Andore. [RP]

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08-08-2011 à 10:45:46
Zejaléa remarquait qu'ils s'éloignaient de plus en plus de l'endroit où il pourrait y avoir des chevaux. C'était normal car dans cette étendue déserte il n'y avait rien d'autre que des cailloux. Heureusement qu'elle avait pensé à faire de nombreuses réserves de plantes pouvant leur servir autant pour les soins que l'alimentation tant qu'ils étaient en forêt. Malheureusement, la marche soutenue qu'ils avaient effectué ne lui avait pas laissé assez de temps pour trouver du plantain, devenu rare mais toujours incontournable à ses yeux.

Elle réfléchit brièvement et décida de retourner dans le bois, aussi loin pouvait-il être. Discrète, seule dans la nuit, elle quitta le campement et se mit en route sous l'astre Sélène, titubant sous la fatigue qui s'emparait d'elle à intervalles réguliers, comme le flux et le reflux des vagues sur une plage. Zejaléa avait heureusement prévu quelques plantes revitalisantes pour tenir, et après un temps interminable, elle arriva enfin à la forêt. Il devait être au moins minuit sinon une heure du matin et elle était épuisée, mais elle ne pourrait repartir sans avoir trouvé ce qu'elle cherchait.

Alors, consciencieusement elle cueillit et ramassa du précieux plantain, des pousses d'arnica, du calendula et encore d'autres herbes. Elle s'allongea ensuite quelques minutes pour souffler et entendit un bruit dans les herbes. Levant la tête, elle aperçut le Loup qui accompagnait parfois Lifaen. Il avait certainement déplacé les herbes volontairement pour qu'elle le remarque. Se relevant, Zejaléa s'approcha de lui, lui toucha le poitrail et le laissa la renifler. Puis le Loup fit demi-tour, et la regarda dans l'idée évidente qu'elle devait le suite. La jeune fille acquiesça à cette silencieuse invitation et le suivit sur quelques centaines de mètres jusqu'à arriver à la lisière d'une petite zone plus dégagée. L'animal noble s'assit et tendit son museau. Zejaléa le salua alors respectueusement et avança dans la clairière. Elle savait déjà qu'elle trouverait un cheval là-bas, comme le Loup lui aurait indiqué, mais elle ne s'attendait pas du tout à sur ce quoi elle tomba.

Il y avait une jument noire couchée à terre qui souffrait, elle il semblait qu'elle soit en train de mettre bas ! Le poulain, noir également, était déjà partiellement sorti mais sa mère semblait ne plus avoir de force. La jeune fille s'approcha alors de la tête de la jument qui hennit d'un ton menaçant et s'agita. Zejaléa lui la caressa en soufflant quelques mots doux au creux de son oreille et la jument s'apaisa instantanément. Mais ses yeux lançaient un hurlement silencieux de douleur et d'épuisement. Alors Zejaléa passa derrière l'animal et tira de toutes ses forces en rythme avec les contractions de la jument sur les antérieurs du poulain. Elle commençait à désespérer quand enfin, le petit sortit totalement. Elle lui nettoya les naseaux et laissa les deux équidés prendre leur temps pour se lever, pantelants et épuisés, mais en vie. Elle caressa l'encolure de la jument, la remercia de lui avoir accordé sa confiance. Alors l'animal poussa un hennissement aigu et presque aussitôt un jeune cheval, noir également, apparut. Zejaléa n'avait pas besoin de mots pour comprendre. Cette jeune bête était un des fils de la jument, ou plus exactement une des filles et la mère en remerciement de sa bonté lui offrait le choix de voyager avec l'aîné du poulain frêle qui tétait avec un bruit de succion à ses côtés. La jeune fille regarda la jument dans les yeux et inclina la tête, puis elle partit avec la jeune jument laissant la mère et l'enfant à leur vie paisible dans la forêt.


Au retour, Zejaléa prit de nombreuses écorces en provision pour celle qui viendrait avec elle et qui semblait d'ailleurs assez contente. Elle attrapa des lianes solides qu'elle tressa ensemble pour constituer un ersatz de bride à la jument et attacha quelques sacs emplis de plantes sur son dos qu'elle profita pour inspecter. La croissance était finie, l'animal était jeune et solide, c'était exactement ce qu'il fallait au groupe. La jeune fille prit son élan et monta avec légèreté sur son dos après s'être assurée que cela ne surprendrait pas la petite jument. Fine et noire, elle était vraiment discrète, parfaite pour se fondre dans les ombres. Elle avança docilement où Zejaléa lui indiquait, et d'un pas tranquille, elles reprirent le chemin du campement. Zejaléa était épuisée, et vu où se trouvait la Lune, ce n'était pas étonnant, mais elle était fière de tout ce qu'elle avait accompli, et tant pis si Lifaen s'approuvait pas ! Elle se décida à nommer sa monture. Et après un temps de réflexion, elle se décida pour Brocéliande. Elle avait lu des légendes anciennes où ce nom s'avérait être celui d'une forêt magique et elle aimait beaucoup l'idée que sa monture porte ce nom. Alors Zejaléa s'endormit d'épuisement, sur le dos d'une petite jument fine, noire et calme qui s'appelait Brocéliande et qui la ramenait d'un pas tranquille à son campement...
08-08-2011 à 11:26:40
Kaalan, avant de s'endormir, se remémora sa rencontre avec le jeune adolecent ambicieux. Il l'avait plaqué contre le mur avec force, et Kaalan n'avait rien pu faire. Malgré son jeune âge apparent, Kaalan n'avait pas pu se défaire de l'étreinte du jeune homme. Il avait lors été obligé de parler.
Il l'avait d'abord tenté de se libérer, mias voyant qu'il ne pouvait rien faire. Il se décida à lâcher quelques informations. Il ne l'aurait jamais fait en présence d'un Garde, mais ce jeune homme était un enfant, et personne ne le croirait ...
- Oui, je suis un Chevalier, et alors ? Que va tu faire ? Me vendre aux gardes ?
Le jeune homme secoua la tête, et expliqua à Kaalan la situation de sa famille et ses ambitions. Kaalan, qui était décidé à tuer le jeune homme d'un coup de Dague rapide et puissant, se décida à attendre de voir comment la situation évoluait, touché par les intentions de l'enfant. Il ne tarda pas à le supplier de devenir un Chevalier.
- Bon, j'en parlerais à mes compagnons. Et je viendrais te cherché acompagné de quelques amis.
Kaalan aurait pu enmener le Jeune homme directement avec lui. Mais malgré la bonté d'âme qui ressortait presque de ce dernier, Kaalan ne pouvait pas se permettre de faire prendre des risques à ses amis. Sa promesse faite, l'individu le relâcha. Puis, Kaalan put s'enfuir.

Il ne savait pas si ses amis allaient approuver cette décision. Mais le personnel était toujours le bienvenue. Le lendemain, les Apprentis resteraient un peu pour tester les capacités du jeune homme qui se nommait Velk ...

Le ridicule ne tue pas.
Ce qui ne nous tue pas nous rends plus fort.

Donc ... Le ridicule rend plus fort ? -_-'
08-08-2011 à 12:30:13
Préférant croire que l'adolescent disait la vérité, Velk décida de le lâcher, et observa l'éclair blond retourner vers ce lieu qui lui serait peut-être enfin accordé : Le campement des Chevaliers du Feu.
Le jeune forgeron était tout excité. Il peinait à le croire. Sa mère avait dit vrai.
-Merci de tout coeur... Vous ne savez pas à quel point cela me comble de joie, dit-il en levant les yeux vers les étoiles. Papa, tu sera fier de moi... Je te le promet.
Il courut jusque chez lui si vite qu'il avait eu l'impression de s'être téléporté. Il ouvrit la porte bruyamment, la claqua, et prit Kire dans ses bras, le faisant tournoyer dans toute la forge.
-J'ai rencontré un Chevalier du Feu !!! Les étoiles ont exaucées mon voeu !!! criait-il en riant nerveusement.
Sa mère sortit de sa chambre en se frottant machinalement les yeux.
-Mais t'es pas bien ou quoi ?! Retourne te coucher !
-Maman, j'ai rencontré un Chevalier du Feu ! dit Velk en la prenant dans ses bras. Je suis fou de joie !
-Qu'est-ce que tu dis ?! Mais c'est impossible !
-Je te jure maman ! Un adolescent portant une cape noire et un arc qui se faisait poursuivre par quatre impériaux !
La forgeronne tomba sur une chaise. Elle 'en revenait pas. Elle avait tellement espéré ce jour sans y croire une seconde.
-Je... Je...
-Je dois préparer mes affaires maman ! Ils viennent demain pour me tester !
-Pour te tester ?! Et tu as accepté ?!
-Ben... Oui, pourquoi ?
-Les Chevaliers du Feu subissent un entraînement rude au maniement de l'épée ! Tu n'aura aucune chance !
-Je pourrai essayer de les convaincre de ma valeur au combat à mains nues !
-Non, ils sont catégoriques sur les armes blanches ! Tu dois au minimum savoir manier un poignard !
-Tant pis, c'est maintenant ou jamais ! Je prend le cimeterre de papa.
-Non, cette arme n'est pas faite pour toi !
-J'en aurai besoin, protesta-t-il.
-Il n'en est pas question !
-Laisse-moi prendre au moins cette lame ! J'apprendrai à m'en servir !
-Bon... D'accord, mais laisse-moi te faire une lame pour ce voyage.
La forgeronne mit ses vêtements de travail avant que Velk ait pu fournir une réponse, et s'atela à fabriquer un poignard. Lui, pendant ce temps, prit un solide sac en tissu et le remplit de vivres autant qu'il le put. Le sac était lours et plein à craquer. Il s'en voulut un peu du fait que sa mère devrait refaire des courses.
Puis il prit le magnifique cimeterre accroché au dessus de la cheminé, et le rangea dans son fourreau qu'il accrocha à sa ceinture. Il posa un casque sur la tête de Kire et une armure pour chien faite sur mesure, qu'il avait lui même fabriqué. Quand il eut terminé ses préparatifs, et constatant que sa mère était toujours à l'ouvrage, il s'endormit dans le canapé, réchauffé par Kire qui s'était couché sur lui.

