verdure frémissante, fébrile et désireuse de s'épanouir au plus vite dans un déferlement de feuilles pubescentes et de tiges flexueuses, si vives, si fiévreuses de capter un coin d'espace et de soleil, qu'elles constituaient une espèce de vermine à part entière au même titre que les nuées de rats.



La gamine lui ricana au nez, orgueilleusement perchée sur son tonneau.

Il faut plus de stupidité que de cran pour poser la question. Si tu me déplais, je chargerai les autres de te faire disparaître, c'est tout.


Chaman vivait tout au fond d'une ruelle, dans une petite impasse. C'était un adolescent dégingandé aux membres élastiques constellés d'éphélides ; il avait la souplesse et la pâleur d'un saule arrosé d'un crépuscule de chevelure rouquine. La courbe paresseuse de ses sourires s’accouplait à merveille à la mollesse indolente de ses paupières tombantes. On trouvait semé à leur bordure un bosquet automnale, franges jumelles d'interminables cils cuivrés qui s'enflammaient à la caresse du plus petit rayon de soleil, étincelant au diapason du brun ambré contenu dans ses prunelles. Il y avait dans ce filigrane rougeoyant la promesse de brasiers à venir, comme un indice des incendies qui pouvaient animer la carcasse nonchalante de Chaman.



Focus : d'abord visiter la ville en tant que vent, libre et coureur, puis arriver dans la peau d'un habitant, englué dans la terre fangeuse.
Un quartier du taudis ensevelis sous la jungle/un bois dense, véritable forêt pulsant, grouillant au cœur du bidonville. Laissée vacante par les aristocrates qui viennent y faire la chasse à des bêtes sauvages.

Le nom de cet éphèbe alanguis était Eliot. On racontait qu'il était fils de lord et qu'il devait sa vibrante beauté à quelques racines aristocratiques enfouies profondément sous un tsunami d'indifférence ; d'aucuns supputaient qu'il était le bâtard d'un roi, d'un prince ou bien encore d'un noble- s'il n'était pas le produit d'un accident de parcours, on le disait alors tout à fait légitime et affligé d'une langueur pathologique qui l'avait rendu indésirable auprès de ses parents, qui avaient dés lors préféré s'en débarrasser, ce qui au vu du tempérament flegmatique du principal concerné, n'avait pas dû être bien difficile. D'autres supposaient qu'il avait tout simplement chuté du ciel nocturne avec une étoile filante ou bien un morceau de lune.
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