Futur de Kairec

06-08-2012 à 22:24:41
- (c) Poitou -

Kairec...


C'est un mot que vous ne connaissez que grâce aux soirées où votre mère chuchotait des contes à votre oreille. C'est une légende qui vous a fait rêver quand votre âme se blottissait encore dans les doux songes de l'enfance. Vous souvenez-vous de ces histoires dans lesquelles les étoiles se parlaient à travers leurs reflets sur un lac paisible ? Avez-vous oublier ces dieux et ces mages qui vivaient dans des bois où régnaient la féerie ? Tout était possible à Kairec. Vous trouviez des êtres qui vous plaisaient, d'autres que vous exécriez ; à Kairec, il n'y avait jamais d'ennui. Toujours un sorcier pour venir hanter les pas de héros qui chérissaient la forêt comme un foyer, toujours une sombre magie qui brisait la quiétude d'une clairière où vivaient les légendes qui ont peuplées votre enfance. Kairec était le havre de vos rêves et de vos peurs, un lieu où vous pouviez imaginer des loups dotés de parole et des orphelins aux pouvoirs stupéfiants, un lieu où les fuyards trouvaient toujours la chaleur. Kairec était un lieu de justice et de bonté. On vous murmurait un temps où les humains comptaient sur l'assistance de la magie pour édifier leurs villes, une époque durant laquelle tout les mondes s'entrecroisaient dans des bois foulés par les dieux eux même. Il n'y avait pas de limites, seulement des ouvertures. C'était ce temps de liberté durant lequel rien ne vous était interdit. Les arbres parlaient, les enfants étaient prophètes, la nuit était habitée d'elfes qui se languissaient d'amour pour de jeunes dieux tourmentés. Les animaux vous saluaient par la pensée, les loups avaient des ailes pour fendre le ciel. On revenait de la mort elle-même en ce temps là, accompagné de jeunes garçons excentriques et de carrousels encrassés par la cendre.
Des murmures ont bercés votre esprit de ces contes qui dépeignaient Kairec, la forêt où tout se jouait jadis...
Ce que vous ne savez pas de ce mot, c'est qu'il ne désigne pas qu'une histoire. On ne vous a pas seulement conté de vieilles légendes qui ont défiées les siècles ; Kairec a existé un jour.
Il fut bien un temps où des dieux foulaient la terre en compagnie de mages, d'elfes, et d'animaux parlants. Des bois vastes imprégnés de secret se sont un jour élevés là même où reposent désormais les fondations de la ville qui vous a vu grandir. Cette cité grise qui vous a vu oublié la vérité. Le passé que vous pensez être à l'origine de ce monde est imparfait, mutilé.
Vous-a-t-on parlé de cette bataille qui eut lieu quinze mille ans auparavant, sur le sol rongé par la mousse aujourd'hui devenu un trottoir ? A-t-on évoqué les pelleteuses qui arrachaient les arbres à leur terre nourricière, les chasses au fusil organisées pour tuer la faune d'une forêt qui n'avait jamais eu affaire au monde extérieur ? Non. Bien entendu. Personne ne vous a jamais conté la fin de Kairec. Pas un seul Homme ne connait la véritable histoire de ce monde dont le ciel est sillonné de voitures volantes et de vaisseaux en partance pour d'autres planètes. Vous ne savez rien du dernier combat des héros de votre enfance, ni de leur défaite, ni de ce qu'il est advenu d'eux. On ne vous a rien appris sur la magie qui a un jour modelée la terre ; cette magie disparue, étouffée par le goudron, repoussée par la technologie.
Aujourd'hui, tout a changé. De Kairec, il ne reste rien. Votre monde s'est construit sur les cendres de la forêt, dont la disparition a entraînée celle de la magie, des dieux et des créatures légendaires. Et les humains dominent ce monde nouveau, qui ne doit son existence qu'à la mort de l'ancien. Un monde qui n'appartient qu'à eux, où les villes s'étendent en travers des montagnes et au dessus des océans. Un monde dans lequel les animaux ont presque tous disparus, et où les forêts n'existent plus. Un monde si dénaturé, que tout y est artificiel, jusqu'à son atmosphère.
Pourtant... Il subsiste quelque chose de Kairec. Au milieu de cette jungle grise a persisté un parc, un petit espace de verdure coincé entre routes et immeubles. Ce n'est pas grand chose néanmoins, simplement quelques arbres, une pelouse bien taillée et un lac. Quelques buissons, des bancs, une grotte bouchée... Voici tout ce qui demeure de la légendaire forêt. Un parc où résonnent les derniers échos de la magie mourante.
Ceci, et peut être... Vous.


- (c) Drinks -

Au milieu des buildings sans âme et de l'étouffante fumée de la ville subsiste un endroit rempli d'espoirs, un endroit où l'on peut entendre les murmures des temps anciens... Ce parc est le lieu où les héros d'autrefois se rejoignaient pour se reposer, il était le havre de paix des défenseurs de la Forêt de Kairec.
Mais aujourd'hui la forêt est définitivement morte, elle n'est plus que cendres qui se répandent au vent... Le monde est désormais technologique, tout en oxygène synthétique si on excepte les quelques squares qui subsistent.
Un véritable état policier a été mis en place, dur, froid. Son but ? Annihiler les rares échos de ce qu'a été Kairec. Parmi eux comptent les descendants, qui ont eu un quelconque aïeul dans les héros de la forêt : en eux coulent quelques filets de magie que la Forêt leur a accordés. Ils ont une dette envers Kairec et un jour ils devront la payer, d'une manière ou d'une autre.
Plus étranges, certains êtres à la puissance terrifiante ont pu survivre durant toutes ces années... Mais il va sans dire qu'ils sont désormais affaiblis ou fous, condamnés à observer leur Forêt tant chérie se désagréger sous leurs yeux.
Et enfin parmi les habitants-mêmes de la cité se trouvent quelques "héros ordinaires", des idéalistes d'un genre nouveau. Ils sont les enfants de la ville et, en tant que tels, ils sont plus aptes à appréhender ce monde hyper-technologique et ses différentes facettes. Ils sont appelés "sang purs" par les autorités.

Dans ce monde tout étranger est un paria et les personnes ayant un lien avec la Forêt doivent vivre cachées ou anonymes.
Le savoir est-il vraiment une arme ?

C'est leur histoire que vous allez vivre.

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07-08-2012 à 19:15:56
Kairec a toujours été la terre d'accueil pour toutes les sortes d'êtres magiques rejetées que ce soit des elfes, des nains ou bien même des vampires mais il faut bien recônnaitre qu'avec le temps cette situation s'est beaucoup déterrioré. A vrai dire de nos jours les êtres magiques sont traqués par les autorités locales et capturés pour être étudiés ou bien tué sur le champ pour être exposé dans des musés. Il se murmure même que de riches propriétaires sont prêts à payer des fortunes pour posséder des créatures magiques. La magie qui jadis était un privilège est aujourd'hui devenue une tare, une malédiction qui vous force à toujours fuir, qui vous empêche d'avoir un foyer sous peine de vous retrouver dans les laboratoires glauques du gouvernements pour subir toute sorte d'expérience.

Bergeau ouvrit ses paupières et les referma aussitôt tant la lumière lui agressa les pupilles, quelle ironie pour le dieu de la lumière ! L'ancien dieu hésitait à réouvrir ses yeux sachant qu'un deuxième essais se montrerait aussi infructueux. Combien de temps avait-il pu bien dormir ? La situation était si désastreuse la dernière fois qu'il était rentré en méditation ! Les mortels eux même avaient commencé à détruire leur monde et à renier leurs dieux et leurs origines ! D'ailleurs combien restait-il de dieu avant son long sommeil ? Une vingtaine tout au plus et tous était rentré en même temps en stase. L'homme soupira intérieurement, si il s'était reveillé c'est qu'il y avait necore des personnes qui croyait en lui au moins c'était une bonne chose. Mais comment le monde avait-il évolué ? Sûrement pas dans de bons termes vu l'orientation qu'il avait pris. Finalement le prince déchu se força à ouvrir ses paupières, cette fois il se fit violence et les garda ouverte bien que finalement il eut mieux vallu les fermer étant donné le spectacle sinistre qui s'offrait à ses yeux. Visiblement il se trouvait enfermer dans une sorte de caisson dans une sorte de liquide bleuâtre mais ce n'était pas vraiment ça le plus important. Hors du caisson une dizaine d'homme en armure avec des casque en verre s'affairaient en lui jetant parfois des coup d'oeil, partout autour d'eux des lumières clignotaient et de long tuyau et machines étaient reliés au caisson. Bergeau souffla intérieurement, la seule fois qu'il avait vu de telles choses c'était aux côtés de Tkl, la situation avait elle dégénérée à ce point là ? si c'était le cas alors c'était vraiement catastrophique. Le guerrier des temps ancien referma doucement ses paupières, apparemment personne n'avait remarqué son réveil et ce n'est pas plus mal car il est fort à parier que ces hommes auraient mal réagit. Avant toutes choses il fallait évaluer la situation, à première vue elle pouvait difficilement être pire mais au monis il était libre des ses mouvements et il sentait la magie circuler dans son corps, cette magie n'avait rien à voir avec celle d'autrefois, elle était étouffée, bouleversée mais comment diable aurait-il pu en être autrement si la technologie avait pris sa place ? Malgré la situation l'ancien dieu ne put s'empécher des sourire, la retraite était terminée il était temps de reprendre du service et pour commencer de filler d'ici parce quecet endroit bien que confortable ne lui inspirait pas confiance. Bergeau resta un long instant interdit en se rendant compte qu'il était incapable de se téléporter, probablement à cause du fait qu'il allait lui falloir quelques heures pour récupérer le contrôle de sa magie, comme un mortel à besoin de temps pour reprendre ses esprits au réveil. Tant pis il n'avait qu'à tester autre chose. Sous les yeux médusés et éblouis des scientifiques un éclair de lumière s'échappa du caisson où était retenu l'homme au cheveux d'argent, lorsqu'enfin il récupérèrent leur sens ils se rendirent compte que l'homme en question brandissait une qui rayonnait de lumière. Combien de temps leur fallut-il pour comprendre que la situation devenait critique pour eux ? Bien trop en tout cas car d'un rapide coup l'ancien d'eux brisa la vitre qui le retenait laissant le liquide se déverser au sol et sortant du caisson. C'était incroyable pour les hommes présents dans la pièce ! Cet individu magique avait été trouvé au fond d'une grotte sous un lac, il était dans une espèce de sommeil et n'avait jamais ouvert l'oeil et aujourd'hui il... Il bougeait ! Pire il s'approchait d'eux et même si il arborait un sourire bienveillant il avait une épée à la main et cette dernière n'inspirait pas confiance.


-Vous savez vous n'avez rien à craindre de moi mais s'il vous plait auriez vous l'obligeance de m'indiquer la sortie ?

Les scientifiques étaient hébétés, les premiers mots de cet être magique étaient dénués de sens ! Pourquoi diable le laisserait-il sortir ? D'ailleurs l'alarme rettentissait dans le batiment et les renforts seraient sans nul doute bientôt ici ! Bergeau soupira devant la bêtise des mortels qui brandissaient désormais des mains tremblantes armés dans sa direction, il aurait du se douter que ce ne serait pas aussi facile visiblement le temps ne changeait pas les mortels et lorsque ceux-ci désiraient quelque chose ils faisaient tout pour l'avoir. Des balles d'énergies jaillirent en direction du dieu et le touchèrent en pleine poitrine sans visibelement lui faire de dommage. Le guerrier sourit, la technologie ne surpasserait jamais la magie, tendant sa main libre vers ses adversaires il leur envoya, il ne leur envoya rien du tout sa magie refusant de répondre ! Ses sortes de fusils futuristes annulaient-ils la magie ? Peu importe il avait invoqué son épée magique et rien ne pourrait le retenir ! Sans crier gare le mage désormais trentenaire se jeta sur ses adversaires. Celui le plus proche n'avait aucune chance et fut décapiter sèchement. Des cris se firent entendre dans la salle, cette épée n'était pas normale ! Elle tranchait leur combinaison comme du beurre ! Profitant de sa surprise générale Bergeau enfonça sa lame dans le coeur de deux autres scientifiques avant de grimper les escaliers qui menait visibelement à la sortie. Les mortels n'opposaient plus de résistance ils essayaient plutôt de le fuir. D'un puissant coup de lame de dieu antique ouvrit la lourde porte qui lui barrait le chemin et sauta dans le couloir, qui n'en était pas un ! Il était dans une drôle de boite avec de nombreux boutons ! Le dieu de lumière jura en tournant les talons et avisa la foutoir qu'il avait mis dans la salle, les scientifiques couraient partout cherchant un endroit sûr pour se cacher, ils n'étaient décidément pas préparer à affronter un dieu. Jurant il attrapa finalement un zouave qui passait à sa porté et le jeta dans la cabine avec lui. Le mortel le regarda hébété, comment un trentenaire pouvait-il avoir une telle force ? Il était certe musclé mais absolument iren d'incroyable ! Bergeau arbora un grand sourire pour tenter de rassurer son geôlier et arracha le casque de ce dernier, le regardant droit dans les yeux.

-Ammène moi à la sortie et tu auras la vie sauve, je n'aime pas tuer mais je déteste encore plus être retenu contre mon gré.

Le scientifique déglutit en observant l'être magique. Il était impossible de soutenir son regard, ses yeux argentés donnait l'impression de pouvoir lire à travers l'âme ! Qui était-il ! Il n'avait jamais vu un être aussi inquiétant et qui pourtant dégageait une telle sérénité ! Et cette voix ! elle était douce mais ne souffrait aucune contestation comme si il avait l'habitude d'être obéit ! Non... Mieux vallait obéir si il désobéissait cet être n'avait qu'à le tuer et prendre un de ses collègues. A la limite de pleurer le scientifique se releva et appuya sur l'un des boutons de l'ascenseur, bouton qui menait au rez de chaussé. De con côté Bergeau s'était désintéressé de l'homme sachant fort bien qu'il lui obéirait. Désormais il était plutôt concentré sur la voix qui scandait des ordres dans la cabine et sur la lumière rouge qui s'allumait à intervalle régulier agressant les paupières. Un bruitage sonnait lui aussi à intervalle régulier mais il était camouflé par les cris de la cabine. Bergeau soupira, les champs de oiseaux, les bruissements de feuilles et la conversation du vent lui manquaient déjà ! Qu'allait-il trouver à l'extérieur ? Lui qui n'avait pas souvent eut peur dans sa longue existence il redoutait aujourd'hui de sortir de de bâtiment. Trouverait-il seulement un sens à son existence à l'extérieur ? Qu'allait-il devenir sans Lifaen, Airt, Napoldé, Eileen, Dorian et Thymo pour veiller sur lui ? Combien de fois serait-il mort sans leur aide ? C'était eux qui l'empéchait de faire de comettre des acte inconsidérés. Qui allait illuminer ses journées et ses nuits si Eileen n'était pas à ses côtés ? Avec qui allait-il s'entraîner sans Airt, Lifaen ? Avec qui allait-il se disputer ses Dorian ? Et qui allait le disputer sans Napoldé ?

-Posez vos mains sur votre tête !

