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24-01-2014 à 23:13:49
La vacuité des jours défunts qui sont partis, qui ne sont plus là, même ma mémoire a du mal a tourner sa face tuméfiée et trouée vers ce temps là, quand tout était beau, tout si bien. Je ne sais plus quand exactement, l'année dernière- ça semble si loin quand on le dit comme ça, ça semble hors de portée alors que si je tendais le doigt je pourrais encore caresser tout ce que ces jours m'ont laissés dans le coeur ; pourtant je vie pourtant je meurs chaque jour une agonie et plus de lumière qui sourie seulement les ténèbres et le silence, je n'ai jamais écouté ce genre de chansons dans le bus, quand je vois le monde gris il ne me fait plus sourire, avant j'aimais cet hiver morne et froid qui m'enserrait tout entier et maintenant j'ai tout le temps froid, je ne m'appartient plus et mes doigts tremblent, je cherche mon reflet dans la glace et ce n'est pas moi, c'est différent, ça n'a pas vraiment mon visage,je ne lis pas ce que je suis sur toute cette chair dégoûtante, qu'est-ce que je fais encore là avec ce corps, il est si encombrant, je voudrais m'en débarrasser et devenir une bourrasque, même pour un instant même si mon existence consisterait en une fraction de minute à souffler sur le bitume drapé de feuilles. Je ne sais plus ce que je dis. Une vague souffrance m'agite les tripes, j'ai la nausée parfois en ce moment, j'imagine les cicatrices sur mes bras, je cherche la manière dont je pourrais cacher l'odeur du vomis. Dans la foule les gens sont trop nombreux et je ne veux plus manger mais je m'y force chaque jour, parce-que demain, demain- demain quoi ? Demain. C'est tout. Je sais que demain sera meilleur. C'est un demain lointain, il n'est pas si visible, un peu flou, ce demain flotte loin de moi, mais c'est tout mon espoir. Demain je ne serai plus seul, demain je serai beau, demain j'aurai des ailes et elles ne brûleront plus, demain demain demain ton refrain obsédant de demain et aujourd'hui un calvaire, chaque jour une nouvelle torture je ne dors presque plus, c'est comme si mon âme se flétrissait lentement et si je devenais incapable d'écrire ou de dessiner ou de rêver, même de lire, qu'est-ce que je deviendrai déserté de ces grâces, que serais-je sans elles si fraîches si belles si grandes, je n'arrive pas à pleurer même dans le noir et pourtant je suis tout le temps au bord des larmes, mes gestes sont suspendus au dessus d'un gouffre d'agonies multiples et de souffrances languissantes, je veux faire du mal à ma chair, à mes tripes, à mon teint, je veux me griffer d'acier et frapper contre les murs, je veux vider mon estomac dans les toilettes et aller à la gare, regarder les gens dans mon manteau noir, serrer mes bras contre moi et poser ma pochette puis attendre le train et sauter. J'essaie d'imaginer comment mes membres vont se disperser et sauter sur les rails, je me demande si je resterai entier, à quel point serais-je écrasé, ou bien si le choc me disloquera ou me tuera sur le coup, est-ce que je survivrai à une chute de tel endroit, quelle coupure pourrait me tuer ? Je suis lâche dans chacun de ces songes noirs il y a une main qui se tend, quelqu'un pour me sauver, je n'arrive jamais à aller jusqu'au bout, même en pensée je cesse, je me retiens- quelqu'un me retient mais peu importe, c'est un symbole. Peut-être que je ne veux pas vraiment mourir Si c'était le cas je serai déjà enterré non ? Peut-être que c'est juste une manière d'interpeller le monde, peut-être que je ne suis pas assez doué pour vivre mais pas apte à mourir non plus, peut-être que je suis malade d'existence, peut-être que je ne peux pas réellement aller jusqu'au bout de ma route tortueuse parce-que j'ai peur de ses méandres, et s'ils me conduisaient dans des endroits dangereux, des lieux scabreux car ennuyeux, je veux dire ces mots riment, ils ont forcément à voir l'un avec l'autre et rien