Andore-Compléments.

25-08-2011 à 14:06:38
Géographie.

Andore est une des trois étendues de terre majeure du monde. Elle est également la plus septentrionale, et une grande partie de sa surface est immergée en plein nord. Cela en fait un continent froid. Son climat s'adoucit cependant au sud et à l'est, qui sont de loin plus peuplés que l'ouest et le nord. Et en effet, les différences sont grandes.
Le sud possède les villes les plus prospères, car portuaires. Il est nivelé, et s'apparente à des landes d'herbe rase, mais s’aplanit vers le nord. Depuis la disparition du soleil, les bois qui couvraient cette partie du continent ont quasiment disparue. Ils sont rares et clairsemés, peu giboyeux. Quelques fleuves tumultueux, venus des chaînes de montagnes centrales, s'écoulent à travers les collines jusqu'à la mer. Celle-ci est d'ailleurs accueillit par des plages de sable fin qu'on ne trouve nul part ailleurs en Andore, et qui donnent un charme étrange à ces lieux uniques. Très peuplées, les cités qui s'y trouvent sont des plaques tournantes de l'éconnomie du continent, et la plupart s'étendent en de long défilés de chaumières, jusqu'en dehors des châteaux édifiés aux points côtiers stratégiques. Quelques villages parsèment également les landes, le long des fleuves ou des petits bois. C'est une région marchande, qui exporte des produits sur tout le continent, et également le seul lieu d'Andore où le sable est transformé en verre.
L'est est moins ouvert à la mer. Aucune plage ne permet d'y accéder, mais de nombreux deltas en font une région riche en marais et rizières. L'agriculture y est encore forte, malgré la disparition du soleil, et de nombreuses plantes y ont mutées pour survivre. Certaines ont appris à se servir de la lumière de la Lune pour leur photosynthèse, d'autres, à piéger des insectes et à se nourrir de leur sang, ou encore même à croître en s'accrochant à la pierre, allant jusqu'à dégager des fluides visqueux pour s'y fixer, puis à se saisir le pollen d'autres plantes. D'autres encore, ont parasiter des animaux sauvages, afin de ne faire qu'un avec leur chair... Parfois, même des hommes. C'est une région où la vie abonde encore, sous ses formes les dangereuses et les plus variées, mais la richesse de ses terres n'a eut cesse d'y attirer les hommes. Les villes se concentrent cependant toutes prêts de la côte, ou à l'intérieur des terres, et chaque exploitation est entourée par de grandes murailles : les animaux sauvages étant particulièrement craints, chaque cité est découpée en plusieurs parties encerclées de murs hauts. Les agrandissements plus ou moins constants en font de véritables labyrinthes. Une seule route, unique, relie les villes de la côte à celle de terres, et celle-ci est entièrement murée. D'un point de vue politique, l'est est marginal : aucune seigneur ne régit les cités, qui sont toute sous la charge de l'Empereur seul. Les châteaux ne sont entretenus qu'à titre honorifique, et personne ne les habite. Malgré cette absence de dirigent proche, c'est aussi la région la plus productive d'Andore, et ses habitants sont d'une incroyable et déroutante docilité. Mais les fortes contraintes naturelles l'empêche de prospérer autant que le sud.
L'ouest n'est que peu habité. Ses côtes, escarpées et abruptes, ne permettent pas d'échanges commerciaux maritimes. La population y est rare, mais ceux qui la composent sont rudes et travailleurs. Ils élèvent les chevaux les plus robustes de tout le continent, fabriquent de nombreux objets, et maints artistes sculpteurs viennent de cette région où la vie est si dure : la pierre y est maîtresse. Elle s'étend en interminables steppes, s'élève en montagnes vertigineuses, et la diversité de ses minerais est légendaire. On y trouve de nombreuses mines, qui si elles ne s'enfonçaient pas si loin dans les entrailles de la terre, auraient attirées bien du monde. Mais les habitants de l'est sont d'une superstition maladive. Ils se réfèrent en tout temps aux proverbes, aux gestes sacrés, et sont de fervents croyants. C'est de cette région qu'est issu l'Empereur, et ici également que le peuple le soutient le plus : il le pense le messie du Grand Dragon, créateur de l'univers- et lui même univers. La plupart des légendes viennent de l'ouest, qui a depuis des temps immémoriaux, toujours essuyé les guerres les plus violentes. Les anciens charniers, abandonnés, ont donnés naissances à de véritables champs de pourritures, aujourd'hui redoutés par tout le continent... Car cette pourriture a prit la forme de nombres d'épidémies, portées par le vent jusque loin en Andore. Ces maladies sont issuent des spores de champignons géants, qui peuvent atteindre jusqu'à trente mètres de hauteur et plusieurs kilomètres de largeur. Les variétés nouvelles qui surgissent chaque siècle apportent avec elles leur nombre d'épidémie. Depuis des temps immémoriaux, l'ouest est une région divisée et barbare, que seul le règne tyrannique de l'Empereur a sut unifié. Désormais, elle est un des piliers économiques du continent, et les minerais enfouis dans ses montagnes sont acheminés dans tout Andore.
Vient ensuite le Nord. Singulièrement, c'est dans cette région insalubre et glaciale que l'Empereur a choisi comme emplacement pour son palais. Celui-ci se trouve à l'extrême pointe du continent, et se présente sous la forme d'une énorme montagne. De l'extérieure, le pic ne recèle aucune finesse, aucun apparat. Seul deux grandes portes le présente comme étant un palais. Mais selon les dires, l'intérieur de cette montagne fourmillerait de galeries, et rivaliserait de somptuosité pour chaque pièce ou même chaque couloir. Cependant, les portes étant fermées pendant la majorité de l'année, personne ne peut l'affirmer avec certitude... Quoi qu'il en soit, le Nord est quasiment désertique. De taïga à tondra, depuis la disparition du soleil, son climat rude est encore plus difficilement supportable : les plantes y sont encore plus rares si ce n'est inexistantes dans une grande partie du territoire. C'est un lieu plat balayé de vents glaciales, porteurs de tempêtes, de blizzards et d'une neige mordante. L'agriculture y est impossible, aussi, les villages du nord se comptent-ils sur le doigt d'une main. Ils sont tous établis près de petites forêts de pin, d'une rivière issue du palais impériale, et se nourrissent principalement de chasse et de cueillette. La faune, rare, s'y développe cependant de manière étonnante et croissante. Chaque année, plusieurs espèces naissent et disparaissent sans plus de façon, éphémères, venues de nul part. Des chaînes de volcans éteints sillonnent également le territoire.C'est pourtant en ces lieux que l'Empereur c'est établit, muré dans sa montagne, régnant par le biais de ses armées, et faisant démonstration de ses terribles pouvoirs pour punir tout impair ou acte de révolte. L'on dit que pas un seul village n'échappe à sa surveillance...
Enfin, Andore a un centre. Dans le passé, celui-ci était prospère : des vastes vallées verdoyantes arrosées de nombreux fleuves et torrents ; l'origine de la majorité des rivières du continent, qui dévalent les chaînes de montagnes entourant la région. C'est également d'ici que se les volcans sinuant au nord prennent leurs racines. Auparavant, le centre était une région rêvée où il faisait bon vivre... Puis d’innombrables catastrophes le ravagèrent. Tremblements de terre, irruptions, pluies diluviennes qui firent déborder les fleuves et les lacs, nuages de cendres et nuées ardentes, avalanches, éboulements... Le centre fut déserté, craint. Des gouffres zèbrent désormais le sol, les flancs de montagnes, la terre est craquelée, infertile à certains endroits. Malgré tout, c'est encore la région la plus boisée, et sa faune n'a que peu mutée, bien que de nouvelles espèces soient apparues, que d'autres aient disparues, et que les conditions climatiques aient changées. Comme si la Terre n'y avait pas totalement perdue son emprise. Quelques villes et villages ont résisté à l'attrait du sud et de l'est, refusant l'exode, et évitant ainsi la désertisation totale du territoire. Aujourd'hui, il ne présente plus grand intérêt, si ce n'est quelques mines ou confections artisanales. L'origine des catastrophes qui l'ont menées à cette situation reste un mystère... Bien que certains s'accordent à dirent que c'est le règne de l'Empereur qui ait marqué cet enfer climatique, et que cela ait pour origine la présence d'un ordre rebelle dans les vallées du centre. Mais désormais, celui-ci n'est plus qu'une légende, et nul ne croit encore aux Chevaliers du Feu...