Lorsque je te serre la main, c'est une souffrance que j'appréhende. Tu ne sentiras pas le tonnerre de ma haine s'abattre sur ta nuque. Tu ne pourras que pleurer, et saigner. Saigner autant que mon dégoût le désire. Je me délecterai du spectacle macabre de tes chairs broyées sous mon poing vengeur. Personne n'est innocent.
08-08-2011 à 14:07:55
Le lendemain, Kaalan se réveilla très tôt. Pleinement revigoré, il prit un petit déjeuner qu'il fit cuire sur au-dessus du Feu. Le jour si on pouvait l'appeler ainsi, n'allait pas tarder à se lever. Kaalan fut tenté d'aller voir si Velk était déjà en place.
Il se mit a marcher en direction du minuscule point qui était à l'horizon. Il ne se décourageait pas. Il avait déjà parcourut cette distance. Question endurance, Kaalan était sûrement le meilleur du groupe, quand ses sens ne l'affaiblissait pas.
Il repéra de son oeil avisé quelques signe de vie dans le secteur. Ils n'étaient pas très fréquents, mais ils existaient quand même. Même dans un endroit aussi décharné, les signes de vies existaient quand même. Cela signifiait que les animaux avaient dû s'adapter aux dures conditions de vie du jour au lendemain.
Kaalan se demandait si Velk l'attendait. Si c'était le cas, il devrait peut-être se depêcher. Il se mit donc à courir sur la courte distance qui le séparait du village. Il perçut deux silhouettes au loins. Une humaine, et une animale. Il se rendit jusqu'a eux.
- Bonjour. J'espère que tu as bien dormi, car on reprend la route aujourd'hui. Pour ton entraînement, on ne restera que quelques heures, histoire de voir tes capacités.
Le garçon hocha vivement la tête. Kaalan avisa le chien, assit docilement ax côtés de son maître. Une lourde armure qu'il portait sans problème sur le dos.
- Tu es sûr de vouloir enmener ton Chien ? La guerre est rude, et un chien qui n'est pas entraîné au combat ne pourra pas faire grand chose ...
Velk observa Kaalan avec de grands yeux. Comme s'il n'imaginait pas la vie sans son canidé. Cet amitié radoucit Kaalan qui s'efforcait de garder un visage dur. Même a travers les frontières de la race, ses deux êtres se sacriefiraient l'un pour l'autre. Cet métaphore rappela bien des choses à Kaalan. Qui se souvint soudainement du serment qu'il avait dû répéter quand il passé son épreuve.
- Je promet de mettre mon bras au service de l'Ordre. De sacrifier ma vie pour mes Frères et Soeurs sans hésitation. De me battre jusqu'à la mort. Je promet de fusionner le feu de mon âme à celui de ma pierre. Et d'être un être pure jusqu'aux dernière minutes de ma vie.
Ce serment, Kaalan avait toujours tout fait pour vivre selon ses règles. Et encore aujourd'hui, il n'avait pas transgressé une seule de ces règles.
Une fois de plus l'oeil avide de détails de Kaalan avisa le Cimeterre, rangé dans un fourreau, à la taille de Velk. Avec un geste rapide et fluide, il arracha le Cimeterre du fourreau, sans l'abîmer. Il admira le magnifique Cimeterre. Puis, d'un autre geste fluide est rapide, il réitéra son exploit.
- Viens avec moi. Tu veux prendre ce Cimeterre comme arme n'est-ce pas ? C'est une bonne idée ... Surtout que nous n'avons pas encore ce genre d'arme dans l'Ordre ... Comme personne d'aure n'en possède, je pense que le spécialiste des armes pourra te renseigner. Tu vas rencontrer Flinn. Spécialiste de lames en tout genre, Héros de Guerre, et Chasseur de talent !

Le ridicule ne tue pas.
Ce qui ne nous tue pas nous rends plus fort.

Donc ... Le ridicule rend plus fort ? -_-'
08-08-2011 à 14:29:38
La Nuit avait été courte pour Zejaléa. Bien trop courte selon son corps qui aspirait encore au repos. Heureusement qu'elle avait pu dormir durant la trajet et que Brocéliande avait été assez intelligente pour comprendre que la petite lumière vacillante au loin était leur objectif !

La jeune fille se leva et observa la petite jument couché en vache près d'elle. Elle ne semblait avoir besoin de rien, et comme elle dormait, Zejaléa jugea que c'était le moment d'expliquer sa présence au groupe, et en particulier à Lifaen, celui qui y était (à priori du moins au vu de son discours) le plus opposé.

Elle s'approcha de lui alors qu'il prenait soin de ses nombreuses armes. Il y tenait beaucoup et était très soigneux avec son matériel, ce que Zejaléa ne pouvait qu'apprécier. Elle lui parla alors brièvement tandis qu'il affûtait un de ses poignards.

"Bonjour Lifaen, je dois te dire quelque chose. Cette nuit, j'ai peu dormi, je suis retournée dans la forêt pour trouver des plantes rares malgré la distance et j'ai également ramené une jument. Je pense qu'elle nous sera utile, non pas pour avancer plus vite, mais parce qu'un seul cheval est assez discret, et qu'il peut porter les blessés en plus d'affaires. J'y ai pensé en regardant Eldän marcher hier. La jument est jeune, docile et solide, et tu sais aussi bien que moi que les chevaux sont acclimatés aux conditions rudes de vie ici. C'est pourquoi elle restera ici. Si je te l'annonce en premier, c'est parce que tu semblais être le plus opposé à l'idée des chevaux, et effectivement tu avais raison pour ce qui était du fait qu'une monture pour chacun était superflue."

Zejaléa préféra passer sous silence la rencontre avec le Loup et ce qu'il s'était précisément passé dans la forêt, Lifaen n'avait pas besoin de le savoir, seul le résultat comptait. Elle repartit auprès de Brocéliande et se recoucha sur son flanc, tentant de voler encore quelques précieuses minutes au sommeil...
08-08-2011 à 15:47:32
Kaalan et Velk étaient tout proche du village, mais voyant que pas grand monde n'était réveillé, Kaalan préféra s'entraîner avec le jeune homme un peu éloigné.
- Bien, je vais tester ta maîtrise de ton arme. Attaque moi de toutes tes forces.
Sans aucun hésitation, Velk se lança sur Kaalan. Il enchaîna les attaques avec force, à tel point que Kaalan eut du mal à toutes les parer. Ses brassards de métal étaient très utiles lorsqu'il s'agissait de parer une arme. Une légère coupure souvrit sur sa poitrine. Velk s'arrêta alors subitement, inquiet pour le sort de Kaalan. Ce dernier lui fit signe de continuer, et Velk reprit alors à contre-coeur.
- Il est docile, c'est déjà ça. Pensa t-il.
Voyant que Velk s'épuisait très rapidement, il lui ordonna de s'arrêter. Ce dernier stoppa alors le mouvement en cours pour ranger son arme.
- Tes mouvements sont trop amples. Tu as du talent, et ta musculature est assez développée. Mais tu gigotes trop. Tu dois faire en sorte que tes mouvemnts soient brefs, mais tout autant mortels.
Velk sembla signaler qu'il avait siasi d'un bref mouvement de tête.
- Tu as beaucoup de talent, je veux bien faire de toi mon écuyer. Libre à toi d'accepter ou pas.
Velk ouvrit la bouche pour répondre, mais Kaalan, qui ne voulait pas que le jeune homme prenne sa décision sur un coup de tête, l'impterrompit.
- Tu n'es pas obligé de donner ta réponse maintenant. Tu peux réfléchir. Tu vois la Jeune Femme là-bas ? Couchée sur le flanc du Cheval ?
Velk répondit positivement.
- Va la voir pour panser tes ématomes.
Velk portesta de manière virulante. Prétextant qu'il n'avait pas mal. Mais Kaalan l'y forca. C'était ironique, car Velk était plus vieux que lui. Et pourtant, Kaalan arrivait à lui faire entendre raison. Peut-être que Velk n'était pas si mature que ça finalement ... Puis l'apprenti reporta son attention sur la blessure que lui avait infligée Velk. Elle saignait un peu, et la douleur était minime. Mais ça montrait que Velk avait un grand talent. Il enchaînait les coups avec force grâce et rapidité. Peut-être était-il fait pour devenir un Chevalier ? En un seul jour. Velk l'avait déjà surpassé en tant qu'épéiste. Même s'il ne se battait pas avec une épée. Le Cimeterre était semblable en tout point à une épée classique.
Rejoignant le campement, Kaalan se décida a observer la Jument. Elle était puissante, et ne semblait pas craindre la présence d'êtres humains. Pourtant, à cette époque, tous les chevaux craignaient les humains. Les chevaux étaient maintenant en voie de disparition, et il restait encore beaucoup de cavaliers dépourvus de Chevaux. Le cheval était chassé, non seulement pour sa viande, mais aussi pour moyen de transport.
Il carressa la croupe l'animal qui émit un petit hénissement jouissif. Zejaléa était partie panser les blessures de Velk. Lui en voudrait-elle si Kaalan testait l'animal ? Avec un mouvement fluide, il monta sur le dos de l'animal, qui s'affola. Malgré tout, Kaalan parvint à la calmer graduellement. Il donna un petit coup de botte à l'animal, comme dans les livres, pour lui ordonner d'avancer. L'animal se lança au trot. Un autre coup de botte, l'animal accélera, pour passer au galop. Fort de cette expérience Kaalan essaya de passer au Triple Galop, le seuil de vitesse le plus élevé du cheval. Le Cheval s'y engagea docilement, mais la puissance de l'animal dépassa ce a quoi Kaalan s'attendait. Le vent le poussa en arrière, et il s'écroula.
Un craquement sinistre se fit entendre lorsqu'il tomba sur son épaule. Kaalan se mit alors à hurler ...

