Liwan Sayn Chasseur d'Êtres Magiques

08-08-2012 à 16:39:08
Il tapait fébrilement du pied sur le sol marbré de la petite salle où il se trouvait. Décorée avec la simplicité luxueuse que seuls les gens riches pouvaient se permettre, ses murs étaient gris-clairs avec pour seule décoration un grand tableau de Van Demilte, une explosion colorée composée de circonvolutions abstraites qui réhaussait parfaitement la pièce un peu froide. Deux meubles seulements avaient été installés ici. Le canapé confortable, d'un noir profond dans lequel il se trouvait et la petite table basse en verre transparent sur laquelle il avait d'abord posé les pieds afin de prendre une position agréable.
Il avait fini par les oter au bout d'une demi-heure d'attente. Il s'impatientait et il hésitait à s'éclipser. Mais on ne posait pas impunément un lapin à celui qui dirigeait la firme pour laquelle il travaillait. Qui plus est un des personnages les plus puissants de la ville de Kairec. Alors il prit son mal en patience et se remit à fixer le mur parfaitement propre qu'il savait coulissant qui pouvait s'ouvrir d'un instant à l'autre pour le convier à entrer.
Les yeux dans le vague il se remémora son travail de ce matin.


***


Ils l'avaient rattrapé au fond d'une rue sans issue, bien éloignée du centre ville où la poursuite avait commencée. Ils étaient exténués mais la cible était en fin coincée. Elle avait le regard farouche, des cheveux longs et ondulés et une certaine... animalité.
Elle jeta un regard à l'immense paroi qui l'avait interrompue dans sa course folle et cracha:

-Partez! Ou je vous tue!

Il lança à son compagnon, évidemment dans son éternel costume noir, avec ses éternelles lunettes noires, ses éternels cheveux chatains gominés et son éternel face impassible:

-Qu'est ce que t'en dis Loïc ? On abandonne après deux heures d'une âpre traque, et ayant enfin réussi à la rattraper ? Ou on fait-fi de ces menaces et on la tue ?

La fille sursauta et avec un cri jeta sa main en avant. Une flammèche pitoyable vola sur quelques centimètres et s'éteignit avec regret. Loïc daigna accorder un regard intéressé la cible puis se tourna vers lui.

-Tu sais bien qu'on ne tue pas, on attrape. Apparemment elle a encore un pouvoir latent, bien qu'extrèmement faible. Elle fera un sujet intéressant pour les gars des labos.

La fille écarquilla les yeux et sortit brusquement un pistolet de sous son T-Shirt en lambeaux. Elle le pointa sur eux.

-Plutôt mourir que devenir un sujet de laboratoire à qui l'on fait des expériences horribles! hurla-t-elle.

Sans plus se préoccuper de l'arme qui le menaçait que de la flammèche de tout-à-l'heure, il fit à son comparse, triomphant:

-Ah! Tu vois, elle est d'accord avec moi!

Loïc émit un claquement de langue agécé et il se résigna à capturer la cible. Ils ne s'appréciaient pas vraiment, lui et Loïc. Ils se considéraient tout deux avec un respect mutuel mais n'avaient aucun lien sinon celui qui les faisait travailler ensemble.
Il s'approcha de la fille avec circonspection. Elle allait tirer, il le sentait aux tremblement des doigts sur la gachette, au yeux déterminés et à la façon de l'arme vibrait.

Il plongea sur elle.

La détonation retentit.

Dans ces moments-là, une adrénaline énergisante l'envahissait et le temps semblait ralentir. Pas beaucoup, non, mais très légèrement. Sur une échelle de 1 ( 1 étant le temps normal) , il était à 0,9. Suffisament pour, d'un geste extrèmement vif intercepter la balle avec sa main.
Ce qu'il fit donc.
Chez n'importe quel autre personne, le projectile transpercerait la chair de la paume. Pas chez lui.
Il n'était pas n'importe quel personne.
Et il n'avait pas une main faite de chairs et de peaux.
Il referma sa main sur la balle. Intact. La fille lâcha une exlamation de stupeur. Déjà il était sur elle. D'un direct bien placé, il l'envoya heurter le mur avec violence. Elle s'effondra, assomée. Non pas assomée, debout. Groggy mais debout. Surpris par la résistance de la cible, il n'esquissa aucun geste pour éviter la jambe qui allait le faucher à la hauteur des genoux. Qui ne le faucha pas. Loïc était intervenu. La fille était paralysée, scotchée à la paroi par des minuscules arcs de cercles électriques qui l'enserrait au niveau des jambes et des bras. Loïc appuya sur un bouton située en dessous du manche de son Lanceur Electrique. Le corps de la cible tressauta, traversée par une violente décharge. Sa tête s'affaissa. Inconsciente.