n e'est pire que l'ennuie, il tue l'âme, je ne veux pas perdre mon esprit, il est censé prendre son essor pas vrai ? et pas se flétrir et mourir, il ne doit pas crever, c'est mon seul trésor, ma richesse je ne peux compter sur rien d'autre et si je devenais fou si j'étais déjà fou est-ce que le monde est fou, est-ce que je suis assez vaniteux pour douter de la santé mentale et du bon sens de tout le reste du monde est-ce que je suis assez bête pour croire que j'ai raison et que tous les autres on tord, est-ce que je suis convaincu de détenir le secret du bonheur, de mon bonheur, personne n'est censé savoir mieux que moi et pourtant tout le monde a l'air fixé sur un but commun, avec une réalisation aux antipodes de ce que je trouve naturel, je ne supporte plus ce lycée, j'ai l'impression de retenir mon souffle là-bas et pourtant je parle, il y a des bonnes personnes, je les aime bien, mais ça ne me fait rien, ça ne change rien, c'est toujours aussi dur, c'est toujours si oppressant et barbant et dénaturalisant sans que je ne puisse rien y faire puisque nous sommes piégés, nous devons tous suivre un même chemin, il y a une vie à mener, une seule, elle n'est pas pour moi et pourtant c'est celle là ou rien du tout, j'aimerai être un clochard c'est mon rêve en réalité, je veux vivre hors du monde, loin des gens, mais je ne peux pas, il y a ma famille, mes amis et comment pourrais-je écrire comment lire comment dessiner hein ? Errer, errer, voir, sentir, mais mon corps est inapte, il est faible, mon nez ne connait pas les odeurs, mes yeux sont si médiocres. Je peux tout juste marcher, marcher encore, avancer sans connaître les plaisirs du corps, âme emprisonnée, esprit stupide, traînant, et j'erre, je veux chanter mais je n'ose pas, si quelqu'un m'entendait et se rendait compte que ma voix est si laide, je n'oserai plus après, alors je me tais.
Puisque la vie est dur je veux fuir son étau. Je suis un couard, et mon courage moribond ballote accroché à un cœur éclaté. Demain, toujours demain. Je veux dormir cette nuit et rêver de Demain, je veux vivre ce Demain et connaître intimement le bonheur. Demain. Encore Demain toujours Demain puisque Demain, c'est mon espoir, c'est ces gens là, c'est cette fille là, ces imbéciles qui me tendent la main dans mes cauchemars éveillés, ces fous qui bercent mes rêves malades. Ils sont Demain, je suis Demain, je dois tenir pour Demain.
08-02-2014 à 23:02:27
Pourquoi ? Pourquoi ? La question pend à mes lèvres à mes doigts, elle me ronge le coeur. Je ne comprend pas. En fait si, je comprend, mais c'est si douloureux, j'ai toujours su que j'avais l'air froid et sans sentiments, que je ressemblais à une citadelle imprenable. Pourquoi ? Pourquoi les gens demandent-ils toujours plus, pourquoi je ne donne pas assez, est-ce que je dois me flétrir dans leur souffle est-ce que je suis une floraison empoisonnée ? Pourquoi ? Pourquoi. Je sais depuis longtemps que ce monde n'est pas pour moi, ça n'a pas été difficile à comprendre. C'est si profond, ancré ; je le sais, il y a des années en lames de couteaux que je sais, des années qui m'ont glissés dessus comme les tranches brillantes d'un rasoir et je suis écorché maintenant, mais ma peau pelée fait des murailles, et je suis à l'abris, à jamais seul. J'ai cru que si le monde n'était pas pour moi, il y aurait quand même des gens qui l'étaient, eux, mais je me suis trompé comme toujours, c'était faux, tout est faux. Il n' y a pas de gens pour moi, il n'y a rien pour moi, je serais toujours seul et incompris car je suis une aberration. On me dit, regarde comme tu es intelligent, regarde comme ton imagination est forte et je ris au fond de moi, parce-que je suis comme un bad trip déformé, une créature issue d'un rêve, qui se meurt dans la réalité, impossible à atteindre pour toujours à tous ceux qui le veulent. On ne peut pas m'attraper, même quand on pense me toucher, puisque personne