[Déplacé] En contemplant le silence

04-04-2017 à 22:09:21
Privée de sens, la vie continue. Mais elle continue de travers.
Risotto, personnel accompagnant, gastrite somnambule qui veut des millions qui en veut approchez-vous nous en avons, qui veut du blé veut du blé a mangé son pain blanc? Nous sommes tous arnaqués nous sommes tous des millions, qui veut du pain, du pain et des jeux par millions nous voulons. Qui a demandé le premier lève la main Slim Shady a parlé et Jacadi a dit que celui qui veut mourir lève le doigt dans la chatte, violé et le pavé mange la face du perdant, loser abattu, tu en veux encore ? Nous en avons, nous en avons, qui veut des miettes de mon cerveau, il est en or massif, le sang coule par mes oreilles c'est du sport de les supporter, tous ces dépressifs abattus à rabâcher rebattre les oreilles de leurs conneries battus, t'as bu, t'as sombré, tu crèves, vous êtes des millions, des millions et si tu ne te relèves pas, et alors, et si tu ne veux pas te sauver, ne te sauve pas alors, et si tu veux mourir qui t'en empêchera ? Je prête les mots à un autre pour mieux me dédouaner, je les loue à l'unité ou au million, qui en veut ? Faites-les passer à la télé, les mots ou les morts? Quelle importance, ce que vous voulez, tant qu'ils y passent, qu'ils y passent. Brouillez les oeufs les antennes les écoutes, embrassons-nous dans le triangle des Bermudes, c'est si loin, mange donc, mange je te dis, salope.
Qu'est-ce que tu fais quand t'es sur le lit blanc en fer, ça bout ça bout, la tension est parfaite, l'oxygène ne manque pas dans votre sang c'est à l'extérieur qu'elle manque, mais à qui est-ce qu'elle manque cette salope, il ne faut pas pleurer, non je pleure pas, je gueule, j'en ai marre, rendez-moi j'exige, dents crispées sur rien sur le pain blanc que j'ai mangé, sur le cul de l'infirmière qui me laisse seul.

Mais je n'ai pas compris, monsieur. Qui a été violé ?
Dents crispées.


oO Explication Oo
  Ce texte est beaucoup plus personnel que les autres et difficilement explicable - d'autant qu'il touche à des sujets sensibles. Il est en lien avec le thème mais l'ensemble passe d'une pensée à l'autre à la moindre inflexion, sans chercher de fil rouge. Je me suis baignée dans mes ressentis comme j'ose rarement le faire en écriture, c'est pourquoi le texte aura une étrange fonction d'indicateur de proximité (rires) : les personnes qui me connaissent le mieux (ma soeur, avec qui j'écrivais) ressentiront en me lisant des choses fortes, et moins on me connaît moins on ressent quoi que ce soit, j'imagine ! C'est truffé de références, de phrases entendues, de sentiments éprouvés un quart de seconde.
  L'ensemble, c'est à la fois le raffut et le silence qui règnent souvent dans ma tête. Quand je repense à certaines choses, j'ai à la fois l'impression de contempler un mur blanc, le vide absolu, et celle d'être au centre d'un champ de bataille plein de trop de bruits, de mouvements, de couleurs, de violence. Il est étonnant que les deux puissent être à ce point simultanés, se mêler à ce point et sembler indissociables.
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