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Carte approximative de la vallée dans laquelle se trouve l'Ordre : http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=671704Carte.png

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Extrait d'un conte pour enfant.

"Et l'Empereur avança vers la petite fille, qui pleurait sur la perte du soleil et du ciel éclatant. Il s’agenouilla devant elle, souriant, chaleureux, son armée digne et rutilante derrière lui. D'une main, il sécha ses larmes amères, puis lui dit :

-Tu pleures de la disparition du soleil ? Mais n'as-tu pas conscience que cela est bon pour vous tous ? Moi, votre Empereur, je vous libère de son éclat abrutissant. Désormais que l'infâme astre brulant, n'est plus présent pour vous aveuglez, mon peuple, vous pouvez fixer vos yeux sur une flamme unique et accessible : moi. Je vous guiderais. Je suis le nouveau soleil, le nouveau donneur de moissons. Je suis tout puissant et maître de la Terre, et mon règne transcendera vos âmes à tous. De ma lumière divine, je vous éclairerais, flamme du Dragon Cosmique, brasier modelé sous la forme d'un homme, et à partir de ce jour, je vous libère du pêché. La cécité et le mal sont... Occultés et chassés. Je suis votre protecteur.

Alors la petite fille comprit que l'Empereur avait raison. Elle lui sourit et rit, car désormais, plus aucun humain ne serait aveugle à la vérité, et tous verraient enfin la véritable flamme : celle de leur Empereur bien aimé. Elle remercia le guide bien aimé, et rejoignit les autres enfants pour répéter ses paroles. Ainsi, dés leur jeunesse, ils sauraient que le soleil était mauvais, et que seul l'Empereur devait être vénéré ; que le passé était révolu et qu'ils avaient tous été stupides d'aimer l'astre brulant..."


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*"Hommes " désignent les humaines en général, femmes comprises.