ne me connait, c'est une impression. Pourquoi ? Pourquoi quoi. Je ne donne pas, je n'offre rien, je suis une multitude du hasard qui se délite à l'infini loin de tous. Quand j'ai l'impression d'être seul et creux, que tout est vide autour de moi, que je flotte dans un néant à mille lieux du monde et des gens, je rejoins juste la matrice, mon ventre maternelle de vide et de solitude. C'est là qu'est ma place, hors du monde, hors du tout. J'aurai mieux fait d'être un rêve qui s'éteint, un rêve qui s'écrase au réveil contre des paupières chuintantes, j'aurais mieux fais d'être un lambeau de rêve qui se dessèche sur un cil. J'aurai mieux fait de ne pas exister vraiment me contenter d'un inconscient collectif et visiter le sommeil des gens, leur apporter quelque chose puis m'évanouir à leur réveil, j'aurai mieux fait de ne pas être là puisque je suis incapable de vivre, incapable de montrer, d'être perçu. Je n'existe pas je crois, on existe au travers des autres il me semble et les autres ne me connaissent pas, personnes, ils sont tours persuadé de quelque de faux. Ca ne me gênait pas tellement, ça ne me gêne toujours pas, de toute façon je devrai me faner seul. Je pensais juste pouvoir faire de quelques personnes mon monde, et je leur ai donné mon futur, tout mon avenir, je l'ai pensé et retourné, puis je leur ai offert, aujourd’hui je suis incapable de le voir sans elles, et pourtant ça n'a pas suffit car rien ne suffira jamais, personne ne fera mon monde, jamais personne, personne personne personne je suis seul pour toujours incapable d'être touché par qui que ce soit, tout le monde tourne ses yeux et on passe au travers on reste figé sur moi qui ne suis pas là, ma route scintillante de futur est un ruban coupé, j'en crève. Je crève de vivre, je ne pensais pas qu'un coup viendrait d'ici, c'est toujours là où ne regarde pas que se terre le danger, c'est comme ça, on ne peut pas regarder partout à la fois et mon malheur est d'être aveugle, je ne consiste en rien de tangible de toute manière je suis une montgolfière d'air qui dérive pour toujours. J'ai la nausée à force de ressentir, je suis trop petit pour tous ces sentiments. Je vais vomir mon coeur et l'écraser sur ma joue. Tourniquet gelé crissant qui dévore mes entrailles je suis rongé de l'intérieur et perdu presque interloqué même, désabusé en fait, désabusé bêtement à me demander Pourquoi puisque tout était si clair pour moi, Pourquoi sans cesse et ça résonne dans ma tête pourquoi pourquoi je suis tranché débité je suis mort, c'est tout.
08-02-2014 à 23:11:56
Mais crève avec tes pourquoi cesse un peu de poser des questions et repose toi imbécile, tu n'as pas compris que tes plaintes se répercutent sans que personne ne les saisissent jamais ce sont des nuages qui dérivent et on les regarde passer sans les comprendre ô le mystère insondable des étoiles résident dans ta complainte, elle est froide et lointaine comme les astres que je regarde la nuit à travers les nuages, je ne les vois pas vraiment je suppose qu'il en est de même pour les autres ma vie ils la voient de loin et ils se demandent ce que je suis, même ceux qui me pensent me comprendre ne le font pas c'est impossible peut-être et j'ai peur que tout ne soit jamais que solitude dans mon existence morne, si même mon avenir m'abandonne, mon eux à l'infini que j'ai rêvé et chéris tendre rêve tendre futur bercé au bord des cils au bord des lèvres, murmurés et choyé mais en vain à mon dam en premier. Le futur s'en va doucement il s'éloigne je fais face à la noirceur, c'est finis, mon futur ne croit plus en moi, moi je crois en lui, j'ai une foi inconditionnelle et stupide pauvre imbécile sale con cesse de croire, on t'a dis que ce n'était qu'une névrose jaillie du berceau de l'humanité vagissante. Je suis si las en réalité un linge mouillé qui bat dans la brise et s'y déchire encore et encore et encore et encore et encore pour toujours.