Bergeau secoua la tête pour souffler les sinistres pensées qui l'habitait et ce n'est qu'à ce moment là qu'il prit conscience d'un spectable qui s'offrait à lui. Il se trouvait dans un grand hall que des dizaines d'hommes armés avaient investis, d'autres portaient ce qu'on appelait caméra avant qu'il entre en stase mais elles étaient différentes de cette époque. La maîtrise de ses émotions, voilà quelque chose qu'il semblait avoir perdu durant sa longue stase et la colère commençait à bouillir dans ses veines ainsi que la amgie qui semblait être revenue. Ces mortels se moquaient de lui ! A qui croyaient-ils parler ? Ils n'étaient autre que Bergeau le prince des ideux, le dieu de lumière ! Et il allait tacher de le leur rappeler ! D'un simple mouvement de paupière il fit apparaître une sphère de lumière autour de lui tandis que les soldats ouvrianet le feu sans succès puisque leurs balles ricochaient sur la protection du dieu. Ce dernier nullement impressionner envoyait à qui mieux boule de lumière, épée de lumière, flèche de lumière à travers le hall en prznant soin de ne toucher personne mais de détruire le plus de chose possible. Avançant d'un train de sénateur il se dirigeait vers ceux qui portait les caméras afin qu'ils capturent son image et la montre au monde entier ! Voyant l'être magique ce diriger vers eux ces derniers ne tardèrent pas à tourner les pas mais d'une téléportation bien sentie le dieu de lumière apparut à côté d'eux.

-Vous apprendrez bande d'impudent qu'on ne retient pas un dieu contre sa volonté ! Je suis Bergeau le prince des dieux ! Je suis Bergeau le dieu de lumière ! Je suis un gardien de Kairec ! Je compte bien libérer la magie.

Sous leurs yeux hébétés l'homme disparus dans une explosion de lumière. Comme si rien ne s'était passé Bergeau marchait dans la rue, sous la pluie et sous les regards appeurés des passants qui voyaient cet homme nus aux cheveux et yeux argentés marcher fandant la foule sans objectif.

09-08-2012 à 03:41:43
Amélia grimpait.
Elle grimpait le long d’un gratte-ciel d’une trentaine d’étages, chose courante dans le centre-ville de Kairec. Elle escaladait les parois vitrées avec une aisance incroyable, saisissant chaque aspérité de la surface. Au moindre coup de vent elle tomberait, et la chute serait fatale. Mais l’expérience aurait été beaucoup moins intéressante sans un peu de risque. La jeune femme entendait le vrombissement des véhicules en dessous d’elle, elle avait dépassé la hauteur maximale de vol pour les voitures semi-terrestres. Son sort ne dépendait donc que des caprices du Zéphyr. Mais elle avait confiance en ses capacités, pas une seule fois elles lui avaient faite défaut.
Elle était partie de si bas qu’il lui était impossible de tomber. Son ascension était inexorable. Et elle finirait par rejoindre les étoiles, tout comme elle finirait par atteindre le toit de ce putain de building.
Amélia lâcha un juron tandis que sa main dérapait légèrement sur la surface lisse d’une vitre, elle avait relâché son attention durant un quart de seconde et failli tomber. Se reprenant avec nonchalance, elle corrigea sa position et continua son escalade. La flamboyante jeune femme finit par atteindre son objectif, elle s’allongea sur le toit du bâtiment et prit un moment pour se ressourcer, plongeant son regard dans l’œil Lunaire.
Elle était vêtue d’un petit short en jean lui permettant de se mouvoir à son aise et mettant ses jambes en valeur, sa veste en cuir recouvrait en partie un t-shirt noir déchirés en certains endroits. Il s’agissait de vêtements volés à une quelconque riche famille d’un quartier cossu. Amélia eut un sourire rêveur tandis qu’un rayon de lune venait lui caresser tendrement le visage. La dame Sélène était la mère qu’elle n’avait jamais eue, la présence réconfortante qu’il manquait dans sa vie. Elle caressa l’idée de passer la nuit sur ce toit, à contempler les étoiles mais repoussa finalement cette hypothèse pour se concentrer sur son plan initial. Bon, à vrai dire elle n’en avait pas, elle aimait juste sentir le vent sur sa peau tandis qu’elle sautait de toits en toits. Défier les limites, c’était à ça que se résumait sa vie.
Amélia se releva et vint s’asseoir sur le rebord de l’immeuble, laissant ses jambes pendre dans le vide. Elle contempla la ville en dessous de ses pieds. Elle était rayonnante, pratiquement aussi illuminée qu’en pleine journée par les lumières artificielles installées par le gouvernement. Cette lumière gâchait complètement la beauté du ciel nocturne, les habitants de Kairec passaient à côté d’un de leur plus grand trésor. Et pourtant, si ici le jour était presque permanent, en dessous la nuit la plus totale régnait… La jeune femme eut un frisson et repoussa ces pensées. L’heure n’était pas aux souvenirs.
Elle observa quelques instants les différents immeubles. Ils s’échelonnaient tous à intervalle régulier, ce qui formait une sorte d’escalier géant. Son domaine. C’était principalement là qu’elle luttait, plutôt que dans les rues bondées ou les ruelles trop étroites. Elle survolait la ville et ne tombait jamais.
Et plus jamais elle ne tomberait.

La rouquine s’étira langoureusement et se remit debout. Puis, avec un sourire d’une indolence provocatrice, sauta. Elle se jeta dans le vide, du haut de trente étages. Il n’y avait aucun risque de s’écraser en contrebas, les dirigeants de la ville avaient installé un ingénieux système permettant aux objets, ou personnes, arrivant à grande vitesse vers le sol de flotté. Il aurait effectivement été fâcheux qu’une mort vienne salir leur beau centre-ville.
Une fois à 30 mètres du sol, Amélia sentit la lévitation s’activer pour elle et elle se mit à dériver doucement, tel un nuage en perdition. La jeune femme était au niveau de la circulation, fluide à cette heure de la nuit, et sous elle s’étendait les immenses allées piétonnes. Un motard la repéra et se dirigea vers elle. Elle l’accueillit avec un grand sourire et grimpa avec joie à l’arrière… Avant de jeter hors du véhicule et d’en prendre le contrôle avec un air narquois. Ignorant les injures du propriétaire de la moto volante, elle s’éleva au dessus du trafic.
D’ici une dizaine de mètres elle allait dépasser la limite autorisée et se faire poursuivre par la police. Tout se déroulait selon son plan, elle allait avoir un peu d’action. En effet, au bout d’une dizaine de minutes, la sirène si représentative des forces de l’ordre retentit dans son dos. Une voix métallisée par l’utilisation d’un mégaphone lui somma de redescendre. En réponse, Amélia tira son 9mm de sa poche, se retourna et tira dans le moteur de la moto de son poursuivant. Ce dernier chuta comme une pierre et s’écrasa en plein milieu de la rue.
L’instant d’après, cinq voitures de police aux formes fuselées surgissaient de toute part pour lui bloquer la route. Sans se démonter, la jeune femme tira à deux reprises pour en neutraliser une puis accéléra. Elle atteignit rapidement les 100 kilomètres/heure et commença à prendre une trajectoire aléatoire pour échapper aux tirs.
A Kairec, la police était dure et sans pitié.
Et cela tombait bien, car Amélia aussi. Elle prit un virage en épingle à cheveux et passa sous les voitures avant de s’enfoncer entre les immeubles. Elle entendit des bruits de carambolages, ses poursuivants s’y étaient pris trop rapidement pour pénétrer dans ces espaces plus clos, il n’y avait plus que deux voitures qui la prenaient en chasse. Agissant par pur instinct, la flamboyante rouquine s’arrêta au dessus des véhicules et sauta sur l’un d’entre eux. Tirant deux fois, elle abattit le conducteur de l’autre véhicule. Celui qui conduisait la voiture volante où elle se dressait n’osait pas bouger trop brusquement de peur de percuter un immeuble. Parfait.
Elle dégaina une de ses deux lames en adamantium et brisa le pare-brise de la dernière voiture. Sans réfléchir, elle plongea son arme dans la gorge du conducteur et tira sur le passager. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’était que sans personne pour la diriger, la voiture allait partir dans tous les sens. Amélia fut rapidement éjecté de son véhicule.

- Merde merde merde merde.
Elle était trop loin de la zone de sécurité, elle allait s’écraser comme une pierre.
- Merde merde merde meeeeeeeeeeeeeerde.
Elle repéra un immeuble en dessous d’elle, pas trop loin mais qui se rapprochait à une vitesse folle. Peut être avait-elle une chance… Elle devait à tout prix se rappeler de la façon de chuter, comment se rétablir pour ne pas souffrir. Ces choses qu’elle avait apprises durant les premières années de son errance sur les toits. Son corps se ramassa sur lui-même instinctivement, elle rentra la tête, mis son épaule en avant, les mains en position pour rouler et fléchit les genoux. Elle attendit de toucher terre, durant quelques secondes qui parurent s’étirer une éternité.
Et enfin le choc, son corps qui roule tout seul, le béton sur sa peau, la douleur, puis enfin l’arrêt. Elle était encore vivante. Elle se redressa rapidement et inspecta son corps endolori. Par miracle la chute n’avait pas été si haute. Ses genoux et ses coudes étaient en sang et son dos allait être bleui d’ecchymose mais globalement elle s’en tirait bien, sans foulure ni fracture.
Elle se prépara à courir de nouveau, déjà les sirènes retentissaient au loin, ses jambes se fléchirent pour s’élancer et…
Stop.
Attendez.
Qu’est ce que c’était que ce putain de barbu qui la fixait avec des yeux rond à quelques mètres d’elle ?
Et POURQUOI est-ce qu’il avait une putain de bombe à la main ?
11-08-2012 à 13:24:02
La fine pluie mouillait son visage, mais elle s'en fichait, Tristana mordit à pleines dents dans le gâteau rose et blanc, couvert de chantilly et de petits fruits rouges. Elle se lécha les lèvres car elles étaient maculées d'une fine pellicule blanche et sucrée. Les yeux de la jeune femme s'agrandirent de plaisir et ses pupilles se dilatèrent.

Gâteau à la fraiiiiise...

Réalisant qu'elle devait avoir l'air franchement idiote, elle se ressaisit, coupa un morceau de la pâtisserie et se baissa. A ses pieds se trouvait un chat noir d'encre qui la suivait comme son ombre. Elle lui offrait visiblement le morceau de gâteau.

T'en veux, Black ?

Le félin tourna la tête, mimant le dégoût. C'était ça, qui était étrange chez ce chat : Tristana pouvait presque deviner ses humeurs à ses façons de se comporter. Black désirait seulement rentrer et se mettre au sec.

Comme tu voudras, ingrat !

Elle se redressa et porta son offrande à ses lèvres. Avec gourmandise, elle huma l'échantillon de son gâteau rose et l'engloutit. Le regard du chat se fit indigné. Il s'ébrouait de temps à autre, mais la fine pluie trempait sa fourrure noire. Il en avait marre.

Tu m'énerves, tu n'as qu'à suivre quelqu'un d'autre !

La jeune femme lécha minutieusement son index et son pouce qui avaient tenu le morceau de pâtisserie à la fraise. Comment une chose si simple pouvait elle la rendre aussi heureuse ? Mais pas aussi heureuse que lorsqu'Il l'embrasse, de ses lèvres tièdes et douces. Tristana passa sa main dans son cou, là où sa moitié avait déposé un baiser passionné ce matin -c'était son talon d'Achille, le petit endroit qui la faisait frissonner quand il l'y embrassait-. Elle poussa un soupir énamouré et engloutit le reste de son gâteau.

Son regard fut attiré par l'agitation de la foule. Elle en chercha l'origine, et la trouva bien vite : un homme nu aux yeux et cheveux argentés marchait paisiblement dans la rue. La jeune femme s'empourpra lorsque son regard se porta sur son entre jambe -hormones en folie, hormones en folie-. Instantanément, elle plaqua ses mains sur ses yeux.


Mes yeeeeeuux si purs et innoceeeents ! glapit -elle.

Lorsqu'il passa devant elle, elle écarta cependant se doigts pour observer ses fesses. Elle se mordit la lèvre en souriant.

Quel beau c-

Le chat feula.

Je mordrai bien dedans... souffla t-elle pour ne pas que le chat l'entende, réalisant qu'il n'appréciait guère son attitude.

Après tout, il avait bien raison ! Cet homme devait avoir la trentaine, et elle était à peine âgé de dix-huit ans. Mais ça ne l'empêchait pas de penser qu'il était taillé comme... un dieu... A cet instant, elle se mit à penser à son amour mais elle secoua la tête : elle avait envie de suivre ce bel inconnu. Sa grande curiosité la perdrait un jour. A pas menus, elle commença à filer l'homme aux cheveux d'argent. Black feula en guise de désapprobation, mais Tristana n'y fit pas attention.


Tais toi boule de poile ! siffla t-elle.

Par chance, la discrétion était son fort quand il s'agissait de suivre quelqu'un. Combien de fois avait elle surpris son chéri ? Et c'est cette grande discrétion qui avait permis leur rencontre. Elle soupira en repensant un dernière fois à lui, avant de s'engager dans la rue que l'homme avait prise et de se focaliser sur sa démarche silencieuse.