Le ridicule ne tue pas.
Ce qui ne nous tue pas nous rends plus fort.

Donc ... Le ridicule rend plus fort ? -_-'
08-08-2011 à 17:10:17
Il rêva tout le reste de la nuit. La chaude fourrure de Kire ne l'aidait qu'à se sentir mieux, et le poids de l'animal ne le dérangeait pas. Il avait toujours vécu avec lui. Ce chien était incroyable. Il était à la fois jeune et vieux. Il avait quinze ans, mais paraissait en avoir trois. Il vieillissait au ralenti, pour le plus grand bonheur de Velk qui n'imaginait pas la vie sans lui. Ils étaient frères. Toujours sur la même longueur d'ondes. Ce chien était presque aussi intelligent que lui. Il suffisait d'un regard pour faire passer le message. Le jeune forgeron pensait que l'absence de soleil avait entraîné des mutations chez les animaux, ce qui était l'un, voire le seul bon côté de cette absence perpétuelle de lumière. Kire était le seul chien qu'il ait vu de sa vie. Ces bêtes étaient devenues tellement rares qu'il était presque impossible d'en croiser un, et encore plus improbable d'en dresser un.
Quand sa mère le réveilla, à l'aube, Velk eut l'impression de voir un ange. Sa mère était belle et jeune. Il l'aimait profondément. Jamais quelqu'un n'avait insulté sa mère sans en payer les conséquences. Jamais il n'avait caché son amour fou envers cette femme qui l'avait porté pendant neuf mois et demi. Il allait devoir se séparer de la première femme de sa vie. Elle lui caressait tendrement la joue.
-Bonjour...
-Bonjour maman...
-Tu as bien dormi ?
-Oui...
-J'ai terminé ta dague. Et je t'ai fait un étui.
Velk se releva lentement, de sorte à ne pas faire tomber Kire pendant son sommeil. Celui-ci se réveilla presque immédiatement, et lécha joyeusement la main de son maître... Non... De son frère.
Quand la forgeronne montra le foureau en cuir fait pour s'accrocher autours du torse, Velk faillit pleurer de joie. Il retira l'arme de son foureau, et se rendit compte du travail acharné que sa mère avait dû fournir toute la nuit. Et pourtant, pas une cerne. Elle paraissait en pleine forme. Elle était si belle naturellement, alors personne ne peut imaginer à quel point elle l'était aux yeux de son fils.
Le poignard avait un manche recouvert de cuir, une matière devenue rare, et la lame, d'environ vingt centimètres, était sculptée d'un serpent s'enroulant autours de la lame, un serpent sans tête. L'arme était faite en un métal précieux et résistant. Velk ne pouvait pas espérer de plus beau cadeau.
Il prit sa mère dans ses bras, la serrant comme si elle allait disparaître d'un instant à l'autre. Cette fois il ne retint pas ses larmes. Ils savaient tous les deux que Velk ne reviendrait sans doute jamais. Même s'il était refusé au campement, il les suivrait. Il s'accrocherait. Il n'abandonnerait pas son rêve. Il n'abandonnerait pas le soleil. Sa mère aussi pleura. Ils se mouillèrent les épaules, s'écrasèrent les membres. Cette séparation était dure. Trop dure. Personne ne devrait avoir à vivre ça.
-Je t'aime maman...
-Je t'aime Velk...
Ils s'enlassèrent longuement ainsi. Ils ne voulaient pas se quitter. Même Kire se joint à eux, léchant tristement la jambe tremblante de la forgeronne. Celle-ci gratta le cou de son deuxième fils. Elle aurait aimé le garder, mais elle savait que Velk ne le supporterait pas. Ce qu'elle vivait à l'instant n'était rien comparé à ce qu'allait devoir supporter son fils.
Finallement, ils finirent par se lâcher, à grand regret. Velk ouvrit la porte, Kire à ses côtés. Puis au moment où il allait sortir, il rentra dans la maison.
-Désolé maman, mais tu pourrais me donner un verre d'eau ? Pleurer ça donne soif, rigola-t-il.
Cette façon de casser l'ambiance était tout à fait le style de Velk. La forgeronne rigola à son tour, puis ils furent rapidement pris d'un fou rire nerveux. Ils ne pouvaient plus s'arrêter. Ils avaient besoin de rire une dernière fois ensemble. Se quitter sur des pleurs aurait été trop dur. Tout en riant aux larmes, la forgeronne remplit un verre d'eau et le tendit à son fils qui le but difficilement. Et oui, boire en rigolant, ça n'a rien de facile.
Quand ils eurent fini de rire, ils étaient à bout de souffle. Enfin, Velk embrasse la joue humide de sa mère en lui chuchottant :
-Garde de moi le souvenir d'un homme joyeux.
Il l'embrassa une fois de plus, gardant le goût salé des larmes de sa mère, puis sortit dans le froid matinal.

Tout au long de la traversée du village, Velk ne put s'empêcher de penser à elle. Il se força malgré tout à penser à l'avenir, mais trouvait ça trop cruel. Il ne voulait pas renier ses sentiments. C'était contre nature. Il se posta contre le rempart Nord, et attendit en compagnie de Kire. Il attendit un bon quart d'heure, ce qui lui parut une éternité. Il ne réagit que quand Kire se leva, pointant son regard vers un point noir à l'horizon. C'était l'adolescent de la veille, parfaitement reconnaissable à ses cheveux d'un blond presque éblouissant. Ses yeux étaient d'un bleu d'azur. S'il était habillé autrement, on aurait pu croire que c'était un ange.
Ils ne palabrèrent pas très longtemps, sans doute à cause de la remarque faite par le blond sur Kire, du fait qu'il n'était pas "entraîné au combat". Velk avait mis des protections à ses avant bras, des épaulières solides, et des protèges tibiats. Un équipement qu'il avait pris soin de forger lui même.

