Chut

25-02-2012 à 16:15:20
Nous évoquons il y a peu de temps les curiosités de ce monde que nous connaissons si peu, que l'on découvre chaque jour un peu plus par ces chers scientifiques, chercheurs et explorateurs des temps modernes. La route est encore longue ; la nature et la magie n'auront ainsi de cesse de nous surprendre dans les temps futurs. Consacrons cette partie aux Lifs'f (Lif'f au singulier) et à ce génome qui continue à poser aux chercheurs un des casses-tête les plus mordants de notre époque.
Examinons donc ce qui doit être examiné.

Les Lifs'f se trouvent être des humanoïdes, qualifiés comme tels depuis l'an 932 par Nikalaï Valdois, personnage connu dans la profession pour son importante ouverture d'esprit. Ils sont estimés à une population d'un millier d'individus à travers le monde, avec le fait que deux tiers de leurs membres détiennent le pouvoir Shaman. Leur habitat naturel consiste en des terres plus au Sud de Beldron, ayant comme principale particularité une grande diversité dans le relief et le climat. Ainsi pouvez-vous vous attendre à la même diversité en la personne des Lifs'f.
Leur génome. Commençons par ce si passionnant génome ; quelque chose de jamais vu dans le règne animal ; une adaptation incroyable de la part de ces individus. Ce que l'évolution a fait de nous en des millions, des milliards d'années peut-être, aurait pris une petite génération à ces êtres si peu communs, ô grand mystère. Voilà le fait de leur diversité si importante qui ne cesse de s'accroître. Une classification des différentes races est en cours, mais le problème est si ardu qu'elle ne sera certainement jamais conclue. Et ce pour des raisons évidentes de constantes évolutions à travers les générations, et au fait de leur grande mobilité. Évoquons ainsi leur espèce en général, plus particulièrement leur us et coutumes.

Les Lifs'f vivent à l'intérieur d'une meute non hiérarchisée, orchestrée la plupart du temps avec brio par un "Ern'O" (l'équivalent d'un chef ou d'un général dans notre civilisation) choisi d'un commun accord par la meute dans son intégralité. Dans cette société, chaque avis comptera, dans une certaine limite bien sûr, et dans une entente qui n'a rien de bestiale, quoi que puissent dire les nombreux traités sur le sujet. Un Ern'O se trouve habituellement être un Sans-don, une personne n'ayant aucun pouvoir de métamorphe (Shaman). Les avis divergent sur le sujet, mais il semblerait, selon des études récentes, que ce soit le meilleur moyen pour qu'une dictature ne soit instaurée, et pour d'autres choses plus compliquées encore, enfouies dans les mœurs.
C'est une société égalitaire, composée d'une petite vingtaine d'individus, tous unis dans le but de survivre dans un monde qui ne leur accordera aucune pitié. L'entraide est donc de rigueur. Femelles et mâles sont sur un pied d'égalité, les deux se partageant les tâches du quotidien sans rechigner, alors que qualités physiques et morales ne varient que très légèrement entre les deux sexes. Pour comprendre mieux encore leurs coutumes, préférons prendre un exemple, et nommons-le X.

X naîtra dans une petite meute de dix-sept Lifs'f, composée de huit femelles et de neuf mâles. Sa mère en sera à son deuxième enfant, son dernier selon les moyennes de l'espèce ; elle aura alors douze ans. X grandira vite, marchera à deux mois, pourra tenir une conversation normale à six mois et aidera déjà de son mieux sa meute à un an et demi. A trois ans, il mesurera un mètre cinquante et partira à sa première chasse le jour de son anniversaire ; alors, selon un rite ancestrale, il abattra sa première proie, qui variera selon la meute et les saisons. X deviendra ainsi complètement autonome et se séparera de ses parents, n'étant lié désormais qu'à la meute, à qui il devra tout. Sa voix pourra alors être entendue, telle celle de l'Ern'O.
A six ans, X atteindra sa majorité sexuelle ; moins d'un an plus tard, il fera son premier enfant, selon les besoins de la meute. Avec sa compagne, choisie à vie, il l'élèvera jusqu'à la première chasse de ce dernier. Le Lif'f fera encore un jeune, voire deux, dans les années à venir ; alors, sa fidélité envers la meute ne sera plus, et qu'il pourra choisir sa voie. Plusieurs solutions s'offriront à lui : la première, et la plus courante, sera de rester avec le groupe, pour une durée indéterminée ; la deuxième sera de le quitter afin de rejoindre un autre (plusieurs raisons pourront être invoqués : recherche d'un mode de vie différent, rencontre avec de nouvelles personnes, retrouvailles avec des individus aimés) ; la troisième, qui commence à se démarquer ces dernières années, consistent à quitter le mode de vie Lif'f, et à rejoindre la civilisation du royaume de Beldron, terre d'accueil prisée ; une autre, peu usitée, est celle de s'isoler du reste du monde, de devenir un "Tit", un solitaire comme on aime à les appeler.
Alors, quel que soit son choix, X vivra sa vie pleinement, et durera sur cette terre pendant une petite centaine d'années, l’espérance de vie tendant à s'allonger ce dernier siècle, résultat du progrès sûrement.
Là n'est qu'un petit aperçu, les secrets et cérémonies de l'espèce étant férocement gardés par la mémoire ancestrale et collective, transmise de bouche à oreille plutôt que par écrits.