08-02-2014 à 23:36:25
Je suis blessé c'est ça au fond non ? Je suis touché au coeur je suis estropié de l'âme, atteint au milieu et j'en crève mon dieu je me sens agoniser je me vide doucement rongé d'acide et d'amertume pourtant j'ai un rire qui me mord les lèvres j'ai envie d'éclater en cynisme façon bombe nucléaire et d'aller me faire du mal devant un miroir je veux pleurer face à mon reflet en me mordant la langue et souffrir encore. J'ai l'impression qu'on m'a trahis je ne sais pas si je peux me remettre de ça, c'est comme une souillure indélébile tracée à jamais je suis dégoûtant de déception je conjugue trop vite à l'éternité je le sais mais c'est comme ça, je me sens entaillé et déchiré plus profond que les entrailles par ces mots qui sont tombés comme une sentence à mes craintes à ma douleur secrète à tous ce dont j'avais peur et qui maintenant se confirment parce-que mes chimères ne s'infirmeront jamais au fond, elles viennent toujours m'aboyer dessus une fois que les crois loin et me mordent le coeur et mangent mes rêves dévorent déchiquettent éparpillent mon bonheur. Je tape lentement comme pour un requiem, je n'ai même pas de rage au fond de mon coeur sordide et vide je suis juste asséché et taris plein d'une désillusion qui se fait les dents sur moi. Sectionné. Crevé encore toujours, juste crevé à tous les sens du terme et laissé pour mort sur le bord de ma vie, le futur m'a laissé il pense que je ne suis pas pour lui- il me rejette et me tiens loin il crache sur mes rêves et piétine tout, il pense que je ne peux pas, qu'on ne peut pas, que lui et moi ne sommes pas nous, qu'il y a lui et moi et que je vais aller seul et lui aussi, il pense que je peux faire tout ça tout seul et je n'en suis pas capable qu'aurais-je dû dire faire montrer pour lui faire comprendre ? Être présent chaque fois être là toujours et parler et parler et laisser tout se détruire dans mon crâne au rythme de maux de tête, laisser les impératifs qui me tuent la santé et me font trembler de stress de côté, même si je ne demandais que ça ? Et ramper après, revenir pleurer parce-que je n'aurai rien réussir une fois de plus je suis un échec un échec constant, je suis une vie avortée une existence détruite qui fait semblant et s'agit encore et oh je trompe encore des gens, c'est fou je pensais que tout le monde verrait que je n'en vaux pas la peine elle a raison de ne pas avoir foi en moi je suis nulle je suis à vomir je sens de nouveau le dépit qui me submerge et me bouffe oh je le sens si fort il est là il fait danser mes doigts et j'ai envie de pleurer et de gerber sur le clavier de le tremper et de me cogner la tête il y a tant de violence enfouie en moi qui surgit mort-vivante et m'agit j'ai envie d'hurler et de taper contre les murs de me faire mal j'ai besoin de me faire du mal, j'ai besoin de crier et de sentir que je suis là parce-que je me décompose en mot je me défait et je suis là à taper sur le clavier pour ne pas faire autre chose en attendant que ma rage ne passe mais je sais qu'elle va partir et que je serais de nouveau las et vide que je vais redevenir glauque sordide et comme une vieille maison en ruine abandonné je suis froissé déchiré, je meurs je ne suis pas mort, pas encore, je suis en agonie depuis sept ans au moins qui aurait cru que ce serait si long. J'ai des choses qui s'accrochent en lambeaux à mes lèvres et me crépitent sur la langue j'ai un haut de coeur comme si j'étais en mer parce-que le marée de mes sentiments m'emporte et je voudrais suinter de tristesse pour tout expulser tout à l'heure encore je pensais au futur, merveilleux futur, et maintenant il est là déchiré qui trempe dans mon vomis. C'est finis, c'est passé, je suis de nouveau las et fatigué, j'ai l'impression d'avoir essuyé la tempête et maintenant je coule, je coule lentement et je me laisse happer puisque ça ne vaut pas la peine je suis trahis et seul encore un fois, la vie est un carrousel et je reprend toujours le même cheval boiteux après un tour sur le grand étalon. On en revient toujours à l'abandon à la douleur, c'est le pain des gens comme moi dégoûtants à vomir c'est le lot des créatures qui veulent fermer les yeux et s'en aller, partir. Partir en voyage, un long voyage un voyage aux confins où tout est apaisé. Et dormir là-bas pour toujours en se laissant aller, enfin.