Légendes.
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Dermes.
Depuis des temps immémoriaux, nous savons que tout les Hommes ne sont pas semblables... Certains ont la peau sombre, d'autres dorée, d'autres blanche. On compte mille teintes légères qui définissent autant de peuples, et plus encore de métissages intrigants ; mais depuis que le soleil a disparu de nos cieux, cette diversité c'est perdue. Nos peaux n'ont plus qu'une gamme du gris au noir, en passant par le blanc, cassé, veloutée, tanné, du blanc sale au blanc jaunâtre, du gris sombre à l'argent... Seulement, plus que ce changement, une question surtout se pose : pourquoi tant de peaux variées ? Pourquoi cette incroyable différence entre la couleur de nos dermes ?
Ce sont les légendes les plus anciennes qui nous l’apprennent : quand la Terre était encore honorée, que l'on chantait pour elle et que nous n'avions pas oubliés d'où nous venions, une de nos prières s'adressait à ceux qui vivaient de l'autre côté de l'océan. Comme nous le savons, le monde terrestre est principalement composé de trois grands continents. Andore, où sont venus se réfugier nos ancêtres originaires du Vieux Continent, ce même berceau quitté il y'a bien des éons, ainsi que la terre des Charbonneux, Ambropho. Nous ne connaissons que peu de ces contrées lointaines, si ce n'est qu'elles ne sont qu'impénétrables jungles et arides déserts. Il semble pourtant, que depuis des temps immémoriaux, nos ancêtres aient chantés pour les Charbonneux, des hommes à la peau noire que notre Mère aurait enfantée depuis le bout de l'horizon. Bien qu'aucun de nos peuples ne soient entré en contact avant l'immigration en Andore, ceux-ci connaissaient l'existence de l'un et de l'autre, et priaient mutuellement pour la prospérité de chacun. Mais comment est-ce possible ? Ambropho et le Vieux Continent sont séparés par deux océans, dont la Passe des Brumes, l'archipel mouvante qui se déplace à travers les mers du monde. Il est inconcevable qu'ils aient pus commercé ensemble, ou même se rencontrer. Alors comment expliquer ces prières ?
Pour le savoir, il faut remonter aux balbutiements de la civilisation humaine. Il faut alors prendre en compte l'importance des anciens cultes, fondements de la société pré-Andorienne, qui étaient célébrés par tout les peuples à travers le monde, même en Andore primitive. Des légendes expliquaient alors clairement la naissance de la Terre, son envie de propager la Vie à la surface de son corps, et il est primordiale de comprendre que chacune d'elle était considérée comme véridique... Ce que je ne peux moi même démentir à ce jour, appartenant à l'Ordre.
L'une de ces légendes explique comment l'Homme naquit de la pierre. Au fil des siècles, des millénaires, nous perdîmes des éléments de cette ancienne croyance, mais les points les plus importants du récit sont restés fermement ancrés dans l'imaginaire collectif.
Cette légende parle d'une Terre jeune, intimidée, qui enfanta les premiers animaux à partir de l'air, de l'eau et de son sang ardent. Elle conte des salamandres, des êtres légers qui habitent les automnes du monde, et d'étranges créatures aux corps gaînés d'écailles. L'Homme n'était alors qu'un songe, une vague pensée dans l'esprit de notre Mère. Elle eut bien des enfants, avant qu'une idée s'affermisse dans son divin esprit : créer à partir de sa chair. Elle avait fait naître de son souffle, de son profond regard et de ses fluides vitaux, qui parcouraient tout son Corps, mais jamais encore de sa propre substance. Elle fut alors saisit par l'idée d'avoir des enfants qui sauraient l'honorer, reconnaître son existence, de par le fait qu'ils seraient nés depuis sa chair elle même. Jamais ils n'oublieraient, car cela serait inscrit au plus profond de leur êtres. Sa plus proche descendance, sa portée favorite. Ainsi naquîmes-nous.
Elle choisit sa peau la plus belle, la plus douce, et alors nos ancêtres surgirent du marbre le plus blanc, pâles et lumineux comme la pierre dont ils étaient venus au monde. Ils habitèrent le Vieux Continent, et devinrent les prés-Andoriens. Notre Mère nous apprit le Chant et son pouvoir, ainsi que les prières qui rendraient son corps fertile pour eux, et l'éveilleraient quand l'humanité aurait besoin de son aide.
Pour habiter Ambropho, là où étaient nées les premières créatures sauvages, elle choisit le charbon le plus noir, le plus dure, et de ces blocs puissants surgirent des homes à la peau sombre. La Terre leur apprit que des frères les attendaient de l'autre côté des flots, et qu'en Chantant pour eux, ils pourraient apprivoiser la nature sauvage d'Ambropho.
Enfin, elle pensa à Andore. Elle choisit la terre la plus fertile et la plus humide, le limon et la boue qui donnaient naissance à mille plantes. En surgirent des hommes pâles et sages, au regard doux. Leurs prunelles étaient noires, pareilles aux terrains les plus féconds qu'ils utiliseraient pour se nourrir.
Notre Mère prit alors un repos mérité. Elle avait donné naissance à trois humanités séparées par les océans, et à chacune, elle dit de Chanter pour les autres. Une harmonie parfaite emplit le monde, les peuples vécurent en paix. La Terre rêva à des nouveaux hommes, et ainsi surgirent depuis le sable des voyageurs à la peau dorée, puis d'autres du sel, jusqu'à certains de pierres plus nobles, des joyaux qui enfantèrent des lignées de rois et reines. Cela aurait pu ne jamais cesser, si comme le prétendent les premières Sombres Légendes, genèse du chaos, de la mort et de l'ombre, la Terre n'avait pas été violée par les ténèbres de l'univers. C'est de ce viol que naquirent les bâtards de la Terre, qui aujourd'hui sont nommés Antrios, et qui hantent le Vieux Continent, maudits par notre Mère. Premiers homes mauvais en leur fond, ils rependirent sans le vouloir ce vice à travers le monde, par leur simple existence. Les ténèbres eurent ainsi leurs avatars mortelles pour pervertir et détruire la Terre...
Cette légende explique t'elle la véritable raison de nos différences ? Nous qui aujourd'hui ne célébrons plus la Terre, nous ne pouvons savoir. Mais c'est bien la seule explication plausible qui s'avance, car on ne peut expliquer autrement cette présence d'Hommes différents dans toute les mythologies humaines, et les rites communs qui lient nos cultures, tout comme ces Chants qui prônent l'abondance pour d'autres peuples...