Ils ne s'appréciaient peut-être pas mais ils formaient une équipe efficace. La meilleure des CEM. Chasseurs d'Êtres Magiques.



***

Le mur coulissa, l'arrachant à ses pensées. Une voix s'éleva de nul part, à la fois métallique et douce.

-Veuillez entrer, Mr Sayn.

Obéissant à l'injonction de la voix, il s'engouffra dans l'ouverture qui s'offrait à lui. Il atterit dans une pièce blanche. Entièrement blanche, propre comme jamais il n'aurait cru possible. Le bureau en bois vernis marron foncé posé au milieu de la salle détonait au milieu de toute cette blancheur. Blancheur accentuée par la baie vitrée qui occupait tout un pan du mur derrière le bureau et qui ajoutait une luminosité éblouissante à la scène. Il cligna un instant des yeux. Une fois son regard habitué, il aperçu un homme assis tranquillement derrière le bureau. Il ne voyait pas sur quoi il était assis. L'homme l'interpella:

-Mr Sayn. Veuillez vous asseoir s'il vous plait.

Il s'apprétait à faire remarquer qu'il n'y avait pas d'endroit ou s'asseoir mais il retint ses mots juste à temps. Une chaise venait d'apparaitre en face du bureau, sans doute grâce à un mini-élevateur sous le sol de la pièce.
Il s'asseya. L'homme devant lui dégageait un aura et un charisme extraordinaire mais aussi effrayant de puissance. Cet homme était sur de lui, puissant, et impressionnant. Pourtant physiquement il n'avait rien d'extraordinaire. A part ses yeux. Des yeux cristallins d'un bleu de glace, froids, qui vous transperçaient et donnaient l'impression de lire en vous.

-Bonjour Mr Sayn. Comment allez vous.

Il ne répondit pas. Il avait très bien qu'il n'avait pas été convoqué ici pour discuter de son état de santé.

L'homme pencha la tête sur le côté, attendant manifestement une réponse. Il ne contait pas donner satisfaction mais le regard - ce regard terrible qui démentissait la mine avenante de son possesseur - qui le percuta avec violence le poussa à s'incliner.

-Bien Mr Flint. Très bien.

Son patron s'humecta les lèvres, apparemment satisfait.

-J'imagine que vous ignorez pourquoi vous êtes là, Sayn.

-Oui.

Un temps d'hésitation.

-Monsieur.

-Et bien c'est pour parler de vous, Sayn. Juste pour vous informer que malgré vos remarquables efforts, je sais tout sur vous.
Tout.

Ce dernier mot vibrait de menace, il s'en rendait compte, et il ne s'amusa pas à feindre l'ignorance.

-Comment ? demanda-t-il simplement.

-Je suis un homme puissant, Sayn, cela ne vous aura pas échapper. Je dispose de bien des ressources. La plupart que n'imaginez même pas. Mais ce n'est pas le comment qui nous intéresse, c'est le quoi. Voyez vous, quand je l'ai appris, l'ironie de votre situation m'a presque fait rire.

Presque, nota Sayn.
Un homme comme ça ne riait jamais.

-Et oui! Comment un descendant des êtres magiques pouvait-il se retrouver chez les Chasseurs d'Êtres Magiques,de plus un des plus efficaces, et, au vu des rapports que je n'ai pas manqué de lire, un des plus virulents! Donc je vous le demande, Liwan Sayn. Un prénom et un nom qui auraient du me mettre la puce à l'oreille d'ailleur. Indubitablement Vieux-Kairecien.