~Beware~

Côté sucré et kawaii de Tristana : http://www.youtube.com/v/6md5RSnVUuo
Magie de Tristana : http://www.youtube.com/v/UQkxNbgohPg

Léo, tout simplement : http://www.youtube.com/v/tQyEUhedqDY (Juste parce que cette musique est trop démente)

Za, simply Za : http://www.youtube.com/v/24Lm4ue3Fbc
11-08-2012 à 17:01:00
La nuit était fraîche et humide. Rien de plus normale : c'était une nuit de caverne. Un nuit des profondeurs. Étrangère à celle du ciel, tapie loin de lui. Sous l'océan. Une nuit qui n'appartenait qu'à Dorian.
Il aurait pu la passer assis sur une chaise, les bras croisés contre le vieux bois de la table, paupières rabattues, l'esprit en errance. Sûrement aurait-il consommer ainsi la soirée, loin de la ville, confortablement isolé de ce monde qui grouillait d'humains et de bruits aux répercutions chaotiques... Si une bombe n'avait pas été posée en face de lui.
En réalité, il était bien en vis-à-vis avec sa table, et savourait la nuit de la caverne dont il était le seul possesseur avec le même plaisir qu'il aurait éprouvé si un engin explosif n'attendait pas gentiment à quelques centimètres de lui. Pour cause, cette bombe ne risquait pas d'exploser. Du moins, pas tant qu'il ne l'aurait pas décidé...
Dorian s'offrit quelques instants de satisfaction, un sourire aux lèvres. Ce soir, il allait retourner en ville. Il marcherait parmi les passants, déambulant avec flegme à travers des rues aux trottoirs de fer. L'air de se déplacer au hasard, il se trouverait finalement au pied d'un grand building tout de verre et d'acier. Il n'y jetterait pas un regard avant de disparaître à l'arrière d'un bar tout proche. Puis, bien entendu, n'en sortirait pas. Personne n'y ferais attention.
Tout comme personne ne verrait de pigeon s'élancer dans la nuit. Un banal oiseau de ville qui avait survécu aux millénaires, à la pollution ; à tout. Cette innocente petite chose volerait tranquillement vers l'immeuble qui faisait face au bar. Elle passerait au dessus de la ligne de circulation, et se poserait sur le toit du gratte-ciel. Il redeviendrait alors, avec les seules étoiles pour témoins, un humain comme les autres- ou presque. D'une petite opération magique, il transporterait une bombe sur son perchoir d'acier. Il la déposerait amoureusement au milieu du toit, rentrerait chez lui d'une épuisante téléportation, et là... De cette même table, assis, il claquerait des doigts ; pour la forme bien entendu. Il n'avait pas besoin de ça pour faire exploser la bombe. Il lui suffisait de le désirer en fermant les yeux, puis d'enflammer ce qu'elle contenait. Mais il lui plaisait d'entendre ce petit bruit résonner dans la caverne, car il n'avait jamais le plaisir d'ouïr celui de l'explosion qu'il offrait à la ville. Après tout, il l'avait concoctée avec une chose si précieuse... Un élément essentiel de ses explosifs magiques, que lui seul pouvait fournir et utiliser.
C'était à dire, son propre sang.
Dorian posa le couteau au fil écarlate qu'il tenait en souriant toujours. Il serra le poing sur la profonde entaille de sa main ; un feu glacial éclata dans sa paume. Quand il délivra ses doigts de leur crispation, il ne restait pas la moindre trace sanglante sur sa peau.
Le vieux mage se leva en éprouvant la satisfaction inhérente à l’accomplissement d'un travail rondement mené. Il était heureux de pouvoir enfin retourner en ville pour se livrer à un attentat. Il n'avait pas posé de bombe depuis trois mois déjà, cherchant une cible intéressante, repérant le terrain, se renseignant sur les horaires des bureaux afin de faire un minimum de victimes, s'évertuant à trouver comment atteindre le toit du building et... Récupérant de son précédent attentat, qui avait réclamé de sa part une grande quantité de sang, de magie, et de patiente.
En effet, il avait fait exploser tout un quartier d'affaire. Enchanter les rues lui avait pris une année entière, mais à force de persévérance, il avait réussit à faire planer un sort latent sur celui-ci, sans qu'il ne se dissipe à cause de la technologie. Grâce à celui-ci, presque personne ne se trouvait sur les lieux de l'explosion -ou plutôt des explosions- au moment fatidique. Le soir où ses bombes avaient libérées leur fureur, seule une vingtaine de personnes étaient mortes, pour un kilomètre de buildings détruits. C'était jusqu'à maintenant son coup le plus audacieux, et il avait réclamé une préparation particulièrement épuisante. Pour un terroriste novice, il s'en sortait plutôt bien.
Cette nuit, il espérait réussir sans trop de problèmes à faire s'effondrer des bureaux, et il n'avait aucune appréhension. On ne connaissait ni son nom, ni son visage. Peut être même les autorités ne savaient-elles pas que les bombes qui explosaient partout en ville depuis deux ans maintenant ne devaient leur puissance qu'à la magie. Il était, pour ainsi dire, le fantôme dans toute sa glorieuse invisibilité. Inconnu, sans relations avec le monde extérieur, étranger à la société... Officiellement, il n'existait plus depuis bientôt cent et quelques années. Retrouver sa trace relevait de l'impossible. Pour remonter jusqu'à lui, il aurait fallut un miracle, une trahison de la part de proches -qui étaient morts depuis longtemps-, ou un paranoïaque instruit. Autant dire qu'il pourrait continuer à sa guise de faire exploser des bombes où bon lui semblait pendant encore longtemps. Il fallait, après tout, qu'il puisse poursuivre ce petit jeu assez longtemps pour avoir la maîtrise nécessaire afin de s'attaquer directement au gouvernement. Un programme réjouissant, somme toute.
Il n'allait pas s'ennuyer durant les prochaines années.
Un sourire toujours sur les lèvres, Dorian marcha jusqu'à la cavité dans la paroi où reposaient ses armes permanentes. Il glissa deux poignards dans ses poches, songeant avec amusement qu'ils ne lui avaient pas servit à autre chose qu'à se tailler la barbe depuis bien longtemps. Mais mieux valait prendre ses précautions, n'est-ce pas ? Il avait appris au cours de sa vie qu'on était jamais assez prudent, mais toujours trop malchanceux. Il suffirait qu'il oublie une fois de porter des armes, pour qu'il se trouve irrémédiablement dans le besoin d'en avoir sur lui. C'était une sorte de règle élémentaire, un "petit coup de pute du destin" comme il se plaisait à appeler les aléas ironiques de la vie dans ses mauvais jours.
Cependant, ce soir tout irait bien. Il ne faisait qu'un petit attentat de toute manière, rien de plus qu'une petite sortie pour se détendre et ne pas se faire oublier des informations de la ville.
"Un attentat de plus, visant encore une fois des bureaux dans la rues Des Nymphes, trois morts, aucun blessés ; l'ombre poseuse de bombes reviens de nouveau hanter Kairec..."
Nanti d'une humeur excellente, Dorian se débarrassa du manteau qu'il portait généralement à l'intérieur de la caverne froide. Il savait qu'il ferait chaud dans les rues, comme toujours. La cité pourvoyait au confort de ses habitants sans excepter aucun détail. Il n'avait besoin de que de sa chemise ce soir là, et il s'offrit même le luxe de la déboutonner jusqu'à mis poitrine, offrant l'ébauche d'une vue sur la toison bouclée qui la couvrait. Au diable les convenances, il n'était pas sortit pour plaire aux femmes de toute manière.
En refrénant son sourire, Dorian embrassa sa bombe d'un dernier regard tendre. Ils se reverraient dans une dizaine de minutes, face à face au milieu des bourrasques.
Mais pour le moment, il allait devoir jouer les badauds indolents. Aussi, purement et simplement, dans la lumière bleu tamisée qui régnait à l'intérieur de la grotte... Il disparut.


Nonchalance et naturel. Maître mots pour ne pas avoir l'air suspect quand on sortait d'une ruelle un peu sombre coincée entre deux grandes tours d'habitations, dans laquelle on venait tout juste de se matérialiser.
Dorian se mêla à la foule qui parcourait les rues en adoptant le regard vague de la plupart des gens qui l'entouraient. Des jeunes qui traînaient en bande, riant à gorge déployée, se moquant des autres passants, discutant dans un coin de la rue sans porter d'attention au reste du monde ; d'autres qui marchaient seuls, écouteurs aux oreilles, tentant d'échapper à la vile en noyant leur cerveau de paroles de chansons plutôt que de celles de Kairec. Il y'avait aussi des adultes pressés, ou des presque adultes ; des gens qui travaillaient au service de la ville nourricière, courant après ses mamelons glacés qu'on faisait baller devant leur visage à chaque fin de mois pour qu'ils se saisissent d'un peu de lait. Ceux là ne prenaient pas le temps de vivre vraiment. Ils avaient oublié leur jeunesse, alors que certains en sortaient à peine, et la regrettaient entre deux courses vers des immeubles qui les faisaient monter à travers le ciel sans qu'ils n'atteignent jamais le paradis que de vieilles religions survivantes leur promettaient en échange de leur docilité.
Leur vie n'était qu'un grand gâchis qu'on tentait de rendre moins flagrant en leur vendant des choses dont ils n'avaient pas besoin. Plus personne ne pouvait se contenter de l'amour de ses proches et d'un ventre plein désormais. La ville avait instaurée en eux de nouveaux appétits qu'ils satisfaisaient au préjudice des anciens.
Le monde était d'un ridicule affligeant. Heureusement, il était là pour mettre un coup de pied dans la fourmilière. Il ne verrait pas ses résidents courir affolé autour de leur nid détruit, mais le simple fait de savoir qu'il allait ajouter ses propres notes à la chanson de la ville le satisfaisait. Il pouvait changer la partition où bon lui semblait, quand bon lui semblait. La musique n'appartenait qu'à lui et personne ne le savait. C'était une sensation délicieuse.
En marchant tranquillement au milieu des rues, dans un hasard apparent, il se trouva face à un bistrot qui faisait face à sa cible, petit établissement rabougri en plastique et en fer d'où s'échappait la voix d'une télé au volume trop élevée. Il y entra l'air de rien, laissant les portes coulisser devant lui.
Dorian fut accueilli par la lumière crue et blanche de plaques lumineuses accrochées au plafond. Le sol d'un gris terne était quasiment immaculé, et les tables en plastique, de gros carrés blancs maintenues en place par des aimants, étaient toute occupées par des habitués ou des gens sortit plus tôt que lui de leur troue.
Tout les visages étaient tournés vers un rectangle lumineux où était retransmis un quelconque évènement sportif. Dorian feignit de s'y intéresser vaguement en avançant vers le comptoir. Personne ne parlait, les verres d'alcool en main, sirotant sans passion leur boisson, les yeux braqués sur la télévision qui happait toutes les pensées.
Même les tavernes modernes ne valaient pas les anciennes. Aucune ambiance ni convivialité. Ce monde était pitoyable.
Dorian commanda une bière "pression", septique face à l’appellation de la boisson. Il n'en boirait pas de toute manière, mais il était curieux de savoir à quoi elle ressemblait. Il observa avec des yeux ronds le liquide ambré jaillir d'une machine pour emplir son verre. Il n'avait rien de spécial, mais la façon dont on l'obtenait était surprenante. Il prit son verre en fixant son contenu d'un air méditatif, puis se dirigea vers les toilettes du bistrot.
Il vida sa bière dans un évier, lâcha le verre à l'intérieur de celui-ci, puis alla ouvrir une fenêtre inutile qui donnait sur la rue. Sans attendre, il entama sa transformation.
La tâche se révéla plus ardue qu'il ne l'avait espéré. Il n'avait pas changé de forme depuis trop longtemps pour que ce ne soit pas douloureux, et son corps protesta en se remodelant. D'autant plus qu'il dût comprendre ses habits dans la métamorphose, ce qui n'était que plus désagréable. Ce fut au prix d'efforts intenses et désagréables qu'il dompta son héritage pour devenir l'animal désiré ; et en tant que pigeon, il fut un instant sonné.
Il s'envola maladroitement vers le rebord de la fenêtre, tentant de reprendre le coup de main -ou d'ailes-. Autrefois, cela ne lui aurait pas posé problème, mais il était désormais trop habitué à être humain pour retrouver avec dextérité des reflex d'oiseaux. Il n'avait cependant pas de temps à perdre, car son enchantement pouvait céder d'un moment à un autre, et alors l'immeuble se verrait peut être investit de plus de personnes que prévu. Or, il aurait été regrettable de faire plus de victimes que nécessaires.
Dorian ne dû qu'à son acharnement, et sûrement pas à sa mémoire, de réussir finalement à voler sans risquer à tout moment de tomber, de heurter un immeuble où de se laisser emporté par une bourrasque. Il s'éleva le plus rapidement possible vers le building sur lequel il avait jeté son dévolu, échappant par miracle aux voitures et autres dangers volants qui menaçaient de le réduire à l'état de purée organique.
Le vieux mage connut un véritable moment de bonheur quand il se posa sur le toit, reconnaissant que son plan était plus que sommaire et pleins de failles. La prochaine fois, il tenterait autre chose.
Dorian entama une nouvelle transformation laborieuse, perclus de douleur, la peau à vif, ne redevenant humain qu'après deux longues minutes de souffrances. Il n'était pas prêt à recommencer de sitôt à se métamorphoser... En attendant, il avait enfin atteint son but. Il se concentra en mettant de côté l'élancement de ses muscles et la brûlure de sa chair, appelant son sang à lui. Il répondit.
La bombe apparut entre ses mains, brûlante, le sang bouillant à l'intérieur de son enveloppe. La déflagration magique raserait tout les étages. Elle allait déployer son énergie essentiellement vers le bas et parcourir les couloirs comme une harde d'étalons incendiaires, surnaturelle, le feu se mouvant avec aisance pour choisir quelles parties de l'immeuble dévaster. C'était une explosion contrôlée, au parcours soigneusement établi. Il n'y aurait pas de hasard.
Triomphant, Dorian prit le temps de savourer cet instant grisant avant lequel il mettrait un terme à la mission de cette soirée là.
Quand tout à coup, une forme floue roula devant lui. Le vieux mage ne comprit pas tout de suite ce qui se passait. Il suivit l'étrange chose tombée du ciel des yeux, et alors qu'elle se relevait, le triomphe laissa place à l'horreur.
C'était une jeune femme rousse court vêtue aux jambes forts captivantes. Moulée dans des habits qui lui donnaient l'air d'une rebelle, toute prédatrice dans sa pose et sa manière d'inspecter avec efficacité son corps meurtrit par une chute de dieu savait combien de mètre, elle ne l'avait pas encore remarqué. Il la fixa, choqué par son apparition, et également troublé par ce dont il sentait la venue.
Son corps appréciait visiblement la vue de cet imprévu joliment féminin.
Elle sentit peut être son regard sur elle, car son visage finit par se tourner vers lui. Un air incrédule passa sur ses traits... Et Dorian remarqua les deux dagues en adamantium ensanglantée qui lui occupaient encore les mains. Ils se fixèrent tout les deux dans les yeux. Les siens étaient jaunes, comme ceux de certains chats. Elle sembla comprendre qu'il l'avait vu armée.


-Bordel de merde.
Il posa la bombe, et sauta sur ses pieds. Il avait tout intérêt à décamper en vitesse, car à n'en pas douter, la jeune femme qui lui faisait face était une criminelle. En fuite.
Elle allait attirer la police, et tout gâcher. Il fallait qu'il parte tout de suite pour que la bombe ne soit pas saisit. Quant à cette apparition impromptue, et bien... Elle aurait la malchance de se trouver là où il ne fallait pas quand l'immeuble laisserait place à un tas de gravas. Regrettable. Mais sûrement pas important.
Le vieux mage fit donc appel à son pouvoir, ferma les yeux en gravant sous ses paupières l'image de la caverne, et se téléporta.
En un instant, il fut revenu sous l'océan, loin de la ville.
Cette nuit aurait donc pu, au final, se solder par une réussite complète malgré une légère frayeur. Mais bien entendu, non, pas du tout.
En effet, la jeune femme avait eu la mauvaise idée de se jeter sur lui pour lui planter une dague dans l’épaule.
L’accompagnant chez lui. Serrant de toute ses forces le manche de son arme.
Et très franchement, ça faisait un mal de chien.
Il la repoussa en grondant d'une décharge magique qui l'envoya valser vingt mètres plus loin, sur le sol, à la lisière de l'espace illuminé de la caverne. Dorian arracha la dague à sa chair en haletant, les yeux plissés et pleins de larmes. Il la jeta derrière lui, où elle glissa en dessous de la table en bois.
Puis posa sur l'intruse un regard orageux, prunelles grises envahies de colère, sourcils épais froncés révélant des rides. Ses mains se mirent à irradier d'une lumière grisâtre.