Plongeons-nous ensuite dans un exercice ardu, irréalisable et passablement inutile, qui pourrait cependant être utile pour les théories d'une évolution commençant à fleurir : l'évocation du physique d'un Lif'f. Cité plus haut, leur génome, changeant d'une génération à l'autre, d'un territoire à l'autre, d'un clan à l'autre, interchangeable à l'infini. Ne nous étalons pas sur des détails techniques n'ayant rien à faire dans cette ouvrage, le tout étant disponible dans l’œuvre de Nikalaï Valdois, Microcosme de notre univers, théorie de l'infiniment petit.
Classons-les dans de grandes sous-espèces, de grandes "Nextri", comme les Lifs'f aiment à les nommer. Cette liste est totalement subsidiaire, et il se pourrait que toutes les choses nommées dans la suite se trouvent être totalement fausses dans les années à venir.

- Les Qarapaças (environ 70 individus)
Sous-espèce fort petite pouvant aller jusqu'à un mètre cinquante grand maximum, ils peuplent les grandes chaînes de montagnes au Sud-Ouest de Beldron, connues pour leur grand froid et leur haute altitude, alors que le mont Fernatal avoisine les 11 278 mètres. Leur particularité la plus évidente consiste en deux cornes fièrement dressées sur la tête, dont la couleur et la taille varient en fonction des individus ; ils sont également pourvus d'un épais pelage leur recouvrant tout le corps, et de mains fines et agiles, capable de s'accrocher aux aspérités de la paroi. On notera également une taille de poumons bien plus importantes, et d'autres choses dont nous ne pouvons pas juger avec la moyens de la science actuelle, choses leur permettant à survivre à ce climat qui ne laisse rien au hasard. Ainsi, ils se nourrissent principalement de plantes et de fugiel, sorte de petits lemmings vivant dans les aspérités de la paroi. Très agiles, et incroyablement querelleurs dans un peuple de démocratie, la compétition est rude, et le climat encore plus.
Ils ont l'habitude de vivre dans de petits bivouacs à flanc de montagnes, ou dans de profonds interstices ; ils vouent une adoration sans bornes à la Montagne et à ses habitants, et disposent d'idées bien précises sur cet unique sujet.

- Les Cheet'as (environ 130 individus)
Félins, racés et incroyablement charismatiques. Voilà ce qui pourrait les décrire au mieux. Ils sont d'une taille que l'on pourrait qualifier de "normale", tandis que leur poil est entièrement recouvert d'une pelisse dorée (parfois tachetée de noir) qui leur assure une résistance au vent moindre. Une queue épaisse accompagne leur colonne vertébrale, plus qu'utile lors de leur course ; leurs pieds, que l'on pourrait plus facilement qualifier de pattes, leur assurent un maintien stable sur la terre sèche, dotés de griffes non rétractables. Un Cheet'a est toujours fin, doté d'une musculature à faire pâlir d'envie le plus baraqué des artisans. Un coeur plus gros, plus amène à l'oxygénation des muscles, fait leur grande fierté.
Ceux-là sont ceux qui ont fait connaître les Lifs'f aux yeux du monde, étant les humanoïdes les plus rapides du tout Beldron et de toutes les terres connues. On calcula ainsi une pointe de quatre-vingt kilomètres heures, le double d'un humain normal ; sous forme Shaman, leur vitesse est de l'ordre de cent vingt kilomètres par heure. Alors, ils souffrent d'une très grande fatigue et sont à la merci des nombreux prédateurs de la savane.
Cette espèce est également connue pour être la seule où des différence mâles-femelles peuvent être à déplorer, sûrement dues à la plus grande stature des mâles, qui sont également les moins rapides.

- Les Meys'mum (environ 180 individus )
Ils sont grands, et leur peau est d'une couleur brunâtre pouvant virer vers un vert plus ou moins prononcé. Cette sous-espèce est capable de se déplacer à la verticale, voire à l'envers, avec l'aide de leurs mains et pieds, qui adhèrent parfaitement à tous types de matériaux, en particulier le bois. Une division s'est vue pousser une sorte d'excroissance reliant les membres supérieurs et inférieurs, leur permettant ainsi de planer sur de faibles distances ; ceux-là disposent aussi d'une queue en panache fort reconnaissable, utile pour leurs bonds entre les arbres.
Ils vivent dans des cabanes accrochées très haut, près de la cime des arbres centenaires, et considèrent la Forêt comme une entité vivante à sauvegarder.