08-02-2014 à 23:47:14
Flétris décomposé et réduis en poussière au vent qui s'éteint tourbillonne échelons de la douleur déportés en mots. Un champ de fleurs calcinées qui se déploient dans la brise et mes yeux qui s'éteignent et mes mains qui se prennent dans les toiles de la mort mes doigts qui tombent qui se posent et dorment, dorment loin de mes paumes et mes poignets muets. La ville qui tombe en ruine et les forêts qui brûlent la mer qui s'assèche retombe en pluies acides, les parvis fondent les maisons s'écroulent les abîmes qui s'ouvrent n'ont pas de lèvres mais ils mâchent et je suis leur nourriture une vague bouillie de sentiments une pâte immonde où s'agitent des choses crevées mais tenaces dans la mort. Coupé en mille et rien. Dévolu à la douleur, je suis adepte de la souffrance, ma maîtresse est aiguisée et elle crisse. J'avale des mots et j'en crève, chapelets de phrases comme des bouts de charbon qui vont me réduire en cendres et me jeter dans les bourrasques et le vent qui s''engouffre dans le vide je suis mangé par les étoiles aux branches pointues qui cachent leurs bouches derrière les nuages la lune veut me dévorer et le soleil me boire je suis à consommer avant un certain temps je me demande si le monde entier cherche à me tuer avant ma date de péremption, c'est peut-être ça au fond. Mais non pas vrai, le problème vient de moi je suis le seul fautif à être si. Tellement. Et pas assez. Toujours ça, et là, là, chut, tu vas réveiller ceux qui dorment tais toi et va te coucher dans tes draps et gémis de l'intérieur comme une bête mourante tu n'es qu'un animal avec ton corps plombé de mots comme des cartouches de pistolet et ton coeur qui saigne, tu le sens qui fuis, mais ce n'est jamais finis, ce ne sera jamais finis avant d'être finis tu sais.
08-02-2014 à 23:49:58
Trahis une fois de plus comment ais-je pu ne pas le sentir venir ? On est toujours trahis même par la douleur des autres elle vient vous ronger et elle s'adresse à vous dans des termes secs qui confinent à un art brutale et corrosif. On pourrait résumer ça à une lapidation.
13-06-2014 à 18:29:43
L'aube fine et ses hanches qui dansent, ses hanches qui balancent,
La pluie dorée sur la blessure, chante, ondule comme le drapeau,
D'un pays de mille ans aux pauvres dunes grises, oublié sur la berge,
Dans la boue d'une rivière, asséchée, détournée, ses fluides retraçant,
Les contours d'une enfance, dans un long champ de blé, loin des mers,
Les rivages de branches, ballottant les fruits mûrs, l'écume rouge des pavots,
Et des pétales de toi, sur la grève onduleuse, des feuilles sur les joues... Et des pétales de toi, loin des lèvres, où naguère se posaient des oiseaux de dentelle- plus légers que l'aurore, plus volatiles qu'une aile, de libellule éteinte, posée sur le ruisseau, du réseau de tes veines, sous tes paupières closes... Les champignons trempés de miel, les cils papillons de fortune, les yeux bateaux dans le naufrage, la pommette en relief, qui se colore aux ombres, et les creusées dans la chair, encrées au pinceau des âges. Les buissons qui s'agitent et terreau réunie sur tes dans les paupières.
13-06-2014 à 18:37:52
Murmure de l'eau courante où courent mieux les pieds nus, l'herbe grillée de juin sur la paume des mains, sur les poignets fermés les langues des champs de blés, la grande aventure des nacres qui se brisent, sur la terre dans le tracé des astres, tombés, et la poussière du rêve qui s'entend dans la voix, de cet enfant perdu au regard d'orfèvre, créature alanguis dans la boue des rivières, qui se nourrie de pollution et oeuvre bouche ouverte, recrache des joncs tressés qui finissent plantés, dans le coeur des amants enlacés sur la cendre, de leurs promesses mortes assassinées hier. Les doigts serrés contre le manche d'une arme, les doigts serrés sur la lame du couteau, ils prennent des rasoirs ensevelis dans la pupille tranchante, liment leurs traits granitiques en cherchant une parole pour sanctifier leur perte. Ouvrent des portes au vent le long de leurs bras grêles, combattent avec leurs os des journées d'horreur sombre. Les cheveux emmêlés dans la terre retournée de leur tombe sauvage, ils brûlent de se confondre en une étreinte noire. Ils mélangent leurs veines et s'oublient dans le coeur de leur prochain tout proche, ils s'allument aux briquets de leurs lèvres sanglantes, recousent leurs artères à l'ombre des grands chênes. Une stèle frémit et chante, sous la terre des doigts jouent du piano, les dents des fauves qui claquent, animés dans la danse, les bulles qui montent et crèvent, les joies qui s'invertissent dans le grognement phare où entre-dévoreront des morts déjà rongés, bouffés d’adrénaline jusqu'au fond des caveaux de leurs côtes brisés sur la pierre des montagnes de l’incompréhension où gît l'humanité refait à coup de marteaux, les lutins qui s'enflamment et les fées déchirées à la cime des prés vont perdre leurs beaux yeux, s'enchâssent les astres noirs sur le collier des âges, tombent les cieux par pans entiers, les flûtes qui s'animent sur les lèvres des morts.