Je te laisse une minute pour prononcer tes derniers mots, me maudire et essayer de me tuer encore une fois. Pour information, afin que tu puisses m'injurier convenablement, mon nom est Dorian.
Il fit une pause.
Ah, oui, et bien entendu.
Sourire carnassier.
Tu vas mourir ici.
11-08-2012 à 20:07:35
- Bordel de merde.
Cette phrase, lâchée par le poseur de bombe barbu, résumait plutôt bien la situation. Amélia le dévisagea avec des yeux ronds, essayant d’établir s’il représentait une menace ou non. Bon, c’est vrai que le fait qu’il tienne une bombe dans sa main ne l’aidait pas vraiment. Et son regard, franchement hostile, non plus.
Encore sonnée par sa chute, la jeune femme était en état d’alerte ; déjà les sirènes de police retentissaient au loin et si elle voulait s’enfuir elle ne devait pas trouver le moindre obstacle sur sa route. De plus, l’homme en face d’elle n’avait pas franchement une attitude amicale. Amélia décida d’agir en première. Frapper avant de frapper. Elle se jeta en avant et planta une de ses lames dans l’épaule de son opposant. Et puis se fut le noir.
Tandis que tout s’évanouissait autour d’elle, elle se cramponna fermement au manche de son arme. Qu’était cette folie ? S’était-elle droguée sans le savoir ?
Avant qu’elle ne s’en rende compte, ils avaient changé d’endroit. Hébétée, elle ne put rien faire lorsque l’homme la projeta une vingtaine de mètres plus loin. Attendez. Il l’avait projetée à mains nues ? C’était un surhomme ou quoi ?
Et comment se faisait-il qu’ils avaient changé de lieu ? Il l’avait assommée puis transportée ici ? D’un rapide coup d’œil Amélia estima la taille de la grotte et grogna. Elle n’aimait pas du tout ce plafond si proche et cette absence de lumière qui lui rappelait horriblement son ancien lieu de vie.
Tandis qu’elle se relevait péniblement terroriste prit la parole.

- Je te laisse une minute pour prononcer tes derniers mots, me maudire et essayer de me tuer encore une fois. Pour information, afin que tu puisses m'injurier convenablement, mon nom est Dorian.
Hein ? Encore troublée par son réveil brutal, tout cela mit un certain temps à parvenir au cerveau de la jeune femme. Il voulait la tuer ? Elle lui jeta un coup d’œil amusé et s’arrêta sur ses mains rayonnantes. Bordel mais c’était qui ce type, luciole-man ?
- Ah, oui, et bien entendu. Tu vas mourir ici.
Il lui offrit un sourire si carnassier qu’elle en frissonna.
Bon.
Elle avait affaire à un psychopathe. Génial. Et il lui laissait une minute de répit. Génial. Amélia décida d’ignorer le fait qu’elle avait été transportée par un inconnu dans une caverne sombre et humide et que les mains de ce dernier brillaient, histoire qu’elle puisse trouver une solution. Elle n’était pas du genre à se laisser abattre, encore moins à attendre sans rien faire. Dans son délire le barbu avait décidé de lui laisser une minute, et il allait le payer cher.
Calmement, elle se mit à marcher vers l’endroit où il avait jeté sa seconde dague en adamantium. Elle le jaugea du regard.
Il avait beau jouer les gros durs, il était exténué. Sa poitrine se soulevait lourdement, ses jambes tremblaient légèrement et une goutte de sueur perlait sur sa tempe. Peut importe ce que fut la cause de cette fatigue, Amélia comptait bien la mettre à profit. Elle s’évalua elle-même. Elle se sentait exactement dans le même état qu’après sa chute, à croire que quelques secondes seulement s’étaient écoulées. Mais cela relevait du domaine de l’impossible.
Ecartant une nouvelle fois ces questions, elle préféra distraire l’attention de l’homme barbu. Elle poussa un petit soupir.

- Ah vous les hommes, franchement !
Il haussa un sourcil.
- Mon dieu, mais écoutez-vous. Toujours dans le grandiloquent : "tu vas mourir ici" ou encore "je te laisse une minute, fais tes prières".
Elle avait volontairement parodié le ton ombrageux de son ravisseur.
- On se croirait dans un mauvais film… Toujours à vouloir soigner vos entrées, vos sorties, vos effets de style.
Amélia se pencha et attrapa sa lame en adamantium. Mais elle ne la garda pas en main, plongeant sa main dans sa veste pour se saisir d’autre chose.
- Mais tu sais quoi ?
Elle n’était qu’à quelques mètres du poseur de bombes.
- Vous manquez sérieusement…
Elle lui asséna un coup de pied retourné d’une rare violence, enfonçant sa rangers dans la pommette de son ravisseur. Ce dernier se retrouva allongé au sol. Puis, la jeune femme sortit son 9mm et lui plaqua contre le crâne, son doigt sur la gâchette.
- D’efficacité.
Elle observa de plus près ses mains. Ce n’était pas une simple lumière mais du feu qui gravitait autour d’elles. Mais comment était-ce possible ?
- Désolée mon mignon, mais peut importe de la manière dont tu me tues, mes nerfs auront un dernier reflex et presseront cette gâchette. Et puis après, boom.
Les yeux de l’homme luisirent d’une peur instinctive. Peut importe qui il était, un morceau de plomb dans le cerveau l’achèverait.
Amélia passa de longues minutes à étudier les mains du barbu, littéralement fascinée par les flammes. Des bribes de légendes lui revinrent à l’esprit. Mais ce n’était pas possible. Il s’agissait juste de contes pour enfants qu’elle lisait les longs soirs d’hiver. Des histoires à dormir debout… Et pourtant… Ce déplacement si rapide, cette lumière sans source… Et cet homme, il dégageait une aura si fascinante, si mystique.
Les yeux d’Amélia étaient teintés d’étoiles lorsqu’elle posa une question pour le moins incongrue.

- De la magie ?
11-08-2012 à 20:23:37
Quinze milles ans auparavant Bergeau avait déjà fréquenté des villes, des capitales, des forteresse, ces lieux étaient le coeur d'empire et de royaume qui s'étendaient à n'en plus finir et pourtant... Pourtant aujourd'hui le prince des dieux se retrouvait complètement désemparé, cet endroit était le parfait exemple du goût des humains pour la démesure. Comment donc se diriger dans un endroit où les maisons atteignent le ciel, où les gens se bousculent en courant comme si ils se jetaient dans une mêlée ? Tous semblaient pressés comme si leur vie menaçait de s’éteindre incessamment sous peu. Et au milieu de cette foule il était là, il était le seul à ne pas être bousculé et pour cause les mortels le contournaient sans doute parce qu'il ne portait pas de vêtements mais en voyant les leurs il jugeait ça préférable. Comment diable pouvaient-ils seulement marcher avec de tels accoutrements ? Ils semblaient étouffer comme prisonnier d'une cage de tissus, aucun se distinguait de la masse ! Ils étaient tous ou presque vêtu semblablement ! Un autre détail frappait le petit dieu, mis à part ceux qui l'observaient, les autres étaient tous pencher sur des sortes de boussoles n'observant absolument pas où ils allaient. Il y avait autre chose, les mortels semblaient chétif, peut être plus grands mais bien moins trapus ! Comme si à mesure des années il avaient oublié la valeur du travail manuel. Que s'était-il donc passé durant son sommeil ? Combien de temps avait-il dormi ? Les choses pourraient-elles jamais s'arranger ? Seul pourrait-il seulement faire quelque chose ? Et Napoldé et Eileen qu'étaient-elles devenues ? Le prince des dieux se prit la tête entre les mains, que devait-il faire ? Retrouver d'éventuel gardien encore en vie, retrouver des vestiges de Kairec ! Kairec s'était la magie et si il pouvait encore l'utiliser c'est que forcément il y avait des vestiges de forêt ! Et retrouver son épée qui devait probablement se trouver sous le lac, les mortels n'auraient pas pu s'en emparer, il avait insuffler bien trop de sa magie avant de se plonger dans sa méditation. Oui, il fallait retrouver cette épée, elle serait sa principale source de magie durant ses futurs croisades. Bergeau leva les yeux, si il voulait trouver ce qu'il faudrait alors il devrait prendre de la hauteur assurément ses sens auraient plus de porté là haut.

Il n'était pas question de rentrer dans l'une des maison de cette rue, il y avait bien trop de monde et il n'était pas persuadé que les propriétaires de ces immenses palais soient heureux de le voir entrer sans permission. Fendant la foule comme une falaise au milieu de l'océan Bergeau bifurqua dans une ruelle qui était bien moins animé. Il n'y avait aucune issue à cette rue mais le prince des dieux aperçut une porte dérobé qui semblait mené dans l'une de ses maisons. Le guerrier ne put s’empêcher de pester en s’apercevant que la porte était vérouillée, il aurait besoin de toute sa magie pour localiser son épée ! D'un mouvement de la main l'ancien dieu arracha la porte de ses gonds dans une gerbe de lumière et s'empressa de rentrer à l'intérieur. Rien d'exceptionnelles pour un palais, un escaliers et plein de petite boîte avec des étiquettes. Comme toujours la curiosité du trentenaire l'emporta et arrachant l'une des portes de ses boîtes il observa ce qu'il y avait à l'intérieur , aucun lingot ! Aucun bijoux ! La seule chose qui la recouvrait c'était des papiers ! Haussant les épaules l'hommes divin emprunta l'escalier sans se presser, il y avait plusieurs étages et chacun comportait des nombreuses portes avec des numéros mais Bergeau se contentait de grimper au sommet, il avait un objectif à accomplir et rien ne l'en détournerait.

La surprise qui l’attendait au sommet lui coupa le souffle. Aucune verdure ! Aucun lac ! Il n'y avait que du noir et du gris ! La fumée s'élevait doucement de la ville comme une promesse de mort pour toute végétation assez folle pour oser pousser ici ! Le prince des dieux tituba un moment et se laissa finalement tomber sur la surface humide du toit, de toute façon mouillé pour mouillé et puis ça lui permettrait d'encaisser. L'avenir qui paraissait grisâtre il y a quelque minute au petit dieu lui apparaissait maintenant noire ! Noire et insondable ! Comment diable des gardiens auraient-ils pu survivre dans un tel environnement ? L'ancien dieu s'assit finalement en position de méditation et laissa ses sens magiques vagabonder dans l'immense fourmilière qu'était cette... Capitale ? Il ne fut pas surpris de ne trouver que très peu de verdure, des fleurs à quelques fenêtres, des mauvaises herbes rebelles qui défiaient la technologie. Combien diable d'humain contenait cet endroit ? Plus que dans tout Natoul réunit ! C'était incroyable ! Vertigineux ! Bergeau poussa ses recherches plus loin étalant ses sens du mieux qu'il pouvait, il avait toujours été sensible à la magie il n'aurait pas de mal à trouver ce qu'il cherchait. Les êtres magiques étaient rares ! Incroyablement rare! Il en dénombrait une petite centaine tout au plus et leur magie était incroyablement faible, un nourrisson divin en aurait eu plus ! Devant si peu de magie Bergeau n'eut aucun mal à trouver l'épée dans lequel il avait insufflé une partie de lui même, elle était toujours au même endroit sous le lac de Kairec dans ce qui semblait être un dernier bastion pour la nature ! L'épée semblait avoir empêcher la folie humaine de violer ces lieux sacrés. Une larme coula le long du visage du prince divin, un carré, un carré voilà ce qu'il restait de l'immense forêt de Kairec ! Le poumon de ce monde avait été gangrené ! Rongé par un mal sans nom ! Jadis Aëlna lui avait dit de faire confiance au mortel ? Où cela diable les avaient-ils conduit ! Le mage guerrier se mordit les lèvres, de colères, de frustration tandis que des larmes silencieuses ornaient son visage.

Combien de temps le dieu resta-t-il ainsi ? Prostrer au milieu du toit le visage noyé par un torrent de larme. Peu lui importait, il avait l'éternité pour s'en vouloir, s'en vouloir d'avoir laisser la magie disparaître. Désespéré le dieu laissa peu à peu ses sens revenir à lui. Il n'était pas au bout de surprise car derrière lui se tenait une fille ! Et un chat ! Tout deux semblait contenir une étincelle de magie ! Depuis combien de temps l'observaient-ils ? Si occupé par ses recherches il ne les avait même pas repéré ! Décidément il était bien rouillé ! Bergeau fixait désormais intensément la jeune fille de ses yeux argentés pas même rougis par ses pleurs, elle avait les yeux d'un être magique... Sa magie semblait quand à elle être brimé, comme si un sceau avait été apposé pour l’empêcher de passer mais elle était bien là, elle filtrait. Ô ce n'était pas un flot mais ça pouvait le devenir, à l'évidence elle avait des origines puissantes. Mais ce qui était le plus intriguant c'était ce chat ! Lui possédait de la magie et elle n'était pas brimé. Le prince des dieux se releva et 'approcha du chat avant de s'accroupir face à lui et de le caresser pensivement observant en même temps la jeune femme qui semblait pétrifier et qui avait rougi lorsqu'il s'était approcher. L'ancien dieu éleva une voix douce comme pour la calmer, sa voix était devenue plus grâce avec les années mais elle demeurait toujours aussi apaisante de même que son sourire.


-Du calme vous n'avez rien à craindre de moi, jamais je ne vous ferai de mal.

Le dieu reporta son attention sur le chat, ce dernier possédait à coup sûre une magie étrangement familière... Bergeau enrageait visiblement sa sieste lui avait laissé quelques trous de mémoires sans compter que la magie des êtes qu'il connaissait devait s'être altérée avec les années. Qui avait bien pu survivre ? Et avec si peu de magie ? Les derniers gardiens qui avaient survécu étaient ceux possèdent la plus puissante des magies mais ce chat... Cette fois le dieu de la lumière s'adressa au chat persuadé que celui-ci comprenait ce qu'il disait.

-Nous serions nous connu il y a de cela... Bergeau observa les maisons hautes de plusieurs centaines de mètres. De nombreuses années ? Lors d'un temps où ce genre de chose n'existait pas, ni même ces couleurs.





11-08-2012 à 23:30:41
Elle le suivit jusque dans un immeuble. Outrée de commettre une infraction, Tristana se morigéna intérieurement. Le seul fait qu'elle existe était un crime, alors commettre un nouveau délit était dangereux. Mais sa curiosité dépassa sa morale et elle gravit les escaliers à une distance respectable du jeune dieu nu comme un ver. Sa respiration s'accéléra à cause du stress. Pourquoi le suivait-elle ainsi ? Pourquoi ?! C'était impoli, après tout, se dit elle. Elle haussa les épaules. Au point où elle en était... Arrivée sur le toit, elle ne put s'empêcher d'admirer la vue de si haut. Elle adorait la hauteur, bien que cela l'éloignait des sources de son pouvoir déjà bien peu développé. Par chance, les flux de magie bleue étaient profondément encrés dans le sol, et les humains n'avaient pas encore réussi à les tarir. De ce fait, ses dons n'étaient pas à prendre à la légère. Voir cet homme tomber à genou lui serra le cœur. Il semblait vraiment effondrés. Lorsqu'elle le vit se retourner, son sang ne fit qu'un tour -du fait d'être découverte et d'avoir le ...hum... de l'homme parfaitement en vue!-.

Je ne suis pas làààà... souffla t-elle en se cachant les yeux.

Elle ne pouvait pas bouger et restait figée, rouge de honte. Elle aurait voulu battre en retraite, mais la voix douce et posée du jeune dieux l'en découragea.