Ils marchèrent tout droit pendant un long moment, jusqu'à ce qu'ils atteignent un "campement"... Il n'y avait qu'un feu... Pas de tentes, pas de montures incroyables, pas de guerriers en plein entraînement farouche... Tout cela était bien loin de ce qu'il s'était imaginé... Il tenta, malgré ses principes, de masquer la profonde déception qu'il éprouvait. Ils étaient seulement une petite douzaine, et tout le monde dormait à part le blond. Mais pire encore, c'est que c'étaient tous des adolescents ou des jeunes adultes ! Tout cela était contraire aux rumeurs et aux légendes qui se disaient sur les Chevaliers de Feu ! Velk était en train de commencer à croire à une plaisanterie jusqu'à ce que le blond l'emmène à part et lui demande de l'attaquer. Le forgeron fut surpris par cette soudaine demande, mais, ne laissant rien paraître, dégaina son cimeterre et frappa le blond de toutes ses forces, ce qui n'était pas peu dire. Velk enchaîna les coups au fur et à mesure que l'adolescent esquivait et parait les coups. Bien qu'il fasse une bonne demi-tête de moins que Velk, ce garçon parvenait à se soustraire à ses attaques. Peut-être qu'il s'était trompé sur les réelles capacités de cette modeste troupe, finallement. Ne pas toucher une cible aussi voyante et petite le faisait enrager. Il ne sentait pas la douleur que ses muscles subissaient. Il fallait qu'il le touche. Dans un accès de colère, il finit par entailler le torse du garçon, ce qui le stoppa immédiatement. Malgré tout, ce dernier fit signe de continuer.
Velk était fatigué au bout de dix petites minutes. Ce qui était d'ailleurs étonnant, puisqu'il avait l'habitude de forger pendant des heures. Peut-être était-ce à cause des hématomes que le garçon lui avait causé, il n'en savait rien. Tout en méditant là dessus, il n'avait pas entendu le début de phrase du blond.
-... tu gigotes trop. Tu dois faire en sorte que tes mouvemnts soient brefs, mais tout autant mortels.
Le fait que ce garçon, bien plus petit que lui, lui dise qu'il "gigotait" blessa son orgueil. Retenant un juron de colère, il hocha brèvement la tête.
- Tu as beaucoup de talent, je veux bien faire de toi mon écuyer. Libre à toi d'accepter ou pas, proposa le garçon.
Velk était sur le point de demander un délai pour réfléchir, mais son interlocuteur lui coupa la parole.
- Tu n'es pas obligé de donner ta réponse maintenant. Tu peux réfléchir. Tu vois la Jeune femme là-bas ? Couchée sur le flanc du cheval ?
-Euh... Ouais, répondit-il en voyant une sorte de cadavre au lieu d'une femme.
- Va la voir pour panser tes ématomes.
-Quoi ?! Tu veux que je me fasse soigner quelques bleus ? Je t'ai entaillé le torse et tu t'inquiètes pour quelques ématomes ?
-Moi ça va, j'ai plus d'expérience.
-Moi aussi j'ai de l'expérience, je me suis battu plusieurs fois, et j'ai déjà eu des membres brisés.
-Je voudrais pas que tu sois affaibli pour ta mise à l'épreuve.
Velk réfléchit. Ce gamin se la jouait grand père soupe au lait, celui qui a une expérience certaine de la guerre. Il avait déjà le don de l'exaspérer. Velk devra rapidement se faire respecter s'il veut éviter ce genre de comportement avec lui. Mais peu importe. C'était un Chevalier de Feu, et il avait peut-être raison.
-D'accord, soupira-t-il.
Il se retourna à contre coeur, et avança vers ce qui lui parut être une femme morte. Elle respirait pourtant. Ca se voyait même de loin. C'est en s'approchant d'elle qu'il commença à la trouver de plus en plus belle. Il l'observa un petit moment, jusqu'à ce qu'elle ouvre ses paupières sur des yeux d'un bleu magnifique. Le coeur de Velk battit soudain la chamade. Il se sentit rougir. La jeune femme surprise se leva rapidement et dégaina son épée.
-Non, attends ! dit-il en levant les mains devant lui. Je m'appelle Velk, je suis un habitant du village voisin...
La femme ne baissa pas sa garde. Velk vit dans son comportement qu'elle était sur le point de l'embrocher.
-Je suis forgeron. Votre ami blond aux yeux bleus m'a dit qu'il vous parlerait de moi... Je veux faire partie de l'ordre, moi aussi.
-Blond aux yeux bleus, demanda la jeune femme sceptique.
-Oui, lui là bas, dit Velk en désignant le garçon du pouce.
Elle jeta un regard furieux à l'adolescent qui se trouvait derrière lui.
-Ecoutez, je ne sais pas pourquoi vous n'avez pas entendue parler de moi, mais il m'a dit de vous demander de panser mes ématomes. Je suis vraiment désolé de vous avoir fait peur...
La fille était petite et avait un visage fin. Velk la dévorait des yeux. Elle devait avoir à peu près son âge. Elle se mit à passer une étrange pomade sur les bleus de Velk.
-Comment vous vous appelez ? demanda-t-il.
-Je préfère éviter de vous le dire tant que cette histoire ne sera pas réglée. Coyez-moi, il va avoir de sérieux problèmes.
Le jeune forgeron allait tenter de réengager la conversation, quand un cri déchirant envahit les alentours.
Ce cri, c'était celui du garçon blond.

Lorsque je te serre la main, c'est une souffrance que j'appréhende. Tu ne sentiras pas le tonnerre de ma haine s'abattre sur ta nuque. Tu ne pourras que pleurer, et saigner. Saigner autant que mon dégoût le désire. Je me délecterai du spectacle macabre de tes chairs broyées sous mon poing vengeur. Personne n'est innocent.
08-08-2011 à 17:37:26
Hors-RP : Le triple galop, ça n'existe pas, on dit le grand galop ;)

Zejaléa regardait le nouveau venu avec méfiance...Qui était-il pour venir ici ? Et pourquoi Kaalan le lui avait emmené ? Il n'avait que quelques blessures superficielles, mais laissant à Sèlim, Lifaen et les autres leaders principaux du groupe lui régler son compte, elle prit tout de même soin de de lui, répondant de façon monosyllabique. Elle utilisa seulement une pommade sommaire composée de quelques graines broyées, cela était amplement suffisant, et il guérirait vite...Elle avait à peine terminé, quand elle entendit un hennissement déchirant suivi d'un cri. Brocéliande !

Faisant volte-face, la jeune fille courut vers la source du bruit et arrivant sur place, elle découvrit une scène horrifiante...

Kaalan était à terre et Brocéliande, ombre fine et musclée, se cabrait au-dessus de lui s'apprêtant à le piétiner de ses antérieurs ! Zejaléa réagit immédiatement, elle se mit devant le jeune homme et bras en croix et fit un bruit qui ressemblait au vent dans les arbres. Instantanément, la jument retomba sur ses quatre membres et se calma un peu, encore tremblante et nerveuse. Zejaléa la prit par la bride, se retourna, et devinant que Kaalan avait cherché à monter la jument, elle le foudroya du regard.

"Espèce d'inconscient, c'est un animal sauvage, quand on saute sur leur dos sans sommation et que l'on s'agrippe à eux, ils nous voient comme des prédateurs ! Ce n'est pas un objet pour jouer, c'est un être vivant, être vivant que tu as affolé par ta bêtise ! Si elle t'avait écrasé, c'aurait été pour se défendre, les chevaux sont des proies et ils le savent ! Il faut qu'elle s'habitue à la présence humaine et ce n'est pas ainsi que nous allons l'y aider ! Et avant de la monter il faut la prévenir, être doux et patient, mais apparemment, tu ne comprends pas la patience, toi qui nous ramènes un parfait inconnu sans ne rien dire à personne !"

Elle allait continuer à l'incendier lorsqu'elle se rendit compte qu'il était étrangement pâle et se se relevait pas...Elle s'avança, déchira ce qu'il restait de sa manche et s'arrêta net.

"Oh...Je crois que c'est cassé...J'espère que je me trompe"

Elle lui passa une couche généreuse de baume, sans un mot. Ensuite, elle prit deux branches solides et lui immobilisa le bras à l'aide de ces dernières, nouées grâce reste de sa manche qu'elle venait de déchirer. Puis, elle lui donna quelques plantes à mâcher, l'aida à s'assoir et le regarda d'un air inquiet.

"Il ne reste plus qu'à espérer que tu guérisses vite. Je vais aller calmer la jument d'abord car un cheval affolé est un cheval dangereux, et je préviendrais le reste du camp ensuite. Toi là ! veille sur lui !" dit-elle au forgeron qui s'était approché entre temps. Puis elle prit Brocéliande par la bride, et s'éloigna pour finir de l'apaiser.
08-08-2011 à 18:24:59
Le campement des apprentis n’était qu’un point lumineux depuis l’endroit où Lifaen comptait passer la nuit. Néanmoins, l’idée de dormir seul en terrain découvert ne l’enchantait guère, n’importe qui aurait pu lui trancher la gorge dans son sommeil. Avec un soupire, le jeune homme se résolut à ne pas dormir de la nuit. Cela ne le gênait pas vraiment car il avait très souvent dans sa vie passé des nuits blanches. Seulement, en cette période troublée, quelques heures de sommeil en plus étaient toujours bonnes à prendre… Néanmoins, ce n’était pas envisageable, les deux formations de Lifaen lui hurlait de ne pas rejoindre les bras de Morphée, ne serait-ce que par prudence. Après une heure passée assit à fixer les étoiles, l’ex assassin était transi de froid. Le désert était fidèle à sa réputation, chaud le jour, glacial la nuit ! Le jeune homme ne pourrait pas tenir comme ça bien longtemps, il devait absolument trouver un moyen de se tenir chaud. Cette nuit, il ne pourrait pas compter sur la chaleur du Loup pour pouvoir le réchauffer.
Il se décida rapidement sur ce qu’il allait faire. Après tout, à cette distance, personne ne le pouvait le voir. Il s’échauffa rapidement avant de dégainer deux longues dagues d’un geste fluide.
Sans un bruit, il commença à s’entrainer.


Lorsque le soleil pointa à l’horizon, Lifaen était toujours entrain de s’entrainer, il semblait pratiquer une sorte de danse très rapide. Il bougeait avec fluidité et ses mouvements étaient empreints d’une grâce sauvage. Lorsque le jeune homme vit une silhouette se diriger vers lui, il interrompit son étrange danse et rengaina ses couteaux. Il s’avéra qu’il s’agissait de Zejaléa, la jeune femme s’approcha doucement de lui, plus proche que la dernière fois que les deux apprentis s’étaient retrouvés seuls. Ne sachant que faire pour occuper ses mains, l’ex assassin commença à affuter certaines de ses armes, attendant que sa camarade prenne la parole, ce qu’elle fit sans tarder.