- Les Deni'zs (environ 200 individus)
Le peuple des eaux, comme on l'appelle aussi, vit principalement sur la mer, moins souvent sur le Grand Océan. Là, il est juste de les séparer en deux familles bien distinctes :
Tout d'abord, une race incroyable, la Poiscaille (surnom donné à ses singuliers individus). Des légendes de sirènes ont longtemps courues dans Beldron ; sachez qu'elles étaient parfaitement justifiées. Prenez un homme, rajoutez-lui des écailles, une queue de poisson et des branchies : vous obtenez de la Poiscaille. Ils n'ont plus de jambes depuis longtemps, et l'air que nous respirons leur est insupportable, voire mortel (quelques croisements ont montrés qu'ils étaient capables, à la génération suivante, de respirer tel vous et moi).
Ils vivent dans des massifs de coraux, dans des habitations qui ne sont pas sans rappeler les nôtres. Leurs chants, bien connus des marins, fait l'objet de toutes les convoitises, et l'entendre apporte, dit-on, chance et prospérité. Également, leur ballet incessant et fabuleux (auquel j'ai eu l'immense honneur d'assister) a sur les sujets une sorte de fascination, quelque chose qui vous hypnose et vous laisse dans un état perpétuel de béatitude.
Ensuite viennent les habitants de toutes les mers, personnes vivant entièrement de la pêche. Eux ressemblent à des humains, à ceci près qu'ils peuvent retenir leur respiration bien plus qu'une heure et qu'ils se mouvent à la perfection dans l'eau. Pour cela, un corps lisse, d'une teinte bleutée, et de fines écailles leur recouvrant tout le corps. Une crête sur la tête leur fait office d'appât à partenaire, crête pouvant passer par toutes les couleurs connues à ce jour, en fonction notamment du grade social et de l'individu, et de son ascendance. Ils vivent sur de grands rafiots, de petites villes qui dérivent à la faveur des courants ; la plupart du temps, ils ne mettront jamais le pied à terre.

- Les Emz'erhlis (environ 20 individus)
Celle qui grandit ces dernières années, quelque chose que l'évolution n'avait pas prise en compte. Voilà celle que l'on aime appeler "la race citadine". Elle s'est mélangée avec tous types d'humanoïdes dans les derniers siècles, faisant de cette race quelque chose d'unique et de léger. On pourra noter le fait qu'ils soient baraqués, et qu'une pelisse épaisse que l'on pourrait confondre avec une peau humaine leur recouvre tout le corps. Un cerveau hors-normes et très rapide, apte à prendre des décisions importantes en un laps de temps très court, une machine qui enregistre tout ce que ses sens ont à lui offrir comme informations. On notera un physique "de rêve" et une aura charismatique surprenante, même après un âge plus avancé.
Un Emz'erhli vit seul, et la lignée aurait tendance à se ternir après plusieurs mélanges entre les différentes races, provoquant des enfants avec une défaillance mentale ou physique.

- ... et d'autres encore, citons les Soyus'q, habitants du Grand Nord et totalement adaptés à ces froides extrémités, ainsi que leur inverse, les Ist'is, ceux que l'on nomme habituellement comme faisant parti du peuple du désert.
Nous évoquerons aussi les Hay's, base de toutes les croyances sur des hommes ailés. Leur nombre, cependant, est dérisoire (moins de dix individus), et l'espèce est pour ainsi dire en voie d'extinction.


Les croyances de cette espèce sont quelque chose de très difficiles à cerner. Prenons par exemple leur point de vue envers la mort : un corps, mort, n'est rien que chair pour eux, et pourra ainsi être mangé comme une viande on ne peut plus normale. Au contraire, l'hommage au décédé sera grand, et l'usage variera selon les Nextri. Un Qarapaça, en son honneur, verra un drapeau de couleurs vives fleurir au sommet d'un grand pic ; un Deni'z entendra son nom chanté comme une mélopée funèbre ; un Mey'mum se fera lâcher un oiseau peinturluré de signes compréhensible par la famille elle-même, oiseau qui sera ensuite abattu au vol, et partagé avec tout le clan ; les usages varieront, comme tout ce qui concernent d'ailleurs les Lifs'f, en fonction du clan et de la sous-espèce.
Cela, entre autre, les a fait paraître à l'image des animaux à travers les siècles.
Aucun objet d'art de cette civilisation ne nous est parvenu, nous amenant ainsi à la conclusion qu'il serait vain de chercher plus, car eux étant inexistants ; comme dit plus haut, il semblerait que tout ne soit ainsi que bouche à oreille entre les différentes générations, comme un savoir ancestral qui subsiste depuis le fond des âges.

Ce document n'est qu'une fine pellicule de ce monde méconnu qu'est celui des Lifs'f. Il restera toujours à gratter, et gratter encore. L’œuvre de toute une longue vie de travail me direz vous.

Je case ça ici. Pour l'instant. Alors chut. :calim:
For Vita, For the Freedom : http://www.youtube.com/v/dZLcBLmph3Q
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25-02-2012 à 21:12:24
J'adore! ^^ A rajouter dans la Bibliothèque je pense. Enfin si c'est pour Beldron bien sur...

MUSIQUE DE COMBAT: http://www.youtube.com/watch?v=BHRyMcH6WMM