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°Dermes°
On compte trois grandes couleurs humaines : le noir, le gris et le blanc. Les Andoriens dont la peau est grise sont l'aboutissement de différents métissages, entre Charbonneux et peuples de l'est, ou de ces même Ambrophobiens avec les descendants du Vieux Continent. Les nombreuses unions entre différents peuples ont donnée naissance à des enfants dont la peau peut varier du gris de plomb au gris de perle, offrant une telle gamme de nuances qu'on ne peut affirmer clairement les origines de chacun. Néanmoins, dans le futur, l'humanité sera unifiée sous une seule couleur, car le métissage finira inextricablement par concerné chacun, et d'après les prévisions des quelques rares scientifiques de notre époque, toute les peaux seront alors d'un gris intermédiaire. Peut-être étais-ce là le désir de notre Mère ?
Ou de l'Empereur qui nous guette ?




Le Bestiaire Aveugle.
Un vieux livre écrit par un auteur inconnu, qui a survécut aux âges et qui est remis à jour tout les dix ans. Il tire son nom de l'absence d'illustrations pour orner ses pages, fait qui empêcha bien des hommes sans imaginations de se figurer les créatures décrites en ces lignes... Au fil du temps, certaines informations ce sont révélées erronées ou obsolètes, néanmoins, il reste un ouvrage culturel qui soutenu bien des auteurs ; aussi à t'on préserver l'ancienne version de ce Bestiaire.
Elle reste vague et archaïque, mais l'aura qui s'en dégage plonge son lecteur dans les temps anciens...

Antrios.
Ils furent hommes autrefois, mais la Terre les maudit pour avoir versé le premier sang injuste. Elle les contraint à la folie pour avoir eu la démente passion de tuer sans raison ; et ils perdirent donc cette même raison par la colère de notre Mère. Ils errent dans les montagnes du Vieux Continent, plongés dans le tourment, à jamais embourbés dans la folie, incapables de progrès et d'imagination. Plus Bêtes qu'hommes, les Antrios ne sont connus que comme animaux de cirque, exposés dans les foires, traités comme les ours avec lesquels ils s'unirent après que la Terre eut brisée leurs esprits.
Les Antrios premiers eurent moult descendances monstrueuses avec les autres enfants de notre Mère, propageant la sauvagerie à travers le Vieux Continent ; c'est pour cela que nos ancêtres migrèrent vers de nouveaux rivages, et s'installèrent en Andore. Mais les saltimbanques hardis ramènent parfois un Antrios de leurs voyages à travers l'océan, pour rappeler au peuple qu'au delà des flots, ils attendent toujours en errant, le pardon de notre Mère... Bien que peu s'en souviennent encore, c'est pour eux que nous chantons la Première Prière, quémandant en leur nom la miséricorde de la Terre. Car ils ne peuvent seuls faire preuve de e raison, nous autres Andoriens nous faisons leurs Voix.


Zomas.
Notre Mère eut de son sang ses premiers enfants. Ils sont de feu et de braises, ardents tout comme les rivières souterraines dont ils sont issus. On dit d'eux qu'ils semblent des boucs de flammes qui vivent aux abords des volcans, mais d'autres parlent d'oiseaux rutilants qui habitent les cratères. Sait-on seulement toutes leurs formes ? Tantôt bêtes-brasiers qui surgissent à l'explosion des montagnes de feu, tantôt peuples liquides qui emplissent les sous-sols de leurs cités d'incendies. Ils ne vivent que de dance et de rites anciens, suivant les flux ardents du Sang Terrestre. Sans visages, ils sont d’inoffensives créatures chthoniennes qui ne se mêlent d'aucune affaire humaine.
On raconte cependant qu'ils entrent au service de ceux qui ont le mérite de posséder une de leurs pierres, des artéfacts qui n’apparaissent qu'aux sommets et racines des volcans les plus anciens. Celle-ci seraient des portails vers les artères de notre Mère, capable de s'ouvrir entre les mains des Hommes aux intentions justes.
Les Zomas premiers-nés ont, dit-on, l'apparence des salamandres flamboyantes qui apparaissent au beau milieu des incendies...