- Bonjour Lifaen, je dois te dire quelque chose. Cette nuit, j'ai peu dormi, je suis retournée dans la forêt pour trouver des plantes rares malgré la distance et j'ai également ramené une jument. Je pense qu'elle nous sera utile, non pas pour avancer plus vite, mais parce qu'un seul cheval est assez discret, et qu'il peut porter les blessés en plus d'affaires. J'y ai pensé en regardant Eldän marcher hier. La jument est jeune, docile et solide, et tu sais aussi bien que moi que les chevaux sont acclimatés aux conditions rudes de vie ici. C'est pourquoi elle restera ici. Si je te l'annonce en premier, c'est parce que tu semblais être le plus opposé à l'idée des chevaux, et effectivement tu avais raison pour ce qui était du fait qu'une monture pour chacun était superflue.

Lifaen poussa un soupire mais il resta néanmoins calme. Après un court moment de réflexion, il répondit à Zejaléa d’une voix calme et posée.


- Eh bien soit. Tout d’abord, merci de venir me prévenir en premier, c’est attentionné de ta part. Tu portes beaucoup d’attention à tes camarades et je ne peux que t’admirer pour ça. Ton intention est tout à fait louable. Néanmoins, j’ai déjà donné mon avis sur la question. Je ne peux pas t’imposer une décision, tu es libre de faire ce que tu veux. Par contre, je maintiens mes propos et je ne pense pas qu’un cheval soit de bons augures pour le groupe. Enfin, c’est comme ça, on verra bien ce que l’avenir nous réserve pour ce cheval.

Il adressa un sourire amical à la jeune femme qui repartit sans demander son reste.

Lifaen continua d’affuter ses armes un petit moment, le silence régnait sur le désert de rocaille mais il sembla néanmoins au jeune homme qu’il y avait une certaine agitation non loin du camp. Il se préparait à aller voir quant un cri déchirant fendit le fin voile du silence.
Sans réfléchir, Lifaen s’élança.


Il atteignit rapidement l’endroit d’où venait le cri, c’était à une dizaine de mètres du campement des apprentis. Un rapide coup d’œil à la scène qui s’y déroulait libéra un flot d’adrénaline dans ses veines. Kaalan, un apprenti qu’il aimait bien, était au sol et se tenait l’épaule avec des petits cris de douleur, il était livide et son bras était tordu selon un angle improbable. Près de lui, un parfait inconnu, le dominait. Ce n’était qu’un gosse de la ville d’à peine 16 ou 17 ans mais il possédait une musculature à briser les os d’un ours. A côté de lui, un chien de haute taille aboyait fortement à la vue de Lifaen. Le sang de l’ex assassin ne fit qu’un tour, ne serait-ce que la présence de l’inconnu était un danger potentiel.
Son expérience d’assassin lui hurla de ne pas le laisser libre de ses mouvements, voir même de le tuer. Pourtant, il devait l’interroger. Le jeune homme se contenterait donc de l’immobiliser de ses mouvements, il était hors de question qu’un inconnu puisse approcher le camp de Chevaliers du Feu.
Il dégaina une dague de jet et d’un geste expert la lança en direction du chien. Après une courbe extraordinaire, le fil d’Arachne accroché à l’arme noua les pattes du canidé entre elles, l’animal s’effondra mollement. La rage brilla dans les yeux de l’inconnu. D’un instant à l’autre, il allait se jeter sur l’ex assassin. Il y eut un temps de flottement, d’ici quelques secondes, l’inconnu lui foncerait dessus.
Quelques secondes.
Les secondes de Lifaen. Son temps à lui.
Impressionnant de fluidité et de précision, le jeune homme dégaina quatre dagues de jets et les lança toutes en même temps. Chacune décrivit une trajectoire parfaitement calculée, lièrent les mains te les pieds de l’inconnu et le plaquèrent violemment au sol dans une étreinte parfaite et indestructible. Lifaen se plaça juste au-dessus de l’homme et plaqua une dague crantée contre sa gorge.
L’action n’avait pas durée plus de dix secondes.
La voix de l’ex assassin s’éleva, froide comme la mort.

- Tu fais un seul mouvement et je t'envoie six pieds sous terre.
08-08-2011 à 19:12:53
Eldän se réveilla en sursaut au moment où un cri déchirait l'air. Il jeta un coup d'oeil affolé autour de lui. Quelqu'un était-il en danger ? Blessé ?
Lifaen passa en coup de vent à côté de lui. Eldän sourit. Si un des membres de l'ordre était en danger, son agresseur se retrouvrait vite face à l'ex-assassin. Donc autant dire mort ou capturé. Il se leva néanmoins et étira ses membres. Après quelque mouvement d'assouplissement, il se mit en marche dans la direction d'où provenait le cri. Alors qu'il arrivait derrière un rocher, Eldän entendit souain le bruit d'une courte lutte et une phrase:
- Tu fais un seul mouvement et je t'envoie six pieds sous terre.
La voix de Lifaen, sans aucun doute. Et puis c'était bien son style de dire ça. Il avança et s'arrêta brusquement devant l'étrange spectacle qui se présentait à lui. Lifaen tenait en respect grace à ses fils d'arachne un jeune homme grand et musclé tandis que Kaalan se tenant l'épaule en ayant l'air de souffrir était assi à quelque mètres. Mais le plus étrange était qu'un cheval se tenait non loin de là en regardant Kaalan d'un air effarouché. Et se faisait flatter l'encolure par Zejaléa.
-Hmm... tu es qui toi ? demandèrent Eldän et Lifaen au même moment.
L'homme semblait ahuri et regardait Lifaen avec un mélange de colère et d'admiration.
-Je... vous êtes des chevaliers du feu ?
Eldän rétorqua:
-Réponds simplement. Et dis aussi qu'est ce que tu fais là.
-Je... mon nom est Velk et je suis forgeron de la ville voisine. Votre ami m'a invité à intégrer votre groupe sur ma demande. On venait de s'entrainer quand il est monté sur ce cheval et est tombé. La fille là bas l'a sermonné et l'a soigné.
Eldän resta bouché-bée. Qu'est ce qu'il racontait ? Kaalan... l'avait invité à les rejoindre ?
A ce moment là le garçon blod intervint, l'air penaud:
-Euh... oui, il m'a demandé si il pouvait venir avec nous et... j'ai accepté. J'aurais peut-être pas du. Désolé.
Eldän resta coi. Il ne connaissait pas très bien le jeune apprenti mais il ne le croyait pas capable d'une telle bourde. Il fit:
- Kaalan, ce n'est peut-être pas le plus important mais comment l'as-tu rencontrés ?
Si c'était un villagois, alors la situation était peut-être plus grave qu'il ne le pensait
-Dans le village. Je revenais avec de la nourriture quand il m'a vu et ma maitriser par surprise. C'est là qu'il m'a demandé si...
-Dans le village ? le coupa Lifaen. Tu t'es infiltré dans le village ? Et tu t'es fait repérer par d'autre personne que ce gars-là ?
Devant le ton pressant de l'ex-assassin, Kaalan répondit immédiatement:
-Oui. Par des gardes et deux amoureux. Mais ne t'inquiète pas, je les ai éliminé.
Eldän dit alors froidement:
-Et tu as pensé à cacher les corps j'espère.
Le jeune blond grimaça:
-Pas tous.
Eldän posa lentement les mains sur ses yeux et les frottas. D'autre apprenti les avait rejoins. Il croisa le regard de Lifaen. Apparrement, ils en était venu aux mêmes conclusions.
Lifaen s'exlama:
-Alors il faut partir, et vite! Si des cadavres ont été retrouvés, des gardes impériaux les ont certainement vu et en on donc du vite organiser des recherches. Ils doivent déjà être en train de fouiller la ville, et bientôt, ils s'attaqueront à ses alentours.
Eldän enchaina:
-Kaalan, tes décisions nous ont tous mises en danger. Cette nuit, tu as effectués des fautes graves, même si elles partaient d'une bonne attention. De plus, je ne sais absolument pas quoi faire de ce jeune homme et de son chien.


MUSIQUE DE COMBAT: http://www.youtube.com/watch?v=BHRyMcH6WMM
08-08-2011 à 19:29:18

- Kaalan, tes décisions nous ont tous mises en danger. Cette nuit, tu as effectués des fautes graves, même si elles partaient d'une bonne attention. De plus, je ne sais absolument pas quoi faire de ce jeune homme et de son chien.

Forfallam avait observé la scène, toujours dans le mutisme le plus profond. D'ailleurs, tout se précipitait ces jours-ci : ils avaient désormais un cheval, Kaalan avait commis une grosse bourde, et cette position près du village, qui jusqu'alors était précaire, le devenait encore plus. Ah ! Et oui... Son poignet allait désormais vers une guérison sûre. Et pour cela, il en était reconnaissant envers Zejaléa. Très reconnaissant même.
Mais désormais, il releva une faute impardonnable dans les quelques propos d'Eldän.


