Petits RP en vrac

04-10-2011 à 15:10:56
Alors voici quelques petits RP, fait pour des concours ou juste comme ça. J'en ajouterai au fur et à mesure.

Rencontre nocturne

La jeune fille s’arrêta net. Face à elle, sortant des fourrés, un énorme tigre blanc s’avançait doucement. Lui aussi s’arrêta en l’apercevant. Chacun fut fasciné par le regard de l’autre, se retenant de cligner des yeux de peur de briser ce lien. Le tigre pencha la tête sur le côté, détaillant tout d’abord le corps frêle de l’adolescente qui lui faisait face, puis ses yeux se portèrent à nouveau sur son regard à elle. Des yeux d’ambre… Deux disques d’or fendus par une pupille verticale d’un noir profond. Des yeux félins, si étrange sur le visage fin et pâle de cette humaine audacieuse. L’iris ambré était fascinant, comme une étoile scintillante, dont les rayons chaleureux se répandent autour de l’astre pour former un halo aux multiples nuances de jaune et d’orange, un disque céleste aux couleurs sans cesse changeantes. Oui, les yeux de la petite humaine ressemblaient au soleil levant un matin de printemps : un soleil un peu pâle, mais déjà resplendissant. Des yeux de tigre… Et elle se déplaçait d’ailleurs avec la souplesse des félins nocturnes. Quelle étrange alchimie. La jeune fille de son côté, avait elle aussi son lot de surprise face à ce géant à la fourrure épaisse d’un blanc légèrement rayé de gris. Les yeux de l’animal tranchaient avec cette robe immaculée, ils étaient noirs comme l’ébène, aussi sombres qu’un océan à la profondeur abyssale. Deux perles noires, deux obsidiennes dans un écrin de velours neigeux, réfléchissant avec peine la lueur blafarde de la lune.
Les deux créatures étranges se jaugèrent longuement, d’abord avec curiosité, puis avec méfiance. Elles entamèrent une danse dans l’espace restreint de leur rencontre, tournant l’une autour de l’autre sans jamais rompre le lien visuel, qui signifierait la soumission ou l’attaque. Chacune observait l’autre, prêtant attention au moindre mouvement, au moindre muscle anormalement tendu, au moindre geste décalé. Mais cette observation restait en vision périphérique, le regard restant focalisé sur l’étrange regard de l’adversaire, fascinant, envoûtant, hypnotisant. Chaque être se rapprochait un peu plus des l’autre à chaque pas, de manière quasi imperceptible, mais avec assurance, pour se retrouver finalement nez à nez, le museau du tigre si proche du visage de la jeune fille qu’elle pouvait sentir le souffle chaud du fauve glisser sur ses joues. Leurs regards restèrent encore un moment hostiles, sceptiques, puis ils changèrent du tout au tout et une confiance muette s’installa, sans que le moindre mot, le moindre feulement se fasse entendre. La jeune fille s’assit sur ses talons face à l’immense félin, qui, au même instant, se tapit sur ses pattes pour se mettre à la hauteur de l’adolescente. Ils restèrent là à se contempler, se comprenant par leur seul regard, enfin soulagés de s’être trouvés après tant d’années d’errance et de solitude. Ils ne seraient plus jamais seuls à présent, car ils pouvaient enfin compter sur quelqu’un, un être complémentaire doté du même maléfice. Plus qu’une simple amitié, c’était une fraternité qui venait de naître. Un frère et une sœur unis à jamais par de simples iris échangés.
Ainsi se rencontrèrent Nemelis, la jeune fille aux yeux d’or, et Silemen, le tigre blanc aux yeux noirs.


Un début de quelque chose

Elle se réveilla sur un sable d’une teinte gris sombre. Elle se releva lentement et parcourut les alentours du regard. Tout n’était que désolation. Elle se trouvait sur une planète noire, entièrement recouverte de ce sable sombre dans lequel rien ne poussait. Chaque pas soulevait un nuage de poussière noire, et le ciel au-dessus n’était pas bleu, il n’y avait pas de nuage, seulement l’obscurité de l’univers et des étoiles scintillant faiblement au loin. Ces petites lueurs dans le néant n’avaient pas l’éclat qu’elle leur connaissait sur sa planète, elles étaient ternes, pâles, menaçant de s’éteindre à chaque instant.
Elle commença à marcher, découvrant avec dégoût que toute la planète avait le même aspect, la même consistance. Au bout d’une longue marche qui lui sembla durer des heures, elle se trouva face à l’aurore…enfin si on peut appeler ça comme ça… Le soleil d’un jaune éblouissant et brûlant perçait à l’horizon, ses rayons meurtriers occultés par des nuages de poussière noire, qui dessinaient des silhouettes fantomatiques sur l’astre du jour. Elle décida de fuir cette lumière assassine et fit demi-tour, mais son pied heurta quelque chose de solide dans le sable. Elle baissa les yeux et l’horreur s’inscrivit dans son regard opalin. Un crâne gisait à la pointe de son pied gauche un rictus de souffrance tordant encore la mâchoire, malgré la chair depuis longtemps disparue et les os blanchis par le soleil, le vent et le raclement incessant du sable. Elle mit un genou à terre, cherchant à comprendre, à deviner ce qui avait bien pu prendre cette vie de manière aussi brutale, mais il n’y avait aucune trace sur le crâne. Juste ces ombres… Et elle comprit, ses yeux s’agrandir quand elle sut ce qui l’attendait. Elle n’allait pas mourir de soif ni de faim. Elle n’allait pas être dévorée par un monstre, transpercée par une flèche ennemie, décapitée par une lame… Elle allait être calcinée par le soleil, brûlée vive et réduite en cendres par l’astre même qui permettait la vie sur sa planète à elle.
Elle se mit à courir, loin de cette lumière, loin de ces rayons agressifs, vers la nuit et l’obscurité tranquillisante. Elle courait à en perdre haleine, mais ses pieds glissaient sur le sol de poussière, s’enfonçant petit à petit comme dans une tourbière, ses jambes furent comme aspirée par la terre sombre autour d’elle, et les premiers rayons du soleil l’atteignirent…
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