Du calme vous n'avez rien à craindre de moi, jamais je ne vous ferai de mal.

Elle écarta ses doigts et l'observa se pencher vers Black, son chat. Même si ce sac à puce ne semblait qu'apprécier moyennement sa maîtresse, elle, elle s'y était attachée -un peu, oui-. Prête à défendre son matou, elle fit apparaître quelques étincelles bleutées dans ses paumes.

Nous serions nous connu il y a de cela... De nombreuses années ? Lors d'un temps où ce genre de chose n'existait pas, ni même ces couleurs.

Pour autant que ce soit possible, le chat eut un sourire malicieux.

En effet, il y a de cela quelques quinze mille ans. Et remarquez que je n'ai pas pris une ride... Contrairement à vous. D'ailleurs, la barbe vous va très mal. Comme à Dorian. Mais il n'écoute jamais rien de ce qu'on lui dis, aussi... Je suis certain qu'il la porte encore.

Sa queue fouetta doucement l'air. Il plissa les yeux et leva une patte vers Bergeau, sans jeter un seul regard à Tristana, interloquée.

Enchanté monsieur le jeune dieu de lumière- enfin plus si jeune que ça. Pandémon, chat de son état et serviteur de... Lui même. Et de personne d'autre. Miaow.

Tristana croisa les bras.

Ben tiens Monsieur parle et il ne me dit rien! J'en connais un qui va aller manger dans les poubelles...

Une question brûlait les lèvres de la jeune femme qui reporta son attention sur Bergeau.

Vous êtes un gardien de Kairec ? demanda t-elle.

~Beware~

Côté sucré et kawaii de Tristana : http://www.youtube.com/v/6md5RSnVUuo
Magie de Tristana : http://www.youtube.com/v/UQkxNbgohPg

Léo, tout simplement : http://www.youtube.com/v/tQyEUhedqDY (Juste parce que cette musique est trop démente)

Za, simply Za : http://www.youtube.com/v/24Lm4ue3Fbc
12-08-2012 à 03:11:56
Dorian observa avec une intensité inquisitrice la jeune femme se lever. Elle le fixa quelques secondes d'un air stupide, visiblement sonnée, à la fois par sa récente téléportation et sa rencontre brutale avec le sol rocheux. Rien de très anormal étant donné qu'il venait de la malmener magiquement deux fois en moins de vingts secondes. Pauvre petite... Elle n'avait fait que lui planter une dague dans l'épaule après tout. Pas de quoi fouetter un chat. Non. Juste une raison de lui donner quelques paires de claques et de lui foutre une frousse dont elle se souviendrait toute sa vie. Façon de parler bien entendu, étant donné qu'il devrait la tuer dans tout les cas, et bientôt de préférence.
Tout aurait été plus simple si elle avait gentiment attendue d'exploser avec un immeuble. Elle aurait peut être même eu une chance de survivre en sautant du toit, sûrement pleine de bon sens et agile comme un chat dont elle partageait les prunelles ambrées. Mais qu'avait-elle décidé de faire ? De lui sauter dessus comme une sauvage et de le planter ! Madame agressait les gens comme ça, sans raison -oui, certes, découvrir un inconnu à l'air peu engageant qui posait une bombe face à vous ne mettait pas forcément en confiance.- et se faisait téléporter avec eux ensuite, comme une sangsue malvenue. Elle gâchait cette fabuleuse soirée, et comme si ça ne suffisait pas, l'obligeait à commettre un meurtre de sang froid pour protéger son identité.
<< Mais quelle chieuse. >>
Elle se reprit cependant rapidement, Dorian devait bien lui accorder ça. Balayant la caverne d'un regard amusé qui avait tout de celui d'un félin réjoui par la danse de sa proie, la jeune femme pila cependant à la vision de ses mains auréolées de lumière. Son assurance toute fraîche s’effrita un peu. Visiblement, elle ne connaissait rien à la magie. Tant mieux. Elle ne devait donc pas savoir combien il était épuisé en cet instant, après avoir perdu du sang, s'être téléporté deux fois, changer de corps, et s'être fait sauvagement agressé par une rouquine au moins à moitié chat.
Avec un sang froid digne d'un grand seigneur qui venait de tomber de son cheval mais faisait fie de la boue qui maculait ses beaux habits, elle se dirigea effrontément vers lui. Il la laissa faire, légèrement surpris et curieux de savoir ce qu'elle comptait faire de la minute qu'il lui avait accordé. Un coup de boule peut être ? Elle devait avoir la tête dure pour encaisser sans broncher les évènements qui se précipitaient chaotiquement pour lui casser la gueule de leur surprenante tournure. Poursuivie par la police, téléportée, propulsée comme une peluche miteuse par une décharge magique... Non, vraiment, elle avait un aplomb admirable. Il la sentait difficile à impressionnée et dotée d'une remarquable hardiesse. Deux traits de caractère, qui, indéniablement, faisaient d'elle...
<< Une chieuse, putain. >>
Ses yeux le scrutaient d'un air calculateur. Une vraie tigresse ! Elle cherchait ses faiblesses pour pouvoir l'attaquer. Dorian ne douta pas une seconde qu'elle perçut sa fatigue, et qu'elle cherchait déjà un moyen pour l'utiliser à son avantage. Il était vraiment tombé sur la seule meurtrière de la ville qui pouvait lui donner du fil à retordre.
Alors que cette soirée s'annonçait exquise... Quel gâchis.


-Ah vous les hommes, franchement !
Le vieux mage arqua un sourcil, intrigué. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle se mette à lui taper la causette. Sa situation n'invitait franchement ni au dialogue, ni à la morgue de son ton. Non, il s'était plutôt dit qu'elle s'empresserait de l'insulter avant de se jeter sur lui une fois de plus, avec l'intention de l'étrangler ou de lui briser le crâne avec les mains. Enfin, quelque chose dans le genre.
Il avait peut être légèrement sous-estimé son quotient intellectuel et sa capacité à réagir de manière civilisé. Son sang froid était plutôt surprenant, quand on savait que face à la mort, la plupart des gens se mettaient à pester en se démenant pour voler encore un peu de sable au sablier de la vie. Peu de personnes avaient le bon sens de rester calme afin de trouver un moyen de s'en sortir vraiment.

-Mon dieu, mais écoutez-vous. Toujours dans le grandiloquent : "tu vas mourir ici" ou encore "je te laisse une minute, fais tes prières". On se croirait dans un mauvais film… Toujours à vouloir soigner vos entrées, vos sorties, vos effets de style.
Elle lui arracha un sourire. Il s'était montré volontairement théâtrale, ayant un goût particulier pour ce genre de petites phrases qui donnaient toujours à une situation dramatique un aspect plus profond qu'en réalité. Car après tout, qu'étais-ce que cette situation pour le moment ? Rien de plus qu'un instant de flottement avant une mise à mort. Rien de bien beau ni philosophique. Pour Dorian, ce n'était qu'une manière de se montrer compatissant et de s'amuser un peu. Il aurait bien aimé, de son côté, qu'on lui accorde une minute avant de le tuer, les nombreuses fois où on l'avait expédier vers le royaume des morts. De son point de vue, on aurait dû intégrer cette petite aparté aux formalités du meurtre.
Un peu de civisme ne faisait jamais de mal non ? Et puis, cela pimentait un peu les choses. Il lui donnait la possibilité de renverser la situation à son avantage. Comment réagirait-elle à cette offre ? Dorian était prêt à parié qu'elle allait la saisir et le surprendre une fois de plus.
Il devait bien se l'avouer, au final, la soirée n'était pas forcément un gâchis complet. Cette rouquine psychopathe le sortait un peu de sa routine. C'était une bonne manière de l'occuper, peut être même plus drôle que de commettre un nouvel attentat qu'il n'aurait pas même le plaisir de savourer en direct.
Dorian suivit la jeune femme du regard, et constata sans surprise qu'elle ramassait son poignard ensanglanté. Elle avait vraiment du culot. Son sourire s'élargit ; puis disparu.

Mais tu sais quoi ?
Quelque chose clochait. Assurément. Elle se tourna vers lui, le fixant avec le regard déterminé de quelqu'un qui s'apprêtait à engranger une suite d'évènements irréparables.
Vous manquez sérieusement…
<< Oh merde. C'est vraiment une folle dangereuse. Elle va m'avoir. >>
Et au final, il fut à peine surpris de se retrouver au sol, le visage douloureux et le souffle court. Sans chercher à comprendre ce qui s'était passé, il resta couché, se demandant si la minute qu'il avait accordé à cette cinglée violente était passée. Peut être devrait-il agir maintenant avant que la situation ne dégénère sérieusement.
Ou alors attendre encore un peu, pour voir ce qui allait se passer... Une partie de lui s'effraya de nourrir ce désir. Il avait vécu tellement longtemps en passant de l'autre côté du voile si souvent, qu'il jouait désormais avec sa vie comme on un homme désespéré qui tentait sa chance à la roulette russe tout les jours. C'était plutôt inquiétant.
Ainsi que terriblement amusant. Il avait beaucoup de mal à prendre tout ça au sérieux. Son existence était assez vaine et répétitive pour qu'il ne s'y accroche pas avec trop d'acharnement. De toute manière, il n'y aurait personne pour le pleurer si la mort venait le chercher aujourd'hui. Il n'avait donc pas vraiment de scrupule à s'amuser un peu avec sa propre vie.

D’efficacité.
Il aurait bien rit, mais quelque chose le retint tout d'un coup. Non pas le canon plaqué contre une de ces tempes qui était prêt à cracher lui cracher une balle à l'intérieur du crâne, mais plutôt une soudaine pensée dérangeante qui salissait sa candide décision de s’amuser. Mais quoi ?
Désolée mon mignon, mais peut importe de la manière dont tu me tues, mes nerfs auront un dernier reflex et presseront cette gâchette. Et puis après, boom.
Oui, bien sûr. Cela lui revint. Une peur sincère lui tordit les entrailles. Cette salope avait encore tout gâchée.
Ses paroles lui rappelèrent qu'il ne vivait encore que pour une seule raison : la vengeance. Il ne pouvait pas se permettre de mourir en laissant le monde dans cet état. Ne s'était-il pas promis, deux années plus tôt, qu'il restituerait à cette terre desséchée et criblée de piques de fers qui se targuaient de servir de niches aux Hommes, sa magie originelle d'où jaillissait la vie elle même ? C'était entre ses mains que reposait le sort du monde. Il était le dernier gardien de Kairec vivant, et donc le seul à pouvoir vaincre la technologie pour que soient de nouveau les forêts et les animaux ; pour que soit de nouveau cette idylle perdue où il n'y avait pas que des humains à la surface de la terre.
Il n'avait pas le droit de jouer avec sa vie sous prétexte qu'il ne voyait plus aucun attrait à celle-ci. Il devait veiller à rétablir l'équilibre. Au nom de tout les Kaireciens qui étaient morts lors d'une dernière bataille ou avaient agonisé dans les années qui l'avaient précédée. Mais bordel, pourquoi fallait-il qu'il ait survécu aussi longtemps ? Pourquoi avait-il toujours eu cette capacité à ne jamais rester mort bien longtemps et à surmonter tout les coups durs qu'on lui envoyaient à la gueule ? Quelqu'un d'autre aurait mieux mené cette tâche à bien que lui.
Tout à ses pensées qui jetaient une responsabilité nouvelle sur ses épaules, Dorian mit un peu de temps à remarquer que l'emmerdeuse de compétition que le hasard avait pris un malin plaisir à lui envoyer fixait ses mains avec fascination plutôt que de presser la détente de son arme.
Bon, ok. Il était tombé sur une fétichiste.

De la magie ?
Ah, peut être pas pour le coup.
Le vieux mage resta un instant silencieux, septique. Elle venait seulement de percuter qu'on ne pouvait pas se déplacer en une seconde d'un lieu à un autre et envoyer valser les gens à vingt mètres de distance sans les toucher à moins d'avoir quelques talents cachés ? Il ne s'était pas trompé, elle le surprenait encore. A la fois vive et intelligente, mais parfois incroyablement lente d'esprit.


-En effet, ça me parait évident. Lâcha t'il d'un bon désabusé. Quoi d'autre ? Tu croyais peut être que j'étais un alien et que je nous avais téléporté ici grâce à ma technologie extraterrestre ? T'es plutôt affolante, là. Mettre trois plombes à piger qu'on n'apparaît pas à plusieurs kilomètres de la ville sans un petit extra... Mais bordel, on a fais un lavage de cerveau à la mémoire collective ou quoi ? C'est de quelle genre l'Histoire qu'on vous instruit à l'école ? Il y'a quinze mille ans, on savait encore ce qu'était la magie, tout de même.
Dorian secoua la tête en soupirant, l'air de se bassiner royalement du canon qui n'avait pas bouger de sa tempe.
Ecoute, je veux bien faire un effort pour être sympa, mais te moquer de mon âme de bon samaritain puis déclarer d'un air émerveillé que tu viens d'intégrer la réalité des choses, c'est poussé le bouchon un peu trop loin.
Et sans s'embarrasser de la séquence action dans laquelle il aurait dû faire une roulade et s'entourer de flammes pour se protéger des reflex de la jeune psychopathe rousse afin d'échapper à son emprise, Dorian se releva sous le regard médusé de la fille qui le menaçait encore de faire de la marmelade de sa cervelle quelques secondes auparavant.
En attendant, c'est pas tout ça, on discute, on discute, mais la minute est passée. C'est pas sympa de me faire manqué à ma parole ! J'avais dis une minute quoi, t'aurais au moins pu faire l'effort, je sais pas moi, de me tuer dans le temps imparti ou de ne rien faire du tout en attendant que je t'envoie quelques flammes à la figure pour te régler ton compte rapidement.
Le vieux mage se dirigea d'un pas las, les épaules voûtées, vers sa table de travail. Il s'assit à la chaise qu'il occupait une demie heure auparavant, quand il croyait encore que la nuit serait agréable.
Du coup, je ne peux que constater que la minute s'est bien foutue de ma gueule puis s'est barrée sans prévenir personne. C'est trop tard pour te faire la peau maintenant... On verra ça plus tard.
Il tourna la tête vers elle, l'air fatigué, un poing sous son menton habillé de barbe.
T'as des questions peut être ? Ou des trucs à me dire. On a la nuit devant nous -étant donné que tu l'as gâchée-, alors te gêne pas surtout. J'avoue que je sais pas trop ce que je vais pouvoir faire de toi. Autant passer le temps du coup.
Oui monsieurs dames. Vous ne rêvez pas.
Voici Dorian dans toute sa splendeur.
12-08-2012 à 16:15:31
-En effet, il y a de cela quelques quinze mille ans. Et remarquez que je n'ai pas pris une ride... Contrairement à vous. D'ailleurs, la barbe vous va très mal. Comme à Dorian. Mais il n'écoute jamais rien de ce qu'on lui dis, aussi... Je suis certain qu'il la porte encore.