17-07-2014 à 23:32:25
Dans des pays inconnus où l'ombre retombe sur les cheveux du vent, là où les bretelles de bois s'épanouissent sur des landes endormies, où les yeux de l'aurore pleurent des nuages plein d'orage, où les licornes s'enchaînent aux montagnes dans un doux chant de mort. Là où les collines roulent comme des épaules semées d'épaisses forêts, où les monts s'abandonnent aux chants douloureux des bourrasques qui brûlent, où des lèvres de mer jettent l'océan aux confins des villes désertes. Dans ce pays où les gens ne tissent plus les ténèbres que de leurs doigts coupés, où les joues se flétrissent sous la caresse d'une main trempée d'un feu soufflé du fond des forges de verre. Au fond des ravins gîtent des fées cannibales, des sphères d'étoiles se balancent aux branches les plus pointues, celles qui saignent le ciel, celles qui s'aiguisent aux grêles de l'hiver et aux couteaux brûlant de l'été. Les branches fleurissent sur une douce musique, épanouissent des joues et des paupières fermées, des lèvres en bouton exhalant le sommeil, les cheveux s'y dessinent en feuilles gorgées de sèves et les sables dansent au pied des arbres, s'agitent au son de sonneries d'écailles, de langue pointue et d'yeux métalliques.
Glissement. Les nuages dont le remous fait naître une pluie fine, comme les mailles d'un filet d'argent. Des lettres pâles qui s'inscrivent dans la mousse, dessinent des phrases horribles et prophétiques. Un enfant les relit du bout des doigts cent ans après la pluie, apprend son nom, apprend la mort du temps. Les animaux l'entourent et cherchent son souffle pour y revivre encore ; ils sont morts depuis des millénaires, ils gisent dans la poussière et leurs os lui font une cage, une amure, un habit. Il se mettent en branle pour l’accueillir, il est tombé du ciel d'une cité démente depuis ce jour sombré dans l'océan. Sombres abysses ouverts comme de grandes plaies, les ténèbres en sont le pus noirâtre. Des forêts irisées, des aiguilles qui brûlent, marquent, trempées dans la sève des arbres empoisonnés. Un rire sombre et sans joie agite la société. Les nouveaux-nés s'embrasent dans le ventre maternelles, ils naissent étoiles de feu et vont se perdre au fond des grottes et des marais ; de vieilles choses pâles qui attendent depuis longtemps, si longtemps, tirent les ficelles, empoisonnent des villes depuis longtemps, si longtemps, elles appellent leurs nouveaux enfants, pures étincelles, sacrifice, des temples enfouis où les vers sont des dieux, ils s'éveillent à nouveau, leur prêtres pullulent dans les artères du monde, et à la surface les âmes sont fauchées comme du blé par un dieu oublié.
Pendant ce temps, un dieu de pluies et de brumes se délite et ses fidèles disparaissent sous les aiguilles de tatouage. Des faunes morts parsèment les bois, et de leurs corps s'élèvent des enfants au regard triste et aux lèvres froides qui s'éparpillent aux quatre vents, semant la mort et la terreur.