Liwan n'hésita pas une seconde. Sa vie était en jeu, les manières bienveillantes de Flint ne le cachait pas. Et puis ces yeux ne manqueraient pas de déceler ne serait-ce qu'une once de mensonge dans ses paroles.
Il se mit à parler:

-Quand j'étais jeune - je devais avoir trois ou quatre ans - mes parents se sont fait attaquer. Il me parlaient sans cesse d'Être magiques et de toutes sortes de fariboles qui m'émervaillaient et me passionnaient. Mais ce jour là, ils m'ont défendu de parler de ça. Quand les deux hommes ont fait irruption chez nous, ils leurs ont dit que je n'étais pas leur enfant, qu'ils m'avaient recueilli il y a quelques jours de cela et, je ne sais pas par quel miracle, les deux hommes les ont cru. Ils ont tué mes parents et m'ont coupés les mains. Parce qu'ils trouvaient ça drôle. Quand je leur ai demandé " Pourquoi ? " Ils m'ont répondu " Pour éradiquer tout les êtres magiques du Vieux Kairec et leur descendance de cette ville. "

J'ai survécu à mes blessures et me suis mis à haïr ces Vieux Kaireciens et leurs descendants. C'était à cause d'eux que j'avais perdu mes parents. S'ils n'avaient pas existés je serais heureux, et entier. Je les hais car au dela de tout, j'en suis un et cela m'a toujours obligé à me cacher comme une larve, de trahir des amis et de m'enfuir, toujours. J'ai survécu mais à quel prix! Celui de mon honneur et de ma décence. Alors je les hais ces Êtres. Je les hais et aucun d'eux ne devraient vivre.

Mr Flint désigna les mains noirs sombres et brillantes que Liwan portait.

-Et vous vous êtes procurés ces magnifiques mains en adamantium par je ne sais quel moyen, sans doute par le biais de ma société et vous êtes entrés chez les CEM. Qui sont les hommes qui vous ont amputés ?

Liwan répondit avec froideur et dureté:

-Peu importe qui ils sont. Ils sont morts.

Mr Flint eut un sourire entendu puis le congédia.

Liwan sortit. Une goutte de sueur perla de ses cheveux du même noir que ses mains. Il prit un ascenseur. Le Bureau de Flint était au faîte du plus grand immeuble de la ville et descendre par les escaliers étaient un exploit que personne n'avait encore tenté.
Ses pensées s'entrechoquaient dans son cerveau en ébullition. Il jeta un bref coup d'oeil dans le miroir dans l'ascenceur et recoiffa ses cheveux en batailles. Ses yeux verts examinèrent d'un oeil critique ses vêtements, souples afin de pouvoir se déplacer facilement, et noir comme tout CEM se devait de porter. Il réajusta son col. Il grimaça un sourire crispé à son reflet. Bon. Raté pour l'aspect naturel et cordial. Il était trop bouleversé par son récit. Il avait toutefois omis un détailà son patron.

Sa haine marchait aussi pour ceux qui avaient employé les CEM qui avaient brisé sa vie.

A terme, son but était de tuer celui qui contrôlait tout ça. A terme, il tuerait Flint.




Theme song:

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08-08-2012 à 18:11:54
Han, j'aime la situation de ton personnage :3.
Il est un peu spéciale dans sa manière de raisonner, mais je demande à voir à long terme !
08-08-2012 à 19:42:43
Son caractère sera évidemment approfondi durant l'histoire. Par contre j'ai l'impression que je suis pour l'instant le seul "nouveau" de Kairec.

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08-08-2012 à 19:50:38
En effet :D. Tu devrais être content, on va te chouchouter et tout ! :3
08-08-2012 à 19:53:50
08-08-2012 à 21:00:36
Mais si chouchoutez moi, chouchoutez moi, et puis après je VOUS ENFONCERAIS UNE DAGUE DANS LE D... euh... je veux dire je vous calinerais en retour.

MUSIQUE DE COMBAT: http://www.youtube.com/watch?v=BHRyMcH6WMM
03-09-2012 à 11:51:50
J'ai trouvé une chanson thême pout mon perso!

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