Bergeau encaissa un véritable coup à l'estomac lorsqu'il apprit que sa méditation avait duré pendant quinze milles interminables années. Quinze millénaires ! Pas étonnant que la situation se soit tant détériorée... Il avait été le dernier gardien à lutter et sans lui l'avancer des mortels dans la forêt avait du être grandement facilité, ils avaient du s'y enfoncer avec la même faciliter qu'une lame qui transperce la chaire et les organes vitaux. Quinze millénaires ! Le prince des dieux passa instinctivement sa main sur sa barbe la faisant disparaître instantanément. Si il y avait bien une magie qui ne disparaîtrait jamais chez les dieux c'est le contrôle qu'ils ont sur leur apparence physique. Le dieu de lumière avait toujours détesté la barbe et apprendre qu'il en avait quelques secondes plus tôt lui faisait bizarrement prendre conscience du temps qui avait filé. Quel âge avait-il désormais ? Trente six ans, rien d’incroyable pour un dieu pourtant au fond de lui même il était persuadé d'être l'un des derniers survivants des divins. Dans leur arrogance les derniers de ses semblables s'étaient probablement opposer aux mortels mais face à un tel développement de la technologie même la magie était impuissante ! Ils pouvaient neutraliser la magie ! Finalement dans les paroles du chat une seule chose pouvait remonter le moral de Bergeau, le félin semblait persuader que Dorian était vivant puisqu'il évoquait ce dernier au présent. A bien y réfléchir il n'y avait rien d'étonnant à la longévité du mage, si quelqu'un était incapable de mourir c'était bien lui, il était incapable de rester dans le royaume de morts. Ils étaient donc deux, deux gardiens de la forêt pour faire rejaillir la magie dans ce monde perdu ? Une mission bien suicidaire, bien insensé et probablement impossible ! Un sourire se dessina sur les lèvres du jeune dieu, un sourire carnassier car il était persuadé qu'à eux deux ils vengeaient la forêt. Evidemment il était peu probable qu'ils réussissent l'exploit de faire rejaillir la forêt mais il était tout à fait possible de renverser la technologie car aujourd'hui les rôles étaient inversés ! Aujourd'hui ce serait eux qui devraient défendre leurs idéaux contre deux fous prêts à risquer leur vie. Le prince des dieux serra les poings, il allait leur apprendre ce qu'était la magie, la magie à l'état pure, la magie originelle, celle qui habitait Kairec il y a de cela quinze mille ans et dont un fragment, un infime fragment était encore contenu dans son épée sous le lac de la forêt. Ils avaient renié les dieux ? Ils avaient renié la magie ? Ils avaient renié leurs origines ? Qu'à cela ne tienne ! Pour la première fois il allait concilier ses deux rôles ! Il allait aider la magie à revenir et venger les gardiens morts au combat mais il allait aussi venger tout les dieux qui avaient disparus faute de croyant ou qui étaient morts au combat.

-Enchanté monsieur le jeune dieu de lumière- enfin plus si jeune que ça. Pandémon, chat de son état et serviteur de... Lui même. Et de personne d'autre. Miaow.

Machinalement Bergeau serra la patte de Pandémon, naturellement comme si il s'était agis de la main d'un homme. Pour le prince des dieux il n'y avait rien de surnaturel à cette conversation mais visiblement ce n'était pas le cas de la fillette qui accompagnait Pandémon. Elle possédait de la magie dans ses veines c'était indéniable et puisqu’elle était accompagnée de Pandémon elle devait être une descendante d'un gardien voir de Dorian et pourtant, pourtant elle ne semblait pas familière à ce genre de phénomène. Le jeune dieu soupira, le monde n'avait décidément plus rien à avoir avec ce qu'il connaissait, il n'y avait qu'à voir les faible flamme bleus qui dansait sur les doigts de la jeune femme, rien qu'y puisse impressionner un dieu qui avait vécu l’apogée et la chute du monde divin. Et elle venait juste d'apprendre que Pandémon parlait ? C'était surréaliste ! Bergeau lui l'avait su à leur première rencontre avant même de lui adresser la parole ! Il n'avait rien d'un chat banale, son énergie et son regard suffisait à en persuader quiconque. Le dieu de lumière grimaça, combien d'adulte ignorait jusqu'à l'existence de la magie à cette époque ? Combien d'adulte ignorait jusqu'à l'existence des dieux.

-Vous êtes un gardien de Kairec ?

Un gardien de Kairec, il l'avait été par le passé mais pouvait on encore parler de gardien de Kairec à cette époque ? Kairec aujourd'hui enfermé entre quatre misérables grilles ? Kairec muselée par un des jardiniers... Oui mais Kairec était toujours là, la magie y pulsait doucement loin d'être morte, elle n'attendait que de l'aide, une opportunité pour arracher sa muselière et pour mordre ceux qui s'étaient attaqués à elle. Oui il était temps d'aller rendre visite à la forêt et ensuite il demanderait à cette jeune femme et Pandémon de le mener à Dorian, ensemble rien ne les arrêterait. Son mentor... Comment diable un mortel pouvait-il atteindre un tel niveau de connaissance, une telle puissance et une telle longévité ? Il avait été le dernier à combattre à ses côtés à Kairec, il l'avait vu se battre des jours et des jours avant de partir prendre des mesures pour sa famille puis de stopper le combat à bout de force. Le dieu de lumière tendit sa main à ce qu'il pensait être la descendante du mage tandis qu'instinctivement Pandémon restait collé à lui habitué à ce genre de procédure. Elle hésita un moment avant que leur deux mains ne rentre en contact. Bergeau même pas étonné qu'elle lui fasse confiance, peu de personne n'avait pas confiance en lui mais était-ce étonnant ? Il était le dieu de lumière et son être transpirait la bonté malgré le nombre incroyable de meurtre qu'il avait commis.

-Oui, je fais partis de ceux que l'on appelait jadis les gardiens de Kairec, tout comme Pandémon. Un rôle bien dérisoire aujourd'hui vu ce qu'est devenue la Forêt. Maintenant si tu le permets nous avons des choses à faire. Bergeau gratifia la jeune femme d'un sourire rassurant. On se sent toujours mal après la première téléportation mais ça passe vite.

Et sans prévenir le dieu de lumière se téléporta dans un sanctuaire millénaire, dans ce qui avait été quinze mille ans plus tôt le poumon du monde. Ce poumon avait bien changé et était remplis d'instrument de mesure vieillis par la temps, de médaille de soldat mort en tentant d'attraper l'épée de Bergeau ou Bergeau lui même mais dans son cas ils avaient finalement réussit son énergie s'étant épuisé. Ces détails mis à part la grotte était toujours aussi magnifique, son éclat bleutés et les reflets de l'eau lui procurait une aura mystique qui faisait qu'on s'y sentait bien. Et puis c'est dans cette grotte qu'aujourd'hui la magie était la plus forte. Au milieu de cette grotte s'illuminant à intervalle régulier se trouvait l'épée du dieu enfoncer dans la pierre par son propriétaire lui même. A peine furent-ils arriver que la lame se mit à briller plus fort comme pour appeler l'être divin. Bergeau lâcha la main de la jeune femme et alla arracher son épée comme si elle avait été enfoncer dans une feuille d'arbre. Au contact de la main du dieu l'épée se mit à pulser plus fort tandis qu'elle régénérait ses pouvoirs. Finalement il retourna prêt du chat et la descendante de Dorian avec un sourire.

Bien maintenant il ne nous reste plus qu'à aller chercher des vêtements neuf et Dorian.


12-08-2012 à 17:24:39
Une main tendue. Tristana hésita, se mordant la lèvre inférieure. Elle leva les yeux vers ceux de Bergeau, vers cet océan argenté qu'étaient ses iris gris et n'y lut que lumière et bonté. Bonté légèrement assombrie par quelques meurtres. Cependant, elle serra tout de même la main du jeune dieu, avec un mince sourire sur les lèvres.

Oui, je fais partis de ceux que l'on appelait jadis les gardiens de Kairec, tout comme Pandémon. Un rôle bien dérisoire aujourd'hui vu ce qu'est devenue la Forêt.

Impressionnée, elle ne sut pas vraiment que répondre. Un gardien de Kairec ? En face d'elle ?! Elle avait entendu et lu tant de récits sur cette forêt mythique ! Parfois, elle en rêvait même la nuit, comme si elle y avait un jour vécu... Peut-être que cet homme connaissait son aïeul magique ? Elle même ne connaissait pas l’identité de son ancêtre Kairecien, dont elle avait tiré toutes les caractéristiques : la rousseur, les yeux bleus et sa magie.


Maintenant si tu le permets nous avons des choses à faire.

Il lui fit un sourire rassurant, qui lui serra le cœur.


On se sent toujours mal après la première téléportation mais ça passe vite.

Elle entrouvrit à peine les lèvres pour protester mais sa voix fut étouffée par un voyage éclair. Qaudn ses pieds touchèrent enfin le sol, elle vacilla, puis ce fut comme si ses tripes se soulevaient. Un goût amer envahit sa bouche. Le visage crispé de dégoût, elle se pencha sur le côté et vomit le contenu de son estomac -soit un plat de pâtes au pistou préparé par son chéri et un gâteau à la fraise, qui furent changés en bouillit orange par ses sucs gastriques- sur de la roche humide. Lorsqu'elle se releva enfin, elle vit Bergeau saisir une épée éclatante de lumière incrustée dans la pierre. La beauté de l'aura de cet arme lui donna presque les larmes aux yeux. Puis le jeune dieu se dirigea vers elle et Pandémon.

Bien maintenant il ne nous reste plus qu'à aller chercher des vêtements neuf et Dorian.

Cette fois, elle intervint.

Minute ! Cette fois, c'est moi qui décide, ok ? On va chez moi, je vous prêterai des fringues de mon copain. Et encore une chose... qui est Dorian ?

Elle grimaça.

On va être forcé de repartir comme on est arrivé ? demanda t-elle d'une petite voix.

~Beware~

Côté sucré et kawaii de Tristana : http://www.youtube.com/v/6md5RSnVUuo
Magie de Tristana : http://www.youtube.com/v/UQkxNbgohPg

Léo, tout simplement : http://www.youtube.com/v/tQyEUhedqDY (Juste parce que cette musique est trop démente)

Za, simply Za : http://www.youtube.com/v/24Lm4ue3Fbc
12-08-2012 à 18:32:58
-Minute ! Cette fois, c'est moi qui décide, ok ? On va chez moi, je vous prêterai des fringues de mon copain. Et encore une chose... qui est Dorian ? On va être forcé de repartir comme on est arrivé ?

Bergeau haussa un sourcil à la fois agacée, surpris et interloquée. Cette jeune femme ne savait réellement pas à qui elle s'adressait, décidément il était désormais à peu près sûr qu'elle soit une descendante de Dorian. Pourtant elle semblait ne pas le connaitre... Mais tout corroborait, les cheveux roux et hirsutes, les yeux bleus, le caractère de cochon malade et surtout, surtout elle était accompagnée de Pandémon. Le dieu jeta d'ailleurs un regard empli de reproche au chat, pourquoi donc ne lui avait-il rien révélé de ses origines ? Elle méritait de savoir, si personne ne transmettait ce savoir aux nouvelles générations alors il n'était pas étonnant que celles-ci finissent par oublier les sacrifices qui avaient été endurés par le passé. C'était tout de même affligeant elle ne connaissait pas le nom de son aïeul alors qu'il était l'un des mages les plus puissants que le monde n'est jamais porté. Pour les sacrifices qu'il avait enduré pour ce monde on aurait du lui ériger une statut mais non son nom était tombé dans l'oublie et on préférait se rappeler des rois bedonnants et des tyrans machiavéliques. Bergeau s'assit à même le sol de la grotte les jambes croisés, il fixa un moment son interlocutrice avant de refixer Pandémon puis de revenir sur la jeune femme. Peut être allait-il faire une bêtise mais elle était en âge de savoir et de choisir ce qu'elle voulait réellement faire de sa vie. De toute façon si quelqu'un s'en prenait à elle il était là désormais et puis Pandémon était capable de la défendre malgré ses airs inoffensifs de chat de gouttière. Par où devait-il commencer ?
D'un geste Bergeau invita la femme à s'asseoir tandis qu'il réfléchissait. Parler de Kairec semblait bien futile car elle semblait connaître la forêt bien que ce qui lui eut été raconté devait être des brides de réalité, une légende populaire tout au plus, contée pour endormir les enfants le soir. Non, il devait commencer par se présenter lui même car elle ne connaissait rien de lui et était prête à l'inviter chez elle. Ensuite lui expliquer qui était Dorian si il ne s'était pas trompé et pour finir il ferait ce qu'elle avait demandé de toute façon il ne pouvait pas rester nu toute la journée. Instinctivement le dieu observa son corps, quelques blessures le parsemait probablement des séquelles d'expériences tentés sur sa personne mais rien d'insoignable, il les effacerait une fois qu'il aurait terminé son récit.


-Je pense que ton esprit regorge de question et je vais tenter d'y répondre mais avant toute chose laisse moi me présenter. Mon nom est Bergeau. Comme Pandémon l'a fait remarquer il y a quelque minutes, je suis un dieu, le dieu de lumière mais aussi un gardien de Kairec. J'ai approximativement quinze mille trois cent ans si mes calculs sont bon mais pour un dieu cela équivaut à seulement trente six ans. Je me suis réveillé de méditation il y a à peine une heure, des personnes m'avait enfermé dans un étrange bâtiment mais j'en suis sorti plutôt bruyamment et à vrai dire je ne doute pas que toute la ville soit au courant. Bergeau sourit en pendant à sa sortie remarqué. Je suis comme ça je penses aux choses après les avoir faites. Comme tu as du le voir je suis un peu... Perdu dans cette... Ville, ayant dormi quinze millénaire j'ai du mal avec les nouvelles technologies... Étonnant n'est ce pas ?

C'était une question purement rhétorique et Bergeau se leva pour faire les cents pas dans la grotte. Avait-il omis quelque chose ? Oui des quantités de choses astromiques mais qu'importait ? Elle n'avait pas besoin de savoir plus de choses pour l'instant, elle n'avait pas besoin de connaître le gouffre béant qui habitait son coeur, elle n'avait pas besoin de savoir ce qu'il avait perdu en quinze millénaire. Le jeune dieu revint en direction de ses deux compagnons et se rassit à leur côté ayant retrouvé son sourire. Le jeune dieu souffla, elles n'étaient peut être pas mortes après tout toutes deux étaient immortelles et savaient fort bien se débrouiler sans lui.

-Si tu as des questions sur moi je me ferai un plaisir d'y répondre mais pas maintenant puisqu'il est temps de t'apprendre qui est Dorian. Dorian est lui aussi un gardien de Kairec, un mage incroyablement puissant qui a défié la mort plusieurs fois. Il fut mon maître à une époque et j'ai beaucoup appris de lui. La dernière fois que je l'ai vu nous nous battions côte à côté mais il a du battre en retraite ses pouvoirs s'étant épuisés. Le dieu marqua une pause à se triste souvenir. Plus important ! Tout me porte à croire que Dorian est ton ancêtre ! Après tout si Pandémon t'accompagne c'est qu'il y a bien des raisons... Si tu as des questions tu les poses une fois chez toi !