- Nous ne savons absolument pas quoi faire de ce jeune homme et de son chien, ajouta-t-il pour le reprendre, tout en insistant bien sur le Nous. Pour ma part, je pense que la solution est on ne peut plus évidente : on l'emmène. Il en sait déjà trop. Si il s'avère par la suite être un espion, il mourra. C'est tout. Kaalan a scellé son sort en l'amenant ici.

Il fit une pause, puis partit d'un rire glacial.

- Il mourra d'ailleurs largement avant. Personne d'autre que nous ne peut supporter de tels phénomènes.

Voyant les autres se renfrogner de plus belle, il soupira.

- C'était de l'humour...

For Vita, For the Freedom : http://www.youtube.com/v/dZLcBLmph3Q
08-08-2011 à 21:02:45
Fenant s'était reposé toute la nuit. En sauvant Kalaam, il avait sollicité son genou de manière extrême, et il était resté douloureux tout le temps de la traversée. Quelques étirements avant la nuit, et il espérait que tout irait pour le mieux le lendemain. En attendant, il était redevenu l'homme discret à l'écart de tous. Cela ne le dérangeait pas, au moins il n'avait pas eu à se justifier sur son léger boitillement. D'autres avaient des blessures bien plus graves.

Malheureusement, la nuit ne se termina pas tout à fait comme il le souhaitait... Le cri le réveilla en sursaut, et un faux mouvement rendit son genou à nouveau douloureux.


*Mince... Finalement, j'aurais peut-être mieux fait de ne pas dormir...*

Toujours est-il qu'il se leva à la suite de tout le monde, marchant lentement pour éviter de montrer sa faiblesse temporaire. Et assista au sermon de Lif et Eldän envers Kalaan. De toute manière, difficile de faire autrement que d'y assister, tellement les reproches étaient virulents et présents. Et justifiés: il avait en effet révélé accidentellement leur position aux habitants du village proche. Toutefois, la situation n'était peut-être pas si désespérée qu'ils auraient put le penser, si toutefois le villageois capturé disait la vérité.

*Il y aurait des personnes qui seraient prêtes à nous aider, malgré les risques qu'ils encourent? Nous ne serions pas seuls...*

L'humour noir de Forfallam lui fit aussi le sourcil. C'était... un peu violent comme humour. Ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour ce genre de blagues, mais bon... Il devait reconnaître qu'il valait mieux en faire de ce genre que pas du tout. Mais pas trop quand même... Bref. En tout cas, sa phrase précédente était empreinte de vérité: ce Velk en savait trop pour le laisser partir. Mais dans le même temps, si il voulait vraiment les aider, il pourrait être extrêmement utile: ils n'avaient pas de maître du fer parmi eux, et donc ils étaient totalement incapables de réparer leur équipement. Et si il savait se défendre, comme sa musculature le laissait supposer, il ne serait pas un poids mort. Un bref hochement de tête fut sa seule réaction visible aux propos des autres apprentis.

Fenant ne dit rien, mais son regard sur Kalaan était glacial. Il jouait avec sa vie et la leur. Et ils ne pouvaient pas se le permettre. Il finit par rompre le contact: ils n'avaient pas de temps à perdre. Il retourna au campement préparer ses affaires.

L'initialement anonyme.

Les lycanthropes renferment bien des secrets. Êtes-vous sur de vouloir les connaître?
08-08-2011 à 21:48:56
Cette nuit encore, Flinn avait eu toutes les difficultés du monde à s'endormir. Non seulement il adorait le calme et la beauté de la Nuit, ce qui avait tendance à l'empêcher de ne pas en profiter et à sacrifier le sommeil, mais surtout, la principale raison de ses insomnies était plus profonde que cela, et bien plus douloureuse. Quand il s'apprêtait à s'endormir, les images défilaient devant ses yeux, tourments du passés et rêves brisés ou oubliés, dans un kaléidoscope de souffrance, tourbillon de regrets ravageant son cœur. Morphée avait néanmoins fini par lui tendre les bras, alors que les étoiles commençaient déjà à disparaître dans le morne ciel gris du jour. Il dormait donc encore quand des bruits de heurts métalliques le réveillèrent, et s'est bondissant, un couteau à un seul tranchant et à lame recourbée dans la main, qu'il sortit de son lit. La vision de Kaalan et un inconnu s'entraînant le rassura. Un inconnu ?? Il regarda autour de lui, une odeur forte et inhabituelle, vivante, ayant envahie son esprit. Il discerna un petit cheval noir, qui dormait sur le flanc non loin du feu. Et un l'inconnu semblait avoir amené un chien.
"Non mais, qu'est-ce qui s'était passé ici, bon sang ?!"
Le nouvel arrivant semblait fortement bâti et arbora une expression inquiète et coupable quand la pointe de son cimeterre érafla le torse de cet abruti de Kaalan. Au moins, il était fort et gentil. Il observa encore un moment le duel. Kaalan ne se débrouillait pas si mal en défense, mais le grand costaud faisait des mouvements bien trop faciles à éviter. Du coup, il eût droit à une remarque de Kaalan, qui lui conseilla de faire des mouvements plus serrés. Apparemment, le jeune apprenti ne connaissait que le maniement de l’épée. Un cimeterre devait décrire des courbes pour être mortel, il fallait juste s’entraîner à les enchaîner efficacement…
Flinn entreprit de rapidement terminer ses exercices du matin - étirements, quelques exercices musculaires de base et entretient de ses armes – pour pouvoir aller se rendre compte sans plus tarder de la situation. L’arrivée d’un cheval, passait encore, et cela ne pouvait pas faire de mal au groupe pour transporter des provisions et du matériel. La seule chose qui inquiétait Flinn était les traces que l’équidé laisserait sur son passage, sûrement peu discrètes. Mais cela restait un problème mineur, de toute façon, aucun groupe d’une douzaine de chevaliers ne pouvait se déplacer sans laisser de traces. Mais l’arrivée d’un inconnu, il ne pouvait pas laisser les choses se dérouler sans être au courant, et se devait même de participer aux décisions à ce sujet. Un cri de douleur de Kaalan le poussa à se dépêcher. Il se méfiait de l’arrivant : certes il ne semblait pas être un ennemi, mais Flinn refusait de se fier aux apparences. Un inconnu restait forcément un danger potentiel…

Lifaen passa à quelques mètres devant lui. Bien, au moins, il n’aurait probablement pas besoin d’intervenir. Il prit la liberté de passer par les arbres pour rejoindre le lieu d’où provenait le cri, en croisant Zejalèa qui marchait quelques pieds en dessous. Bien, si elle en revenait, c’était sûrement que tout allait bien. Mais il était toujours intrigué par ce type musclé. Quand il arriva sur les lieux, Kaalan était à terre, une attelle de fortune sur le bras, entouré de Lifaen et Eldän. Le villageois avait apparemment été victime des fils d’arachne de l‘assassin ; d’ici le chasseur pouvait voir assez clairement son visage, aux traits quelque peu efféminés. Beaucoup même. Eldän passa au jeune abruti un savon sérieux, et surtout bien mérité étant donné de ce que Kaalan venait de leur apprendre sur ses bourdes. Grossières erreurs qui mettraient effectivement tout le groupe en danger, et ce dès que les corps auraient été découverts, autrement dit ce qui était probablement déjà le cas. Forfallam arriva pour se mêler de la discussion, et il évoqua l’idée sage de le garder en otage, avant de repartir sur une note d’humour noir.

Flinn se laissa tomber lestement au bas de la branche depuis laquelle il avait suivi la conversation. Il brûlait d’envie de montrer à cet ahuri de villageois comment tenir une arme, car il était purement indigné des erreurs dans les mouvements de celui-ci, mais il refusait d’enseigner à se battre à un ennemi potentiel. Autant donner des flèches a un archer ennemi qui a vidé son carquois… Néanmoins, il avait une folle envie de se battre à main nues avec un adversaire aussi imposant, un forgeron qui devait sûrement être capable d’abattre un lourd marteau sur une pièce de métal pendant plusieurs heures sans souffler. Peut-être enfin une cible qui résisterait à ses coups les plus dévastateurs pour l’organisme. L’occasion de faire le point sur ses techniques en Arts Martiaux à main nues. Il passa devant l’otage et, sans le regarder bien sûr, lui adressa la parole :

« Au prochain arrêt stable, je veux un duel à main nues ».

Il partit sans demander son reste, laissant à Lifaen le soin de s’assurer qu’il nous suive. Il ne s’était même pas présenté, mais de toute façon, il ne connaissait pas non plus le nom de ce type intéressant, et ne voudrait pas le connaître avant d’avoir évalué ses poings. Et pour le moment, ce n’était pas un camarade, mais un otage.

"- Crois-tu en le Destin, Néo ?
- Non. Je ne supporte pas l'idée que quelqu'un dirige ma vie à ma place.
- Précisément. Et je suis fait... pour te comprendre.
" - Matrix.
08-08-2011 à 22:05:09
hors rp - j'ai honte de mon retard à peu près autant que du contenu de mon post, mais au moins ça c'est fait.