18-07-2014 à 22:25:27
Dans mon cœur pamplemousse, viens planter tes dents jaunes. Juteux amère et pourrissant, des agrumes endormis qui retrouvent leurs acides. Le vent qui pose sur tes épaules des doigts réprobateurs, le givre sur la langue, les yeux crevés par les bourrasques. Oublié, sur le bord de la route, comme une étoffe d'écume portée loin du rivage, accrochée aux ronces. Les mûres grelottent, rongées du sel qui danse dans une brise saline égarée là, perdue en chemin. Elle erre, oublie, se délite et se perd. Doucement, le vent la rappelle vers les côtes, l'emmène à nouveau dans le creux moite des vagues. Roule, danse et joue, puis reprend son chemin. Et l'étoffe d'écume rejoins les embruns vifs, se renoue à la maille spumescente qui ourle l'océan, points de croix du ciel et des bourrasques, flanelle blanche crépitant sur les joues des marins. Eux voguent et fendent les vagues, comme de vieux dragons, traversent la mer d'un bout à l'autre des empires échoués. Leur trésors coulent en route, et leur cœur va avec. Ils s'éteignent tous dans un abîme lointain, au fond des océans, à l'abris des âges, et le sable froid préserve leur décomposition pendant de longues années. La pourriture, dans l'eau, ondoie et s'élance, fine, gracieuse, comme une once de soie neuve et liquide, la déliquescence omet de s'imprimer en lettres grouillantes pour se mettre à danser, et les phrases mortuaires s'y changent en langues de lumière et de sel, qui retissent sur les rochers coupants des sirènes invisibles. Elles n'attirent plus le regard que des étoiles fugaces qui toussent dans la fumée du ciel, s'endorment dans le sirop du temps, saoulées d'éternité. Dans un coma éthylique dû à l'alcool de songe, les soleils roulent au sol, comme des billes perdues. Ils vont se perde aux quatre coin du cosmos infinis, repousse les frontières des galaxies écartelées. Et les sirènes qui chantent se mettent à rire avant de s'envoler, de rejoindre le ciel, emplumées d'embruns froids qui vont griffer les lèvres d'un bambin sur une plage. Il tombe dans les vagues et meurt d'adoration pour le pierres qui crépitent au bord des côtes anciennes. Ses parents l'oublient tandis qu'il glisse des coquilles dans sa bouche, s'étouffe dans une saveur mouillée, salée, et les mollusques se mettent à glisser dans sa gorge, tombe comme de la mélasse dans ses entrailles soyeuses, et s'endorment dans la sylve satinée qui s'entrelace à l'ombre de son ventre, sous le palabre architecturale sordide de ses os emboîtés. L'enfant meurt dans les bras d'Océan, et les algues élèvent son fantôme pour en faire un des hérauts du vent. Le spectre cliquette comme une colonne vertébrale composée de trombones, de graviers et de coquilles nacrées.
Puis dans un roulement, tout s'éteint, et le théâtre obscène se met à tanguer, à vaciller, s'empourpre dans un crépuscule horriblement approprié. Le monde fait un pas de côté, et des cortèges entiers de rêves se mettent à brûler dans la fournaise des ombres. En un instant, tout s'est tus et l'univers est mort.
02-08-2014 à 01:26:18
Seul en la nuit, mais j'ai perdu la nuit, j'ai perdu les étoiles. On souffre du manque d'étoiles. Elles ont disparues, moi j'ai perdu le ciel et la terre, l'univers entier je l'ai vomis sur le sol et regarder couler, il s'est éloigné en glissant comme un spectre visqueux tout au bord des trottoirs. Pupilles voraces, iris en lames de couteaux. Un regard qui vous réduit en charpie. Et c'est le mien, dans le miroir, ce sont mes yeux qui me fusillent. Qu'as tu fais, honteux ? Qu'as tu gâché encore ? Que t'es tu interdis en étant rien que toi même ? Le plus douloureux, c'est sûrement de savoir que tu n'as été que toi, que tu as tout perdu en agissant le plus naturellement du monde. Comme c'est triste. Cesse de t'apitoyer, on retient les mots comme on retient ses tripes qui tentent de s'échapper, de glisser hors de la plaie dans un suintement sanglant et salé mais glacé. J'ai finis.
29-10-2014 à 01:30:05
Gerçure la plaie dans ton coeur avivée toujours ravivée encore elle brûle et suinte tu suintes comme une grande plaie il ne manque que le vent pour te bouffer les yeux mais il viendra il t'emportera comme de l'écume dans la brise, et le monde est un plage où cuire encore et encore sous le regard des autres. Cache toi dans l'océan de tes rêves pour les oublier, tue le doute et la peur dans tes rêves ces foutus rêves qui t'emportent et te mangent ils te mâchent doucement comme des énormes chiens fidèles et infernaux, je suis la boucle de l'enfer un monde tapis dans mon crâne qui cogne et qui veut s'échapper mais il ne trouve aucun moyen et quand je rêve que je peux voler il y a toujours des gens pour me tuer je ne peux pas voler même dans mes rêves, je ne suis jamais libre je te hais foutu corps prison dégueu avec tes changements tes envies tes tremblements et la mélancolie écrit dans ma chair qui continue de se réveiller parfois et qui mord à nouveau je te hais je voudrais te vider dans des toilettes et rire dans ma nausée je devrai te punir exécrable corps à la con qui me transporte sans daigner lâcher un jour je te jure que je te tuerais et tous mes rêves s'envoleront comme une nuée d'oiseaux décharnés dispersés comme un orage silencieux éclatant dans les entrailles grises du ciel les viscères marbrées d'éclairs du ciel gonflé comme la chair putride et gorgée de pourriture d'un cadavre.