Bergeau évalua la dernière question de la jeune femme, la téléportation était apparemment le moyen le plus simple pour se rendre chez elle. Il suffisait qu'elle pense et ils seraient arrivé avant même d'avoir pu dire ouf. Sinon il n'avait qu'à plonger dans le boyau qui menait au lac, retenir leur respiration jusqu'à la surface puis traverser une ville regorgeant de danger et probablement de gens mal intentionnés qui recherchait Bergeau... Seul il aurait peut être prit ce trajet à risque mais avec une novice qui savait à peine balbutier sa magie il n'en était pas question ! Et puis la deuxième téléportation n'est pas si terrible que ça, des maux de tête, un mal de ventre tout au plus. Le dieu observa le vomit au sol, mais visiblement les nouvelles générations étaient moins résistantes aux nouveaux modes de transport. Bergeau eut envie d'éclater de rire mais se dit que ce n'était vraiment pas correct et puis la jeune femme comptait sur lui. Comme pour la rassurer le petit dieu attrapa sa main, Pandémon s'était lové contre elle, aucun problème.

-Je peux te demander quelque chose ? Raconte moi à quoi ressemble ta maison.

Impossible de sentir venir un tel piège pour un novice, avant même qu'elle puisse prononcer un mot le dieu s'était faufilé dans son esprit et ils étaient arrivé chez elle. Elle lui en voudrait peut être mais au moins elle n'avait pas eut le temps d'être anxieuse et puis l'air inerloquée qu'elle affichait désormais était tellement hilarant qu'il aurait été capable de le refaire si il le fallait ! Mine de rien le dieu de la lumière n'avait rien perdu de son espièglerie et ses bêtises. Non, le jeune homme malgré ses quinze mille trois cent ans demeurait un grand enfant qui refusait de grandir mais n'était ce pas normal pour quelqu'un qui avait cessé de vivre pendant tant de millénaire.

12-08-2012 à 23:03:16
bvfsdrvfgzbuefeziou pardooooon. ;; (oh et laissez-moi mourir pour cette fin qui torture mon pauvre petit coeur.)

D’amers fantômes dansaient juste là, hoquetant, surgis de son passé. Ils riaient, d’un rire ébréché, crissant dans la nuit noire, aux accents brisés. Brusquement, les yeux de la jeune femme s’ouvrirent, dévoilant leur délicate couleur ambre, parfumant l’air d’effluves de miel fleuri. D’un mouvement lent, elle se redressa parmi ses couvertures et ébouriffa ses cheveux dans un geste nerveux. Elle souriait. C’était un sourire absurde, de ceux qui n’ont pas lieu d’être. Celui-là aurait dû disparaître il y avait bien longtemps déjà, c’était certain. Pourtant, il lui semblait entendre une voix, serpentant sur son cœur, qui marmottait des mots bien connus : il ne fallait pas laisser les émotions prendre le dessus. Mais la jeune femme n’était que flamme d’une passion inconnue à ce monde, que tornade de bonheur douloureux, perdu dans ses souvenirs, tempête qui s’étouffait à de douces brises quand elle se mêlait à la foule grouillante, au dehors. Alors, elle gardait son sourire, et c’était celui-ci qui amenait les mots à ses oreilles : quelques phrases, toute la souffrance d’une vie, qu’elle tentait de réparer avec tendresse. C’était sa manière à elle d’agir : guérir le cœur des innocents pour qu’ils se mettent à croire, eux aussi, à une magie souveraine, qui régirait le monde plutôt que les voix rauques de minables improvisés seigneurs de guerre.

Elle guérissait le corps de ces hommes perdus, blessés, rongés par des maladies qui, si longtemps, lui avaient été inconnues, dans un monde qui, pour elle, n’était que sourire et promesses d’avenir ensoleillé. Les corps guérissaient, sans que trop souvent, elle n’offre le sien. Un hoquet de dégoût l’agita quand elle se souvint de cet homme braillant son désir, à l’haleine entichée d’alcool, avec ses mains qui glissaient sur sa peau. La jeune femme était éprise d’un monde de rêves et, chaque jour, elle s’étonnait en silence de le voir disparaître un peu plus. Il n’y avait plus rien de Kairec dans la foule de passants pressés, se bousculant les uns les autres en grommelant ; il n’y avait plus rien de Kairec dans cet état policier qui abattait des innocents sans se soucier de châtier leurs propres crimes. Il ne restait plus rien, sinon un simili-bonheur que vomissaient en chœur tous ces inconnus qu’elle laissait derrière elle. Elle souriait, de ce sourire absurde qui lui donnait un air de tendresse infinie. Une sorte de douceur qui vous riait au nez, se moquant de vous pour s’éclipser sans jamais donner son nom. Elle s’étira hors de ses couvertures et appuya machinalement sur le bouton du téléviseur. Sans égard pour l’avancement de la journée, elle s’habilla, ne prêtant attention qu’aux boîtes de médicaments entreposés dans les étagères, prêts à servir au cas où un malade lui tomberait dans les bras. Elle n’écoutait les informations que d’une oreille distraite : elle ne s’était jamais vraiment faite à la technologie.

Ce fut une seconde trop tard qu’elle fit volte-face, lorsque la voix insupportable du présentateur se mit à parler de magie. La jeune femme constata, déçue, qu’elle avait raté les images commentées par cet homme inconnu qui offrait son image à la ville entière. Son cœur se serra tristement, pris dans l’étreinte mortelle d’une douleur qu’elle connaissait à présent trop bien. Il ne s’agissait probablement que d’un autre descendant, peinant à faire surgir une étincelle entre ses doigts, que l’on avait abattu sur la place publique, sous les applaudissements assourdissants des spectateurs. Une grimace tordit ses lèvres : elle avait renoncé depuis longtemps à assister aux exécutions, même dans l’espoir de retrouver un gardien, bien trop dégoûtée par les hurlements riants de la foule qui se massait. Le monde était vraiment pourri. Elle ne perdait pourtant pas espoir, douce flamme qui lui susurrait qu’un jour la magie ramenée ferait de ces pauvres gens perdus des camarades, habités par la joie, dans la justice et la liberté. C’est à ce rêve, qu’elle gardait en tête en hommage à un amour perdu, qu’elle songeait lorsque l’image sur le téléviseur vacilla pour passer en mode conversation. Ce n’était vraiment pas le moment. Docile, elle se mit au garde-à-vous, comme l’exigeait la procédure, réprimant une nouvelle grimace qui aurait révélé son tort. Ses yeux étaient perdus dans le vague, mais ce n’était pas quelque chose que l’on pouvait lui reprocher. Une voix rauque grésilla dans l’air.


« Soldat. »

Elle ne se souvenait que trop bien des bancs de l’école de médecine, de tous ces mots qui virevoltaient à la folie devant ses yeux. Et le souvenir était encore amer des moments infinis où il fallait se battre, tirer, se battre encore. Abattre, peut-être ; c’était la seule chose qu’elle avait oublié. Elle n’en pouvait plus de regarder mourir des innocents, et de sentir l’odeur dégueulasse des éclaboussures de leurs organes s’accrocher à son visage. Elle avait trouvé absurde d’apprendre à tuer pour apprendre à guérir. L’explication, quoique logique, n’en était pas moins grossière : un médecin rompu à agir dans des situations urgentes n’en serait que trop dangereux s’il venait à basculer dans le camp adverse. Le rôle de la formation militaire avait donc été de s’assurer que les étudiants rejoignent les opinions de l’état policier. On ne faisait pas oublier à une jeune femme ayant vécu quinze mille longues années avec le souvenir d’un amour trop vivace l’espoir qu’elle en tirait que son monde vienne à renaître. Pourtant, sa formation faisait d’elle une réserviste, que l’on pouvait donc affecter à des missions lorsque les effectifs venaient à manquer. Ou, songea-t-elle dans son silence, lorsque la situation était trop dangereuse pour risquer la précieuse vie de ces hommes construits sur du mensonge. Cela faisait d’elle un soldat. Autant qu’elle le pouvait, la jeune femme détestait ce mot.

« Nous avons un problème, soldat. Peut-être en avez-vous entendu parler ? Enfin, laissez, je vais vous débriefer la situation. Il s’agit d’un être magique resté en latence depuis bien longtemps qui s’est, au cours de la journée, libéré. Il semblerait qu’il se déplace par l’usage de sa magie. Comme vous le savez, la procédure exige qu’un éclaireur soit lancé avant de risquer l’assaut complet. La mission est située dans le quartier où vous vous trouvez actuellement, c’est pourquoi vous allez vous en charger. C’est un honneur pour vous de servir votre pays, mademoiselle. Rompez. »

La voix grésilla une dernière fois, alors que les coordonnées de l’endroit s’affichaient à l’écran. Une nausée agita la jeune femme, qu’elle réprima, d’un geste de bon sens. Ne sachant pas comment avançait le jour, elle enfila une veste de trekking, ne dissimulant qu’à moitié ses habits plus féminins. Les yeux baissés, elle laissa la distance se dévaler toute seule, roulant sur le bitume, parmi les voitures vrombissantes, se mordant les lèvres de nervosité. Il était clair qu’elle devrait probablement mentir. C’était la règle d’or : protéger tout le monde. Silencieuse, elle se glissa dans la maison.

Et son cœur manqua un battement.
Minable, minable, minable, minable. Son sourire s’était figé, gardant toute cette tendresse passerelle enfermée dans une douce latence. Elle se sentit basculer, aux prises d’une tornade qui, depuis longtemps, n’était que douce bise, caressant ses cheveux d’un geste fantomatique. Et toutes les flammes gardées brûlantes par l’amour se ravivèrent un peu, tandis qu’elle s’efforçait de ne rien laisser transparaître, outre ce regard dans le vague qui s’accrochait à des songes séculaires.


« Bonjour. »

Minable, minable, minable. Elle avait toujours cru ne jamais le retrouver, et pourtant, il était là, ranimant dans son cœur tous les souvenirs de baisers enfantins, de moments passés blottie contre lui, de promesses d’avenir radieux, de voyages. Toutes les effluves de fleurs qui battaient à tout rompre, s’affolant dans l’air. Toute cette vie bruissant, pulsant à l’infini, au rythme de la magie. Toute une vie de mondes oubliés, de portes refermées. Tout un amour dérobé. Ses yeux se posèrent sur l’angle d’un mur, grand ouverts à des parcelles de rêves. Elle n’était rien qu’une enfant qui n’avait fait que grandir, pendant des siècles.

C’est un regard outrageusement sérieux qu’elle posa sur son amant perdu.


« Je suis une voisine. Vous avez fait beaucoup de bruit, alors je me demandais si vous aviez besoin d’aide. Peut-être ferai-je mieux de m’éclipser pour vous laisser vaquer à vos occupations ? »

Il ne fallait pas qu'ils se rapprochent, pas qu'ils se retrouvent. Il ne fallait pas. Aimer, c'est protéger. Il fallait qu'elle le protège.
Elle se sentait minable.
MINABLE.


12-08-2012 à 23:55:57
Je pense que ton esprit regorge de question et je vais tenter d'y répondre mais avant toute chose laisse moi me présenter. Mon nom est Bergeau.

Bergeau? Quel nom étrange mais si joli... pensa la jeune femme.

Comme Pandémon l'a fait remarquer il y a quelque minutes, je suis un dieu, le dieu de lumière mais aussi un gardien de Kairec.

Un dieu? Rien que ça? Muette de surprise, Tristana le laissa poursuivre.

J'ai approximativement quinze mille trois cent ans si mes calculs sont bon mais pour un dieu cela équivaut à seulement trente six ans. Je me suis réveillé de méditation il y a à peine une heure, des personnes m'avait enfermé dans un étrange bâtiment mais j'en suis sorti plutôt bruyamment et à vrai dire je ne doute pas que toute la ville soit au courant.

Il n'avait pas tort, les informations s'écoulaient à la vitesse de l'éclair dans la presse! D'ici quelques heures, son intervention passerait certainement aux informations... La jeune femme n'en revint également pas qu'il ait pu survivre autant de temps. Elle le vit ensuite sourire.

Je suis comme ça je penses aux choses après les avoir faites.

Et ils avaient ce défaut comme point commun...

Comme tu as du le voir je suis un peu... Perdu dans cette... Ville, ayant dormi quinze millénaire j'ai du mal avec les nouvelles technologies... Étonnant n'est ce pas ?

Elle opina simplement et le regarda se lever et faire les cents pas puis revenir vers eux.

Si tu as des questions sur moi je me ferai un plaisir d'y répondre mais pas maintenant puisqu'il est temps de t'apprendre qui est Dorian. Dorian est lui aussi un gardien de Kairec, un mage incroyablement puissant qui a défié la mort plusieurs fois. Il fut mon maître à une époque et j'ai beaucoup appris de lui. La dernière fois que je l'ai vu nous nous battions côte à côté mais il a du battre en retraite ses pouvoirs s'étant épuisés.

Le dieu marqua une pause, elle se retint avec peine de l'encourager à poursuivre. Mais il le fit de son plein gré.


Plus important ! Tout me porte à croire que Dorian est ton ancêtre ! Après tout si Pandémon t'accompagne c'est qu'il y a bien des raisons... Si tu as des questions tu les poses une fois chez toi !

Cette dernière phrase la coupa dans son élan. Mais bon, une chosé était sure, elle avait déjà une piste concernant ses origines magiques. L'homme fit une courte pause puis saisit sa main.


Je peux te demander quelque chose ? Raconte moi à quoi ressemble ta maison.

Elle commença à visualisa sa petite villa, telle une photo de carte postale avec son petit jardin aux multiples fleurs. Mais elle se focalisa sur le séjour. Puis une sensation étrange prit possession de son être et avant qu'elle puisse réagir, elle se retrouva dans ce même séjour qu'elle venait de visualiser. Elle grogna avant de ciller en pressant sa paume gauche sur son front. Ils s'étaient encore téléportés. Tout tourna autour d'elle et elle chuta, brisant dans sa chute deux vases blancs contenant des roses blanches et rouges. Par chance, elle n'avait pas cogné sa tête sur le canapé juste derrière. Elle se prépara à pester quand la porte de la maison s'ouvrit, quelques mètres d'eux.

Bonjour.

C'était une jeune femme très belle aux yeux ambrés qui paraissait vraiment mal à l'aise. Par réflexe, Tristana saisit un coussin et le plaça devant l'entre jambe du jeune dieu qui se saisit de l'objet recouvert de velours bordeaux. Quelle situation embarrassante.

Je suis une voisine. Vous avez fait beaucoup de bruit, alors je me demandais si vous aviez besoin d’aide. Peut-être ferai-je mieux de m’éclipser pour vous laisser vaquer à vos occupations ?

La rousse se leva précipitamment et rejeta une mèche de cheveux lui tombant devant les yeux.

Je suis simplement tombée, tout va bien! Mais euh...

Elle tourna la tête vers Bergeau puis reporta son attention vers la jeune femme et fronça les sourcils. Elle décela quelque chose dans son regard, ou plutôt dans son fort intérieur. Une petite étincelle. Elle avait déjà fait ça auparavant, et ça se passait toujours pars accident comme à cet instant précis. Elle pouvait parfois lire dans les gens, comme ça. Une des nombreuses manifestation de sa magie.

Vous vous connaissez?

Non, elle devait faire erreur. Elle secoua la tête.

Euh je n'ai rien dit... Vous désirez autre chose?