Auraftines.
L'automne est habité par des frivoles créatures. Elles sont surgis d'un souffle de la Terre, exhalée par notre Mère en tant que deuxième génération d'enfants. Les Auraftines ne sont que vents et bourrasques, qui parcourent le monde et suivent l'automne durant sa course. Ils s'incarnent parfois en silhouettes flamboyantes, dotés par les feuilles mortes d'une apparence visible. Ils apparaissent comme de gracieuses spirales, des sphères d'air malicieuses, ou parfois, en tant que petits êtres ailés esquissés par les pétales d'une fleur. Ils vivent partout, au dessus de la mer et entre les pics des montagnes, mais surtout dans les déserts, où ils se plaisent à se poursuivre en faisant jaillir des tourbillons de poussière.
Ils ne se soucient de rien, n'ont pas de rois, et se moquent des humains qui habitent les contrées septentrionales en leur jouant mille tours, parfois mortels ; quand ils se réunissent, naissent des ouragans et de violentes tempêtes...
Certains Auraftines ne quittent jamais les cieux, vivant dans d'éternels orages ou poursuivant des nuages. Ceux-ci ont enfantés des êtres de foudre qui ne vivent qu'un instant, des entités crépitantes et colériques, ainsi que des oiseaux dotés selon la légende, de facultés magiques.
Personne n'a jamais prouvé ces dires.


Guénouménès.
Les créatures les plus proches de nous autres humains. Des trois primordiaux enfants de notre Mère, ils sont les seuls à entrer régulièrement en contacte avec notre peuple. Ils habitent les cavernes, les montagnes, ainsi que la forêt. Partout où la pierre et la terre féconde sont, les Guénoumènes rôdent. Ils peuvent être fait de mousse et d'écorce, de lianes, ou avoir une chair comme la nôtre. Certains ont la dureté minéral du granit, d'autres la blancheur grisonnante du marbre.
Ils sont les protecteurs du monde végétal, gardiens des sylves et parents des Elfes. Tout comme leurs premiers frères, ils n'ont pas de rois : la Terre elle même leur dicte sa parole. Il n'y a chez eux ni homme ni femme, car tous changent au fil des saisons ; le concept d'amour leur est étranger. Ils n'éprouvent que peu d'émotions, ce qui les rends implacables.
Néanmoins, certains Guénoumènes ont pris les enfants en affection, et les ont initiés à la botanique dés leur plus jeune âge. Ils semblent fuir les adultes, et aucun homme ne peut se targuer d'en avoir aperçu après ses douze ans. Au-delà, ils disparaissent, s'en allant chercher un nouvel enfant auquel chuchoté mille secrets...
Seuls une centaine de Guénoumènes semblent se mêler aux affaires humaines, car il n'y a jamais plus de personnes marquées par leurs passages. Contrairement aux autres enfants primordiaux de notre Mère, ils ne se multiplient pas, et leur nombre n'a jamais varié.
On peut citer les noms de certains d'entre eux, car ils ont dévoilés leur identité à leurs élèves les plus assidus.
Rajout de Cadell Calum, maître épéiste de l'Ordre. ( Année cinq mille neuf cent quatre vingt quinze. ) Certains Génoumènes ont été corrompus par l'Empereur. Ils ne montrent plus de signe de vie depuis cinq millénaires. Aucune information précise ne permet d'hypothèse plausible quant à la raison dont découle cette disparition intégrale.


Sensivanes.
Les hommes ont appris à les craindre.
Elles se glissent dans leur lit les soirs où la Lune semble sourire, et volent leur semence pour enfanter des créatures ténébreuse. Elles naquirent du viol de notre Mère, filles du Mal originel, et depuis ces temps immémoriaux, trompent les hommes afin que leur espèce puisse perduré. Maudite par la Terre, elles furent condamnées à toute avoir une faiblesse en leur coeur si froid : chaque Sensivane tombera amoureuse d'un homme, à sa naissance même. Celles qui rencontrent cette âme soeur sont alors vouée à la mort, car leurs propres compagnes les tueront pour empêcher qu'elles ne se lient à un humain.
Néanmoins, certaines à travers les âges réussirent à s'échapper. Elles se substituèrent aux femmes de leur âme soeur, ou séduire l'homme qui leur était lié. Ces Sensivanes connurent une fin tragique, quand au terme de leur vie mortelle, l'unique être pour lequel elles pouvaient ressentir de l'amour finissait par périr de vieillesse ; elles qui pouvaient survivre à trois générations. Elles sont l'objet de nombreux romans qui décrivent cette passion impossible, à l'issue toujours noire.
D'apparence, on ne peut les reconnaître : elles savent changer de peau, pouvant vieillir ou rajeunir au gré de leurs envies. Mais on s'accorde sur leur aspect pâle et chétif, caractéristiques hélas trop anodines de nos jours. Mais toute sont d'une grande beauté, sensuelle, désirable... Elles réveilleraient les pulsions animales de chacun.
On leur donne trois ou deux coeurs selon la légende : un de glace, un de ténèbres, et selon ceux qui croient en l'infinie bonté de notre Mère, un dernier simplement humain. On ne peut démêler la vérité.
Les Sensivanes vivent sous la terre, dans les grottes et cavernes, ou dans les cols des montagnes. Elles ne quittent leurs repaires que pour séduire les hommes.
De leur semence naissent de nouvelles Sensivanes, parfois même, sans qu'ils en sachent rien : pendant leur sommeil, les démones chevauchent ces amants esclaves de leur désir, leur arrachant l'essence de la vie. Elles peuvent alors l'utiliser à deux fins : engendrer d'autres démones, ou en faire le composant d'ignobles expériences afin de créer des êtres hybrides, des créatures fabriquées par le Sombre Pouvoir et la semence volée.
Les Sensivanes sont les mères de l'Horreur, tout ces peuples qui forment les légions corrompues du Mal...