La vie était un combat. Pour un chevalier, c'était une métaphore toute trouvée. Pourtant, tendue, marchant au milieu de ses compagnons, la jeune fille en ressentait la véracité comme la morsure brûlante d'un soleil d'été sur une peau nue. Il y avait le combat, l'ultime, et les milliers d'autres, minuscules ; cependant si décisifs. En elle se dressait encore les vestiges fumant d'une bataille tout juste finie. Jeune déjà, elle se préparait à l'instant où il faudrait quitter la citadelle. Fuir. Elle avait eu beau faire mine de s'être forgée l'idée au fer blanc dans ses pensées, elle n'avait jamais vraiment pu s'y résoudre. Quand alors la nouvelle s'était répandue au milieu des jeunes gens, son sourire, douce pâquerette dans le sinistre, s'était fâné, un peu éteint. A présent, elle en rallumait les braises, soufflant de toutes ses forces, heureuse à la folie tout de même de la présence de ses compagnons. Il avait fallu une discussion avec son maître, la détermination dans ses prunelles, la confiance sur ses lèvres, la fierté gravée dans ses rides inquiètes pour finalement la décider à hocher la tête. Abdiquer. Sur le chemin escarpé, considérant ses amis, elle tourna un instant la tête, devinant au loin les dernières bribes des contours rocailleux de la forteresse imprenable de son coeur. L'unique foyer qu'elle ait jamais connu orpheline de naissance, recueillie par ce maître en qui elle avait trouvé tout à la fois un père, un ami et un modèle. Désormais, elle n'avait qu'à se forger une nouvelle vie, un destin de l'adulte qu'elle était fraîchement devenue, tout en l'étant depuis si longtemps, et en ne l'étant pas. Elle fonderait ce nouveau chemin dans le fer et les flammes. Un sourire, à cette perspective, perça la barrière répprobative de ses lèvres, s'imposa à son visage, barrant comme à son abitude sa peau blanche d'une douce absence rayonnante. Les yeux brouillés de colère, d'espoir et de tranquille optimisme, elle dévisagea un instant la Lune, haute dans le ciel, gaiement argentée. Toutes les étoiles lui dansaient autour, et déjà l'esprit de la jeune femme faiait de même, rejoignant la ronde, bordée par des doux songes à un monde meilleur. Tout son coeur n'était qu'une vaste cuvette à un optimisme bien trempé. Doucement, elle accéléra le pas sur la corniche. Elle doubla l'un ou l'autre des chevaliers, tous un peu moroses, tendrement renfrognés par la perte de leur passé et l'évidente dureté de leur avenir. Un soupir s'écoula de ses lèvres, serein. Elle secoua la tête, faisant virevolter les mèches bouclées de ses cheveux flamboyants autour de sa figure constellée de tâches de rousseur, barricadée d'un sourire tout en douceur. Et puis, à flanc de montagne, une caverne se découpa. Elle était un peu austère, mais il y avait en elle l'appel d'une terre mourante. La jeune femme s'arrêta derrière l'aîné du groupe, le laissa soupirer et annoncer qu'ils étaient dans le refuge de leurs maîtres. Et puis, elle passa à côté de lui. Fit volteface doucement quand elle sentit les doigts de leur meneur dans ses cheveux, déposer une fleur.

« Tiens. C'est un peu de lumière au milieu de la noirceur d'Andore. Son blanc st beau, parmi tes mêches rousses. Comme une étoile perdue dans un feu de joie … Ton bonheur resplendit, et il est si chaud qu'il cascade de ton crâne en une chevelure incendiaire. Tu es belle Eileen, magnifique. Tu resplendis. Si le soleil a un visage, c'est le tien. »

Sèmil. Leur étoile montante. Sans lui, ils n'étaient pas grand chose. Il était moqueur, semblait gai. Ce que retentait pourtant la rousse c'était sa gentillesse évidente, et puis l'autorité, le charisme posé, un peu dédaigneux qu'il exhalait. Sèmil était parfait à sa place. Et on ne pouvait pas nier qu'il était doué. Comme elle, il avait toujours vécu dans la citadelle ; jamais il n'avait connu d'autres horizons. Alors Eileen le savait aussi drôlement rêveur. Parce que comme tous les autres, elle l'aimait de son amour éclatant, universel. Alors elle lui décocha un de ces sourires rayonnants dont elle avait le secret, et inclina la tête, tout doucement. Sèmil était un bon chef, un excellent chevalier, et un ami merveilleux.

« En un mot, merci. »

Parce qu'au fond, il n'avait rien d'autre à dire. Elle se retourna, ensoleillée. Une voix retentit, moqueuse. Lifaen. Juste une nouvelle de ses blagues. Elle se contenta de lui adresser un regard de glace. C'était un geste beaucoup trop beau pour qu'on en fasse objet de taquinerie. Elle n'eût un retour qu'un simple sourire rieur, auquel elle retourna un demi-sourire et un haussement d'épaules, avant de retourner vaquer à ses occupations, en l'occurence, allumer un feu comme l'avait demandé leur aîné. Ce faisant, elle songea brièvement au jeune chevalier, reparti à l'extérieur. C'était bien un drôle de jeune homme que ce compagnon-là, un peu changeant. Excellent bretteur qui ne cédait de terrain globalement qu'à leur chef, il n'avait pas vraiment volé son surnom de panthère, qui lui seyait si bien. Parfois, il parlait un peu trop, taquinait un peu trop, mais on ne pouvait pas lui en vouloir. Eileen affectionnait la bonne humeur, sous quelle forme que ce soit. Souriante, elle avait rejoint le feu central, une chanson dansant silencieusement sur les lèvres, quand un avertissement sonore résonna dans la petite grotte.

« Une colonne de lumières vient de la ville, on ne la voit pas encore d'ici, mais c'est probablement une équipe de poursuivants à notre recherche avec des torches. »

Flinn. La jeune fille n'eût pas le temps de laisser à nouveau ses pensées vagabonder à propos de ce qu'elle savait au sujet de ce jeune homme là, le débat eût tôt fait de s'enflammer. Elle se contenta de hocher la tête de temps à autres, ne ressentant pas la nécessité d'ajouter quelque chose. Elle avait confiance en les dons de tous les chevaliers de l'ordre, aussi savait-elle que quoi qu'ils décident, ce serait juste. Et ils seraient là les uns pour les autres. Elle finit par se ranger de ceux qui attaqueraient de dos.
Et il y eût la bataille. Eileen, comme tous les autres, était une bonne épéiste, elle se retrouva cependant vite submergée, encerclée par quelques soldats ennemis. Seule, elle aurait du mal à s'en sortir vivante. Voire aucune chance, mais cela ne lui vint même pas à l'esprit. Elle eût le temps d'en embrocher un, avant de voir surgir un bras lui faisant signe de reculer. Obéissante elle s'exécuta, laissant place au jeune homme arrivé pour la sauver. Flinn. Flinn l'insensible, l'imperturbable, l'inatteignable. Flinn et les rires gras des soldats. Et puis la bataille. Silencieuse, la jeune fille lui adressa un hochement de tête reconnaissant. Elle aurait aimé le fondre sous des remerciements, cependant, ils n'en avaient ni l'un ni l'autre le temps. Petite, elle avait eu vite fait de comprendre que ce genre de sauvetage était la donne quotidienne des combattants. Elle jeta un coup d'oeil aux alentours, aperçu une masse tombant d'un rocher, et une panthère se mouvant avec une aisance implacable dans le fracas sourd du combat.

Alors elle se battit aux côtés de Flinn, sans cependant lui jeter un regard. Simplement, à eux tous, ils décimaient leurs adversaires. Son sourire évidemment c'était évanoui sur ses lèvres, laisant place à un rictus mêlant rêverie et contemplation. Tous, ils vivraient, il n'y avait pas de doute. En vrac, il y eût le coup d'éclat de Lifaen, reparti aussitôt qu'arrivé sur une courbette, à qui elle adressa un identique hochement de tête, les derniers morts du côté des soldats, et quelques blessures du côté des chevaliers, et puis la fin de la bataille. Elle souffla, soulagée.

« Fini. »

Plus une remarque pour elle-même qu'une nécessité.

Ils rentrèrent. Allongée sur le sol, avant de fermer les yeux, elle songea qu'au final, tuer ne lui faisait pas tant de mal. Certes, elle n'avait qu'amour rayonnant et colère brûlante dans le coeur, mais ces êtres abjects ne méritaient que les prémics de cette dernière. Elle roula sur le côté. Elle n'avait rien subit de grave, juste quelqus égratinures cette fois-ci ; la donne changerait peut-être à la prochaine bataille. Rajustant la fleur blanche toujours enfouie dans les longues mêches de ses cheveux roux, elle tourna une nouvelle fois, et puis sombra dans une nuit de beaux rêves.