Pandémon, installé sur le canapé de velours rouge, observait la scène sans bouger.

~Beware~

Côté sucré et kawaii de Tristana : http://www.youtube.com/v/6md5RSnVUuo
Magie de Tristana : http://www.youtube.com/v/UQkxNbgohPg

Léo, tout simplement : http://www.youtube.com/v/tQyEUhedqDY (Juste parce que cette musique est trop démente)

Za, simply Za : http://www.youtube.com/v/24Lm4ue3Fbc
13-08-2012 à 02:06:30
- De la magie ?

Il la fixa avec un regard bovin durant quelques secondes. Bordel, c’était ça les mages qui peuplaient les légendes ? A moins que ça ne soit des histoires d’horreur à la base… Oui, cela expliquait à peu près tout. Mais là n’était pas la question, est ce que ce putain de barbu maîtrisait vraiment la magie ? Ce n’était pas un tour de passe-passe ou alors des effets de la drogue ? Malgré toutes les explications qu’elle pouvait trouver, pas une seule n’était potable. Pour autant qu’on puisse considérer le fait qu’il existe des élus capables de maîtriser une force surnaturelle comme étant une hypothèse acceptable.

- En effet, ça me parait évident. Quoi d'autre ? Tu croyais peut être que j'étais un alien et que je nous avais téléporté ici grâce à ma technologie extraterrestre ? T'es plutôt affolante, là. Mettre trois plombes à piger qu'on n'apparaît pas à plusieurs kilomètres de la ville sans un petit extra... Mais bordel, on a fais un lavage de cerveau à la mémoire collective ou quoi ? C'est de quelle genre l'Histoire qu'on vous instruit à l'école ? Il y'a quinze mille ans, on savait encore ce qu'était la magie, tout de même.

Il lâcha sa tirade sur le ton de celui qui a trop vécu. Amélia mit encore quelques temps avant d’en saisir le sens. Ce type avait quinze mille ans ? Il était quand même plutôt bien conservé… A croire que c’était un abonné des salons de remodelage.
Mais ses yeux ne mentaient pas, ils portaient en eux les reflets de milles souffrances. Il s’agissait d’yeux bien trop vieux pour leur corps, des puits d’une histoire sans fond. La jeune femme comprit qu’il ne mentait pas.


- Ecoute, je veux bien faire un effort pour être sympa, mais te moquer de mon âme de bon samaritain puis déclarer d'un air émerveillé que tu viens d'intégrer la réalité des choses, c'est poussé le bouchon un peu trop loin.

Il fallait avouer qu’elle aimait bien son ton agressif, au moins il avait de la conversation. Et un culot énorme. Dorian, vu qu’il devait s’agir de son prénom, agissait comme quelqu’un qui n’avait plus rien à perdre, un condamné à mort en fuite. Sous le regard toujours médusé d’Amélia, il se releva tranquillement et se tint en face d’elle. Merde, elle devait relever la tête pour le fixer en face.

- En attendant, c'est pas tout ça, on discute, on discute, mais la minute est passée. C'est pas sympa de me faire manqué à ma parole ! J'avais dis une minute quoi, t'aurais au moins pu faire l'effort, je sais pas moi, de me tuer dans le temps imparti ou de ne rien faire du tout en attendant que je t'envoie quelques flammes à la figure pour te régler ton compte rapidement.

Il était définitivement d’un autre monde. Ou alors d’une autre époque. Cependant son flegme désintéressé arracha un sourire à la jeune femme. Elle avait enfin trouvé quelqu’un avec qui elle pourrait jouer. Une pelote de laine à titiller, un immeuble à gravir. Parce que franchement, rien ne devait être plus amusant que de faire chier ce gars-là.
Dorian se déplaça lentement, traînant des pieds et voutant ses épaules, vers une petite table munie d’une unique chaise à laquelle il s’assit. On sentait dans ces gestes le vieil homme derrière le corps encore jeune, le poids des ans sur ses épaules devait être immense.


- Du coup, je ne peux que constater que la minute s'est bien foutue de ma gueule puis s'est barrée sans prévenir personne. C'est trop tard pour te faire la peau maintenant... On verra ça plus tard.

Bon. Au moins il en avait terminé avec l’idée saugrenue de la tuer. C’était déjà ça de gagné.

- T'as des questions peut être ? Ou des trucs à me dire. On a la nuit devant nous -étant donné que tu l'as gâchée-, alors te gêne pas surtout. J'avoue que je sais pas trop ce que je vais pouvoir faire de toi. Autant passer le temps du coup.

Et le voilà prêt à faire la conversation. C’était définitivement un homme bien étrange, mais Amélia comptait bien s’en accommoder. De toute façon, si elle n’obtenait pas son soutient, elle resterait coincée ici. Elle commença par la première chose qui la taraudait.

- Mais… La magie, tout ça… C’est dans les vieilles légendes uniquement !
- J’ai l’air d’une légende ? Répondit-il, narquois.
- Bah je sais pas, tu veux que je te colle une balle dans le crâne histoire qu’on vérifie, Papi ? Lui rétorqua-t-elle d’un ton mordant.

Il haussa les sourcils, peut être surpris d’avoir trouvé quelqu’un capable de lui répondre. La jeune femme enchaîna.


- Et on est où ?
- Dans une grotte sous-marine.

Elle eut de nouveau l’impression de suffoquer. C’était bien trop bas pour qu’elle puisse le supporter. Elle voulait s’envoler, rejoindre les étoiles. Le sol représentait pour elle bien trop de mauvais souvenirs pour qu’elle souhaite y passer du temps. La conversation continua.

- Donc t’es un mage et t’as quinze mille ans, c’est bien ça ?
- Ouais. T’es lente à la compréhension toi.
- Ce qui veut dire que toutes les légendes que j’ai lues sont. Vraies ?
- Bah je sais pas, j’imagine qu’elles sont plus ou moins proches de la vérité.
- Dans certains vieux livres il est raconté que tous les habitants du Kairec de cette époque fuyaient un grand fléau…

Il pencha la tête en avant, intéressé. Cette discussion était vraiment hallucinante. Amélia continua.

- Il s’agissait d’un mage. Il terrifiait toute la région à cause de son immense pouvoir.

Son interlocuteur bougonna. Elle eut un sourire narquois.

- Il arrivait à casser les pieds de n’importe qui à qui il parlait. Ses talents de chieurs étaient sans commune mesure. Il s’appelait… Daurie. Non. Doron ? Ah je sais ! Dorian, voilà !

Dorian la fixa de nouveau un moment avec un regard digne des plus belles bêtes d’abattoir avant de comprendre. Il lâcha un juron d’un air mi-amusé mi-furieux et fixa Amélia d’un regard noir. Sans se démonter, cette dernière enchaîna avec un autre sujet. Elle attrapa une malle anonyme dans un coin, la posa en face de la table où était assis le mage et s’assit dessus avant d’allonger les jambes et de poser ostensiblement ses deux rangers juste sous le nez du barbu.

- Je ne sais pas ce que tu faisais avec cette bombe, mais ça ne pouvait être que dans mes intérêts. On ne fait pas sauter un immeuble si on ne veut pas renverser le gouvernement.

Il lui jeta un coup d’œil plus sérieux. En un instant, ils comprirent tout deux qu’ils œuvraient pour la même cause. A quelques détails près. La jeune femme avait envie de lui poser des tas de questions sur la vie qu’il avait menée, sa longévité exceptionnelle ou même les principes de base de la magie.

- C’est un peu triste et hirsute ta grotte, je te ferai visiter mon appartement si jamais tu veux bien sortir de là. C’est quand même plus confortable.

D’où lui venait ce soudain élan de sympathie ? Elle n’en avait strictement aucune idée, mais elle n’aspirait plus à se confronter au mage. Au contraire, il la fascinait, c’était un être entièrement nouveau et elle avait soif d’apprendre.
Amélia décida de poser une dernière question, après il se démerderait pour faire la conversation.


- Tu peux me raconter un peu comment… C’était ?

Et dans ses yeux brillaient milles et unes autres interrogations.
13-08-2012 à 18:29:14
-Bilan ?

-3 morts, éventrés ou décapités sauvagement par, semblerait-il, une épée. Scientifiques. 7 blessés, touchés quand l'Homme Lumière a exploser notre matériel ou par les ricochets des balles. A noter, un autre scientifique en état de stress intense. Il a été interné. De ce que j'ai compris, l'HL l'a emmené de force dans l'ascenceur qui menait au hall. Là-haut, étant donné qu'il était placé juste à côté de l'Homme Lumière, il s'est fait mitrailler par nos hommes et par miracle s'en est sorti qu'avec des blessures bénignes. Et un traumatisme. Il dit de l'HL, je cite , qu'il "avait un regard terrifiant, mais serein, et assoiffé de sang."

Liwan lacha un grognement désapointé. Il était pas présent lors de la fuite de l'Homme Lumière comme on le surnommait déjà dans tout les médias, et le regrettait amèrement. Aucun Chasseur d'Etres Magiques n'avait été sur place, et sans eux, les soldats de la compagnie ne pouvaient rien faire.
Il survola le hall du regard. Des éclats de verre brisé gisaient à terre, les murs et le plafond étaient tapissés d'impact de balles et une légère odeur de brûlé, vestige du combat qui s'était déroulé ici empuantait l'air.

Sans sourire, il gratifia son interlocuteur d'un bref remerciement et rejoignit Loïc qui s'entretenait avec une CEM.
Celle-ci semblait préoccupé.

-D'après les dires de ceux qui ont participé à l'assaut, il est invulnérable! Apparemment une sorte de bouclier l'entourait et il projetait des boules de lumières partout. Pire, quand les scientifiques lui ont tirés dessus avec les Déchargeurs à Energie, il aurait souri! On est tombé sur un os, croyez moi.

Et elle s'éloigna d'un air découragé.
Sans se concerter, Liwan et Loïc sortirent dehors en évitant les débris sur leur passage.

Liwan contempla le ciel gris et pollué de Kairec, que l'on apercevait qu'entre deux grattes ciels immenses. On était en fin d'après midi. Quelque part dans la ville se trouvait le plus puissant Être Magique qu'ils n'avaient jamais rencontrés. L'Homme Lumière. L'HL. Assurément un futur grand fléau pour la ville.
Des journalistes se précipitèrent vers eux en baraguinants des questions stupides et agaçantes. Liwan dégaina son Berreta 92, une vieille arme largement dépassé dont il s'était toutefois entiché et tira une fois aux pieds de ces putains de casses-pieds. Avec des cris d'abord de terreur puis d'indignation, les journalistes se retirèrent précipitamment.

L'air désaprobateur de Loïc l'obligea à se justifier:

-Je suis fatigué et énervé. Et puis les Kaireciens ont assez été abreuvé d'information à ce propos. Ça va finir par ternir la réputation de l'agence, tout ce bordel.

Son compagnon passa sa main dans ses cheveux gominés et réajusta ses lunnettes noires.

-On l'a retrouvé et un assaut massif va être tenté à son encontre. Un soldat éclaireur a été envoyé pour cerner la situation. Dix CEM vont participer. lui informa-t-il.

Liwan éclata de rire.

-Les attaques frontales, très peu pour moi. Je Chasse en petit groupe ou pas du tout. Et c'est entre ma proie et moi.

-La proie et nous. rectifia Loïc.

-Si tu veux. Bien. En tout cas je vais rentrer tranquillement chez moi et vais attendre avec impatience le résultat désastreux de la confrontation.

Sur ces paroles il se détourna et marcha vers "chez lui", en vérité un petit appartement minable près d'un grand building fait de verre et d'acier, commun mais légèrement plus grand que la moyenne.

Il laissa errer ses pensées et sans se nrendre compte il se retrouva à quelques rues de chez lui. Liwan se rendit soudain compte de sa soif et rentra dans un bar. Moderne, comme tout les autres, gris, comme tout les autres, et toutes en formes cubiques et carrées, comme tout les autres. Il était plutôt rempli, mais l'ambiance était feutrée et triste.
Il commanda une bière pression et le propriétaire le la lui fournit sans une parole et sans le regarder.
Liwan déplorait la façon qu'avait de plus en plus les gens à devenir mornes et sans couleur, à l'image du monde où ils vivaient tous. A toujours maintenir une disante entre eux et les autres. Lui il était impulsif et peut-être violent, il ne vivait que pour la vengeance mais il avait une vraie raison de vivre. Pas comme ces gens pressé qui remplissaient leurs journées d'un maximum de rendez vous pour ne pas se reposer et remarquer la futilité de leur vie. Ils se débattaient dans ce monde impitoyable pour se sentir exister.
Lui il était peut-être impulsif, sans doute violent et meurtrier, avait pour horizon qu'une possible vengeance, mais au moins, il avait une raison de vivre, il n'était pas creux. Il vivait sa vie à fond, sans cesse en danger, sans cesse au bord du gouffre. Il avait frolé plusieurs fois la mort. C'était son boulot et il l'adorait. Comme qua...

Un énorme vacarme retentit. Une lumière jaune illumina la rue et soudain, une vague de chaleur déferla sur eux, explosa la vitre et balaya le bar. Liwan se sentit projeté en arrière et heurta quelqu'un, une table et finalement un mur. Des hurlements de panique et de douleurs s'élevèrent. Le mur sur lequel il avait atteri s'effondra sur lui même. Liwan roula pour éviter les débrits et évalua la situation. Seul un pan de mur était resté debout. Le toit était tombé en travers de la pièce mais ne l'avait pas touché. Il faisait noir, c'était la nuit -il était resté si longtemps que ça ici ?- et des incendies commençaient à se déclarer. De la fumée s'élevait d'un peu partout. Le bar se trouvait à la lisière de l'explosion qui avait dévaster le quartier et n'avait pas été pleinement touché. En voulant s'écarter des décombres du bar, il trébucha sur un corps ensanglanté d'où s'échappaient quelques gémissements. Blessé grièvement. Peut-être mortellement. Liwan n'apercevait pas son visage dans l'ombre de la nuit. Il l'acheva d'une balle. Le coup, sec, résonna un instant et déclencha quelques énièmes cris de panique.
Il hocha la tête, excedé. Les gens étaient si... peureux. Au moins, cette explosion les réveillerait de leur léthargie.

Liwan s'aventura dans la rue. Des voitures dont il ne restait que des carcasses gisaient, éparses. Tout les lampadaires avaient été expulser de leur socle et plus aucune lumière n'éclairait le quartier.
Il remarqua que du sang qui coulait sur ses flancs au moment où la douleur, perçante, se manifesta. Il arracha le bout de verre brisé avec un grognement de douleur et le jeta rageusement sur le sol. Il se confectionna rapidement un bandage avec son T-shirt déchiré - sa veste en lambeaux ne pouvait même plus servir à ça - et se remit en marche.
Plus il avançait, plus l'inquiétude s'emparait de lui. Le centre de l'explosion se trouvait apparemment près de chez lui. Ce doute se mua en certitude quand il contempla les ruines fumante de l'immeuble près duquel il habitait. C'était le centre de l'explosion.

Un mot, un seul, lui échappa des lèvres:

-Merde.

MUSIQUE DE COMBAT: http://www.youtube.com/watch?v=BHRyMcH6WMM
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