Lukodiros.
Pattes légères, griffes d'aciers... Les prédateurs des forêts profondes, dont les prunelles de braises dorment au dessus d'un museau effilé, auquel s'accroche une mâchoire puissante. Ses crocs sont d'airain, pareils à ceux du loup... Du loup à la fourrure animale.
Ils sont de chair et de fer, organiques et minérales tout à la fois. Porteurs de magie, d'une parcelle de cette force qui échappe aux Hommes, ils chassent les voyageurs et toutes les créatures qui habitent leurs sylves. Ce sont des prédateurs parfaits, sans faille ou presque. Leurs proies n'échappent jamais à la mort.
D'apparence, c'est un canidé qui peut sembler comme tant d'autres : de taille commune, vivant en meute comme ses congénères, il se démarque en rien au premier abord. Mais rien n'est plus faux. Les Lukodiros sont d'une espèce différentes, dont le pelage a la dureté du fer. Sa peau est protégée par cette incroyable fourrure, qui à la lumière de la Lune, le transcende. Son hurlement est aussi claire que du verre, presque douloureux. On ne l'entend que dans les profondeurs de la forêt... Bien que les légendes ne parlent aussi de certains qui rôdent aux abords des bois, parcourant la route pour quelques soirs, attendant le passage de voyageurs dans les sous-bois. Toutes sont au moins des demis-vérités.
Dans les temps anciens, ils habitaient les plaines et chassaient l'Homme ; mais nos ancêtres les refoulèrent dans la forêt, où depuis, ils patientent, sachant qu'un jour, nous baisserons notre garde.
Les Lukodiros sont le sujet de nombreux récits guerriers, et on dit que certains furent domestiqués. Mais leur pelage perdit alors le lustre du fer, et ainsi naquirent les loups gris, qui retournèrent à l'état sauvage à la chute des Grandes Maisons. Les loups qui habitent les petits bois et les montagnes ne seraient donc que des sous-espèces.
De nos jours, les Lukodiros sont considérés comme un mythe, mais plus personne ne voyage à travers les forêts profondes... Sûrement, une crainte ancienne, primaire, ne nous a t'elle jamais quittée.


Skimékos.
Une ombre glisse dans les profondeurs, parcourant les vallons sous-marins de royaumes immergés. Un mythe dont le sein est habités de légendes... La cité des Skimékos, le peuple cnidaire né des larmes de notre Mère.
A l'aube des temps, ils n'étaient que pulsations et courants marins, charriant l'hiver et l'été dans l'océan. Mais un jour, alors que le premiers poissons jaillissaient du sable, tombaient du ciel, surgissant de mille pores terrestres, les plus sensibles de ces êtres envièrent les corps matériels de la faune marine. Ils demandèrent à notre Mère de les pourvoir d'enveloppes, afin de ressentir le monde comme les animaux. Sa bonté les exauça.
Ils devinrent gracieux et fragiles, translucides, irradiant d'une douce lumière qui éclairait les tréfonds de l'océan. Les autres êtres habitant les mers du monde, ne s'en prirent pas à ses créatures chétives qui apparurent en une nuit. Ils étaient d'ombrelles irisées et des voiles ondulants, courbes lumineuses de tentacules transparentes qui dansaient sous un couvre-chef aux lentes pulsations. Ainsi voguaient-ils, paisibles, goûtant aux sensations... Ils eurent de nombreuses descendances, végétales et animales, qui tapissèrent la mère et l'emplirent de créatures singulières, que l'on nomme aujourd'hui "méduses". Elles rejoignirent le Cycle des Choses, proies et prédateurs à la fois, chassées et chassant comme tant d'autres animaux marins. Mais jamais la faune des profondeurs n'attaqua les Skimékos, sachant d'instinct qu'ils étaient les fils primordiaux de la Terre.
Pour ceux d'entre eux qui choisirent de rester purs courants, notre Mère créa la cité d'Amétrétés, montagne mouvante qui parcourt les abysses, percés de mille alcôves pour les abriter. En son coeur, dormirait un éclat de Magie, qui protégerait les Skimékos et ferait d'eux des immortels. Cependant, aucun homme ne verra jamais rien de ce monde secret, offert par la Terre à ces êtres paisibles, ces fils primordiaux que l'oeil humain ne pourra pas contemplé.
Rajout de Cadell Calum, maître épéiste de l'Ordre. ( Année cinq mille neuf cent quatre vingt neuf. ) Les mers ont été ravagées. La guerre perpétuelle pour subsister semble avoir gagné même les profondeurs : peu après le début du règne de l'Empereur, de nombreux villages côtiers firent état de l'échouage de grandes méduses lumineuses, d'une beauté singulière, qui se dissolvèrent finalement dans l'air. ( Source : archives ) Les Skimékos ne sont plus à l'abris des autres créatures océaniques, sûrement pervertis par l'Empereur ; on peu sans peine penser qu'ils ont regagner leur palais mouvant. Note ( Année cinq mille neuf cent quatre vingt quinze ) : Conclusion hâtive. A exclure.