Et il y eût une nouvelle journée de marche, et une nouvelle nuit de songes bourrés d'espérance.
Ils partirent le matin, sans véritable but, après avoir seulement décidé de ne pas prendre de chevaux avec eux, décision que la jeune femme approuva d'un hochement de tête convaincu. Lifaen seul s'éloigna du groupe, ce qui semblait devoir lui arriver souvent au cours de leur quête. Du moment qu'il revenait sauf … En chemin, ils rencontrèrent une patrouille, qu'ils évitèrent très simplement en se cachant dans la forêt. Une ou deux heures plus tard, ils atteignirent une ville. Le jeune homme parti revint ; Eileen lui adressa un sourire bercé de soleil. Tous ensemble, ils décidèrent de contourner l'agglomération. Quelques heures de marche à nouveau, et ils se trouvèrent dans le désert, où ils installèrent un campement la nuit tombée. Une fois de plus, la jeune femme trouva bon de profiter de la nuit pour se reposer.

Au matin, la jeune fille ôta la fleur fânée de ses cheveux, et la porta à ses lèvres pour l'effleurer doucement, avant de la laisser s'écraser sur le sol désertique.
Et puis en quelques secondes, tout se précipita. Apparemment, il y avait là un inconnu. A quelques pas de la scène, elle le considéra d'un bref regard. De taille haute, dôté d'une impressionnante muculature, les traits fins bordant des yeux en amande, il n'avait absolument pas l'air méchant. Pourtant, il se retrouva en un battement de cils à terre, une dague plaquée sur la gorge. Une telle prudence dépasait absolument la jeune femme. Rayonnante, elle se réjouissait déjà plutôt d'avoir un nouvau compagnon. L'ordre était fait pour se battre contre l'empereur, pour donner à la terre toute cette joie qu'elle méritait amplement ; pas pour se jeter sur des inconnus totalement innocents.
En quelques pas, elle fût à côté de ses compagnons.
Elle commença simplement par poser une main sur l'épaule de Lifaen.

« Pose cette arme, s'il te plaît. »

Et puis, à côté de cet étrange ami, elle adressa le sourire le plus doucement rayonnant du monde et agita en l'air une main en guise de salut accueillant. Le jeune homme, entre temps, se présenta.
Forfallam, ponctuant sa déclaration d'une touche d'humour noir un peu grinçant, fit savoir qu'il était plutôt pour de l'emmener avec leur petite troupe. Si habituellement, Eileen ne savait pas quoi penser de ce garçon qui devait être le plus jeune des apprentis, elle opina de la tête.

« Evidemment que oui ! Franchement, regardez-le. Il a pas vraiment l'air d'être méchant. Pas vrai ? Et puis il doit sûrement faire un excellent combattant. Pourquoi se priver d'un compagnon de plus ? Vu l'ampleur de notre quête, à ce niveau là, on peut pas se permettre le luxe d'être trop sélectif. »

Elle sourit.

« En ce qui me concerne, tu es le bienvenu. » brève pause. « Alors, on repart, là, c'est cela ? »

08-08-2011 à 22:43:32
Voyant qu'il avait causé du tort à la personne qui lui avait tendu la main, Velk fut pris d'un horrible sentiment de culpabilité. Il ne s'était pas rendu compte à quel point les Chevaliers de Feu étaient méfiants. Le "grand père soupe au lait" venait de se faire sermonner par une fille de son âge, et se tenait une épaule cassée comme si on la lui avait arraché. Il était peut-être largement capable d'intégrer l'Ordre finallement...
Perdu dans ses pensées, il n'avait même pas remarqué que quelqu'un l'observait. Kire avait reniflé une odeur suspecte, et grognait en direction d'une possible cachette. Sentant que le danger se rapprochait, il se mit à aboyer férocement. Velk se mit sur le qui-vive. Le temps de jeter un coup d'oeil à son frère, un homme vêtu d'une cape noire sortit de sa planque et jeta des couteaux en direction de l'animal. Ses quatre pattes se joignirent inexplicablement, et Kire tomba au sol, impuissant.
Le jeune forgeron foudroyait l'inconnu du regard. Personne n'avait osé s'attaquer à Kire. Et ceux qui s'y étaient essayés l'avaient amèrement regretté. Laissant bouillir sa rage assez longtemps pour le détruire d'un unique coup de poing, Velk attendit quelques secondes. Puis, avec un éclair dans les yeux, il banda tous ses muscles, sur le point de charger. L'inconnu lança quatre autres couteaux qui décrirent un trajet circulaire autours du forgeron, et finirent par l'immobiliser totalement, lui faisant perdre l'équilibre. Velk chuta lourdement, puis l'inconnu se pencha sur lui, menaçant de lui trancher la gorge.
-Tu fais un seul mouvement et je t'envoie six pieds sous terre.
Velk ne fut nullement impressionné par ces paroles. Il allait se libérer et lui montrer que personne ne devait toucher Kire. Briser ces drôles de fils accrochés aux couteaux s'avéra beaucoup plus difficile que prévu. Qu'est-ce que c'était ? Quelqu'un d'autre sortit de derrière un rocher. Des brigands ? Peut-être. Mais ils avaient l'air de n'en vouloir qu'à lui.
-Hmm... tu es qui toi ? demandèrent les inconnus à l'unisson.
La vérité se dévoila à lui.
-Je... commença-t-il, mais se ravisa. Vous êtes des Chevaliers du Feu ?
-Réponds simplement, ordonna le deuxième étranger. Et dis aussi qu'est-ce que tu fais là.
-Je... mon nom est Velk et je suis forgeron de la ville voisine. Votre ami m'a invité à intégrer votre groupe sur ma demande. On venait de s'entrainer quand il est monté sur ce cheval et est tombé. La fille là bas l'a sermonné et l'a soigné.
Les deux individus étaient horriblement confus, cela se voyait sur leur visage. Visiblement, ils n'arrivaient pas à croire ce que venait de leur révéler le forgeron.
Le blond intervint en s'excusant, supposant oralement qu'il n'aurait pas dû accepter d'emmener Velk avec lui. C'était compréhensible, devant deux Chevaliers du Feu si charismatiques. Le deuxième inconnu demanda au garçon comment il avait rencontré le jeune forgeron, en l'appelant Kaalan... C'était donc son nom.
Kaalan se fit ensuite lourdement blâmer, et on ne pouvait que comprendre une telle colère envers ce gamin inconscient. D'autres personnes arrivaient peu à peu, pour la plupart à peine plus âgés que Velk.
-Il mourra d'ailleurs largement avant. Personne d'autre que nous ne peut supporter de tels phénomènes, ricanna froidement un adolescent d'environ quatorze ans.
Cette phrase était vantarde et injustifiée. Velk détestait déjà ce sinistre personnage.
-C'était de l'humour... souffla-t-il après quelques secondes de silence.
Ils parlaient de lui comme d'un fardeau. Velk détestait ça. Ces grands ados n'étaient pas des héros. C'étaient des tueurs. Aucun d'eux ne lui avait montré de sympathie. Aucun d'eux n'était accueillant avec celui qui leur proposait généreusement sa vie. Il percevait sur leur visage de la colère, de la lassitude, de la méfiance.
"Salut tout le monde, je m'appelle Velk Krostom, je suis un forgeron du village voisin. Depuis tout petit, on me conte les exploits héroïques des légendaires Chevaliers de Feu. Les futurs sauveurs de la Terre, les traqueurs de Soleil. J'ai longuement prié les étoiles pour pouvoir espérer vous rencontrer, et de ce fait vous aider. Mais ce que je vis en ce moment brise tous les rêves que je m'étais forgé... Vous êtes tous des enfants, inospitaliers, ingrats et glacials. Vous me traîtez comme un voyeur, un type qui a violé votre intimité pour vous causer des problèmes ! Vous savez ce que je ressens en ce moment même ? De la colère. Vous ligotez ce pauvre Kire, qui ne cherche qu'à me protéger, et me plaquez à terre avec un couteau sous la gorge. Vous laissez un gars de quinze, seize ans se balader tout seul dans un village bourré de soldats à vos trousses ! Et vous, quels sont vos noms ? pourriez-vous vous présenter, ce serait la moindre des choses il me semble !"
C'est qu'aurait voulut leur crier Velk, qui n'avait pour eux que du mépris. Un autre type se détacha de la petite foule, et passa sans s'arrêter, sans lui jeter un regard. Les mots « Au prochain arrêt stable, je veux un duel à main nues » retentirent dans son sillage. Cette provocation ne fit qu'accentuer la rage du forgeron, qui était sur le point de laisser cette bande d'assassins.
Pourtant, une jeune femme, dont les cheveux illuminaient le paysage morne qui les entourait, posa une main délicate sur l'épaule de l'inconnu qui avait ligoté les deux frères.
-Pose cette arme, s'il te plaît, demanda-t-elle avec douceur.
L'étranger s'exécuta avec méfiance, mais ne se releva pas pour autant.
-En ce qui me concerne, tu es le bienvenu, dit-elle après un petit discours qui toucha Velk.
Peut-être les Chevaliers de Feu n'étaient-ils pas tous inhospitaliers. En tout cas, cette fille, qui qu'elle soit, venait de permettre à ses compagnons d'avoir une seconde chance.



Lorsque je te serre la main, c'est une souffrance que j'appréhende. Tu ne sentiras pas le tonnerre de ma haine s'abattre sur ta nuque. Tu ne pourras que pleurer, et saigner. Saigner autant que mon dégoût le désire. Je me délecterai du spectacle macabre de tes chairs broyées sous mon poing vengeur. Personne n'est innocent.
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