01-02-2017 à 21:27:31
T'as le piano dans la peau, les touches dedans du corps qui remuent et qui chantent, le noir le blanc qui dansent sous le jeu des doigts gourds, les monochromes qui suent, les notes qui bondissent, dans la gorge investie, la vibration de l'amant qui claironne. Le son qui pénètre, qui suinte du corps de l'instrument, qui travaille dans la chair et se lance à l'assaut des veines dans le flot trublion du sang, les harmoniques, les sangsues dans l'oreille qui boivent les pensées, les liqueurs du crâne, les rêves sans nuit, les nuits sans sommeil, les matins qui s'étirent dans la moelle des articulations et saupoudrent la poussière des cadavres de songes sur la langue sèche, les papilles tellement rêches qu'on pourrait y craquer une allumette, le nez qui saigne des pensées mortes, les esprits tues qui oublient, se souviennent, qui murmurent, qui se taisent dans le jour. Dans la nuit les coussins se font moites et gluants comme des marais et la tête s'y enfonce, c'est un origamis froissé représentant un cercueil, avec les draps qui s'emmêlent qui collent et qui dévorent, qui s'accrochent à la peau, qui enveloppent comme un linceul, qui veulent assimiler la chair, le matelas qui digère, les oublies de la lumière grésillante du néon poitrinaire, quand les ombres s'éveillent et s'élancent dans la chambre, forment des voûtes et des lianes, des forêts de ténèbres qui dansent et s’accroupissent sur leurs racines pour pencher leurs canopées de cauchemars sur tes lèvres, la rosée nocturne semblable à du foutre sanglant éructé de l'érotisme macabre de tes rêves coule dans ta bouche, dans ta gorge, brûle les muqueuses, va incendier les liquides de ton ventre, la sarabande des tripes convulsées dénouées qui reforment des nœuds, le vitriol des larmes sur le visage tordu, froissé, visage en deux dimensions plat comme une feuille de papier qui se griffonne sous l'ombre de tes cernes, l'ombre de tes yeux aux pupilles immenses sans cesse épanchées dans l'orbite cave de plus en plus creusée par l'insomnie industrieuse aux doigts collants, aux ongles armés comme des lames de poignards qui tapotent le visage, de la pluie lourde opaque. Et c'est cette pluie qui cogne dans le soir sans se soucier des vitres, la pluie sauvage aux flancs moulés par le vent qui s'élance des sylves de nuages, qui bondit férocement comme un troupeau dément et s'élance à l'assaut des grands silences du ciel, crépitant sur la terre dans la fureur et dans le bruit, le bruit des cieux qui craquent-grésillent-s'embrasent, mêlé aux cris mourants du piano synthétique où tes doigts se déhanchent pour quelques dernières trilles, des oscillations maladroites des percussions fébriles avec des mains tremblantes qui titubent au bord de l'instrument, dérapent comme des gazelles blessées. Tes doigts s'égarent encore un peu et c'est la fin du chant, les touches qui retombent à leur place rejaillissant du corps, la pluie qui hurle seule, le silence dans ta peau- tu retombes comme un nuage de poussière comme les comètes visqueuses d'un millier d'expectorations lugubres. Tu t'étales sur le sol, plus rien pour te soulever, tes os perdent toute forme tes muscles sont digérés comme de la viande fondante par le silence vorace aux dents limés sur les tombes solitaires, il fait gris dans ta chambre, lumière des heures atones et lourdes défigurées par des orages fugaces. Il fait nuit noire dans ta caboche, tes yeux s'éteignent, tes lèvres pendent, tous les fluides de ton corps refroidissent et l’inique mécanique organique cesse de crisser dans les cavités du ventre, les entrailles s'endorment, les pensées implosent sur une fréquence apocalyptique, une vibration issue du tréfonds d'un abîme.
Les paupières cèdent et abolissent le monde.
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