Panthères pourpres. Skiaimatéros, l'Ombre Sanglante.
Leur nom légendaire les désignent ténébreuses, mais les panthères ne sont pas toute aussi sombres que la nuit. Ce terme désigne en réalité un ensemble de félins apparentés, qui partagent tous une même caractéristique : leur pelage pourpre. Certaines l'ont plus clair que d'autres, mais toutes ont héritées de cette teinte particulière. On en trouve à toute les échelles, du presque rose à la lisière du noir.
Parler de panthère est difficile, car elles sont issues de la lointaine Ambropho ; de plus, elles peuvent être aussi bien lions, que léopards, jaguars, tigres, irbis... Néanmoins, l'imaginaire collectif a étriqué ce terme, l'enfermant dans l'image d'un redoutable félin noir, à la fourrure huileuse aux reflets pourpres. Les panthères se divisent en plusieurs espèces, mais on en compte surtout trois : celles capables de rugir, celles qui ne le peuvent pas, et la dernière, légendaire, qui peut s'adapter à n'importe quel territoire, chasser n'importe quelles proies, et dont le pelage a la noirceur du ciel nocturne.
Cette dernière est plus puissante que ses semblables. Plus grande, plus forte, plus agile, plus rusée. Elle représente le prédateur ultime. Pendant longtemps, il n'y en eu pas en Andore.
Mais un jour, une centaine furent ramenées d'Ambropho, offertes par des dresseurs aux familles nobles de nos contrées. A peine touchèrent-elles le sol Andorien, que déjà toutes les convoitises les entouraient. Les caravanes marchandes, malgré leurs escortes, ne purent essuyer sans faillir trop d'attaques. Les pilleurs finirent par s'emparer du chargement, ne laissant que des morts derrière eux. Privées de leurs repères, les panthères réagirent avec la vélocité des brises : elles se dispersèrent dans la nature. Les pilleurs furent décimés. Il n'en resta que quatre pour colporter cette légende horrifique, dépeignant la force démoniaque de ces créatures venues d'Ambropho. Ils parlèrent de griffes plus tranchantes qu'une rapière, de crocs effilés, implacables, de pelages d'encre parcourues de reflets spectraux, pourpres, qui glissaient tels des spectres sur le reliefs d'une musculature toute prédatrice. Au fil du temps, des siècles, la légende voyagea dans tout Andore, et devint un mythe populaire. Mais dans les régions les plus sauvages, le mythe se fit trop réel. Aussi peu soient-elles, une centaines lâchées sur un continent inconnu à la faune hostile, les panthères survécurent pourtant, se multiplièrent, colonisèrent les plaines du nord, les chaînes volcaniques, les bourbiers de l'est ; nonobstant nos espèces qui ne voulaient pas de ce prédateur étranger, elles prirent une place dans notre écosystème. Peut être, si les Lukodiros n'avaient-ils pas été refoulés dans les sylves profondes, la panthères n'aurait-elle jamais put ainsi s'introduire en Andore. Mais, privées de cette concurrence, elles furent libres d'étendre leur territoire...
Sans prêter foie à ces légendes, un point de vue purement scientifique, permet de peindre un portrait détaillé des Panthères Pourpres. Elles peuvent atteindre une taille exceptionnelle de deux mètres, être plus imposantes que des taureaux, tout en gardant une incroyable agilité, et une vitesse tout aussi impressionnante. Elles possèdent toutes les caractéristiques types de leur espèce, mais ont développées un système sociale qui les rapproche plus particulièrement des lions. Vivant en petit groupe, elles savent réguler leur population, et leur intelligence peut parfois les amener à ne plus se reproduire quand le besoin s'en fait sentir. Elles savent s'organiser en meutes, terme qui peut sembler plus approprié aux canidés, mais qui s'appliquent aussi à d'autres carnivores chassant en petits groupes. Leur vitesse, leur force et leur ruse n'a pas d'égale en Andore, depuis la quasi-disparition des Lukodiros.
Les plus tenaces et hardis sont celles du nord, qui s'attaquent parfois aux villages quand la faim les poussent hors de la taïga.
Rajout de Guéltanoé Donévon, maîtresse du Feu de l'Ordre. ( Année quatre mille huit cent quatre vingt sept. ) : Rumeurs inquiétantes : les Panthères Pourpres seraient parfois dressées, contre toute attente, et utilisées par des guildes d'assassins. ( Source : études de terrain à travers les villes de l'est. ) A approfondir.
Rajout de Guéltanoé Donévon. ( Année cinq mille six. ) Preuves à l'appuis, je peux désormais confirmer qu'une guilde a pour projet d'utiliser les Panthères Pourpres. Elle compte organiser les différentes guildes, et réunir la pègre sous sa mainmise. Cela fait environ quatre vingt ans qu'elle poursuit ce dessin, et une lignée de félins a déjà été soumises. Il semblerait que ceux-ci soient recueillis à leur naissance, et élevés directement par des humains. Je ne peux affirmer le succès répétitif de cette méthode, mais celle-ci a déjà fonctionné par deux fois au moins. Néanmoins, pourquoi et comment utilisé les Panthères Pourpres ? Cette question reste en suspens.

Rajout de Cadell Calum, maître épéiste de l'Ordre. ( Année cinq mille neuf cent quatre vingt quinze. ) Quasi-disparition des Panthères Pourpres. Cause(s) inconnue(s). Etude à poursuivre.


Elfes.
Ils ne sont rien qu'une lueur dans le sous-bois ou l'ombre qui fend la foule des villes. Ils n'ont jamais rien révélé de leurs coutumes. Si la forêt ne livrait pas parfois le secret de leur existence, ils ne serraient qu'une légende... Mais parfois, après qu'un incendie ait dévoré moult troncs, qu'un orage ait abattu des arbres de ses lances furieuses, ils apparaissent alors, auréolés de lumière. Les elfes, fils de chair et de terre des Guénouménès. Quelle raison peut justifier la naissance d'êtres si gracieux ? Cela reste un mystère. Ils vinrent simplement dans le plus grand silence, sans que rien ne l'annonce. Personne ne sait vraiment quand ils virent le jour ; mais une chose est certaine, ce jour secret fut une bénédiction.
Plus d'une fois dans l'Histoire, on peut relever les interventions des Elfes, quand de grands brasiers ravagèrent les villes et les sylves, ou quand des guerres futiles opposèrent deux nations. Ils venaient alors, le pied léger et le port aliter, vêtu de mousse, des feuilles et de lumière. Si il n'y eut que peu de conflit en Andore, c'est du fait des Elfes, qui intervinrent toujours promptement, calmant les différents parties de douces paroles. Les frontières de nos royaumes se dessinèrent grâce aux Elfes, surgissant des forêts pour imposer l'équité à chacun. Grâce à leur légendaire sens de la justice, de sanglants conflits prirent fin, d'inutiles batailles furent évitées. Les petits pays morcelés devinrent ainsi de grands royaumes, et dans le futur, on peut espérer qu'Andore ne soit plus une terre fracturée, mais une seule vaste nation où tous pourront se tenir la main.
Des Elfes en eux même, on sait peu. Leurs faits marquèrent les hommes, mais leur apparence s'est perdue dans les âges. On ne peut en retenir que quelques adjectifs, qualificatifs, images ; d'éparses connaissances que le temps menaça d’effacer, car les siècles passants, leur présence s'estompa, jusqu'à n'être plus qu'un souvenir. Ils devinrent légende, et on ne garda d'eux que ces mots :
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-"Visages pâles à l'acéré profil, prunelles d'argent surplombées de blancs sourcils, ils vinrent au milieu de l'enfer et chantèrent pour apaiser le feu. Sous les brises nées de leurs voix, les flammes domptées mourraient, sous le jeu agile de leurs doigts, s'élevaient des notes pâles. Ils allèrent, lyres en main, apaiser l'incendie, faisant ployer les flammes, dont les échines courbées s'en allaient frémir, sous les cendres, en un doux rougeoiement. [...] Ils s'en allèrent, habillés par la Lune, le Soleil et les astres aux changeants flamboiements."
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-"Une chevelure pâle danse sur leurs droites épaules, je vois, depuis les rangs des autres soldats, le nacre de leurs lèvres qui doucement s'agite. Je n'entend rien de leurs paroles, mais mes compagnons sont tous cois. Je capte le reflet d'une prunelle qui se pose sur moi ; l'image s'imprime dans mon âme comme le baisé brûlant qu''Amma a posée sur ma joue à mon départ du village. [...] Tout d'un coup, après avoir croisé ce regard argenté, je ne suis plus sourd à leurs paroles. Leur ton doux me caresse. Ils disent : << Assez de ces combats, assez de ces vaines cruautés entre vous. Lâchez vos armes, ce froid minéral n'a point demandé à s'abreuver de sang. Vos mains sont faîtes pour être unies, vos terres pour se fondre l'une en l'autre : ce à quoi vous donnez le nom de royaume n'appartient à personne. Néanmoins, nous savons que telle est votre nature, et qu'aucun, même parmi les plus sages, ne peut changer en un jour. Pour cela, nous vous unirons à travers les âges, et à commencer par maintenant. [...] Embrassez vous et fondez ces armes. >> Les voix se taisent. Je ne sais pas comment, mais les Elfes disparaissent comme des feuilles emportées par le vent ; un murmure diffus soulève nos rangs."
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-"Les astres de jour et de nuit les embrasent ; c'est la fureur du soleil et la douce luisance de la lune qui les vêtissent de cent feux. Ô ! Divins parents de la Terre, vous habillez les enfants de votre fille de la lumière qui s'exhale de vous ! Ah, beauté d’entrelacs, qui s’éclipsent l'un et l'autre, habillent d'un manteau d'une obscure clarté les Elfes bienveillants ! Ah sublime vision du céleste, qui se pose sur la chair des fils de Pierre de la Mère ! Ravis-nous encore !"

Tout cela n'est que bien peu, car on ne sait rien, ni de leur histoire, ni de leur culture. Sont-ils sexués ? De cela aussi, on ne peut être sûr ; rien n'est certain sur les Elfes, sinon qu'ils intervinrent toujours afin de remettre l'humanité sur le droit chemin, avant de disparaître dans les tréfonds de leurs sylves...

Rajout de Guéltanoé Donévon, maîtresse du Feu de l'Ordre. ( Année quatre mille huit cent quatre vingt onze.) Au cours d'une étude de terrain sur les Panthères Pourpres, j'ai relevé des rumeurs sur les Elfes. Ce ne sont sûrement que commérages, mais on parle de sangs-mêlés ; sans pouvoir l'affirmer, ni accorder foi à ces rumeurs, j'en prend note, en raison du nombre croissant de ces soupçons.
Rajout de Guéltanoé Donévon, maîtresse du Feu de l'Ordre. ( Année cinq mille six. ) Mon étude de terrain m'a permise de récolter de nouveau renseignements. Ainsi, il semblerait que certains jeunes gens aient développés des facultés extraordinaires, que les soupçons attribuent à une parenté avec les Elfes. Sont-ils fondés, est-ce une évolution naturelle, ou de simples anomalies ? Je ne suis pas en mesure d'affirmer quoi que ce soit, mais les faits sont là : certains humains possèdent des pouvoirs qui n’appartiennent pas à notre peuple. A approfondir.





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